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HYPOSTATIQUE (UNION


Can. 9. Si quis… non conSi quelqu’un ne confesse ntetur… naturales propriepas que les propriétés natutatesdeitatis ejus et humanirelies de sa divinité et de tatis indiminute et sine del’humanité sont sauvegarminoratione salvatas, c. s. dées sans diminution, sans déformation, qu’il soit con damné.

Le canon 8’= est remarquable, parce qu’il précise que l’union substantielle des natures en Jésus-Christ, nous est connue avec les caractères que lui attribue le concile de Chalcédoine, indivision d’une part, inlonfusion d’autre part, dans les deux natures unies. Ne faut-il pas voir, dans cette précision du concile, une réponse aux interprétations exagérées du monophysisme, relativement à la distinction h Ûnoo.ot qu’il préconisait par rapport aux natures unies en Jésus-Christ ? On rapprochera avec intérêt ces trois derniers canons des affirmations de saint Léon, salva proprieiale ulriusque naiurse… ; ul agnoscaliir in eo proprietas divinae humanœquc naturæ indinidua permanerc, voir col. 479 — et le canon 7 du II concile de Constantinople, t. iii, col. 1917.

Les canons suivants, de 10 à 17, concernent directement l’hérésie de l’unité naturelle d’opération et conséquemment de volonté dans le Christ ; cette partie des décisions conciliaires ne nous intéresse présentement que pour montrer comment du dogme des deux opérations et des deux volontés dans le Christ découle nécessairement la dualité de nature : le dyothélisme est la conséquence obligatoire du dyophysisme. Aussi, le pape saint Martin a-t-il avec raison fait précéder les canons relatifs au monothcliime des canons relatifs au dogme de l’union hypostatique, tels que nous venons de les rapporter. Les derniers canons, 17-20, rappellent la nécessité de maintenir la doctrine promulguée dans les cinq conciles œcuméniques et condamnent nommément, comme entachés de l’erreur monothélite, V Ecthèse et le Tijpe.

L’acte courageux et nécessaire de Martin I" devait recevoir une consécration solennelle dans le 1II<^ concile de Constant inople, VI « œcuménique, dont les décrets dogmatiques furent édictés et promulgués, à la lumière des enseignements du pape.’Xgathon, par qui, une fois de plus, Pierre devait parler. Hardouin, t. iii, col. 1422.

4. La lettre dogmatique du pape Agalhon.

Voirie texte, t. I, col. 5C1-562. La foi catholique en l’union hypostatique, fondement dogmatitiuc du dogme des deux volontés en Jésus-Christ, est ainsi formulée : » Nous reconnaissons que Xotrc-Scigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, un en une personne, subsiste de et en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation. Chez lui, l’union des natures ne supprime pas leur différence, mais les propriétés de l’une et l’autre nature sont pleinement sauvegardées et s’unissent en une seule personne et une seule subsistence. Il n’est ni divisé, ni séparé en deux personnes, et il n’est pas plus formé d’une seule nature composée résultant de la fusion des autres. Mais il est, dans son unité et son identité, le Fils unique de Dieu, Dieu le Verbe, Noire-Seigneur Jésus-Christ. II n’est pas un autre dans un autre, ni un autre et un autre, mais il est lui-même, un en deux natures, c’est-à-dire dans la divinité et dans l’humanité, et cela après l’union substantielle. Le Verbe ne s’est pas changé en la nature de la chair, et la chair ne s’est pas transformée en ia nature <iu Verbe : l’une et l’autre est restée ce qu’elle’tait ; c’est par la seule opération de notre esprit que ous discernons la différence des natures unies, dont W est composé, sans confusion, sans séparation, sans changement. Il est un des deux natures, et les deux sont par son unité, linsemble existent et la gloire de la divinité et l’humilité de la chair. V.n lui chacune des

natures garde, même après l’union, toute son intégrité, et chacune accomplit, dans l’union de l’autre, les actes qui lui sont propres : le Verbe opérant ce qui est du Verbe, et la chair ce qui est de la chair : et tandis que l’un fait éclater les miracles, l’autre succombe sous les injures. » De cet exposé de l’union hypostatique, le pape déduit la dualité de volontés et d’opérations naturelles. On remarquera que les formules employées par Agathon sont textuellement empruntées à des documents dogmatiques antérieurs à la lettre de saint Léon, aux canons des conciles de Chalcédoine, de Constantiuople ( 1 1’=) et de Latran (649). Cet emprunt démontre que l’Église, en formulant d’une façon précise le domine de l’union hypostatique, n’innove pas et promulgue simplement une doctrine traditionnelle.

5. La définition du III^ concile de Constantinople, en ce qui concerne l’union hj’postatique, reprend textuellement la formule dogmatique de Chalcédoine. Voir t. II, col. 2194-2195 et plus haut, col. 483.

6. Les définitions postérieures ne font que répéter les formules déjà acquises. La foi de l’Église a trouvé son expression définitive ; voir, par exemple, au vi<e siècle, les Slatuta Ecclesias antiqua, au sujet de la profession de foi émise par le prêtre élevé à l’épiscopat Cavallera, Thésaurus, n. 703. Signalons les principales définitions conciliaires, en renvoyant, pour leur texte exact, à Y Enchiridion de Denzinger-Bannwart : symbole de foi du XI" concile de Tolède (675), n. 283 ; symbole de foi de saint Léon IX (1053), n. 344 ; définition du IV" concile de Latran, c. Firmilcr (1215), n. 429 ; profession de foi de Michel Paléologue, au II « concile de Lyon (1274), n. 462 ; constitution De summa Trinitate et fide eatholica, concile de Vienne (1311-1312), n. 480 ; décret pro Jacobitis, concile de Florence (1438-1445), n. 708-710 ; profession de foi imposée aux Orientaux par Benoît XIV (1743), n. 1462, 1463, 1464. Il convient également de signaler, en l’an 563, les définitions du concile de Braga, contre les prisciUianistes, can. 3 et 4, Denzinger-Bannwart, n. 233, 234.

VI. La théologie des Pères.

I. THÉOLOGIE GRECQUE. — Le concile de Chalcédoine avait consacré le triomphe de la terminologie occidentale relativement au doyme de l’union hypostatique : quelque effort que les représentants de la tendance monophysile aient fait dans la suite, les différents aspects du problème restent fixés par les formules de saint Léon : unité de personne, dualité de natures, union substantielle, qui laisse cependant à chacune des natures ses propriétés et ses opérations, communication des idiomes. Il reste à la théologie de jiroposer les moyens rationnels de concilier l’unité de personne et la dualité de nature, tout en maintenant l’unité physique du sujet en Jésus-Christ, Dieu et homme. Ces explications ne furent pas proposées immédiatement avec la netteté que l’on trouve dans la scolastique du xiiie siècle : il serait pourtant injuste et inexact d’aflirmer que la théologie de l’union hypostatique n’exista, dans l’Église catholique, qu’à partir de cette époque. Déjà les Pères du iv<e siècle s’inquiètent de formuler le dogme en des expressions qui rendent compte, non seulement de la vérité révélée, mais encore des exigences légitimes de la raison. Sous forme de comparaison, ou encore directement, par les explications qu’ils apportent, ils s’efforcent (le montrer quc l’on peut, sans contradiction, concevoir une nature concrète, individuelle, rpii ne soit pas une personne, c’est-à-dire un sujet c<)inplet. Mais, parallèlement à la théologie catholifiue, se (lévelo])pe une théologie hétérodoxe, celle des hérétiques. V., précisément, il convient de rcmarqucr que les hérétiques sont <ievenus tels par rapport au dogme de l’union hypostatique, à cause