Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/245

Cette page n’a pas encore été corrigée
475
476
II YTOS’IATini !  : ( IMON


()ar le lait iiuiuc écarté ; leNcrle, en ellet, est demeuré ee qu’il était ; nous confessons dès lors sans dillicullé l’union sans confusion. » P. ( ;., t. lxxvi, col. 192. Il s’agit bien ici de natures-personnes, qui n’existent plus dans l’union que logiquement, mais non réellement,

/ 0 ; "iC’Ct. Loc. cit. ; cf. Episl., ii, ud Succrnsiim,

1’. G., t. Lxxvii, col. 245. L’union qui s’est opérée entre les deu.x éléments dont est formée la personne du Christ a ramené ces éléments à l’unité d’existence individuelle : en réalité, il n’y a en Jésus-Christ qu’une seule nature-personne, un seul sujet. Nestorius, lui, en veut deux. Et nonobstant l’opposition marquée par saint Cyrille à la théorie de Nestorius, l’évêque d’Alexandrie maintient la distinction de l’iuimanité et de la divinité entre elles, puisqu’o elles ne sont pas la même chose selon la qualité naturelle ». Telle est donc la position doctrinale exacte que prend, en face du nestorianisme, l’orthodoxie catholique. Nestorius affirmait en Jésus-Christ deux sujets. Saint Cyrille affirme, au nom de la foi, un seul sujet, dans lequel sont unies la divinité et l’humanité, sans confusion ni mélange. Le mot nature (que saint Cyrille emploie d’ailleurs parfois en un sens abstrait synonyme d’essence, voir Hypostase, col. 388), signifie donc ici ce qu’il signifie dans le langage nestorien, à savoir une nature concrète et se suffisant à elle-même. Ce n’est donc pas le sens qui sera accordé plus tard à ce mot au concile de Clialcédoine, pas même le sens que l’on doit accorder aux deux natures, oùo çJa£’.. :, dans le Christ, après l’union, telles que les proclame le symbole d’union de 433, souscrit par saint Cyrille lui-même. Voir t. iii, col. 2512. Ce serait une erreur que de vouloir trouver dans saint Cyrille une terminologie sans flottement. Voir, sur ce point controversé, Lebon, Le monoplujsisnie scvérien, Louvain, 1909, p. 242 sq., 346 ; Revue d’histoire ecclésiastique, t. xii, p. 521 ; Tixeront, op. cit., t. iii, p. 61-G2 ; Jugie, op. cit., p. 174. Cf. Hypostase, col. 388 ; Petau, De incarnatione, t. VI, c. I, II, VIII. Le langage du grand docteur alexandrin est, en réalité, très accommodant. Toute sa préoccupation est de maintenir l’union physique ou naturelle ou encore /lécessflirc (voir, sur ces expressions, l’excellente remarque de M. Nau, Le livre d’Héraclidc, introduction, p. xiv-xv) des deux natures dans le Christ, contre l’union purement morale ou volontaire. Cette union réelle, physique, nécessaire, naturelle, saint Cyrille l’exprime d’un mot typique, l’union selon l’hypostase, ’Évwa ;  ; zaO iir.ôa-a’j'.’L, c’est-à-dire selon la réalité, la vérité des choses, en opposition avec l’union nestorienne, selon la simple apparence. La discussion élevée entre saint Cyrille et Nestorius porte sur ce point précis, mais elle s’arrête là. Vouloir trouver en saint Cyrille la formule définitive de l’union hypostatique, selon le sens que la théologie accorde aujourd’hui à ce mot, c’est dépasser la signitication du x.aO’j-o’aTacî’.v de saint Cyrille. Le progrès dogmatique résultant de la controverse nestorienne est donc d’avoir fixé définitivement l’unité pliysique du sujet qu’est Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dieu et homme à la fois. Saint Cyrille, repoussant toutes nuances d’apollinarisme, affirme l’union physique en des formules et des comparaisons qui n’auront pas toutes le même sort devant le jugement du magistère ecclésiastique. Voir, sur les formules, t. lii, col. 2512-2513. Sur la célèbre comparaison de l’union de l’àme et du corps, reprise par saint Cyrille si fréquemment, il est important de remarquer que le docteur alexandrin la dégage des conséquences erronées qu’en tiraient les apollinaristes et que voudrait en tirer contre lui Nestorius. Le livre d’Héraclidc, p. 142-143 ; cf. p. 40, 35.’58. Saint Cyrille reconnaît que la comparaison ne tient pas de tous points. Scholia de incarnatione Unigenili, n. 8, P. G., t. lxxv, col. 1377. Cependant la

iJvOî^’.ç de l’àme et du corps lui semble une excellente image de l’union hypostatique. Ce qu’il entend par cette image, c’est que le corps du Verbe lui appartient aussi réellement, aussi naturellement que notre corps nous appartient, Adversus Xestorium, t. I, P. G-, t. i-xxvi, col. 200 ; c’est <iue l’humanité fait partie de la constitution physique du Verbe après riiuarnalion, bien ()ue l’hypostase divine soit demeurée immuable en elle-même : > Bien que différents dans leur essence et leur nature propre, le corps et l’âme s’unissent, s’unifient, pour former une seule nature complète, c’est-à-dire un seul être complet, un seul individu, une seule çj-j’. ;. L’esprit peut bien distinguer idéalement les deux éléments : la nature de l’àme et a nature du corps, se les représenter comme s’unissant l’un à l’autre à un moment donné avec leur individualité propre ; mais, dans la réahté, ils ne forment qu’un tout concret, une seule çJs’. ;  ; ils n’ont jamais eu, l’un et l’autre, d’existence séparée, de manière à former deux sujets indépendants, deux ijai’. ; hypostaliques. Ainsi en est-il, avec les restrictions qu’impose l’existence éternelle et immuable du Verbe, de l’union, de l’unification, iveja ;  ;, des deux natures dans le Christ. L’humanité et la divinité, bien que différentes selon leur essence respective, LaTJ. Tov -.7, 1 tSia ; çj^e’o ; Ld-’ov, s’unitient dans le Verbe incarné de manière à ne former qu’un seul individu, une seule çJ5 : ç, une seule hypostase. Cette hypostase, cet individu, c’est Dieu le Verbe. Il a existé sans chair, àaapLoç, avant l’incarnation. Après l’incarnation, sans subir aucun changement, il est apparu avec la chair. C’est le même moi divin, la même hypostase, le même prosôpon, avant et après… La comparaison de l’union de l’âme et du corps donne la clef non seulement de la conception christologique de saint Cyrille dans ce qu’elle a de plus profond, mais encore de sa terminologie dans ce qu’elle a de plus insolite. Elle explique bien comment ce grand docteur arrive à dire ata çûai ; toi Aoyou aEaaçy.f.i ; j.svï, après l’union et ojo ^jjsiç avant l’union. » M. Jugie, op. cit., p. 106-167. Cette formule signifie, oir t. iii, col. 2513, dans la pensée de saint Cyrille, qu’il n’y a dans le Verbe qu’une nature concrète, c’est-à-dire une seule personne, un seul sujet, aia ç-Jo : ç Tou Wsoïi Aoyoj, mais possédant l’humanité, sîaasx.o) ; j.£vïj, que le Verbe ne possédait pas avant l’incarnation. ()n ne peut plus distinguer, c’est-à-dire séparer, les deux natures que par la pensée, et, en ce sens, mais en ce sens seulement qui ne répond plus à rien de réel, on pourra encore parler de deux natures-personnes avant l’union. Après l’union, il n’y a qu’une nature-personne, et, pour éviter jusqu’à l’apparence du nestorianisme, Cyrille laissera de côté toute expression qui pourrait suggérer que l’humanité du Christ est un sujet distinct de Dieu le Verbe : il l’appellera aapç, iôia aâpE. a(ô ; j.7., ivOpforo’TT|ç, t6 àvOptorivov, to xaO’f, |jLàç, etc. Mais si on concède à saint Cyrille ce point capital, il devient très condescendant sur la terminologie. On a déjà rappelé que les variations de terminologie n’impliquaient pas chez lui des variations doctrinales, voir t. iii, col. 2514 ; le langage dyophysite qu’il emploie parfois, et qui fait déjà pressentir les définitions de Chalcédoine, ne s’oppose pas à l’unité de naturepersonne qu’il préconise. De recta flde ad Auguslas, n. 31, 38, 20, P. G., t. lxxvi, col. 1400, 1376, 1388, 1360 : De recta fide ad Theodosium, n. 6, 43 ; Apologeticus contra Orientales, col. 1141, 1200, 329 ; Epist., ii, ad Succensum, P. G., t. lxxvii, col. 244, 245 ; Adversus Nestoriiim, t. II, P. G., t. lxxvi, col. 64, 85 ; Epist., ii, ad Nestorium, P. G., t. Lxxvii, col. 45 ; Scholia, P. G., t. lxxv, col. 1385. Nestorius est blâmé par lui pour lire, non deux natures, mais deux natures séparées au point de détruire l’r/oj :  ; physique, substantielle, naturelle.