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IIYi’OSTA TK^UE (UNION)

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704. La communication des idiomes esL employée par Grégoire de Nysse, Contra Eunomium, t. V, col. 705, 697 ; Grétîoire de Nazianze, OroL, xxxviii, n. 1.3, P. G., t. XXXVI, col. 325.

L’unité.substantielle serait déjà sufllsamnu-iil aflirmée par les termes dont se servent les deux Grégoire pour d'îsigner l’union : iJ.i ?'.ç, Lpicïiç, TJ^zoa^'. :, voir plus haut, col. 441, ou encore par les comparaisons qu’ils emploient : dans la V lettre à Clédonius, saint Grégoire de Nazianze compare l’humanité à une lampe dont la flamme se mêle à la flamme d’un brasier, qui représente la divinité, P. G., t. xxxviii, col. 185 ; saint Grégoire de Nysse compare l'élément humain à une goutte de vinaigre perdue dans l’Océan, Antirrheticus, n. 42 ; cf. Epist. ad Theophiliim AntiochTium, P. G., t xi.v, col. 1221, 1275. Encore que ces termes furent accaparés dans la suite par le monophysisme, l’orthodoxie de la pensée des Pères qui les emploient apparaît nettement du contexte, tout comme elle reste intacte, nonobstant certaines autres expressions que le nestorianisme n’aurait pas désavouées.Saint Grégoire de Nazianze, Orat., xxix, n.l8, 19 ; xxx, n. 1, 7, 13, 21, a plus d’une tournure qui laisserait supposer une union simplement morale entre les deux éléments dont est formé le Christ ; saint Grégoire de Nysse ! paraît, lui aussi, distinguer deux personnes en Jésus- î Christ : le 'Verbe habite dans l’homme comme dans 1 un tabernacle ; la divinité est dans celui qui soufïre. Contra Eunnmiiim, t. V, P. G., t. xlv, col. 700. 705 : Antirrheticus, n. 42, col. 1222. Saint Basile parle de la chair déiférc. In ps. LlX, 10 ; xlt, 5, P. G., t. xxix, col. 468, 424 ; Epist., ccixi, P. G., t. xxxii, col. 969. Saint Grégoire de Nazianze défend, contre Apollinaire, l’expression d’homme déifère. Epi ! it., iï, P. G., t. XXXVII, col. 200. Sur ces formules moins strictes, voir Petau, De incarnatione, t. III, c. ii, n. 8, 9, 17 ; cf. A. J. Mason, The five iheological orationsof Gregory of Nazianzus, Cambridge, 1899, Introduction, p. xviXIX. Mais saint Grégoire de Nazianze parle expressément de Vunilé de Notre-Seigneur. Pour parler correctement, il eût falhi toujours dire que Notre-Seignein était un (v ;), comme Grégoire l’afFirme dans VOrat.. XXIX, n. ]9 ; dire qu’il est une chose formée de deux éléments (i’v iÇ à|jLçoiv, ëv èx twv Sûo), est en soi incorrect : l’expression revient cependant fréquemment chez saint Grégoire de Nazianze, Orbt., ii, n. 23 : xxxvTi, n. 2 ; xxxviii, n. 13 ; Epist., rj, P. G., t. xxxv, col. 432 : t. xxxvi, col. 13, 41, 325 ; t. xxxvii, col. 180. Cf. Carmen de vita sua, vers 633 sq., P. G., t. xxxvii, col. 1073-1074 : imprécisions de langage qu’autorise la sécurité de la foi à l'époque où vivaient ces auteurs, les grandes controverses ne s'étant pas encore produites, et dans lesquelles il ne faut nullement trouver des tendances opposées et « parfois inquiétantes ». N’est-ce pas, d’ailleurs, saint Grégoire de Nazianze qui a fourni l’un des premiers, les éléments de la formule définitive touchant l’union hypostatique, précisément dans cette lettre à Clédonius, d’où l’on extrait par ailleurs quelques formules incorrectes ? Il ne se contente pas d’affirmer que l’union en Jésus-Christ et I. « -' oùaiav, indiquant par là qu’il ne saurait être question d’une union purement accidentelle, mais il touche au point précis de l’union dans l’hypostase unique : « Il y a en Jésus-Christ deux natures : il est Dieu et il est homme, … mais il n’y a pas deux Fils ni deux Dieu… ; autre et autre (a).Ào zai àÀÀo) sont les éléments dont est constitué le Sauveur…, mais lui (le Sauveur) n’est pas un autre et un autre (aALo : -La : aXXoç), car les deux éléments sont un par l’union, Dieu devenant homme et l’homme devenant Dieu… Je dis autre et autre, contrairement à ce qui existe dans la trinité : car là, il y a un autre et un autre, pour que nous ne confondions pas les hypostases, mais non

pas autre et autre ; car les trois sont un et identiques par la divinité. » Epist., ci, P. G., t. xxxvii, col. 180. La conséquence de l’unité personnelle du Christ est la maternité divine de Marie ; saint Grégoire de Nazianze proclame la 'Vierge mère de Dieu, 6 ; o- : oV.ov

ra ; --Oivov. Orat., xxix, n. 4, P. G., t. xxx^% col. 80 :

cf. Epist., CI, t. xxxvii, col. 177. Le mot fjîo-o’zo : avait d’ailleurs été déjà employé par Origène, au dire deSocrate, II. E., t. VII, c, xxxii, P. G, t.rx-n.col. 82 ; par Pierius, au dire de Philippe de Sida, Fragm., Texte und Untcrsuchungen, Leipzig, 1888, t. v, p. 171, 181 ; par Alexandre d’Alexandrie, Epistola de ariana hæresi, n. 13, P. G., t. xviii, col. 568 ; par Denys d’Alexandrie, Mansi, t. i, col. 1085 ; par saint Athanase. Oralio, m, contra arianoa, n. 14, 29, 33, P. G., t. xxv7, col. 350. 386, 394 ; par Didyme, De Trinitate, t. I, c. xxxi ; t. II, c. IV ; t. III, c. VI, xLi, n. 3, P. G., t. xxxix, col. 421, 481, 484, 848, 988 : par saint Basile, In S. Christi generationcm, P. G., t. xxxi, col. 1468 ; par saint Grégoire de Nysse, Epist., ii, P. G., t. xlvi, col. 1024, ce dernier remplaçait volontiers hio-ôy.o ; par 0 ; 'j50/oç, qui fit fortune chez les nestoriens, et par Apollinaire, voir col. 470. Voir AMVHiLocmus, t. i, col. 1121-1123 ; Basile (Saint), t. ii, col. 451-454 ; Grégoire DE Nazianze (Saint), t. vi, col. 1842-1843 ; Grégoire DE Nysse (Saint), t. vi, col. 1851.

3. En Palestine, saint Cyrille de Jérusalem professe la même doctrine et, lui aussi, prélude aux formules postérieures de la définition de l’union hypostatique. La christologie de Cyrille est le commentaire de la formule du symbole hiér^osolomitain, 7 : iaT='Joa=v si ? sva xjoiov 'IrpoCiv Xv.îtov. Voir t. iii, col. 2540. On peut affirmer Ciu’elle s oppose, avec une netteté remarquable, aux erreurs postérieures et opposées de l’eutychianisme et du nestorianisme. Il affirme l’unité du sujet en Jésus-Christ, Cat., x, n. 3, P. G., t. XXXIII, col. 662 ; îe Christ n’est pas un homme déifié, glorifié en récompense de ses mérites, il est le Verbe préexistant qui s’est fait homme. Cat., xii, n. 3, col. 729 ; cf. Cat., xi, n. 5 ; xii, n. 4, col. 696, 729. Voir la Cat., xiii, dont les expressions ne peuvent s’expliquer que par l’union hypostatique et la communication des idiomes. Voir pour plus de développements, Cyrille DE JÉRUSALEM (Saint), t. ra, col. 2550. Le bio-oy.o : est aussi consacré par le langage de saint CjTille, Cat., x, n. 19 ; XII, n. 1, col. 685, 725.

De saint Cj’rille de Jérusalem, il faut rapprocher saint Épiphane, témoin précieux de la foi catholique au iv siècle. Les formules qu’il emploie sont pour ainsi dire la préparation immédiate de la formule définitive. Son symbole dans VAncoratus, P. G., t. XLm, col. 234, précise que le Fils s’est incarné (lapLMfjivTa), qu’il s’est jail homme (îvavfjp'.j-r^^avTa), prenant l’humanité parfaite, âme, corps, esprit, et tout ce qui appartient à l’homme, sauf le péché, de façon, non pas qu’il habitât en un homme, mais qu’il rapportât en lui-même sa chair en se l’unissant dans son individualité une et sainte ( = '. ; éauTOv aioxa àva-ÀiŒavra sic a^av iyiav svoT7|Ta). Il voulut être homme parfait, car le Verbe s’est fait chair, sans en éprouver en lui-même aucun changement (oj tootit-iV O-oj-raç), ni que sa divinité fût clumgée en la nature humaine, mais au contraire en réunissant l’humanité à la divinité dans l’unité sainte de sa propre perfection (v.i u. ; 'av auvsvwaav-a sajtoî iy-av tsÀsioTTixâ ts xai 6£dTT, Ta). Car le Seigneur Jésus est un et non pas deux : c’est le même Dieu, le même Seigneur, le même Roi (= ;  ; yâo Èar'. xjpio ; 'IrjdoO ; Xp'.aToç xai o’j 8'j6, ô aÙTo ; 9 ; or, ô aùto ? x’joioç, ô aÙTor

  • a'7'.À=-Jç).L’individualité, la perfection de la personnalité

unique du Verbe incarné est nettement indiquée, tout comme l’absence de mutation dans la divinité. Cf. n. 33, col. 77. Mais, après l’hérésie xx, n. 4, P. G., t. XLi, col. 277, l’union des natures en Jésus-Christ