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HYPOSTASE


existence est tout un. Ce qui est, est existant. » Ad Afros, n. 4, P. G., t. xxvi, col. 1036. Cf. Orat., iv, contra arianos, n. 1, col. 467 ; S. Basile, Epist., xxxviii, P. G., t. XXXII, col. 337 ; S. Cyrille d'.lexandrie, [n Joannis Evangelium, t. V, c. v, P. G., t. i.xxxiii, col. 844 ; t. IX, XI, t. lxxxiv, col. 217, 561 : Thesaurus, ass. xxxii, P. G., t. lxxxv, col. 528, 529, 532 ; S. Grégoire de Nysse, De communibus notionibus, P. G., t. XLV, col. 184. D’une manière générale, l’uTcapÇiç est l’existence. S. Grégoire de Nysse, Oratia cateclietica, c. xxi, P. G., t. xlv, col. 57, 60 ; Contra Eunomium, t. XII, col. 960. Saint Épiphane emploie ÛTTotc/eiv, exister. Hær., xxxiii, n. 18, P. G., t. xlii, col. 437. Cf. S. Sophrone, iî/jzsI. synodica, t. Lxxxvii, col. 3161. LJ7 : ap ?i ; exprime donc la réalité, au sens primitif d’j-0(jTa51 ;. S. Cyrille d’Alexandrie, De Trinitate, dial. II, P. G., t. lxxv. col. 720, 745, 981 ; In Joannis Evangel., 1. 1, c. ix, P. G., t. lxxiii, col. 129, accolé à ojjîa, lui donne le sens concret. Pseudo-Basile, Adv. Eunomium. t. V, P. G., t. xxix, col. 736, 749, 757 ; S. Jean Damascène, Dialeclica, c. xxx, P. G., t. xciv, col. 592 ; S. Sophrone, op. cit., P. G., t. lxxxvii, col. 3157. Avec une insistance caraclérislique, les grecs, surtout à partir du v » siècle, rapportent à l’hj’postase les manières d'être particulières du sujet existant. De là, la fameuse expression t^ôtto ; t^ç G-ap ?Ef.) ; ou encore -ço-.o ; o-.açocoç Tr ; ç 'Jtzixo^eok, qu’on rencontre souvent et qui signifie tout d’abord, dans un sens vague, le mode d’origine ou de subsistence des personnes divines, puis, dans un sens plus précis et plus technique, les « propriétés » ou « notions «  qui, dans la trinlté, manifestent les personnes. Cf. S. Basile, De Spiritu Sancto.n. 16, P. G., t. xxxii, col. 152 ; Didyme l’Aveugle, De Trinitate, t. I, c. ix : t. II, c. i, XII, P. G., t. XXXIX, col. 286, 448, 673 ; le pseudoBasile, Aduersux Eunomium, t. IV, P. G., t. xxix, col. 681 ; le pseudo-Justin, £'.Tpos(7Jo recta confessionis, n. 3 ; Quæstiones et respons. ad orthod., q. rxxix. P. G., t. VI, col. 1209, 1380 ; S. Maxime, dans EuJiymius, Panoplia, tit. ii, P. G., t. cxxx, col. 97 ; S. Jean Damascène, De fide orth., t. III, c. v, P. G., t. xciv, col. 1000 ; De duabua voluntatibus, P. G., t. xcv, col. 136. La valeur lechnique de cette expression at-elle été précisée définitivement par.Amphilochius d’Iconium, comme l’affimie Karl Holl, Amphilocliiua von Ikonium in seinem Verliûltnis : u dm gros.ten Knppado-icrn. Tubingue, 1904. p. 139, 101, 213? Voir les raisons contraires à cette thèse, dans Saltet, La théologie d’Amphiloque, dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1905, p. 124. L’expression 7p6r.oi -f, i u ;  : ap ?6'.)ç ne se trouve que dans le fragment xix, P. G., t. xxxix. col. 11?, et de graves doutes existent sur l’authenticité de cette lettre à Selencus.

2° L’iu/postase et la nature. — La nature est indifférente en soi à l’individualité, c’est-à-dire que, par elle-même, elle ne comporte que les éléments spécifiques, -'j -'. rjv iha :. du sujet en rpii elle existe. L’hypostase est ce sujet lui-même. Une nature devient hypostase par le fait qu’elle possède l'être, lui appartenant en propre. To elva-.. L’hypostase est ; la nature existe dans l’hypostase : » il est impossible de former du composé avec des hypostases parfaites : l’espèce n’est pas constituée par des hypostases ; elle existe dans les hypostases. » S. Jean Damascène, De fuie orth., t. I, c. viTi, P. G., t. xciv, col. 825. A l’hypostase appartient donc l’unité substantielle et l’incommunicabilité ; l ; i nature peut " inexister > dans une hypostase qui n est pas sa réalité et être ainsi communiquée à un sujet différent. Bien plus, l’unité et l’individualité fie l’hypostase sont à la base de l’unité et de l’individualité des accidents. D’une part, l’hypostase. parce qu’elle est l'être, en constitue l’unité et ne peut coexister arec une autre hypostase ; d’autre part.

parce qu’elle est le sujet de tout ce qui est en elle, elle unifie et sa nature et ses accidents. <> Avec une pareille métaphysique, remarque à juste titre le P. de Régnon, op. cit., p. 282, les docteurs grecs n’ont à se préoccuper ni du principe d’individuation, ni de Vhecccilé, ni de la supposante (raison de l’hypostase). Car, dans l'être tout court, ils trouvent ces choses. (Chaque hypostase est, par elle-même, cette hypostase individuelle, puisqu’elle est proprement l'être. Dans cette hypostase. chaque accident est cet accident individuel, parce que précisément il existe en cette hypostase. Enlin la nature et tout l’ensemble des accidents est ce tout, parce que l’hypostase dans laquelle existent ces divers éléments les pénêtrc de son incommunicabilité. » Cette métaphysique, néanmoins, précisément parce qu’elle va directement à l'être, ne fait que poser les termes du problême. L’hypostase est l'être, la nature existe dans cet être. La nature n’est pas une hypostase, mais l’hypostase possède-t-elle une réalité oiijective plus compréhensive que celle de la nature concrète ? En d’autres termes, l’existence en soi, propre à l’hypostase, résuUe-t-elle d’une entité qui s’ajouterait à la nature concrète ? Les données patristiques nous indiquent nettement qu’il faut établir au moins une distinction de raison entre cette nature et l’hypostase. Les théologiens chargés de préparer le concile du Vatican avaient proposé cette déclaration : secundum SS. Patrum admonitionem, intctligant omncs oporict, ESSEXTI^, SVBSTAKTI.'E seu KATVB.f. noiionrm cum nolionr HYPOSTASis, SDBSiSTEATiJi, seu PERSOKJ : minime esse con/undendam. Un ne peut toutefois invoquer l’autorité des Pères pour affirmer avec certitude une distinction réelle entre les choses exprimées par ces notions : cette conclusion appelle un travail nouveau de la pensée catholiqu.".

L’hypostase et les accidents.

Les Pères grecs

semblent parfois faire entrer les acci<lents dans la définition de l’hypostase. Saint Jean Damascène dit expressément que l’iiypostase est « la substance avec les accidents », o-j^t’a [xz-zà auiiCêÊriXÔHiiv. De fide orth., I. III, c. VI, P. G., t. xciv, col. 1002. Il ne s’agit pas des accidents physiques, mais des propriétés individuelles, qui, inséparables de l’essence singularisée, la manifestent comme telle à l’extérieur. C’est en termes analogues que s’expriment la plupart des Pères, les jT.O’j-i.-'.y.x'. ô'.âyopai, / y.r., y.y.~i'.<.'j-vL3. t’S'.ôivaTa de saint , Iean Damascène, voir col. 401, ce sont les iS : 0Tr|T£ç, rii<'r).a-x, 'O'.aÇovTa ar, [A£'.a, V81a rv(i>f ; LT[j.aTa, yapaxTf ; p£ç, uopipaï de saint iiS : 'e, Epist..TTS-y-Vuiin.^, ^, voir col. 382 ; c’est la totalité des choses existant dans l'être, dont parle Uustique, voir col. 393 ; ce sont les t'81(.)|j.aTa içMpiTT'.y.à de Léonce de Hyzance, voir col. 398. Et comme Léonce rexplique clairement. ces caractères ne constituent pas la personne ou l’hypostase, mais la font distinguer. Cf. Pelau, De Trinitate, I. IV, c. VIII, n. 5-10.

L’hypostase et la personne.

Les grecs identifient

les deux termes, sans marquer la différence signalée par Boècc, voir col. 393. Toutefois, et probalilement l’influence de la pensée latine est i l’origine de cette nuance, saint.lean Damascène, reprenant une idée h peine ébauchée par les deux Grégoire, voir col. 383, commence i marquer que « la personne est le sujet qui se manifeste lui-même jiar ses opérations et ses propriétés, comme distinct des autres êtres de même nature » : HpôoMrov 5É àoTiv o 51à tow oîxeùdv èvspvTijjLot-rnv TE, y.x : tSifuaâ-r’ov àpiSïiÀov, xal ;  : Ei<>>piouiwT|V Tiôv ôu.Ofputîiv aùtoîî TTapÉyETai -r, w ÈaçâvEiav. Dinleet.. C. XMT, P. G., t. xciv, col. 612. Thcorianos reproduit le même conceiit en des termes presque identiques. Ce n’est pas encore l’attribution exclusive (lu inol rpoî'.i-ov aux substances de nature raisonnable, mais c’est déjà certainement une indication très