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II YPOS TASE


col. 465, qui a parfois aussi, opposé à CrroaTaji ;, le sens d’où'sia ; Discours catécliétique, ciii, co.l. Quant au concept de personne, saint Grégoire de Nysse y fait entrer déjù l’idée d’indépendance, de spontanéité et de liberté ( ajToy.ivi, aic), c. i, col. 13-16 ; il en note le caractère rationnel. De corn, notionibus, P. G., t. XLV, col. 184.

Saint Grégoire de Nazianze fut le principal artisan de la conciliation. Il reprend la thèse fondamentale de saint Basile touchant la distinction d’ojjîa et (l’jndaTaa'.ç, et il admet qu’on substitue au mot j ; îoaT3caiç, dans les questions trinitaires, le mot -po’jfj)~ov. Oral., XXXIX, n. 11, pourvu qu’on en écarte le sens de simple rôle, de personnage de tragédie ou de comédie. Orat., xlii, n. 16, P. G., t. xxxvi, col. 345346, 477. Mais il insiste sur les idées de totalité, d’indépendance, d’intelligence, comme caractéristiques de la personne. Les trois personnes en Dieu, dit-il, sont ' complètes, subsistant à part soi et distinguées par le nombre, bien que non distinctes par la divinité : » rx(av ç'jCTîv év TG'.aîv '/j'.ozr^s :, vo ; paîç, TSAsiai ;, xa6' ixj-a ; jepeiKÔaai ;, àp'.0|j.(î) ôiatosTaï ; xai o’j Siaif.î-aî' ; 'i=ÔTr)Ti. Oral., xxxiii, n. 16, P. G., t. xxxvi, col. 236. Nous avons vu comment, dans son panégyrique de saint Athanase, saint Grégoire de Nazianze montrait le moyen facile de concilier les terminologies grecque et 1 itino en i) ; oclamant l'équivalence d’oùata, subslanlia, et d'ÛTtoa-caai ; ou -poaoj ::ov et de prrsona. Oral., XXI, n. 53, P. G., t. xxxv, col. 1 125. C’est ce que le saint docteur met en relief dans son 11'= discours De pace (tenu en 379) où, après avoir posé le problème de la terminologie en discussion, il le résout en unissant les deux partis, sans proférer une seule fois le mot hyposlase ou le mot personne, dans une magnifique profession de foi catholique « en la Trinité parfaite des Trois parfaits ». Oral., xxiii, n. 8 ; cf. n.lO, 13, 14 ; Oral., xxii, n. 12, P. G., t. xxxv, col. 1160, 1161, 1165, 114^-1145 ; cf. Oral., xxv, n. 16, col. 1221.

Quant à la formule p-îa oj^ta.tpir ; Czoartiasi ;, qui forme le fond de la terminologie du Contra Arium et Sabdlium, faussement attribué à saint Grégoire de Nysse, n. 1, 8, 11, 12, P. G., t. xlv, col. 1281, 1284, 1292, 1293, 1297, 1300, on ne peut dire, en toute certitude, à quelle époque précise elle a vu le jour, ni à quel auteur il faut en reconnaître la paternité. Il semble peu probable que le Contra Arium et Sabellium soit, comme le voudrait K. HoU, Ueber die Gregor von Nyssa zugrschriebene Schrifl Contra Arium et Sabellium, dans Zeilschrifl fur Kirchengeschichle, Tubingue, lt)04, t. xxv, p. 380-398, l'œuvre d’un Alexandrin, Didyme l’Aveugle en l’espèce. Cf. Bardy, op. cit., p. 72. Cette terminologie procède plutôt des Pères cappadociens et relève de leur influence prépondérante.

3. Consécration officielle de l'équivalence dogmatique des termes hyposlase et personne. — Saint Jérôme s'était adressé au pape saint Damase pour trancher le différend ; d’autre part, saint Basile, dais sa lettre ccxiv au comte Térence, s'était plaint que l’Occident ne comprît pas l’orthodoxie de la formule grecque, et avait tenté des démarches, officieuses et officielles, près de Damase, en faveur de Mélèce, le champion de la formule des trois hypostases. Sur ces démarches, voir S. Basile, Episl., cxxxviii, n. 2 ; ccxxxix, n. 2, P. G., t. xxxii, col. 580, 893 ; Garnier, Vila S. Basilii, c. XIII, P. G., t. xxix, p. Lxviii-Lxxi ; Werenda, De S. Damasi opusculis et geslis, c. vii, n. 3, P. L., t. xiii, col. 154-157. Le pape ne se pressait pas de répondre. Dès 372 cependant, Damase répond à Basile en lui envoj’ant par un diacre romain un document formulé en latin, P. L., t. xiii. col. 134. C'était la lettre synodale rédigée au concile de Borne f369) contre l’arien Auxence, et dont la seule formule dogmatique est la suivante présentée comme le résumé de In foi de

Nicée : Pairem, Filium Spirilumqne Sanclum unius deilatis, unius figurai, unius credere (oportet) subslantiw. Episl., i, P. L., t. xiii, col. 348. Sur l’addition indue du mot jrroaTàas’o ; à oCaiaç dans la traduction lirecque de cette lettre, voir Garnier, note 52 à la lettre x( Il de saint Basile, P. G., t. xxxii, col. 483. Une deuxième lettre de saint Damase suivit la réponse de saint Basile ; le pape s’y réjouit de l’accord de l’Orient et de l’Occident ; quia omnes uno are unius virtutis, unius maieslatis, unius divinilatis, UNius rsr.'E dicimui divinilalem ; ila ul inseparabilem potestatem Ires tamen asseramus esse P£Rf ! oyAS ncc redire in se an minui. ul plerique blasphemunl, sed semper manere… Spirilum quoque Sanclum, increatum, alque unius majeslalis, uxins usi.E, unius virtutis cum Deo Paire et Domino n(/stro Jesu Christo faleamur. Kpist., ii, fragm. 1, P. L., t. xiii, col. 350. Cette loriuule évitait le terme tiyposlrise, mais déclarait l’orthodoxie du terme personne ; elle prouvait donc l’orthodoxie des pauliniens et invitait implicitement les autres à se ranger à leur terminologie. Enfin, en 380, le pape adressait à Paulin les anathèmes fulminés par le concile de Rome, dont le 21 « seul nous intéresse : Si quis 1res personas non dixeril veras Palris elFilii etSpiritusSancti, sequales, etc….. Dcnzinger-Bannwnrt, n. 79. Ce canon fixe définitivement le sens dogmatique du mot personne, rpo’aojrov, dans les questions trinitaires. C’est le sens que Basile et les grecs donnaient à jTro’jTaaiç, et qu’on retrouvera cliez les Pères grecs, dans les questions trinitaires. Cf. pseudo-Denys, DeeccL hier., c. ii ; De divinis nominibus, c. ii, P. G., t. iii, col. 396, 6(1 sq.

Il ne restait plus qu'à proclamer authentiquement l'équivalence d’hypostase et de personne. Mélèce avait accepté, en 379, d’employer le mot 7tpo3w-ov. Voir S. Damase, Episl., ii, P. L., t. xiii, col. 353. Saint Grégoire de Nazianze, en 380, par ses discours De pace. avait contribué à la pacification. En 381, se réunissait le concile œcuménique, I' de Conslantinnple, dont Grégoire eut pendant quelque temps la présidence. Voir CoNSTANTiNOPLE (/'^ concHe de), t. iii, col. 1227. Dans son discours d’adieu, il revint sur la question de terminologie et fit comprendre aux évêques l'équivalence dogmatique de ces deux termes : hjpostase et personne, qui divisaient l'Église d’Antioche : « Une seule nature dans Trois, c’est Dieu… Ne soyons pas sabelliens, en défendant le un contre le trois, par une confusion qui supprime la distinction. Ne soyons pas ariens, en soutenant le trois contre le un. par une division qui détruise l’unité… Nous croyons dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, consubstantiels, égaux eu gloire… Le un, nous le reconnaissons dans Vusie et dans l’inséparabilité de l’adoration ; les Irais, nous les confessons dans les hypostases ou les personnes, comme certains préfèrent dire. Ta 8s Toîa laï ; j-oaTOtasi ;, = : 'Tojv r.^o'^wno'., o Tiat’tp'.Xov. Car il faut en finir avec cette ridicule querelle, élevée entre frères, comme si notre religion consistait dans les mots et non dans les choses. En effet, que prétendez-vous dire, vous, partisans des trois hyposlasesl Est-ce que vous em]iioyez ce mot pour supposer trois u.s ; cs ?.J’en suis sur, vous réclameriez à grands cris contre ceux qui penseraient ainsi, car vous professez une et identique Vusie des Trois. Et vous, maintenant, avec vos personnes' ! Est-ce que vous vous figurez le un comme je ne sais quel composé, comme un homme à trois faces ? Allons donc. A votre tour, vous répondriez à grands cris : .Jamais ne voie la face de Dieu celui qui aurait de telles pensées. Eh bien, alors, que signifient pour nous les hypostases et pour vous les personnes ?… Cela veut dire que les Trois sont distingués, non par natures, mais par les propriétés ; … mais, dites-moi donc, peut-on s’accorder davantage et dire plus absolument la même chose, bien qu’avec des termes diffé-