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HYPOSTASE


trois, Tpsi ; sîai, malgré qu’ils en aient, ou bien qu’ils suppriment absolument la trinilé. » Cité par saint Basile, Dr Spiritu Sanclo, c. xxix, n. 72, P. G., t. XXXII, col. 201. Saint Denys de Kome, à propos des erreurs imputées à tort à son homonyme d’Alexandrie, condamne ceux qui admettent des hypostases séparées, |j.£U.Ep ; aixsyaç’j-oaTxaêiç, des liypostases sépa-Tée % tout à fait les unes des autres, Çévaç àXXrp.d)’/ nav-âTiaai zr/ iopiajj.£vaç. Epist. contra sabcUianos, Denzinger-Bannwart, n. 48. Cf. S. Atlianase ( ?), Expositio fidei, n. 2, P. G., t. xxv, col. 204, et Basile d’Ancyre, dans sa iustification de la quatrième formule de Sirmium. Voir Arianisme, t. i, col. 1825. Saint Alexandre d’Alexandrie, voir Théodoret, H. E., t. I, c. III, P. G., t. Lxxxii, col. 901, professe que le Père et le Fils forment deux natures par l’hypostase, Tvï uTroaTdcŒSi Sjo cpûaet ;, c’est-à-dire deux hypostases. Dans la traduction latine d’un fragment attribué à saint Grégoire le Thaumaturge, on peut lire que la trinité en Dieu n’est pas une affaire de mot, mais qu’elle implique des hypostases réelles, neque hsec siint nomina, sed sunt snbsistenliie. P. G., t. x, col. 1124. Saint Athanase lui-même, lorsqu’il veut distinguer en Dieu la réalité des personnes de l’essence, oppose urtOTTadiç à o’J3Îa. Le trisagion, chanté par les Séraphins, « notifie les trois hypostases parfaites », ràç Tpeïç ûjtoJTaasi ; xe^etaç, opposées à l’unique usie que signifie le singulier Dominus. In illud : nmnin miti tradila, P. G., t. xxv, col. 220. Cf., malgré leur authenticité quelque peu douteuse, Orat., iv, mar ! anr).< :.n.25, P. G., t. XXVI, col. 506, et aussi, Liber de incarna’tionc Vcrbi Djj et contra arianos. n. 10, et Contra Apollinairm. I. 1, n. 12, P. G., t. xxvi, col. 1000-1113, Où le mot 6 : rdaTaa’-ç est employé dans le sens de personne et par rapport à la trinité et par rapport à l’incarnation, l.e P. Garnier, P. G., t. xxxii, col. 16, fait remarquer que les textes de VEpisi. ad Afros et de VOrat., iv, in arianos, cités plus haut, peuvent très bien s’entendre en donnant à hypostase le sens de personne. S. Épiphane, Hær., i.xxiii, n. 34, P. G., t. XLii, col. 468, parlant de la foi de saint Mélèce d’Antioche, qu’on suspectait d’arianisme, n’hésita pas à le déclarer orthodoxe, à cause de l’orthodoxie même de ses partisans : « Ceux-ci confessent la consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit : trois hypostases, une seule usie, une seule divinité, » Tp£Ï ; G^zoatàaiiç, [AÎav oùsîav, ij.îav OcOTTixa, Voir aussi Eusèbe de Césarée, dans Socrate, H. E., t. I, c. xxiii, P. G., t. Lxvii, col. 144, écrivant à Eustache d’Antioche : Filium Dci propriam hi)postasim et subsistentiam habere, Leumqiic in tribus hijpostasibus unum esse. Il y a donc, par rapport à la distinction des personnes dans la Trinité, une véritalile tradition dans l’Église grecque, touchant l’emploi et la signification du mol j-ôaiagi ;. Voir S. Grégoire de Nazianze, Orat., XXI, n. 33-35, P. G., t. xxxv, col. 1121-1125.

Conclusion. — Avant l’accord de 362, en dehors des questions trinitah’es, le mot Crdaïai’. ; gardait sa signification de réalité objective et consistante et, appliqué à l’essence divine, pouvait devenir l’équivalent d’o’jjia ; mais, appliqué aux personnes divines considérées comme telles, il prenait, sous la plume des écrivains catholique », la signification plus restreinte de substance complète, existant en soi, c’est-à-dire de sujet indépendant et, en ce cas, on l’opposait fréquemment à o’jafa. Cf. Marins Victorin, Advcrsus Arium, t. III, n. 4 ; t. II, n. 4-6, P. L., t. viii, col. 1101, 10921093 ; Theorianos, Disputatio cum Armenorum catholico, P. G., t. cxxxiii, col. 128 sq. ; S. Anastase le Sinaïte, Hodegos, c. vi, P. G., t. lxxxix, col. 101 sq. ; Petau, De Trinitate, t. IV, c. i, n. 5 sq. ; Garnier, Dissertation-préface aux lettres de saint Basile, c. i, n. 3, P. G., t. XXXII, col. 16 sc(. ; Huct, Ori(jeniana, avec les

notes des éditeurs bénédictins, t. II, c. ii, q. ii, n. 3, P. G., t. xvii, col. 720-734 ; De Régiion, op. cit., étude II, c. m ; Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1909, t. ii, p. 36 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1907, t. I, p. 342-346, 445, 757-758 ; Bethune-Baker, The meaning ot homoousios in Ihr Constunlinopolitan creed, dans Texts and studies, Cambridge, 1901, t. VII, p. 74 ; G. Bardy, Didyme l’Aveugle, Paris, 1910, c. iii, p. 00-69 ; et, ici même, Arianisme, t. i, col. 1801, 1811, 1813-1814, 1825, 1833, 1839 ; Athanase (Saint), col. 2172 ; Essence, t. v, col. 838-839 ; Fils ue Dieu, col. 2451. On sait d’ailleurs que nombre d’hérétiques refusaient de se servir du terme oùcd comme du terme jr.ôo-y.Ti.ç sous prétexte que ces deux mots n’avaient pas la consécration de l’Ecriture. Ce fut le cas, en iiarticulier, de la quatrième formule de Sirmium, cf. Hahn, op. cit., p. 204, de la formule de Niké, ibid., p. 205, et du synode de 360 de Constantinople, ibid., p. LOS. Les textes qu’on a indiqués plus haut, col. 369, font justice de cette prétention quant au mot iir.ôi’t’j’.i, bien que le < : ens d’C-ÔJTaaiç dans l’Écriture ne scit pas le sens philosophique des discussions trinitaires et christologiques. Cf. S. Athanase, Epist. ad Afros, n. 4, P. G., t. xxvi, col. 1055. Quant au mot oùaîa, s’il n’existe pas littéralement dans l’Écriture, on y trouve des équivalences, principalement dans l’appellation que Dieu se donne à lui-même, ô ojv. Cf. S. Athanase, ibid. ; De synodis, n. 8, ibid., col. 693. Sur ce dernier point, voir Passaglia, Commenta riorum theologicon m pars altéra : De ecclesiaslica significatione Tf, ; ojaiaç iis comprobata quiv in divinis lilteris continentur, Rome, 1850. 2° Le mot hypostase et la terminologie latine au /Fe siècle. — Avant de pousser plus loin notre investigation sur la terminologie des grecs, il faut jeter un regard du côté de l’Occident et nous rendre compte des formules trinitaires latines en fonction de la formule grecque qui plus tard devait être consacrée : [iia oùdîa, Tpsïç ûjtodTâŒEi ;. — 1. La formule latine : una substantia, trcs personw. — Cette formule est complète de bonne heure et consacrée par l’usage. Le choix du terme substantia est facile à expliquer : il n’y a qu’un Dieu et Dieu est la substance par excellence. Quant au mot personne. Boèce en explique le choix. De persona et duabus naturis, c. iii, P. L., t. LXiv, col. 1343-1345. Le mot persona signifia tout d’abord un masque, puis un personnage de théâtre, puis un personnage sur la scène du monde, puis un individu quelconque. C’est à peu près le sens attribué dans la sainte Écriture au mot pânéh, face, que les Septante traduisent par r.ç6<joir.o^/ et la Vulgate par persona. La face du Seigneur, c’est-à-dire sa ]iersonne. Exod., xxxxii, 14 ; Deut., iv, 37 ; Ps. xxi ixx), 10 ; Lxxx (lxxix), 17 ; Lam., iv, 16 ; Is., lxiii, 9 ; Il Cor., II, 10 : cf. Prov., vin. 30. Dieu ne juge pas selon la face, selon les apparences, c’est-à-dire ne fait pas acception des personnes. Dcut., x, 17 ; II Pai., xix, 7 ; Job., xxxiv, 19 ; Sap., vi, 8 ; Act., x, 34 ; Rom., ii, 11 ; Gal., Il, 16 : Ei h., vi, 9 ; Col., iii, 25 ; I Pet., i, 17 ; cf. Matth., xxii, 16 : Luc, xx, 21. Il ne faut juger personne en tenant compte de son extérieur, de sa puissance, de sa richesse. Lev., xix, 15 ; Deut., i, 17 ; XVI. 19 ; Job., xxxii, 21 ; Prov., xviii, 5 ; xxiv, 23 ; Jac, II, 1, 9. On doit respecter la personne du vieillard. Lev., XIX, 32. Dans II Cor., i, 11, persona a le sens d’individu. On trouve la face de la terre. Gen., vu, 4, 23. Cf. Lesêtre, art. Personne, dans le Dictionnaire de la Bible de Vigouroux, t. v, col. 159-160. Ces acceptions diflerentes se rencontrent chez les Pères apostoliques. Cf. Didachc, c. iv, n. 2, tô 7 : co’<j(o-a rûv âyc’tov, la compagnie des saints, Funk, op. cit, p. 12 ; É’vtre de Barnabe, c. v, n. 14, visage ; c. xiii, n. 4, présence, p. 54, 78 ; c. xii’, n. 1 ; c. xix, n.’/ ; xaTa