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HYPOSTASE


deux usies et de deux natures ; ojaiaç Sûo Lai l’Jaitç ojo, pour signifier les deux hypostases du Père et du Fils. On trouve également cette identification dans l’épître dite sj’nodale des Pères d’Antioche (269) contre Paul de Samosate. Voir Mansi, Concil., t. i, col. 1033. Le pseudo-Ignace, en parlant du Fils, l’appelle l’ojejia ysvvrj-rj, Funk, Patres apostolici, t. ii, p. 86, tandis que saint Grégoire de Nysse nomme le Père la substance non engendrée : /j ia/) yiwriŒîaa oùaîa. Contra Eunomiiim, t. XII, P. G., t. xiv, col. 917. Cf. S. Épiphane, Hcvr., i.xxvi, P. G., t. xlii, col. 624 ; S. Cyrille d’Alexandrie, De Trinitate, dial. II, P. G., t. lxxv, col. 741. Voir la discussion de C88 textes, et de cfuelques autres, dans Passaglia, De ecclesiastica significatinnexfi : oj7 ; ’x ;, Rome, 1850, theorema I. Cf. Fetau, De Trinitate, t. IV, c. i, n. 2-3.

Il ne faut donc pas s’étonner de trouver, à la fin du symbole de Nicée, voir Arianisme, t. i, col. 1801, un anathématisme où l’équivalence des termes hypostase et usie semble affirmée, comme dans l’épître synodale d’Antioche, cf. D^nzinger Bannwart, n. 54 : ’L’Église catholique, y lil-on, anathématise ceux qui disent du Fils de Dieu qu’il fut un temps où il n’était pas, ou qu’il n’était pas avant d’être engendré, ou qu’il est tiré du néant, ou qu’il procède d’une autre hijpostase ou usie, è ; âticaç j-oiTajîfo ; rj ojit’aç… » Saint Basile veut que le concile ait distingué dans ce texte hypostase et usie. « Si ces deux mots ont la même signification, quel besoin d’employer l’un et l’autre ? Le concile, en condamnant soit ceux qui nient que le Fils procède de l’usie du Père, soit ceux qui prétendent qu’il ne procède pas de l’usie, mais d’une certaine autre hypostase, témoigne par là qu’il distingue ces deux erreurs. » Epist., cxxv, n. 1, P. G., t. xxxii, col. 547. Il ne paraît pas toutefois que la pensée des Pères ait été à ce point précisée. Petau dit avec justesse, loc. cit., c. iii, n. 6, que l’énuiuéralion èÇ Érspa ; j-oataaEf.) ; i^ oj3 ; a ; n’a d’autre but que d’obstruer tous les cliemins par où le serpent de l’hérésie aurait pu s’échapper. Saint Athanase, mieux placé que quiconque pour porter un jugement sur ce point controversé, affirme que le concile a eu raison de nommer à la fois rojjt’a et l’j’OTTaŒtç, parce que ces deur mois s’accordent pour signifier tout ce qu’il i] a de plus réel dans l’être. Epist. ad Afros, n. 4, P. G., t. xxvi, col. 1036. Cf. Petau, De Trinitate, t. IV, c. i, n. 5, 6 ; t. VII, c. xv, n. 14. Qu’.thanasc ait lui-même fréquemment identifié oùiia et CiTtoTTaiiî, c’est là une vérité qu’on ne peut contester. Petau, ibid., n. 7. Cf. De decrctis Nicsenae sijnodi, n. 27, P. G., t. xxv, col. 465 ; Epist. ad A/ros, loc. cit. Il parle souvent de l’o-j^ia du Logos ou du Christ. Epist., iv, ad Serapionem, n. 4 ; De si/nodis, n. 45, 48 ; Tomus ad.Antiocli., n. 3, col. (>11, 772-773, 777, 800. D’ailleurs, ce mot du vocabulaire théologique de Nicée, ’s ? oj3a ;, avait été employé par Théognoste (m'e siècle), qui affirmait " que la substance du Fils est sortie, non du néant, mais de la substance du Père, comme le rayonnement sort de la lumière et la vapeur de l’eau.’De decrctis Nicœnæ si)nodi, c. xxv, P. G., t. xxv, col. 460. On trouve une formule analogue à celle de l’anathématisme de Xicée ; i la Vm du symbole arménien. Voir Armi’; n ?f., t. i, col. 1946. F.n rapprocher la quatrième formule d’Anlioche, voir Abianismf.. t. I, col. 1812 : la formnic de l’hilippopolis (343), col. 1814 ; T’éxOc-j’. ; u.’xLyh- : /o ; (Antiochc, 314), col. 1815 : la première formule « le Sirminni (351) col. 1818. Sur ces formules, voir llahn. Biblirllul ; d<r Si/mbolcund Glaiibenurer/eln der altrn K t relie, Hveslau, 1897, p. 161. 151-155, 187-188, 191, 192. Dans son interprétation <le la quatrième formule de Sirmiiim (laquelle répudiait le terme ojiix comme une cause de trouble), Basile d’Ancyre entreprend une jiislilicatlon, orthodoxe en apparence, de ce terme et l’iden tifie, dans sa signification, avec j-itjTaai ;. Voir S. Lpiphanc, Hasr., lxxiii, n. 12-22, P. G., t. xlii, col. 425-444 ; cf. Arianisme, t. i, col. 1826-1827. .ucune formule d’origine grecque, acceptant l’équivalence de signification des termes usie et liyposlnse, n’exclut, en parlant de la trinité, la formule -^v.t j ; coarâ(je ;  ;. Certains auteurs mettent simplement une restriction à cette formule, laquelle ne doit pas, dans leur pensée, s’entendre d’hypostases divisées, séparées. Quant à l’expression fj.t’a j-oaTaa ;  ; du concile de Sardique, expression que l’on retrouve à Ai.tioche, voir Théodoret, H. E., 1. IL c. vi, P. G., t. LxxxTi, col. 1012. ellee t d’inspiration latine. b. r-oa-ajiç signifiant II personne ». — Mais lorsqu’il s’agit de désigner expressément les personnes divines, lo’.oxrixii, les propriétés (ce terme est leçu chez les Pères grecs et pour ainsi dire interchangeable avec J-oaTâcjEi ; pour signifier les personnes distinctes, qu’on appelle encore -pâyua-a. choses ; cf. Alexandre d’Alexandrie, Epist. ad Alexandrum, n. 4, P. G., t. xviii, col. 553 ; Origène, In Joannis Eimngelium, t. ii, n. 5, P. G., t. XIV, col. 121 : Cont. Celsiim, l. VIII, n. 12, t. XI, col. 1533), le terme j ; ro3Taaiç a été, même avant 362, d’un usage courant dans les Églises d’Orient, mais spécialement dans l’Église d’Alexandrie. Déjà saint Irénée, parlant de l’incarnation, condamne ceux qui disent que li’Christ l’sl fait e.r. altéra et altéra substantia. Contra hær., t. III, c. xvi, n..5, P. G., t. VII, col. 925. Il est à supposer que la traduction latine répond ici au mot grec jTCotjiaatç pris dans le sens de personne et appliqué déjà au mystère du Fils de Dieu fait homme, car ailleurs, t. V, c. ii, n. 2 ; c. XIV, n. 1-3, col. 1124, 1161 sq., il reconnaît substantia et substantia, c’eat-à-dire deux natures différentes dans le Christ. Origène, In.loa., t. ii, n à, /-*. G., t. XIV, col. 128, expose la foi catholique en la trinité des hypostases : ’Hjaeïç liÉviot y^ Tpsïç’jjîoaTâas’.ç "EtôoaEvo : TjyxàvEiv, xov llaiÉca v.aX tov l’tov xai to iyiov IlvsOaa. Cf. t. vi, n.l7, col. 257 : t. x, ii. 21 ; t. i, n. 23, col. 376, 64. Ces deux derniers textes sont particulièrement intéressants parce qu’ils rapprochent les deux termes ouata et Oro^Taj-. ; et peuvent montrer la distinction’(u’Origène établissail entre eux. Par la, il semble qu’on doive inlcrpréter dans le même sens’jT.nn-’x-j ; dans d’autres textes où sa signification est moins claire. Contra Celsum, t. VIII, n. 12, P. G., t. xi, col. 1533 ; De oratinne, n. 15. ibid-, col. 465. Sur la terminologie d’Origène, voir Muet. Origeniana, I. II, q. xii, n. 3-19, avec les notes de doiii Maran, P. G., t. XVII, col. 720-735 ; Petau, De inctirnatione, t. II, c. iii, n. 14 ; George Bull, Dejensio fidei Micœnie, Oxford. 1827, sect. ii, c. ix, § 11, 2°. Parmi les modernes, Bethune-BaKer, The mcaning oj Ilomoousios in llie Constnntinopolitan creed, dans Texts and stiidics de J..A. Rolinson, Cambridge, 1901. t. vii, p. 77 sq. ; 1’. Prat, Origène, Paris, 1907, p. 171-179 : Seeberg, I.c.tirbuch (1er D<>gmengrschichl< Leipzig, 1903, t. i, p. 416, noie 1, ont pensé qu’Urigene a posé les premiers fondements de la distinction scientilique *les termes ; au contraire, .1. Leipoldt, Didifmiis der Hlinde non Alexandrien, dans Texte und Unlersucliungen, nouv. série, Leii)zig, 1905, t. xiv, p. 102 ; F. Loofs, Lcitladen -iim Slitdium der Dogmenqeschichte, Halle, 1906, p. 194, note 8, soutiennent qu’il est resté fidèle à l’usage synonymique de ces expressions. Tous sont d’accord pour affirmer qu’Origône évite de distinguer les personnes selon l’ouîia : c’est le mot J~’J7T15’.ç qui est réservé poiir parler avec précision des personnes divines. Saint Denys d’Alexandrie, comballant à la fois les erreurs opposées de Salicllius et d’.riu’i, maintient la ré.dilé des trois hypostases dans l’unité de la monarchie divine : « Ils soutiennent, dit-il, fine, s’il y a trois hyiiostascs, elles sont divisées. Mais il y en a