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HOLBACH

Sur les idées politiques de d’Holbach, voir Henry Michel, L’idée de l’État, in-8°, Paris, 1895, p. 15-17, et P. Janet, Histoire de la science politique dans ses rapports avec la morale, 3e édit., 1887, t. ii, p. 490-496 ; 3° La contagion sacrée ou histoire naturelle de la superstition, traduite de l’anglais (de Jean Trenchard), 2 in-4°, Londres, 1767 ; réimprimé en l’an V, in-8°, Paris, premier et unique ouvrage d’une Bibliothèque philosophique annoncée ; 4° Esprit du clergé ou le christianisme primitif vengé des entreprises et des excès des prêtres modernes, traduit de l’anglais (de Jean Trenchard et Thomas Gordon), 2 in-8°, Londres (Amsterdam), 1767 ; 5° De l’imposture sacerdotale ou recueil de pièces sur le clergé, traduit de l’anglais (de Davidson), in-12, Londres (Amsterdam), 1767 ; sept éditions parurent en 1768 ; 6° David ou l’histoire de l’homme selon le cœur de Dieu, traduit de l’anglais (de Peter Anneit), in-12, s. l. n. d. (Amsterdam), réimprimé en 1778 ; 7° Le militaire philosophe ou difficultés sur la… religion proposées au P. Malebranche par un ancien officier, in-12, Londres (Amsterdam), en collaboration avec Naigeon ; 8° Examen critique des prophéties qui servent de fondement à la religion chrétienne, traduit de l’anglais (de Collins), in-12, Londres (Amsterdam) ; 9° Lettres à Eugénie ou préservatif contre les préjugés, 2 in-8°, Londres (Amsterdam), faussement attribué à Fréret ; 10° Lettres philosophiques sur l’origine des préjugés du dogme de l’immortalité de l’âme… traduites de l’anglais (de Toland), in-12 et in-16, Londres (Amsterdam) ; 11° Les prêtres démasqués ou les intrigues du clergé chrétien, traduit de l’anglais et refait en grande partie, in-12 et in-18, Londres (Amsterdam) ; 12° Théologie portative ou dictionnaire abrégé de la religion chrétienne, in-12, Londres (Amsterdam), publié sous le nom de l’abbé Bernier. En 1769 paraissent : 13° De la cruauté religieuse, traduit de l’anglais, in-8°, Londres ; 14° L’enfer détruit ou exemple raisonné du dogme de l’éternité des peines, traduit de l’anglais, in-12, Londres ; 15° L’intolérance convaincue de crime et de folie, traduit de l’anglais, in-12, Londres (Amsterdam) ; en 1770 : 16° L’esprit du judaïsme ou examen raisonné de la loi de Moïse et de son influence sur la religion chrétienne, traduit de l’anglais de Collins, in-12, Londres (Amsterdam) ; 17° Essai sur les préjugés ou de l’influence des opinions sur les mœurs et sur le bonheur des hommes, in-8°, Londres (Amsterdam), publié en 1797 au t. vi des Œuvres complètes de Dumarsais, comme étant de cet auteur ; 18° Examen critique de la vie et des ouvrages de saint Paul, traduit de l’anglais (de Pierre Anel) avec une dissertation sur saint Pierre par Boulanger, in-12, Londres (Amsterdam) ; 19° Histoire critique de Jésus-Christ on analyse raisonnée des Évangiles avec cette épigraphe : Ecce homo, in-12, (Amsterdam) ; 20° Système de la nature ou des lois du monde physique et moral, in-8°, Londres ; 21° Tableau des saints ou examen de l’esprit et des personnages que le christianisme propose pour modèles, 2 in-12, Londres (Amsterdam). La même année, 1770, Naigeon publiait un Recueil philosophique ou mélange de pièces sur la religion et la morale par différents auteurs, 2 in-12, Londres, où se trouvent de d’Holbach dans le t. i, Réflexions sur les craintes de la mort ; dans le t. ii, Problème important : La religion est-elle nécessaire à la morale et utile à la politique ? qu’il attribue à Mirabaud ; Dissertation sur l’immortalité de l’âme, traduite de l’anglais (Hume) ; Extrait d’un livre anglais de Tindal : Le christianisme aussi ancien que le monde. En 1772, d’Holbach publiait : 23° une traduction de l’Human nature de Hobbes, De la nature humaine ou exposition des facultés, des actions et des passions de l’âme… traduit de l’anglais de Hobbes, in-12, Londres (Amsterdam) ; 24° un abrégé du Système de la nature. Le bon sens ou idées naturelles opposées aux idées surnaturelles, in-12, Londres (Amsterdam), souvent réimprimé sous le nom du curé Meslier. Puis vinrent : 25° La politique naturelle ou discours sur les vrais principes du gouvernement par un ancien magistrat, 2 in-8°, Londres, 1773 ; 26° Système social ou principes naturels de la morale et de la politique avec un examen de l’influence du gouvernement sur les mœurs, 2 in-8°, Londres (Amsterdam) et 3 in-12, Londres (Rouen), 1773 ; 27° Observations sur le traité des délits et des peines, in-8°, Amsterdam, 1776 ; 28° Principes de la législation universelle, 2 in-8°, Amsterdam, 1776 ; 29° Éléments de la politique, 6 in-8°, Londres, 1776 ; 30° L’éthocratie ou le gouvernement fondé sur la morale, in-8° (Amsterdam), 1776 ; 31° La morale universelle ou les devoirs de l’homme fondés sur la nature, in-4°, Amsterdam, 1776, plusieurs fois réimprimé. Barbier lui attribue aussi Les éléments de la morale universelle ou catéchisme de la nature, in-18, Paris, 1789, qui est un exposé sommaire de ses principales idées. D’Holbach collabora à l’Histoire philosophique et politique de Raynal, Dans la préface du Christianisme dévoilé, il affirmait que les livres ne sont pas faits pour le peuple ; cependant il a écrit quelques-uns de ses ouvrages d’un style très simple, comme des ouvrages de propagande, entre autres les Lettres à Eugénie, Le bon sens et La morale universelle.

II. Le « Système de la nature ». — L’ouvrage de d’Holbach qui fit le plus de bruit en son temps est presque le seul dont on s’occupe aujourd’hui. Il parut à Londres (Amsterdam) en 1770, sous ce titre : Système de la nature ou des lois du monde physique et du monde moral, par M. Mirabaud, secrétaire perpétuel, l’un des Quarante de l’Académie française, avec cette épigraphe : Naturæ rerum vis atque majestas in omnibus momentis fide caret, si quis modo partes ejus, ac non totam complectatur animo. Pline, Hist. natur., l. VII. Un avis de l’éditeur (Naigeon) s’efforçait de rendre vraisemblable cette attribution à Mirabaud, mort depuis 1760, et qualifiait ainsi l’ouvrage : « le plus hardi et le plus extraordinaire que l’esprit humain ait osé produire jusqu’à présent. » Le public ne se laissa pas prendre, mais personne ne soupçonna l’auteur, pas même ses amis. On parla de Lagrange, qui avait été précepteur chez lui, d’Helvétius et de Diderot. La postérité a été fixée par Grimm et Naigeon.

Le Système de la nature continue une série d’ouvrages, d’une part : Benoît de Maillet, Telliamed ou entretiens d’un philosophe indien avec un missionnaire français, 1748 ; Diderot, Pensées sur l’interprétation de la nature, 1758 ; Bonnet, Contemplation de la nature, 1764 ; Robinet, De la nature, 1766, livre bizarre qui eut grand succès en Allemagne, et d’autre part, l’Histoire naturelle de l’âme, 1741, et l’Homme-machine, 1748, de La Mettrie, mais il est plus important que tous dans l’histoire du matérialisme. Dans une préface très courte d’Holbach indique son dessein. Comme tous les encyclopédistes, il a un but utilitaire : fixer les lois du bonheur humain, et comme eux il ne voit qu’un moyen : s’adresser uniquement « à la raison et à l’expérience », et en substituer les données aux erreurs et aux préjugés toujours funestes qu’ont répandus les tyrans et les prêtres. « Le but de cet ouvrage est de ramener l’homme à la nature, de lui rendre la raison chère, de lui faire adorer la vertu, de dissiper les ombres qui lui cachent la seule voie propre à le conduire sûrement à la félicité qu’il désire. » En fait, d’Holbach ne s’en prend guère qu’aux prêtres et à la religion, et il est vrai de dire que, « si le matérialisme anglais, depuis Hobbes et Newton jusqu’à Hartley et Priestley, n’avait cessé de se concilier avec la foi religieuse et le déisme, il