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les thèses, de simples esquisses, deiauevas maigrement étolTés, de fascicules comptant chacun quelque 20, 30 ou 40 pages, mais de volumes respectables, oscillant pour la plupart entre 400 et GOO pages. Il faut encore mentionner, dans la catégorie des opuscules ou tracts :

17. Responsio ad articulos quadroginla duos quos Martinns Harncij et Marlinus SUijæri alleslaninr, authvribus Gummaro Huygens aliisque, ut loquuntur, un adiiœrentibits et confœdcralis, qita clam qiia palmn serpcre et circumfcrri, tradi et incideciri npud schulx ttieolugicii’alumnos, non sine ingenti periculo in/ectioiiis, u-l°, Louvain, IC91. Cette liesponsio, qui intéressait plusieurs théologiens, naquit aussi apparemment de la collaboration de plusieurs. Mais Huygens est généralement regardé comme l’auteur principal ou, tout au moins, comme un des auteurs. Elle fut attaquée dans une Synopsis anonyme, qui provoqua à son tour :

18. Rejutatio Synopseos opponendorum Responsioni ad articulos XLii Ex. D. Gummari Huygens et aliorum, in-4", Louvain, 1691. Vinrent ensuite : 19. Responsio Gummari Huygens ad accusationes contra se allegatas in libello cui iitulus : Responsiones per Belgium disseminatæ, etc., in-4<’, Liège, 1694 ; 20. Apologia docloris Huygens advcrsus accusationes tics pertinentes ad officium confessarii, in-S", Liège, 1697 ; 21. EpistoUi theologi Lovanicnsis ad theologum Leodiensem de eximio domino Gummaro Huygens, in-4, Liège, 1697 ; 22. Epistola altéra theologi Lovaniensis ad theologum Leodiensem de eximio dom. G. Huygens, facultate concwnandi et confessiones excipiendi, post triginta annorum posscssionem, nuper interdicto, in-4°, Liège, 1697 ; 23. Declaratio Gummari Huygens de epistola a Steycrtio vulgaia et tangente argumentum de sigillo con/cssionis et inquisitione complicis, in-4<’, 1697 ; 24. Alonitam occasione scripti cui titulus : Theologorum Lovaniensium rcsolutio practica de absolutione in articula mortis, etc., in-8°, Louvain, 1699.

Qu’on juge, d’après cette nomenclature, si j’avais raison de voir en Huygens un travailleur et un polémiste infatigable, un écrivain d’une inépuisable productivité. Encore n’ai-je relevé qu’une minime partie des thèses rédigées par lui pour les discussions publiques qu’il dirigeait au collège Adrien VI. En présence de tant d’efforts, de tant de ténacité et d’ardeur au labeur studieux, d’une telle souplesse et virtuosité de dialectique, on doit déplorer d’autant plus vivement que la meilleure part de ces dons et d’une carrière si remplie ait été consacrée à la défense d’opinions condamnables ou déjà condamnées, et à des luttes plus ou moins sournoises contre l’autorité légitime.

Paquot, Supplément des Fasti doctorales Lovanienses , manuscripti, dans les mss de la Bibliothèque royale de Bruxelles, fonds Gœtlials ; Feller, Dictionnaire historique, Paris, 1828, t. ix ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. IV, col. 722-723 ; Reusens, art. Huygens, dans la Biographie nationale de Belgique, 1886-1887, t. ix, col. 729746.

J. FORQET.

    1. HUYLENBROUCQ Alphonse##


HUYLENBROUCQ Alphonse, controversiste, né à Bruxelles, le 2 août 1667, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 25 septembre 1684. Après de brillantes études philosophiques et théologiques, ordonné prêtre le 28 septemijre 1692 et admis à la profession solennelle le 2 février 1702, il fut nommé professeur de théologie au séminaire épiscopal deGand ; puis, à la demande de l’archevêque de Malines, Thomas-Philippe d’Alsace de Boussu, qui désirait l’attacher à sa personne comme confesseur et directeur, 11 vint s’établir à MaUnes en qualité de bibliothécaire du musée Bellannln. Il déploya une remarquable activité dans ses luttes doctrinales contre le jansénisme. Chargé de répondre a un opuscule semé à profusion dans le pays contre le formulaire d’Alexan dre Vli, il publia son premier ouvrage de controverse : Epistola occasione folii cui titulus : Mémoire touchant le dessein qu’on a d’introduire le Formulaire du pape Alexandre VII dans l’Église des Pays-Bas. L’approbation de cet ouvrage, qui ne porte indication ni de date ni de lieu, est du 26 juillet 1707. Le succès de cet opuscule l’encouragea à poursuivre sa campagne contre les menées jansénistes, en répondant aux principales arguties invoquées par eux pour tourner en leur faveur l’opinion publique.’Ici est le but de l’ouvrage. : Hæresis jansiniana pneclusa effugia, auctore Antonino de Luca, dont la première partie parut en 1708, et la deuxième en 1709, sans indications de lieu ni de date. Vinrent ensuite les œuvres de science profonde et d’une irréprochable orthodoxie, qui eurent un retentissement mérité et rendirent d’éminents services à la cause catholique dans les Pays-Bas et dans le nord de la France : Vindicationes advcrsus famosos libellos quamplurimos et novam ex iis compilationem sub titulo : Artes fesuiticee, etc., quæ prodiit anno 1703, tum belgice anno 1700, auctoritate apostolica daninata 4 martii, Gand, 1711 ; Vindicationes altéra ; advcrsus famosos libellos quamplurimos et novam errorum collectionem sub titulo : Tuba magna, etc., GaTid, 1713 ; Bruxelles, 1715. C’est lui encore qui réfute le pamphlet du carme dom Libère Candide : De necessitate longe maxima reformandi Societatem Jesu. Une dernière réponse aux libelles jansénistes parus à Bruxelles en 1713 et 1714 est donnée par ses Vindicationes advcrsus famosum libellum appcllalum : Tubam altercun, etc., Bruxelles, 1715. Le meilleur ouvrage d’Huylenbroucq est assurément sa réfutation des erreurs de Quesnel : Errorcs J et synopsis vilse Paschasii Quesnel, presbyteri galli, ^ Anvers, 1717. A signaler enfin : Scriptum, cui titulus : Queestiones de constitutione Unigenitus, refutatum <t Belga catholico, Bruxelles, 1719. A la mort du pape Clément XI (1721), l’archevêque de Malines, convoque pour le conclave, se fit accompagner à Rome par le P. Huylenbroucq. Celui-ci, en revenant en Belgique par la route du Tyrol, fut atteint d’épilepsie à Salzbourg et succomba à cette maladie le 31 mai 1722. Tous les catholiques belges déplorèrent la perte de ce vaillant défenseur de la foi.

Gœthals, Lectures relatives à l’histoire des sciences, t. i, p. 196 ; Sommervogel, Bihliotlièque de la C-’de Jésus, t. iv, col. 555 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., Inspruck, t. i, col. 1062.

P. Bernard.

    1. HYGIN (Saint)##


HYGIN (Saint), pape (138-142), appartient encore à l’époque très obscure de l’histoire de la papauté. Sa chronologie même est loin d’être absolument fixée. Les diverses listes des premiers évêques de Rome, toutes dérivées d’Hinpolj-te, s’accordent à le placer au huitième rang (au neuvième, si l’on compte saint Pierre), après le pape Télesphore. Ce dernier est mort la première année d’Antonin le Pieux, et Hygin lui a succédé immédiatement. Eusèbe, H. E., IV, 10. Cela donne l’année 138 comme date de l’entrée en charge d’Hygin, et cette date concorde avec celle que fournit le catalogue libérien, suivi en cela par la seconde étlitioii du Liber pontificalis : fuit temporibus Vcri et Marci a cons. Magni et Camerini (138). La durée du pontificat est plus difiicile à établir. Eusèbe semble dans le vrai en le faisant de quatre ans, mais les deux sources du Liber pontificalis présentent une divergence considérable : catalogue libérien, douze ans ; catalogue félicien, suivi par le rédacteur (lu Liber, quatre ans, trois mois et trois jours. Encore le rédacteur du Liber n’a-t-il pas pris garde que la date assignée par lui à la mort d’Hygin (consulat l’Orfitus et de Priscus, 149) et empruntée au catalogue libérien, contredisait cette donnée. En tenant