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HUMILITÉ — HURTADO (GASPAR)


et en ses actes ; qu’il dépend en tout d’un maître souverain ; qu’il est imparfait au point de communiquer cette imperfection h tout ce qui sort de ses mains.

Cette imnuissance naturelle de l’homme est encore plus radicale au point de vue surnaturel, auquel il ne peut rien de lui-même, sans la grâce divine.

3. Quid eris ? — Le problème de sa destinée est pour l’homme le plus angoissant de tous. Il s’agit de l’éternité, heureuse ou malheureuse. L’homme est pécheur et il peut se damner lui-même, tandis qu’il ne peut se sauver sans l’aide de Dieu. Or, Notre-Seigneur a dit de Judas, qui est réprouvé, qui encourt la réprobation, qu’il eût mieux valu pour lui n’avoir pas vu le jour. Matth., XXVI, 2L C’est le sort qui est réservé à l’orgueilleux impénitent et son humiliation sera éternelle.

3° Le souvenir des bontés infinies dont Dieu a comblé l’homme doit encore développer ses sentiments d’humilité. Rien ne peut nous humilier plus, en présence de la miséricorde de Dieu, que la multitude de ses grâces et la multitude de nos péchés en présence de sa justice. S. François de Sales, Introduction à la vie dévole, part. III, c. V.

Ici-bas, très souvent, l’homme reste absolument eiïacé. Il est plutôt inconnu que connu, en dehors d’un voisinage restreint. Loin de jouer un rôle de conseiller dans les grandes affaires, il vit et meurt sans avoir pris part aux événements de son temps. Toutefois cet homme, si effacé aux yeux de ses semblables, a devant Dieu une valeur incommensurable. De toute éternité il a été, de la part de Dieu, l’objet d’une prédilection ineffable. Son existence, sa mission ont été marquées dans la prédestination divine. Il a été destiné à contribuer à promouvoir la gloire du créateur. Bien mieux encore, cet être si abject a été l)ersonnellement compris dans le motif de l’incarnation du Verbe de Dieu. C’est parce que l’iiomme a péché que le Fils de Dieu incarné est mort sur la croix. Et Dieu lui-même sera au ciel la récompense éternelle de l’homme racheté par le sang de son Fils.

S. Thomas, Suin. ilieoL, lia Ilæ, q. clxi ; avec les commentaires de Cajétan, dans l’édition léonine des Œuvres du saint docteur ; Suarez, De virluiibii^ elvitiis, r. X, t. IX, c. y ; Mgr Gay, Ve la vie et des vertus chrétiennes, 10° édit., c. VI ; S. François de Sales, Inlrudiiclion à la vie druole, c. iv-vii ; Philippe de la Sainte-Trinité, Summa mystica, Paris, 1874, t. iii, part. III, a. 3 ; S. Alphonse Rodrisuez. Pratique de la perfection chrétienne, trad. de l’abbé r.rouzet, Paris, 1879, t. m ; P. Fabcr, La créature et le créateur, Paris, c. ii, m ; De imitatione Cltristi, t. I, c. iiiiv ix-xxii ; l. II, c. ii ; l. III, c. iii, iv, viii, xiii, xix, xx, xl-Lvi ; Formation à l’humilité, 5e édit., in-32, Paris, 1904 ; Et. Hugueny, Humilité, dans le Dictionnaire apologétique de la loi catholique, (dit. il’Alès, Paris, 1912, t. ii, col. 519-528.

H. Doi.IIAGAIiAY.

HUM PL Coiomban, augustin de la province de Davière, inaîlie en théologie et provincial, mourut en 1708, laissant les ouvrages suivants : 1° Problemata sclecta ex univcrsa Iheologia, in-40, Munich, 1688 ; 2° Conclusionrs Iheolor/icæ ex PII’- de pecciitis ad menlem S. Auyuslini et S. Thomse Aquinalis, in-8°, Munich, 1C75 ; 3° Tractalus de fide, spe ri carilulr, 111-4°, Ingolstadt, ir, 77.

Reohla agustiniana, Valladohd, 188J, t. vii, p.."jBO ; Ljintcri, Pnslrcmn sircula sex religionis augustinianie, t. iii, p. 139 ; OssinKcr, liibliothecn, p. 457 ; Hurtcr, Nomenclator, 1910, t. IV, col. 047.

N. Merlin.

HUNN^US Augustin (Huens), né à Malines, le 27 juillet l.’)21. fl : ins une des familles les plus honorables de la ville. Il commença iirobablctnent ses é1 udes à labbaye de Honeffc. où son oncle Konibant Hunnarus était religieux. Il suivit les cours de l’universilé de Louvain. d’abord ceux de ]>hilosopliie à la pé(la gogie du Château. Licencié en 1540, il fut chargé par ses maîtres de donner à quelques-uns de ses condisciples des leçons de latin. Il suivit enduite les cours de théologie. Dès le mois d’octobre 1545, il donna un cours secondaire de philosophie à la pédagogie du Château, et il présida des actes solennels en 1546 et 1547. Vers la fin de 1547, il reprit ses études théologiques, au grand collège du Saint-Esprit, d’où il fut rappelé au Château en 1549, pour y occuper une chaire principale de philosophie ; il la tint pendant cinq années. H avait étudié l’hébreu et le grec avec passion. Il se pré-I )ara au doctorat en théologie pendant quatre ans, tout en enseignant cette science d’abord aux jeunes religieux de l’abbaye de Sainte-Gertrude, ensuite, dès 1555, aux élèves mêmes de l’université. Cette année-là, il fut nommé à une prébende canoniale de Saint-Pierre, à laquelle était attachée une chaire (le théologie. Au mois d’août 1557, il devint président du collège de Sainte-Anne. Il fut reçu docteur en théologie, le 20 juin 1558, et il continua son enseignement. Imtre 1562 et 1567, ses connaissances linguistiques furent mises à contribution : il suppléa au collège (les Trois Langues les professeurs de grec et d’hébreu pendant un an. Il fut promu à la cliaire de JeanHessel, le 6 mars 1567. Au mois de septembre 1563, il avait renoncé à la présidence de Sainte-Anne et s’était retiré au grand collège de théologie, dont il devint président, le l^"" février 1572, jusqu’au 1<= février 1577, où il se logea en ville. Il se montra hostile aux erreurs de Baius. On a de lui : Dialectice institucnda libellas … Fundamentum logicæ, in-8°, Louvain, 1551 ; 2t^ édit., retouchée, 1552 ; réimprimée à Rome, 1553 ; Prodidagmala de dialeclicis vociim ajfeclionibus et proprictatibus, in-12, Louvain, 1554 ; in-8°, Anvers, 1565, 1572, 1574, 1578, 1595 ; Dialectica, etc., Louvain, 1561 ; Anvers, 1506, 1570. 1575, 1579. 1592. 1598, 1601 ; Cale chisnii ccdholici schema, Anvers, 1507, placard, ébauche (lu Calechismus catholicus diligenter recognitus et in tibelli formam ad commodiorcm jiwenlutis usitm redacliis, in-8", Anvers, 1570, où les définitions sont accompagnées d’un renvoi à la Sonmie de saint Thomas ; il est réimprimé à la suite de la Somme, dans les éditions (le 1575 et de 1585. I luens mit la main à son édition de la Somme, Sancti Thomæ Aquinalis Summa tolius Iheologia :, 5 parties in-fol., Anvers, 1569, dédiée à saint Pie V. Cf. Annales Planlinianx, p. 71-82. Il en publia une nouvelle édition, pour laquelle il utilisa des manu^crits qui lui avaient tout d’abord échapiié. l- ; ile parut il Anvers, 1575, 4 in-fol., dédiée à (Irégoire XUI. Celte édition a servi de base A celles qui ont suivi, Anvers, 1585 ; 5 in-1°, Venise, 1588 ; 7 in-80, Rergamc, 1570 ; Douai, 1614, 1623. Son dernier ouvrage eut pour objet la doctrine de saint Thomas sur les sacrements : De sacramentis l^cclesia’Christi axiomala, quibus B, Thomæ. Aquinalis doclrina de iisdem sacnunentis trailila a disputalionum prolixilate ad swnmam brevilalem memoriiv gralissimam rei’ocatur, in-8°, . vers,

1570. (>et abrégé fut reproduit dans les éditions de la Somme à partir de celle de 1575 etâ Home. 1586. Huens avait collaboré à la Polyglotte d’Anvers. Il légua sa bibliothèque aux jésuites de Louvain : elle contenait (les manuscrits intéressants. On conservait au collège lie Malines le manuscrit d’un de ses ouvrages : Præ-Irctionrs in libres Sententidrum. Il mourut le 7 septembre 1578, d’une maladie rontagicuse.

Paquot, ^Irmoires pour servir à l’histoire littéraire des dix-sept provinces des Pai/s-Bas, t. xi, p. 271-283 ; in-fol., l. II, ])..")1()-.519 ; Iriiscns. dans liibliograpliir nationale de l ! (l( ?iquc. linixoli.s, 18.Ht ; -rS87, t. IX, col. 711-719.

J. li. : ssi :.

    1. HURTADO Qaspar##


1. HURTADO Qaspar. iluoldsicn espagnol, né à Mondejar en 1575, entra d’abord chez le, chartreux, puis devint professeur de théologie : i l’uniViTsité d’Al-