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HUGUES DE SAINT-VICTOR


sont la marque du docteur d’Hippone, ces quelques phrases que nous choisissons dans l’œuvre de Hugues et qui la résument toute ? Sur l’amour de la science nous l’avons déjà entendu nous dire : Ego afprmare audeo nihil me unquam quod ad cruditionem perUneret contempsisse… Conrctala scientia jucunda non est, et : Nescire siquidem infirmitaiis est, scienliam vero detestari pravæ voluntatis. Voici comment il parle du besoin insatiable de chercher, De sacramentis, l. II, part. XIV, c. IX, col. 570 : Muttas sunt quæsliones hominum ; quamdiu vivitur scmpcr quieritur. Qui enim queerit nondum invenit quod quærit, et tanien quærit quia arnisit quod quærit, et, si non amisil quia forte nunquam habuit, tamen quamdiu quærit signiftcal se nondum habcrc quod quærit. Propierea quamdiu vivimus necesse habemus semper quærere, quia nondum lotum habemus quod habere debimus. Toute la suite est à voir : Quid est autem iioe quod quærere debemus nisi veritas et bonitas ? Hugues développe admirablement cette pensée, col. 570-.571 : N eseioquo pacte jamiliare omnibus est veritalem quærere, etiam iis qui bonitatem non amant… Multi sine bonitate verilaiem quærunt, scd socia veritatis est bonitas. Non venit libenter sine bonitate veritas, eut, si venit, non venit ex partibus illis et de regione illa ubi salus est, Hugues est un chercheur intrépide : il ne recule pas devant une tâche ardue et laborieuse, et d’avoir à ouvrir des sentiers non battus il ne s’arrête pas. Cf. De sacramentis, 1. 1, part. I, prol., col. 187 ; De arca Noe morali, t. III, c. xv, col. 664. Mais cette audace est humble : judicio meo exiguum est et contemptihile quidquid facere possum in domo Domini. Adnolutiones clucidutoriæ in Pentatcuchon, c. i, 7-". L.. t. CLXxv, col. 29. Et cette recherclie se tourne vers Dieu et vers le salut, vers Dieu, » notre sol et notre patrie 1, humus namque et patria noslra Deus est, De arca Noe morali, t. III, c. iv, col. 650, vers le salut sans lequel tout n’est rien, togica, matfiematica et pln/sica veriiatem quamdam docent, sed ad illam ueritatem non pertingunt in qua salus animæ est, sine qua /rustra est quidquid est. De Scripturis et scriptoribus sacris prœnotatiunculæ, c. i, P. L., t. clxxv, col. 9. De la fatigue qu’elle produit Hugues se repose en priant : quia longius sermo processit, paululum respiremus, simul crantes. De arca Noe morali, t. III, c. xviii, col. 616. Et, parce qu’il s’est plu.-i vivre avec Dieu, de ces régions lumineuses il rapporte la lumière : Sed ccce, dum de illo inlimo divime conlemplationis secrcto reoertimur, quid nobisrum aj/crre poterimus ? Quid nisi lucem de regione lucis venicntes ?… Et quis scire potcrit quod ibi fuinms si illuminali non redimus ? Apparcut ergo quod ibi fuimus, apparc(d quod ibi vidimus.

I. Œuvres. — L’édition princcps, iiicomplcte et défectueuse, des œuvres de Hugues de Saint— Victor parut à Paris, en 1.518, en 1 in-tol. En 1.^26 fut publiée, également à Paris, par les soins des victorins, une nouvelle édition en 3 in-fol. ; puis vinrent, toujours en : { in-fol., les éditions de Thomas Garzoni, chanoine régulier de Saint-.Jean de Latran, à Venise, 1588 ; les éditions de Cologne et de .Mayence en 1617 ; la nouvelle édition des victorins, à Paris, en 1648. Cette dernière a été reproduite, avec un ordre nouveau, dans Migne, P. L., t. ci.xxv-cxxxvii. Une édition critique est bien désirable. Sur les anciennes éditions des œuvres diverses, voir l^.Hain, Reperlorium bibliograpliicum, Stuttgart, 1831, t. iii, n. 9022-9028 ; Copinger, .Supp/emenI tn Hain, Londres, 189.’>, t. i, n. 9022-9028 ; t. ii a, n. 31933197 ; t. II b, n. 9023 ; sur les éditions ultérieures, cf. Histoire littéraire de la France, t. xii, p. TA-Ô3, 699-701. Deux ouvrages ont été traduits en français : le Snliloquium de arrha nnimw et VExposilio in regiilam B. Angnslini ; la traduction du premier a été imprimée à Paris, en 1, S07 (voir des fragments de la traduction de Pierre de Mangent, prévôt d’Amiens, dans L. Moland et C. d’Iléricault, f^ livre de l’inlernelle consolacion, Paris, IS.îO, p. xxxv-xxxvii), celle du second, œuvre du vjctorin Ch.de La Grange, à Paris, en

1691. B. Hauréau, Hugues de Saint-Victor, nouvel examen de l’édition de ses œuvres, avec deux opuscules inédits, Paris, 1859, a publié l’Epitoma in philosophiam et le De contemplaiione et ejus speciebus ; G. Waitz a publié, Monamenta Germanix hislorica. Scriplores, t. xxiv, p. 88-97, un fragment de la Chronique, le catalogue chronologique des papes et des empereurs ; Curtze a publié la Practica geomelrice, dans les Monalshefle fur Mathematik und Phgsik, 1897, t. VIII, p. 193-220.

II. Sources.

Elles ont été indiquées au cours de l’article, notamment dans le paragraphe relatif aux témoignages sur Hugues. La plus longue et la plus importante est la lettre d’Osbert, jP. L., t. clxxv, col. clxi-clxiii.

III. Travaux.

Travaux d’ensemble.

1. Dictionnaires

et histoires littéraires. — L. Ellies Dupin. Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques. Histoire des controverses et des matières ecclésiastiques traitées pendant le XH’siècle, Paris, 1699, p. 723-727 ; C. Oudin, Commentarius de scriptoribus Ecclesiæ antiquis illorumque scriptis, Leipzig, 1722, t. I, p. 1369-1370 ; t. ii, p. 1138-1160 ; R. Bellarmin-P. Labbe, De scriptoribus ecclesiasticis, Venise, 1728, p. 378381 ; J.-A. Fabricius, Bibliolheca latina mediie et infim.se œtalis, Hambourg, 1735, t. iii, p.881-889 = P. L., t. clxxv, col. cxxxvii-cxLTi ; R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1758, t. xxii, p. 200-224 ; [dom Clément], Histoire littéraire de la France, Paris, 1763, t. xii, p. 1-72 ; A. Sevestre, Dicdonnaire de patrologie, Paris, 1854, t. II, col. 422-450 ; F. Morin, Dictionnaire de philosophie et de théologie scolastiques, Paris, 1856, t. i, col. 1235 ; B. Hauréau, Nouvelle biographie générale, Paris, 1858, t. XXV, p. 436-438 ; A. Bringmann, Kirclienlexikon, 1e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1889, t. vi, col. 392-398 ; A. Le Rov, Biographie nationale, Bruxelles, 1887, t. ix, p. 675-680 ; H. Ilurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1899, t. iv, col. 57-62 ; Zôckler, Realencildopàdie, S’édii., Leipzig, 1900, t. viil, p. 436-445.

2. Sur la vie et l’ensemble des doctrines.

A. Liebncr, Hugo von St.-Victor und die Iheologischen Richlungen seiner Zeit, Leipzig, 1832 ; Laforêt, Coup d’œil sur V histoire de la théologie dogmatique, Louvain, 1851, p. 57-62 ; Hugonin, Essai sur la fondation de l’école de Saint-Victor de Paris, Paris, 1854 = P. L., t. clxxv, col. ix-cxxvi ; L. Gautier, Œuvres poétiques d’Adam de Saint-Victor, Paris, 1858, t. I, p. xxv-xxvi, XLiii-Li ; V. Kanlich, Die Lehren des Hugo und Richcu-d von S(.-Vic<or, Prague, 1864 ; J. Simler, Des sommes de théologie, Paris, 1871, p. 78-96 ; P. Féret, La faculté de théologie de Pcwis et ses docteurs les plus célèbres. Moyen âge, Paris, 1894, t. i, p. 6-11, 114-118 ; A. Mignon, Les origines delascolastique et Hugues de Saint-Victor, Paris, 1895 (important) ; G. Fra Frediano [G. Goyau], dans Le monde, 14, 16, 19 juin 1896 ; Fourier Bonnard, Histoire de l’abbaye royale et de l’ordre des chanoines réguliers de Saint-Victor de Paris, Paris [1904], t. i, p. S.VllO ; M. Grabmann, jDie Geschichte dcr scholastischen McViodc, Fribourg-en-Brisgau, 1911, t. ii, p. 229-309, et les pages indiquées à la table des matières, p. 571 (important) ; J. de Ghellinck, Le mouvementthéologique du Xlle siècle, Paris, 1914, p. 112-121, .355-369, et les pages indiquées.^ la table des matières, p. 393 (Important). Voir encore les diverses histoires du dogmc, par exemple, A. lIarnack, Lc/ir/)Uc/u/cr7Jognien(7C’if/iic/i/c, 3’édit., Fribourg-en-Brisgau, 1897, t. iii, p. 826 (table des matières) ; R. Seeberg, I.chrbuch der Dogmengesrhichte, Erlangen, 1898, t. ii, p. 45, 57, 67, etc. ; A. Dorncr, Grundriss der Dogmengeschichte, Berlin, 1899, p. 639 (table des matières), et, d’une façon générale, les ouTages relatifs ù la scolastique ; cf. F. Ueberweg-M. Heinze, Grundriss der Geschicitte der Pliilosophie, 9e édit., Berlin, 1905, t. ii, p. 154-158 ; J. de Ghellinck, Le mouvement théologique du Xll’siècle, p. 370-380.

Travaux spéciaux.

1. Vie. — Sur les principaux

documents manuscrits, annales et biographies, relatifs ; i Saint-Victor, cf. L. Gaidier, Œuvres poétiques d’Adam de Saint-Victor, Paris, 1858, t. i, p. xxix-xxxiv, et l’ourier Bonnard, Histoire de l’abbaye royale de Saint-Victor de Paris, t. I, p. xxin-xxx, et, en particulier, sur la Vie manuscrite composée par le victorin.Jean Picard, + 1615, cf. Fourier Bonnard, op. cit., p. 89-90, note ; Vita, en tête de l’édition de Hugues publiée par les victorins en 1648. t. i, p. (1-41 — P. L., t. cuxxv, col. CLix-CLXiv ; H. Meibom, Hugonis de.S. Virtore patria Saxonia, dans Scriptores rertiin Germanienrum, Helmsladt, 1688, t. iii, p. 427-4.32 ; (.. C. Derling, Dissertatio innuguralis philosophica de Hugonc a S. Virtore comité hlancl<enburgensi, Helmsladt, 1745.

2. (Jùiurcs. — n) Catalogues des <ruvres authentiques. —