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m CLES DE SAINT-VICTOR

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nairenient dans rinlcrpiélatioii <les saints J^ivres. Denys, dil-il, c. xiv, col. 787, muUa ingenii sui volumina rcliquit ; cf. ConinwiUartorum in Hierarcinam ctelestem, I. I, c. ii, iv, v, col. 027, 920-930 : il commenta sa Iliérarcliie céleste et, dans le De saciumenlis, 1. 1, part. V, c. XXX, col. 260, s’en tint à sa distinction des neuf ordres des anges, hnr auctoritns jirnmulqavit : pour le reste, l’inllnence du pseudo-Uenys n’apparail guère. Notons qu’il le lait venir et suljir le martyre en France. De vaiiitafe inundi, t. IV, P. L., t. clxxvi, col. 737. Parmi les autres Pères ou écrivains ecclésias-Liques mis à jjrofit par Hugues, citons le donaliste Ticlionius, dont il reproduit, Enidilio didascalica, t. V, c. IV, col. 791-793, le Liber de sepiem regulis (les sept règles de l’interprétation de l’Écriture), P. L., t. xiii. col. 15-16 ; Boèce, à qui il emprunte, Enidilio didascalica, t. I, c. IV, col. 743-711, un important morceau du commentaire sur l’Introduction de Porphyre, 1. 1, P.L.. t. Lxiv, col. 71-72 ; saint Ambroise, de qui il cite, De sacrainrntis, t. II, part. VI, c. il, col. 446-4’17, un long extrait sur le baptême ; voir aussi t. II, part. Xî, c. v, col. 487 ; surtout Bède, qui lui fournil, en parliculier, des vues sur la création et le paradis terrestre, cf. Zôckler, Realenci/ldopàdie, t. viii, p. 439, et saint Isidore de Séville, à qui il prend, avec d’autres choses, presque tout ce qu’il a sur les écrivains sacrés, les livres canoniques et les versions des Livres saints, Enidilio didascalica, t. IV, c. ii, col. 778-787 ; De Scriptiiris prænotaiiunculæ, c. vi-xii, col. 15-20 ; sur les livres autiicntiques et apocryphes, il transcrit le décret dit de f iélase. Enidilio didascalica, t. IV, c. xv, col. 787-788. Les écrivains du moyeu âge n’avaient pas tous les écrits dont ils citaient ou copiaient des passages : des recueils existaient ; Dcflorationex, Sententiiv, etc., cf. G. Robert, Les écoles et l’eiiseigncmrnl de la théologie pendant la première moitié du sif siècle, p. 125-134 ; M. Grabmann, Die Geschichte dcr scholastischen Méthode, t. ii, p. 81-8(i, qui groupaient des extraits d’ouvrages souvent inaccessibles. On aimerait avoir le catalogue de la bibliothèque de Hugues (il n’avait pas, menu détail, la Cœnii du poète Cyprien, et. Epist., ii, P. L., t. clxxvi, col. 1011). Assurément il est tributaire des recueils canoniques qui rendirent tant de services aux théologiens, surtout d’Yves de Chartres ; cf. J. de Ghellinck, liechcrclu’s de science religieuse, Paris, 1910, t. i, p. 495 (sur la manière de comprendre le mot sacramentum et ses subdivisions) ; Revue d’histoire ecclésiastique, t. X, p. 721 (sur le traité de l’ordre) ; Le mouvement Ihéologiquc du xii'e siècle, p. 198, 315 (sur la confirmation ) ; p. 315 (sur le baptême) ; A. Mignon, Les origines de la scolastiqiie, t. ii, p. 254 (sur le mariage) ; .M. Grabmnnn. op. cit.. t. ii, p. 86-87. C’est à eux qui ! doit une bonne part de sa documentation patristique, et quelques textes du droit romain, telle la definitior, du mariage. De sacramentis, t. II, part. XI, c. iv. col. 483. Pour le traité sur les ordres, il puise dan : les livres liturgiques.

Les écrivains venus après l’âge des Pères, les préscolastiques, ont été mis à contribution par Hugues. L’hypothèse d’une dépendance vis-à-vis d’Alcuin. énoncée par Ueberweg-Heinze, Grundriss der Geschichte der Philosophie, t. ii, p. 153, est fragile, et nous n’oserions dire, avec A. Mignon. -Les origines de la scolastique, t. ii. p. 21, qu’ « il s’inspire visiblement du IIl^ livre du De clericorum institutionc de Raban dans les chapitres qu’il consacrée la méthode de lecture des saints Livres ». F. Picavet, Esquisse générale et comparée des philosophies médiévales, Paris, 1905, p. 203, s’est trompé en prétendant qu’il ne nomme pas Jean Scot Ériugène. C’est une autre erreur de conclure, avec T. Heitz, Essai historique sur les rapports entre la philosophie et la foi, p. 82, de la phrase dans laquelle

Jean Scot est nommé, Enidilio didascalica, 1. III. c. II, col. 765 ; cf. Excerptionum priorum, 1. 1, c. XXIV, P. L., t. CLXXv, col. 202 : Theologus apud Graseos Linus fuit, apud Lalinos Varro, et nostr( temporis Joannes Scotus, que Hugues « fait le plus grand cas de lui », car il est « le seul auteur médiéval cité dans cette longue liste des inventeurs des i arts divers : toutes ces inventions étant antérieuies ai moyen ûge, il n’y avait pas à donner des noms du moyen âge, sauf pour la théologie, où Jean Scot ajoutait suflisamment à la théologie d’un Li-nusoa d’un Varron pour figurer parmi les inventeurs. Par ailleurs Hugues se sert de la traduction de la lliéraichie céleste due à Jean Scot et relève, nous l’avons vu, la traduction défectueuse d’un mot : là se borne l’utilisation de Jean Scot. Les recueils de Sentences issi ; du cercle d’un Guillaume de Champeaux et d’ui .

selme de Laon ont plus de rapports avec la synthèse tliéologique de Hugues. Cf. M. Grabnu nu, op. cit., p. 157-160. Il a subi l’influence de saint Anselme. Non qu’il le suive en toutes choses : nous savons qu’il rejette sa thèse sur la nécessité de l’incarnation, et le silence gardé sur le fameux argument du Proslogion prouve qu’il ne le tient pas pour valable. Mais la manière dont il s’élève à la connaissance de Dieu. en parlant de l’âme et en usant de la méthode rationnelle, est bien anselmienne. Le De gratta et libero arbitrio de saint Bernard a plus d’un écho dans les chapitres de Hugues sur le libre arbitre. De sacramentis, t. I, part. V, c. xxi-xxii ; part. VI, c. xi, col. 255256, 272-273. Pour le baptême, il y a mieux : Hugueiayant consulté Bernard sur l’enseignement oral de quelqu’un qu’il ne nommait pas, mais qui était sans doute Abélard, relatif au baptême et à d’autres questions, Bernard répondit par’Ad Hugonem de Sando Victore epistola seu tractatusde baptismo aliisque qaœstionibus ab ipso proposais, P. L., t. clxxxii, col. 10311046. Voir t. ii, col. 755, 764. Hugues s’appropria, sans mentionner Bernard, tout un passage de ce traité, dans le De sacramentis, t. I, part. X, c. vi, col. 336-338 (reproduit P. L., t. clxxxii, col. 1038-1041). Un chapitre de YEruditio didascalica, t. V, c. x, col. 798, sur les trois catégories de lecteurs de l’Écriture, est une paraphrase d’un texte célèbre de saint Bernard, In Cantica, serm. xxxvi.c. iii, P. L., t. ci.xxxiii, col. 968. Hugues procède de même enversBernard de Chartres, qui avait énuméré les qualités requises pour l’étude dans trois vers que nous connaissons grâce à Jean de Salisbury, Polijcrcdicus, t. VII, c. xiii, P. L., t. cxcix, col. 666 :

?ileris huniili.s, stiidiiim ciinrrcndi, inta quieta. Scratiiiiiini secretnin, panpertas, terra aliéna, Hœc reserare soient multis obscura legendo.

L’Erudiiio didascalica, t. III, c. xiv, col. 778-778, sans allusion à Bernard de Chartres, développe de point en point ce programme. Hugues, à la ressemblance de la plupart des scolastiques, ne nomme jamais ses contemporains ; il les désigne, ceux princiiialement dont il combat l’opinion, de cette manière vague : quidam dicunt. Ainsi fait-il envers Abélard, qu’il réfute çà et là. Cf. G. Robert. Les écoles et l’enseignement de la théologie pendant la première moitié du z// » siècle, p. 30, 227. Manifestement les idées abélardiennes sollicitent son attention et stimulent sa pensée ; Abélard influe sur lui, ne serait-ce que par réaction. Peut-être lui doit-il un progrès de méthode. Hugues, en général, n’invoque pas l’autorité des Pères. Pourtant une première fois il s’excuse de donner son avis en une matière difficile où les Pères sont en désaccord. De sacramentis, t. I, part. I, c. ii, col. 187-188. Ailleurs, il a un long chapitre, t. ii, part. I, c. vi, col. 376-381, qui n’est qu’un recueil de textes mis