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HUGLKS bl- : SAINT-VICTOR


renseif/iiement de la théologie pendant la première moitié du xile siècle, Paris, 1909, p. 14-15. Hugues échanf^ea des lettres théolof^iques avec quelques-uns de SCS contemporains notoires : saint Bernard ; Gautier de Mortagiic, Jean, évècpie de Séville, etc. Un passade du catalof^ue de ses œuvres recueillies par les soins de l’abbé Gilduin porte qu’il rédigea la deuxième partie du De sarnimentis avec beaucoup de diligence in euria romanu inssione pape Innocencii : cette allusion i un ordre d’Innocent 11 (1130-11 13, ses voyages en France se terminèrent avant 1133) et à un séjour in caria romanci < reste jusqu'à présent une énigme ». Cf..J. de Glielliuck, La table des ni(di('res de la première édition des œuvres de Hugues de SaintVictor, dans les Recherches de science religieuse. Paris, 1910, t. I, p. 282, 396. Mentionnons la signature de Hugues (1127), en compagnie de Gilduin et du prieur Thomas, dans une charte d’Etienne de Senlis, cf. Fourier Bonnard, op. cit.. t. i, p. 89, n. 1, et sa présence à Morigny (1139), lors de la nomination d’un nouvel abbé. Cf. Chronicon Mauriniucen.se, 1. HI, an. 1140, dans le Recw’il des hislnriens des Gaules et de la France, Paris, 1781, t. xii, p. 8().

Hugues mourut le 11 lévrier 1141 (nouveau style). Nous le savons par Osljert, infirmier de Saint-Victor, plus tard abl)é de Notre-Dame d’Eu en Normandie, qui lui administra les derniers sacrements et nous a laissé sur sa fin un récit admirable. P. L., t. ci.xxv, col. CLXi-CLXiii. Il li.xe le jour de la mort à un niardi 11 février, ce qui concourt avec l’année 1141 d’après notre manière de compter (1140, d’après la manière de compter cjuand l’année commençait à Pâques). Cf. le catalogue de l'édition de Gilduin, dans les Recherches de science religieuse, t. i, p. 293, et J. de Ghellinck, p. 390.

Hugues passa pour un saint. On lui attribua des miracles ; cf. celui qui se lit P.L., t. clxxv, col. clxiiici-xiv. Voir aussi col. clx clxi. a défaut d’un culte officiel, Saint-Victor lui voua une vénération profonde. Ainsi que pour tant d’autres iiommes illustres, la légende s’empara promptement de son nom : des aj)paritions furent racontées, d.^.ns lesquelles il aurait déclaré qu’il avait subi les rigueurs du purgatoire pour avoir refusé de recevoir la discipline, ou encore pour son amour excessif de la gloire ou de la science. Cf. Thomas de Cantimpré, Bonum universale de proprietalibus apum, t. II, c. xvi. Douai, 1597, p. 174175 ; A. Mignon, Les origines de la scolastique, t. i, p. 25.

II. Œuvres. — Nous possédons plusieurs catalogues, plus ou moins complets et exacts, des ouvrages de Hugues. Sans parler des listes brèves fournies par les chroniques d’Albéric des Trois-Fontair.es, Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. xxiii, p. 828, et de Richard le Poitevin, ibid., t. xxvi, p. 81, il y a les notices littéraires de Vincent de Beauvais, Spéculum doctrinale, t. XVII, c. lxii. Douai, 1624, p. 1590 ; de Jean Bouin ou de Paris, publiée par J. de Ghellinck, Recherches de science religieuse, t. i, p. 271, note ; du pseudo-Henri de Gand, De scriptoribus ecclesiasticis, c. xxv, dans A. Mirseus, Bibliolheca eccle siastica, Anvers, 1639, p. 166, 174 ; de Trithème, De scriptoribus ecclesiasticis, Cologne, 1546, p. 152, et, mieux encore, deux longs catalogues, publiés par B.Hauréau, dans le Bulletin du Comité historique des monuments écrits de l’histoire de France, Paris, 1851, t. III, p. 177-182, reproduits dans P. L., t. clxxv, col. cxiii-cm. et tirés d’un manuscrit de Saint-Victor, du xive siècle. Du dernier de ces catalogues J. de Ghellinck a publié. Revue néo-scolastique de philosophie, Louvain, 1913, t. xx, p. 229-232, une transcription plus récente, divergente en quelques points, complétée par l’indication des incipit et des explicit

et présentant quelques corrections de détail. Hnfin .1. de Ghellinck a publié Y Indiculum omnium scriplorum magisiri Hugonis de Sancto Viclore que scripsil, dans les Recherches de science religieuse, t. i, p. 277-283. (^'est la table des matières d’un recueil en quatre volumes des œuvres de Hugues fait par les soins de (iilduin.abbé de Saint-Victor. Gilduin mourut en 1155 ; le recueil a donc suivi de près la mort de Hugues. Quant au manuscrit public par J. de Ghellinck, c’est une copie du xve siècle d’un index rédigé, à une date inconnue, à la demande d’un correspondant, avec une acribie rare ; '.u moyen âge : il indique presque toujours Vincipit et Ye.tplicit des œuvres, habituellement l’incipit et Ve.vplicit des prologues et des divers livres d’un même ouvrage, parfois le nombre des chapitres.

Les éditeurs successifs de Hugues ayant public pêle-mêle des œuvres authentiques et des œuvres suspectes ou apocryphes, les critiques ont essaye de faire le départ entre les unes et les autres. Avant le xix'e siècle, G. Oudin, Commentarius de scriptoribus Ecclesiæ antiquis illorumque seriptis, Leipzig, 1722, t. ii, p. 1138-1161, dom R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacres et ecclésiastiques, Paris, 1758, t. XXII, p. 202-224, et surtout dom Clément, en 1763, Histoire littéraire de la France, 2e édit., Paris, 1869, t. XII, p. 7-49, 53-62, 66-72, sont les seuls qui comptent. D’eux dépendent les autres bibliographes. Au xix'e siècle, celui qui a fait le plus pour la connaissance des écrits aulhenticpies de Hugues est B. Hauréau : outre les deux catalogues qu’il a édités et annotés, il a pabhé Hugues de Saint-Victor. Nouvel examen de l'édition de ses œuvres, avec deux opuscules inédits. Paris, 1859, reparu, ous ce titre : Les œuvres de Hugues de Saint-Victor, essai critique, Paris, 1886, et diverses notices recueillies dans les Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, Paris, 1890-1893, t. i-vi. Mentionnons aussi l'Étude critique des œuvres de Hugues de Saint-Victor par l’abbé Hugonin, P. L., t. clxxv, col. xcix-cxxvi.

h' Indiculum savamment édité par J. de Ghellinck offre une ressource capitale pour le triage des écrits authentiques de Hugues. Des œuvres authentiques peuvent ne pas y figurer c’est le cas pour une partie notable du livre 1° du De sacramentis, l’ouvrt.ge principal de Hugues. Cr. Recherches de science religieuse, t. I, p. 280-281, 282, 390. Ces omissions s’expliquent par l'état de dispersion où étaient les œuvres du victorin, fere omnia opéra ejus antequam moreretur dispersa eranl, dit l’auteur du catalogue, p. 282, et aussi peut-être par une inadvertance de cet auteur d’autant plus possible dans l’index du deuxième volume du recueil que ce volume n’avait presque pas de titres : et hoc scitote quod fere omnia que continentur in secundo volumine sine titulo distribuuntur, ] p. 282. En revanche, il est diflicile, sinon impossible, ! que des écrits apocryphes se soient glissés dans cette collection. L' Indiculum qui, du reste, s’accorde avec la plupart des conclusions où étaient parvenues les études critiques antérieures à sa publication, nous servira de pierre de touche pour discerner les écrits, authentiques de Hugues.

I. ŒUVRES AUTHENTIQUES. -- 1° E.tégèse. — t. De Scripturis et scriptoribus sacris prwnotatiunculæ, P. L., i t. CLXXV. col. 9-28 ; Indiculum. t. i, n. 6-22 ; cf. J. de] Ghellinck, Recherches, t. i. p. 284-28') (les numéros} d’ordre, qui n’existent pas dans l’original, ont été ajoutés par J. de Ghellinck). Les c. vi-xii se lisent égale-J ment dans l’Eruditio didasccdica, I. IV, c. ii-vii, xvi. — | 2. Adnotationes elucidatoriie in Pentateuchon, P. L.A t. CLXXV, col. 29-86 ; Ind., t. i, n. 4-5, 23-28 ; cf. GheL.j p. 283-284, 285. Les six premiers chapitres sont dési-| gués un à un dans V Indiculum ; pour la suite, nous] n’avons que cette indication : nolulas istas facit supcri