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HUGUES DE SAINT-CHKH — HUGUES DE SAINT-VICTOK


Spéculum Ecclesiæ ou Exposilio missw.

L’ouvrage de piété qui a ce double titre a été souvent

copié et souvent imprimé. Ecliard et Daunou ont signalé des manuscrits d’Angleterre, de Belgique et de Paris, de Saint-Victor, de la Sorbonne et de la bibliothèque royale. Hauréau l’a retrouvé dans le ms. 3473 de la Bibliothèque nationale de Paris, fol. 105, de la fin du xivf siècle ou du commencement du xv ». Il est attribué à Hugues de Saint-'ictor, Mais le ms. 3473 reproduit l’ouvrage, du même titre, du cardinal Hugues de Saint-Cher, plus ou moins altéré par un copiste d'époque tardive. Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationcde, Paris, 1906, t. XXXVIII, 2e partie, p. 417-418. Les éditions incunables sont très nombreuses sous les deux titres. Voir Hain, Repertorium bibliographicum, t. ii a, n.8977-8992 ; Copinger, Supp/emen/um, 1898, part. H, n. 3182-3192, p. 320-322 ; D. Reichling, Appe/ic/Zces, Munich, 1906, fasc. 2, n. 563, p. 52 ; 1909, fasc. 5, p. 151-152 ; 1911, fasc. 6, p. 22, 85 ; Catalogue général des ouvrages imprimés de la Bibliothèque nationale, art. Hugues de Saint-CIter. Une édition est attribuée à Hugues de Saint-Victor. Elle a été faite sans doute d’après le manuscrit cité plus haut. La vogue de cet ouvrage a diminué, dès que le protestantisme eut fait des progrès.

Autres livres qui lui ont été attribués.

Ces livres,

mis sous son nom, ne sont pas de lui, ou ne sont que des parties mal définies de ses véritables productions. On cite : Compendium theologiæ seu vcritatis theologicæ (de Hugues de Strasbourg) ; Su/nma de casibus ; Tractatus de penitenlia ; Spéculum aureum animæ peccatricis ; De pugna virtutum et viliorum ; Libellus de sacramento altaris (ms. lat. 3627, 3640 de la Bibliothèque nationale) ; Spéculum sacerdolum (ms. lat. 3627 de la Bibliothèque nationale) ; Traclatus de vanitate mundi (ms. lat. 3635 de la Bibliothèque nationale). Ses écrits authentiques suffisent à placer Hugues de Saint-Cher dans un bon rang parmi les écrivains ecclésiastiques du xiiie siècle.

Vincent Justicianus, Vitse v. Hugonis de Sancto Thruderico, S. romana' Ecclesiae cardinalis primi c.r ordine prœdicatorum, assiimti, compendiosa descrijitio, in-fol., Cologne, 1621 ; DuBoulay, //is(oria universitatit Parisiensis, in-fol., Paris, 1666. t. iii, p. 164, 195-197, 689-690 ; Echard, Scriplores ordinis privdicatorum, in-lol., Paris, 1719, t. i, p. 194-209 ; t. ii, p. 818 ; A. Touron, Hisloire des hommes illustres de l’ordre de saint Dominique, in-4, Paris, 1743, p. 200-239 ; Daunou, Hisloire littéraire de ta France, in-4, Paris, 1838, t. xix, p. 38-49 ; Ad. Rochas, Biographie du Daupbiné, Paris, 1856, t. i, p. 444-445 ; Varnet, dans la Semaine religieuse du diocèse de Grenoble, Grenoble, 18711872, t. IV. p. 432-434, 461-462, 524-526, 560-570 ; Année dominicaine, Lyon, 1886, t. iii, p. 509-558, 883-891 ; P. Fé, ret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres. Moyen âge, Paris, 1894, t. i, p. 349-356 ; M. D. Chapotin, Histoire des dominicains de la province de France, in-4°, Rouen, 1898, p. 72-73, 115, 208-213. 210, 300, 302303, 305-306, 364-367 ; P. Mortier, Histoire des maitrcs généraux de l’ordre des frères prêcliears, Paris, 1903, t. i, p. 237. 239, 240, 244, 245, 257, 258, 280, 281, 300, 315, 322, 366-368, 388, 396-398, 418-419, 423, 445-452, 455, 463, 464, 470, 478-482, 537, 559-560, 650-651, 669 ; Sassen, Hugo von St-Clicr, Seine Tàtigkeit als Kardinal (12441263). Bonn, 1908.

E. Mangenot.

    1. HUGUES DE SAINTE-MARIE##


6. HUGUES DE SAINTE-MARIE, bénédictin de Fleury-sur-Loire, mort peu après l’an 1119. Son nom lui venait de l'église d’un village que son père possédait. Il ne nous est connu que par ses écrits. r. L., t. cLxiii, col. 791. Le plus important, dédié à Henri P', roi d’Angleterre, est le traité De regia potestate et sacerdotali dignitate ; il voudrait terminer les querelles qui divisent les deux pouvoirs, et il condamne l’erreur de ceux qui prétendent que la puissance

temporelle ne vient pas de Dieu, mais des hommes. On a encore de cet auteur : Ecclesiastica historia quatuor libris digrsta, allant jusqu'à la mort de Charlemagne et dédiée à Adèle, comtesse de Blois : cet ouvrage fut tenriiné en 1109. Aussitôt après, Hugues en fit en six livres une seconde rédaction complétant la première ; en écrivant ces chroniques, il veut instruire ses lecteurs et ne rencontre jamais une hérésie sans en montrer l’erreur ; Francorum historia brevis et succinctu ; Actus modernorum regum Francorum, allant de Charles le Chauve à la mort de Philippe P'. Il composa en outre une Vie de saint Sacerdos, évêque de Limoges, et un Livre des miracles de saint Benoît.

Ziegelbauer, Historia rei literarim ordinis S. Benedicti, t. IV, p. 34, 244, 351, 448, 451 ; [dom François], Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de saint Benott, t. i, p. 517 ; dom Ceillier, Histoire générale des auteurs ecclésiastiques, t. XXII, p. 72 ; Histoire littéraire de la France, in-4°', Paris, 1756, t. X, p. 285 ; Fabricius, Bibliolheca lalina medice et infimip œtatis, in-8, Florence, 1858, t. iii, p. 272 ; Acta sanctorum, t. ii maii, In-fol., Anvers, 1680, p. ii ; Waitz, Hugonis Floriacensis opéra historica, dans Monumenta Germanise historica, in-Iol., Hanovre, 1851, t. ix, p. 337 ; E. de Certain, Les miracles de saint Benott, in-S", Paris, 1858, p. XXIV, 357 ; E. Sackur, Ueber den Traclatus de regia potestate et sacerdotali dignitate des Hugo von Fleury, dans Neues Archiv der Gesellschaft fiir altère deutsche Geschichtsl ; unde, 1890, t. xvi, p. 369 ; C. Couderc, Note sur une compilation inédite de Hugues de Sainte-Marie, et sa Vie de saint Sacerdos, dans Bibliothèque de l'École des chartes, 1893, t. Liv, p. 468.

B. Heurtebize.

7. HUGUES DE SAINT-VICTOR.

L Vie. 11. Œuvres. 111. Doctrine.

I. Vie.

La vie de Hugues de Saint-Victor est mal connue. On ne sait avec certitude ni l’année ni le lieu de sa naissance. Pour l’année, partant de la date de sa mort, qui est le 11 février 1141, et de cette indication du nécrologe de Saint-Victor, P. L., t. clxxv, col. cLxiii : Annivcrsarium pix mémorise magistri Hugonis qui, a primario juvenlutis sua' flore, in hac domo nostra scrvitio Dei seipsum tradens…, on conclut qu’il entra à Saint-Victor aux environs de sa dix-huitième année, de 1115 à 1118, et qu’ainsi sa naissance doit être placée vers 1097-1101. En ce qui regarde le lieu de sa naissance, trois opinions se sont produites : on l’a fait originaire de la Saxe, de la Flandre, de la Lorraine. La première opinion s’appuie sur le témoignage d’Albéric des Trois-Fontaines, t 1241, juste un siècle après Hugues, Chronica, dans les Monumenta Germaniæ historica. Scriptores, Hanovre, 1874, t. xxiii, p. 828, et d’autres écrivains dont aucun n’est antérieur au xiii<e siècle. Ella a été en faveur à Saint-Victor ; l'épitaphe primitive de Hugues portait :

Hugo sub hoc saxo jucuil vir origine Saxo,

Cf. Histoire littéraire de la France, 2<^cdit., Paris, 18(39, t. xii, p. 6. Voir aussi le texte du Mcmoriale historiarum du victorin Jean Bouin, dit de Paris (après 1322), publié par Fourier Bonnard, Histoire de l’abbaye royale et de l’ordre des chanoines réguliers de SaintVictor de Paris, Paris [1904], t. i, p. 85. Ce n’est pas tout : on a précisé, sur la foi de témoignages postérieurs, que Hugues serait né à Hartingam, dans le Harz, de Conrad, comte de Blankenbourg. Cette thèse a été développée par C. D. Derlirig, dans une Disscrtedio de Hugonc a Sancto Victore, Helmstadt, 1745, dédiée au comte de Blankenbourg. On a ajoute que Hugues aurait eu pour oncle Reinhard, évêque d’Halberstadt, lequel dans sa jeunesse aurait étudié à Paris et aurait été un des disciples de Guillaume de Champeaux, fondateur de Saint-Victor ; que le nom de Hugues était fort rare, sinon inusité, en Allemagne au xn<? siècle et que notre victorin s’ap-