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HUGUES DE SAINT-CHER


les épîtres et les évangiles du cours de l’année liturgique : Sermones super epislolas et evungclia de tempore. Ecliard en signalait plusieurs manuscrits. Celui de la Sorbonne était ainsi décrit dans le catalogue de 1338 : In uno uolumine très tractalus sermonnm dominicalium tociiis anni « Dicite filie Sion », compositii a domino Hugonc cpiscopo cnrdinali, sermones de epistolis « Hora est ». sermones « Abiciamus ». C’est actuellement le ms. latin 15946 de la Bibliothèque nationale. L. Delisle, op. cit., t. iii, p. 50. B. Hauréau cite d’autres manuscrits de ces sermons : 13581, 16473, 16503, de la Bibliothèque nationale. Notices et extraits des manuscrits de la Bibiioihèque nationale, Paris, 1906, t. xxxviii, 2e partie, p. 425. Une édition en a été donnée à Zwoll, in-fol., 1479. Hain, n. 8976. Une Pastilla super epistolas et evangelia de tempore et de sanctis a été publiée en trois parties à Paris, en 1506.

L’authenticité de ces sermons a paru douteuse à Lecoy de La Marche. Le principal argument qu’il fait valoir est que, dans le titre du ms. 15946, l’auteur est appelé Hugues, évêque, cardinal de SainteSabine. Or, Hugues de Saint-Cher était simplement cardinal prêtre de Sainte-Sabine. « Est-ce erreur de copiste, ou faut-il attribuer ces productions à un autre dominicain du même nom, qui fut également cardinal du titre de Sainte-Sabine et de plus évêque d’Ostie, savoir, Hugues Aicelin de Billom, mort en 1298 ? » La chaire française au moyen âge, 2<^ édit., Paris, 1886, p. 124-125. Faute de moyens de contrôle certains, Lecoy de La Marche laisse toutefois le volume à Hugues de Saint-Cher, l'éditeur de Zwoll pouvant avoir eu une base qui nous échappe aujourd’hui. Le doute de Lecoy de La Marche ne paraît pas suffisamment fondé. En effet, le dominicain Hugues Aicelin de Billom fut bien créé cardinal-prêtre de SainteSabine, le 15 mai 1288, mais il fut transféré, au mois d’août 1294, au siège épiscopal d’Ostie et de Velletri. Denille, Archiv, t. ii, p. 209-210 ; Eubel, Hierarchia catholica medii œvi, 2e édit., t. i, p. 11, 35 (Eubel le nomme Hugues Seguin, de Billom). Si le copiste du manuscrit de la Sorbonne pensait à lui, il a commis une erreur en le faisant cardinal-évêquc de SainteSabine ; en devenant évêque d’Ostie, Hugues de Billom avait changé de titre cardinalice. Puisqu’il y aurait erreur dans les deux cas, il paraît plus naturel de l’expliquer ainsi : le copiste du manuscrit de la Sorbonne s’est trompé en faisant de Hugues de SaintCher un cardinal évêque de Sainte-Sabine, .-t-il coiiff)ndu le titre presbytéral cardinalice de SainteSabine avec l'évêché du même nom, qui n'était pas un titre cardinalice et dont Hugues de Saint-Cher n’a pas occupé le siège ? D’ailleurs on ne connaît de Hugues de Billom que deux sermons, prêches à Paris en 1283 et 1294. Echard, Scriptores, t. i. p. 385 ; Lecoy de La Marche, op. c/7., p. 518. Echard lui attribue toutefois un volumen sermonum ad populum. t. i, p. 152, sans plus d’explication.

.u jugement de ]>aunou, ces sermons n’ont aucune sorte d’originalité dans la multitude de ceux du moyen âge, et Lecoy de La Marche ajoute qu’ils n’offrent aucun intérêt. Op. cit., p. 518. Il ne faut pas s’en étonner, dit B. Hauréau, qui les a retrouvés dans le ms. 3498 de la Bibliothèque nationale, dont la première partie, fol. 1-77. est inlitulée dans le catalogue : Loci communes ad nwrum doclrinam accommoduli. Ç]e ne sont pas de vrais sermons ; « ce soni des Ihemala pour venir en aide aux prédicateurs inexpérimentés. Les citations de l'Écriture y surabondent ; mais les traits d’esprit y sont raies. ».otices et cxlr 'ils des mnnussfits de la Hibliothèque nationale, Paris. 1906, t. xxxviii, 2° partie, p. 425..Mais cette appréciation pourrait se rapporter au recueil suivant.

Hugues de Saint-Cher passe, en outre, pour avoir rédigé un traité intitulé : Seminarium prædicatorum, que Trithème lui attribue. « Cet ospuscule anonyme consiste en instructions adressées vraisemblablement aux frères prêcheurs ; l’auteur, en effet, après avoir rappelé, sur un ton tlautorité, l’obligation de fuir certains vices, recommande de secourir les autres pauvres à l’aide des biens de l'Église, et détaille les qualités qui doivent être apportées dans le ministère de la prédication. Le nom d’Hugues ne figure cependant que dans la notice moderne mise en tête du manuscrit latin 16515, p. 4, de la Bibliothèque nationale, qui provient de la Sorbonne. Lecoy de La Marche, op. cit., p. 125. Echard range le Seminarium prœdicatorum parmi les ouvrages attribués à Hugues de Saint-Cher. L’authenticité en est donc réellement douteuse.

Quatre sermons sont attribués enfin à Hugues de Saint-Cher dans une série de sermons de tempore. Ms. de la Bibliothèque nationale, nouv. acquisitions, 1470, fol. 143, 143 v°, 144 V, 146 v". Leur authenticité n’est pas certaine. Lecoy de La Marche, op. cit., p. 518.

Commentaires sur les Sentences.

Licencié en

1231, Hugues de Saint-Cher eut à expliquer les Sentences de Pierre Lombard. Le P. Denille nous apprend que Hugues fut un des premiers maîtres de Paris qui aient commenté les Sentences et un des derniers qui se soient servis de la Materia super librum Sententiarum de Pierre le Mangeur et des Glossæ de Pierre de Poitiers, chancelier de l’université de Paris. Son commentaire débute par ces mots : Juxta sanctorum trad.tionem, et on le lit dans les manuscrits suivants : Bruxelles, 11422-11423 ; Bàle, B. il, 20 ; Leipzig, bibliothèque de l’université, n. 573… Chartularium, t. i, p. 158. Cf. M. Grabmann, Die Geschichle der scliolastischen Méthode, Fribourg-en-Brisgau, 1911, t. II, p. 393. Cet abrégé de l'œuvre du Lombard fut très répandu. Denille, Archiv., t. i, p. 589 ; M. Grabmann, op. cit., L. ii, p. 388. Cette œuvre méthodique, très intéressante, n’a pas été imprimée. M. Grabmann, op. cit., 1909, t. I, p. 40-41. Le travail personnel du commentateur consiste d’abord dans l’exposé détaillé fait au début, et dans la solution des objections, puis dans des tableaux qui indiquent clairement la marche des pensées des Sentences. La glose ou Vcxpositio (extus n’est pas dépourvue de vues propres à l’auteur. Sur les mss, la méthode et quelques points de doctrine, voir Revue des sciences philosophiques et Iheologiqucs, octobre 1920, p. 569, 575-579.

Ce commentaire se présente sous une autre forme dans le Vaticanus lut. 109<<, fol. '208, sous le titre : Leclura Parisiensis super librum Sententiarum. M. Grabmann, op. cit., t. ii.)). 394-305. Echard et Daunou indiquent encore plusieurs manuscrits de Paris, de Florence, de Belgique et d'.Xngleterie qui contiennent un ouvrage en quatre livres. Dans le ! =', l’auteur explique, d’après Pierre Lombard, les trois termes d’essence, de personne it de notion : Quidquid a Den est aut de ro dicitur, (tut pcrsona. aut cssenlia, aut notio est : e.sscnlia una <t indivisibilis : Itersonae très sunt, Pater et Filius et Spirilus Sanclus, et hæ 1res una cssenlia sunt, etc. Dans le H » livre, il enseigne qu’il n’y a qu’un.seul principe et il réfute les philosophes qui en admettent plusieurs. La rédemption du genre humain est le principal sujet du 1. III..u I. IV « , il est dit du Christ : Unguenlarius Christus est, qui dicitur unguenlarius tumquia unctus, lum quia ungens, tum quia unguenta conficiens.

I-chard mentionne encore un commentaire de la Hiérarchie céleste du pseudo-Denys. qui rentre dans les œuvres théologiques de Hugues de Saint-Cher.