Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/121

Cette page n’a pas encore été corrigée
227
9
m GUES DE SAINT-CHKH

->S

en 186'2, chez un marchand de bric-à-brac de Lyon et achetée par un riche antiquaire. Voir la Gazelle de Lyon, 1° octobre 1862. L’inscription qui y est gravée signifie : « La sagesse, à sa mort, a souffert une éclipse. > Semaine reUf/ieuse du diocèse de Grenoble, 1871-1872, t. IV, p. 509-570.

Le ms. latin 3173 de la Bibliothèque nationale de Paris, qui vient du couvent des dominicains de Lyon, a appartenu au cardinal Hugues de Saint-Cher, cui missiim fueral de l’icardia ab auctorc ejus medinnlibus aliquibaa. L. Uelisle, Le cabinel des manuscrils de la Bibliolbèqne nalionale, Paris. 1874, t. ii, p. 380.

IL Travaux et écrits. — Hugues de Saint-Cher fut au nombre des premiers écrivains de l’ordre. Voir Denifle, dans Arcliiv., t. ii, p. 193, 204, 235. La chronologie de ses œuvres n’est pas bien fixée. On les rapporte généralement presque toutes à l'époque de son professorat à Paris et de son provincialat, c’està-dire avant le cardinalat. Mais, outre que cette période de sa vie, emploj'ée en partie aux actes de l’administration de la province de France, est bien courte pour que le frère prêcheur ait eu le temps nécessaire à la composition d’ouvrages si considérables, ses historiens disent que, devenu cardinal, il ne se désintéressa pas des études et continua ses travaux commencés. Aussi plusieurs de ses œuvres doivent être rapportées au temps du cardinalat. Nous les grouperons cependant selon leur ordre logique, sauf à indiquer, à l’occasion, leur date probable, et nous commencerons par les plus nombreuses et les plus importantes, celles qui ont trait à l'Écriture sainte. 1° Travaux scripluraires.

Ils embrassent tous

les genres d'études, soit la critique textuelle, soit l’interprétation de la Bible.

1. Division de la Bible en chujdtres.

Beaucoup d’auteurs ont attribué à Hugues de Saint-Cher l’honneur d’avoir imaginé la division actuelle des chapitres de la Bible dans les références de ses Concordances. Ainsi G. Génébrard, Chronographia. Cologne, 1581, p. 970, 972 ; Sixte de Sienne, Bibliulhçca sanctu, Lyon, 1593, p. 249 ; Echard, Scriplores ordinis pradicalorum, Paris, 1719, t. i, p. 203 ; H. de Spondc. Annn/es, Bordeaux, 1612, an. 1240, n. 10 ; VHisloire littéraire de la France, t. xvi, p. 69-70 ; t. xviii, p. C263 ; t. XIX, p. 38-49, et beaucoup d’autres à leur suite. Mais cet honneur ne lui revient pas, et il doit être reporté à Etienne Langton, comme le pensaient justement d’autres critiques. La première capitulation de la Bible du futur archevêque de Cantorbéry est conservée dans le ms. latin 14417 de la Bibliothèqne nationale de Paris, fol. 125-126, où elle a été retrouvée par l’abbé Paulin Martin, analysée par lui, Inlroduciion à In critique générale de l’Ancien Testament, De l’origine du Pentateuque (lithog.), Paris, 1887-1888, t. II, p. 461-474 ; puis dans le Muséon, 1889, t. viii, p. 460-465 ; 1890, t. ix, p. 55-59, et publiée intégralement par Otto Schmid, Ueber vcrschiedene Eintheilungen der heiligen Schrift, Graz, 1892, p. 50-58. Elle a été faite quand il professait à Paris, par conséquent avant 1206. H. Denifle et E. Châtelain, Chartularium universitatis Parisiensis, t. i. p. 99, note ; O. Schmid, op. cit., p. 91. Toutefois, elle n’est pas partout identique à la division actuelle ; et elle en diffère complètement dans les Paralipomènes, Esdras et Néhémie, Tobie. Judith et Esther. Assez souvent, elle s’en écarte pour quelques mots du début des chapitres. Elle a varié, du reste, dans les manuscrits. 'Voir P. Martin, dans le Muséon, 1890, t. ix, p. 55-56. et O. Schmid, op. cit., p. 99-103.

Hugues de Saint-Cher a employé la division nouvelle de la Bible en chapitres dans ses Postilles, son Correctoirc et ses Concordances. Dans les Postilles, la coïncidence avec la nôtre est complète, même dans

les sept livres de l’Ancien Testament dans lesquels celle de Langton était différente. Il en était de mêmej dans le Correctoire. Un seul exemple le prouv( Hugues faisait commencer le c. xxxi des Proverbe par les mots Verba Lamuelis, Archiv fur Literatur und Kirchengeschichte, 1888, t. iv, ]j. 552, alors qvu Langton en mettait le début au verset 3 : Ae dederii mulieribus. O. Schmid, op. cit., p. 73. De ces constaï talions on ne peut conclure rigoureusement qui Hugues fut l’auteur de la division actuelle des cha I)itres bibliques, puisqu’il aurait pu l’emprunter l’usage courant. Il y a toutefois présomption que s’il n’y a pas mis la dernière main, l’emploi qu’il es a fait a contribué à sa diffusion de plus en plus uni| verselle.

En outre, à défaut des versets numérotés quJ Robert Estienne introduisit plus tard dans la Bible Hugues, dans ses nombreuses références biblique indiquait les subdivisions du texte par les sept pre mières lettres de l’alphabet, a, b, c, d, e, f, g. Il ajoutait ! la citation du texte des indications de ce genre : Joa., iiiJ a ; Luc, XIX, c ; Marc, xiv, e. Cette division était-elW simplement mentale et approximative, ou bien rigou-j reusement exacte et matérielle, inscrite à la marge des manuscrits bibliques et comportant, dans le texte, un signe qui marquait la fin d’une subdivision et le commencement de la suivante ? Paulin MartinJ qui avait examiné toutes les bibles latines des biblic thèques de Paris et beaucoup d’autres encore, ne connaissait que trois manuscrits du xiiie siècle qui présentaient cette disposition. Muséon, 1890, t. ixj p. 60-61. Les lettres de l’alphabet ne sont pas seule ment employées dans les nombreux manuscrits de Concordances bibliques ; elles serv ; dent aussi dan les manuscrits de tous les Correctoires, notammenti dans ceux qui reproduisent le Correctoire de Hu-I gués de Saint-Cher, et dans les manuscrits et les ! éditions imprimées des Postilles du même docteur. Onl ne peut donc pas, avec O. Schmid^ op. cit., p. 106, lesl nommer strictement des lettres de Concordances, moins de supposer qu’elles ont été imaginées pour] f. ciliter les références de la Concordance ; c'ét'.ût plutôt des lettres de références bibliques, mais rieal n’indique qu’elles étaient marquées sur l’exemplairel de la Bible dont se servait Hugues de Saiut-Qier.i Dans la partie inédite de l’introduction de son Coi^ rectoire, il dil cju’un point sépare les versets. Il y al cependant présomption qu’il fut l’inventeur de l’cm-l ploi des lettres comme subdivisions des chapitres.] Toutefois, ce fut un autre dominicain, Comad d’Hal-J berstadt, qui, à la fin du xiiie siècle, modifia le s j’stèniel en marquant les subdivisions du texte par les sept ! premières lettres de l’alphabet dans les chapitres I longs et par les quatre premières dans les chapitres] courts.

2. Correctoire de la Bible. - — Le prieur provincial del France, de concert avec Jourdain de Saxe, maîtiel générai, ordonna à des frères prêchem’s de la province [ de France, de corriger le texte de la Vulgate, quiétait alors défectueux dans les manuscrits usuels. Cela] résulte de la préface d’un correctoire biblique, dont] Luc de Bruges avait un manuscrit du xiiie siècle, ] qui contenait Job, les Proverbes et les livres qui] suivent jusqu'à Ézéctdel. Notationes in sacra Biblia, ] in-4°, Anvers, 1580, p. 22, 97. Or, le chapitre généni, ] réuni à Paris en 1236, déclarait que les frères prêcheurs de France exécutaient alors un correctoire] d'à ; rès lequel on corrigerait toutes les bibles de l’ordre. Martène et Durand, Thésaurus anecdotorum, t. iv, p. 1675 ; H. Denifle et E. Châtelain, Chartularium universitatis Parisiensis, t. i, p. 317. Ce correctoire toutefois n’est pas celui que Hugues de Saint-Cher exécuta lui-même. C’est la correclio Senonensis, que