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HUGUES DE BHETEUIL— [lUGUES DE SAINT-CIIER

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oncile, les pieds nus, en babils de pénitent, et un aisceau de verges à la main. Touché de son repentir, [.éon IX lui accorda une entiùre absolution. Hugues evenait en France quand il tomba malade, civiisé )ar ses jeûnes et ses mortifications. Avant de moarir,

demanda l’habit de saint Benoît aux religieux de

; iuny qui l’accompagnaient, manifestant son désir

l'être incorporé au mouastère de Saint-Paul de v’erdun, dont son frère était abbé et où leur père avait ui-nume cmljrassc la vie monastique. En dépit de les erreurs de conduite, Hugues de Breteuil se rappelait es leçons qu’il avait reçues à l'école de Chartres. Il ut promptemeiit découvrir les erreurs de Bércnger ur le mystère de l’eucharistie et fut le premier à crire contre l’archidiacre d’Angers. Le traite d’Hugues le Breteuil contre Bérenger a été publié par dom l’Achéry à la suite des œuvres de Lantranc, in-fol.,

u-is, 1848, reproduit P. L., t. cxlii, col. 1321.

Ziegelbauer, Thstoria rei literarix orlinis sancti BenedicU,

IV, p 7182 ; [dom François], Biblwt’icijtie générale des crivains de l’ordre de STi’nl Benoit, t. i, p. 514 ; doni Ccillier, 'istoire lénérale des auteurs ecclésiastiques, t. xx, p. 'iSl ; listoire littéraire de la France, t. vii, p. 438 ; Fabricius, iibliollicca Mina mediæ et infimx œtatis, in-8°, Florence, 8.Î8, t. iii, p. 274 ; Mibillon, Acta sanctoruni ordiiiis S. Bi’neficti. SœcuU VI pars II, in-foI., Paris, 1701, p. xxxiii ;

nales or-iinis S. Benedicti, in-fol., Lucqliçs, 17 : 5 ;), t. iv, 4C2-46.3 ; Gallia clirisliana, in-fol., Paris, 1728, t. iv, ol. 555.

B. HlîUHT.iUlZK.

4. HUGUES DE RIBÉMONT n’est connu iue par une lettre sur la nature et l’origine de 'âme. On ignore s’il fut moine de l’abbaye bénédicine de ce nom. de Ribo monte, au diocèse de Laon, ou implem ?nt originaire de ce lieu. Le destinataire de on épître n’est désigné que par une initiale et son leu d’origine, ad G. Andegaoen mm. Les auteurs de 'Histoire lillérairc cro’ianl pouvoir identifier ce psrsonlage avec Graphion d’Angers, qui enseignait ; i Hcims ous l'éplscopat de Rainaud de Martigné (1 127). IIuues. qui se révèle comme un philosophe habile et un hédlogien éclairé, familiarisé avec les œuvres de saint uguslin, répond aux questions qu’il lui avait posées. , es explications qu’il lui donne sur la transmission du > :  ; châ originel sont très satisfaisantes. Il fait connaître es diverses opinions émises sur l’origine de l'àms et 1 écarte d’un mot juste celles qui sont contraires à sa piritualité et à sa distinction. Sa lettre publiée par lom Martène, d’après un manuscrit de Clairmarais, lans son Thésaurus anecdotorum, t. i, p. 481. est eproduite, P. L., t. clxvi, col. 831-836.

Histoire liltéraire de la France, t. xi, p. 113-115 ; dom

eillicr. Histoire des auteurs ecclésiastiques, t. xiv, p. 40607.

J. Besse. 5. HUQUES DE SAINT-CHER, célèbre lominicain et cardinal. I. Nie. 11. Travaux et

crits.

I. Vie.

Hugues prit son nom du lieu de sa nais, ancc, situé dans la banlieue de Vienne en Dauphiné. àu département actuel de l’Isère, et son nom a subi es variations de celui de la localité. Celle-ci porta l’abord le nom du fondateur de son abbaye et s’appela >aint-Theudère. Comme l’abbaye conservait le chef lu saint, le bourg devint Saint -Chef (nom qu’il lorte encore aujourd’hui), mais cette nouvelle dénonination fut traduite, dans le patois du moyen âge, aint-Chier, d’où est venu, quand la langue s'épura. aint-Cher. Hugues naquit vers la fm du xiie siècle. près avoir vraisemblablement fait ses preniières Indes à l’abbaye de Saint-Chef, il fut envoyé fort eunc à Paris, où il étudia la philosopliie et la théoogie, et il obtint, en cette dernière science, le grade l< ; bachelier, il se livra ensuite à l'étude du droit civil

et du 'droit canonique, et il y eut un tel succès qu’il ouvrit un cours de droit et attira autour de sa chaire un grand nombre d’auditeurs qui lui étaient très attachés. Il gérait en même temps les affaires de Guillaume, cinquième fils de Thomas L% comte de Savoie.

Au témoignage de Gérard de Frachet, un de^ disciples lie Hugues. Hunibert de Romans, dauphinois comme lui, le consulta au sujet de sa vocation religieuse : ayant formé autrefois le dessein de se faire chartreux, était-il lié par son ancien projet, ou pouvait-il suivre l’attrait nouveau d’entrer dans l’ordre des frères prêcheurs ? Hugues répondit à Huinbert qu’il pouvait se faire dominicain et que lui-même, dès qu’il serait déchargé des affaires de Guillaume de Savoie, le suivrait dans cet ordre. Humbert prit l’habit au couvent de Saint-Jacques, le 30 novembre 1225, et Hugues, le 22 février suivant. A cause de son mérite, Hugues, selon un usage assez commun alors, fit ses vœux solennels avant que l’année de son noviciat fût achevée. Ses talents administratifs le firent nommer provincial de la province de France dès 1227. Les trois années de '.a charge révolues, il fut appliqué à l’enseignement. En 1230, Roland de Crémone, le premier dominicain qui enseigna la théologie à l’université de Paris, ayant reçu la licence, eut, sous lui, comme bachelier, Hugues de Saint-Cher, qui, à ce titre, expliqua la Bible. L’année suivante, Hugues, licencié ou maître en théologie à son tour, p.'it la régence de l'école de Saint-. lacques, tandis que Roland inaugurait la faculté de Toulouse. H. Déni fie, Archiu fur Liierulur-and Kirche.nqeschichte des Millelalters, Fribourg-en-Brisgau, 1886, t. ii, p. 171, 174. Il interpréta alors le livre des Sentences. Il ne fut pas, comme les Pères Touron et Chapotin l’ont admis contre les Pères Ixhard et Mortier, un des quatre nonces envoyés en 1233 jiar Grégoire IX ù Nicée pour traiter, avec le patriarche de Constant inople et, l’empereur, de l’union des Eglises. A cette époque, Hugues enseignait à Paris, et, son cours terminé, il devint prieur du couve ! d. En 1238, 11 reçut une seconde fois la charge de provincial et s’occupa de la diffusion de l’ordre en France. Ou lui attribue la fondation des couvents dominicains de Dijon, de Bourges. d’Auxerre. de Coulances. d'.Vmiens, de Tours, de Bergues et de Toul. En 123 ; '), une longue discussion avait été solennellement ouverte sous la présidence de Guillaunie d'.uvergnc. évoque de Paris, sur la pluralité des bénéfices ecclési ; istiques. Tous les maîtres en théologie, à l’exception de deux, avaient été d’avis que la » ossession de plusieurs bénéfices n'était pas licite : mais aucune décision n’avait été prise. Trois ans plus tard, en 1238. l'évêque riissembla une seconde fois les docteurs au chaiiitre des frères prêcheurs et proposa de nouveau la queslion. qui" fut très longuement discutée. On prouva que deux bénéfices, dont l’un valait quinze livres de Paris, ne pouvaient être tenus, au salut de son ànic. Hugues de Saint-Cher opina dans ce sens, le premier après l'évoque. Voir Du Boulay, //is/on’a nninersilalis Parisiensis, Paris, IfifiO, t. iii, |). ICl-lOfi : H. Denifie et i :. Châtelain, Chaiinlarium uniocrsilalis Parisiensis, Paris, 1889, t. i. p. 158, n. lOS.

Le '24 mai de cette année. Hugues, en sa qualité rie provincial, assista au chapitre général de Bologne. où saint Raymond de Pennafort fut élu maître général de l’ordre après la nmrt de.lourdain de Saxe. Une légende postérieure, contre lite par les témoignages des contemporains, prétendit que les capitulants dispersèrent leurs voix sur deux personnages déjà diustres : les Français votaient pour Hugues de SaintCher, les Allemands pour Albert le (irand, et Icn électeurs des autres nations pour l’un ou pour l’autre.