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Uoupn, 1(>()7, p. 313-343 ; Oallia clirisliana, t. xi, p. 43 sq. <reproduil dans J'. /, ., t. cxcii, col. 1111-1118) ; Histoire Ulléruire de la France, t. xii, p. (VlT-dGV (reproduit en partie dans P. Z.., t. r.xcii, col. 1118-1130) ; dom liessin. Concilia liotluimagensia, Houon, 1717, II « partie, ]>. 27-30 ; Du Moustier, Neustria christiana, ms.. Bibliothèque nationale, Paris, cod. 10048 ; Cartiilaire de l'église catliédrale de Rouen, ms. 25^4, Bibliotli. municipale de Rouen ; Bibliothèque du chapitre de Baycux, catal. de 1436, 4 pulp., n. 91 ; Bibliothèque nationale, fonds latin, 14308, fol. 891 ; Luchaire, ïiludes sur quelques niss de Runie et de Paris, dans Bil’liothèqve de la faculié des lettres, t. viii, p. 52-53, 108 et 118 ; Hébert, Hugues 111 d’Amiens, dans Revue des questions historiques, 1898, t. xx, p. 325-371, avec une liste de pièces inédites, p. 3r)S, note ; Jamiison B. Hurry, In honour of Hugh de Boves and llugh Cook Faringdon, tirst and last abbots o/ Reading, Reading, 1911.

E. Vacandap.d.

    1. HUGUES DE BAL MA##


2. HUGUES DE BAL MA, écrivain chartreux de la seconde moitié duxiii’siéclc, auteur d’un ouvragesur les voies intérieures, dont la paternité lui a été longtemps contestée Cet ouvrage est connu sous trois titres divers. Dans les œuvres de saint Bonaventure, il est intitulé : Theologia mystica, et a été considéré souvent comme une des œuvres véritables du docteur scraphique. En 1534, les chartreux de Cologne le firent paraître dans un recueil d’opuscules spirituels de Deiiys le (^liartreux, et lui donnèrent le titre suivant, qu’il portait dans quatre vieux manuscrits : Hugonis carthusidni authoris vctiisti, de triplici via ad sapienliam et divinonim cotilemplafionem, opiisculum plane (lurcuni. Enfin, selon l’usage des anciens copistes, on l’appelait, au moyen âge, le Viæ Sion lugent, c’est-àdire le traité dont le début est formé par ces paroles de Jérémie. Cf. Mougel, La Chartreuse de Dijon, Montreuil-sur-Mer, 1898, t. i, p. 414.

Lorsque la sévère critique ne permit plus de maintenir l’attribution de la Theologia mystica à saint Bonaventure, on soutint que l’auteur ne pouvait être qu’un frère mineur, probablement Henri de Baume, parent et confesseur de sainte Colette, décédée en 1439. Voir t. VI, col. '2190 sq. Au xviie siècle, le P. Théophile Raynaud, jésuite, prétendit que Gerson était le véritable auteur de cet ouvrage. Cf. Opéra, t. xi, p. 285. De nos jour, on a émis l’hypothèse que l’auteur pouvait bien être un certain Hugues de Balma. bisontin, niaitre es arts à Paris, en 1403. Cf. Éludes religieuses, 1900, p. 695, note 1. Mais l’honneur d’avoir composé la Theologia mystica revient à un chartreux, dont nous fixerons bientôt l'époque précise et le monastère où il vivait. En effet, le texte publié par les chartreux de Cologne ex quatuor vctusiissimis manuscriptis exemplaribus, dit l'éditeur au fol. 290 a, décèle la profession cartusienne de son auteur, qui, dans la I" partie, traitant de la vie purgative et parlant des bienfaits particuliers reçus de la divine bonté, propose d’abord à son disciple le conseil de rendre grâces à Dieu de l’avoir appelé à l’ordre des chartreux, où la vie solitaire est modelée sur la vie de Notre-Seigneur au désert et sur celle de son précurseur, saint Jean-Baptiste. En vérité, dans l'édition de la Theologia mystica faite à Strasbourg, en 1495, au t. ii des œuvres de saint Bonaventure, et dans quelques manuscrits, ces paroles élogieuses pour les chartreux ont été corrigées, complétées par une phrase sur la pauvreté, et adaptées au genre de vie des enfants de saint François : mais il n’en est pas inoins certain que, indépendamment du texte publié à Cologne, en 1534, la plupart des manuscrits ne parlent que des chartreux et témoignent que, dans l'édition strasbourgeoise, une interpolation a été faite à dessein en faveur des religieux franciscains. D’ailleurs, la doctrine de l’ouvrage convient entièrement à la vie contemplative des chartreux, et ne correspond pas toujours aux exigences de la vie apostolique d’un frère mineur. C’est la remarque judicieuse que

faisait, au xviie siècle, dom Charles Le Couteulx. Annales ord. carlus., t. iii, p. 311-312. Il dit aussi que, de son temjjs, la Theologia mystica se trouvait ms dans les archives de plusieurs maisons de l’ordre et toujours avec l’attribution à un chartreux. L’exemplaire de la Grande-Chartreuse, qu’il avait à sa disposition et qu’il estimait avoir été écrit au xv siècle, est conservé actuellement à la bibliothèque de la ville de Grenoble, dans le codex n. 863, fol. 230 a-27C b. Il est intitulé : Theologia mystica sub duplici iractatu : primo, throrico et spcculativo ; secundo, pructico et quasi aciiuo, fratris Hugonis de Balma, cartusiensis. Voir Catalogue général des mss de la ville de Grenoble, p. 145, n. 406. Les rédacteurs de ce Catalogue ont jugé, comme dom Le Couteulx, que le codex est du xve siècle. Un autre manuscrit de la même époque (après 1448) se trouve à Paris, à la Bibliothèque nationale, n. 13605. Dans le monde littéraire, il est fort connu sous le nom de codex Allalianus ou Biscianus de V Imitation de Jésus-Christ attribuée à Jean de Canabaco. Or, parmi les nombreux opuscules réunis par le même copiste dans ce codex, la Theologia mystica Hugonis de Palma, chartreux, remplit les feuillets 101-145. Cf. Puyol, L’auteur du livre De Imitatione Christi, i"- « section, Paris, 1899, p. 228, 235 ; Descriptions bibliographiques des mss du livre De Imitatione Christi, Paris, 1898, p. 15 sq., 477. Vers la fin du xvie siècle, le docteur François Lamata, qui fit imprimer à Rome une nouvelle édition des opuscules de saint Bonaventure, dans un avertissement au lecteur, reconnut que, dans l'édition de Strasbourg, le texte de la Theologia mystica avait été interpolé, et qu’un manuscrit ancien, dont il ne précisait pas l'époque, portait la mention favorable aux chartreux. De nos jours, les savants éditeurs des œuvres complètes de saint Bonaventure, les frères mineurs du collège de Quai’acchi, près de Florence, ont été amenés deux fois à traiter la question du véritable auteur de la Theologia mystica et, avec une louable impartialité, ils ont toujours conclu que cet ouvrage a été composé par un chartreux. La première manifestation de leur jugement se trouve dans les Prolégomènes du t. viii (1898), c. iii, a. 2, n. 11, p. CXI, où, contrairement à l’avis de Wadding, ils remarquent que déjà les anciens éditeurs doutaient de l’attribution de cet ouvrage au docteur séraphique, soit à cause de la différence du stj’le, soit à cause du témoignage des manuscrits, de Gerson et de plusieurs autres auteurs qui l’attribuent à fr. Hugues ou Henri de Balma. Il existe encore, disent-ils, plus de cinquante manuscrits qui, à l’exception de quelques-uns anonj’mes, portent le nom de Hugues de Balma avec la mention expresse qu’il est chartreux. Un très petit nombre de codices, et tous de date récente, portent le nom de saint Bonaventure. C’est parce que la Theologia mystica est intitulée dans plusieurs manuscrits : De triplici via ad sapientiam, qui est aussi le titre d’un traité authentique de saint Bonaventure, qu’on a confondu les deux ouvrages et qu’on les a attribués au saint docteur. En 1892, dans la dissertation I" du t. x, p. 24, les savants éditeurs ont complété leur premier jugement par plusieurs remarques capables de déterminer d’une façon plus précise le nom de l’auteur et l'époque où il vivait. Ils disent que la bibliothèque de "Trêves possède un recueil d’ouvrages mss du xiv-xv<e siècle, n. 234 (ancien 158), qui contient le Tractalus de triplici via ad Deum. Viæ Sion lugent, etc. L'écriture de ce traité parut au P. Fidèle a Fanna, paléographe très expert, du xiii<e siècle. Sine dubio, disait-il dans une note, este seculo.in. Dans la marge du codex, un anonyme du xve siècle écrivit : Dominus Henricus de Balma dicitur auctor sequenlis libri, qui fuit carlhusianus. Les franciscains concluent : « Si nous voulons nous en tenir au témoignage des manuscrits, il faut admettre que l’auteur est un chartreux. Xou ; avons