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HUGOXIN — II [GUES D’AMIENS


phiqiies, iii-S", Paris, 1894 ; Dieu est-il connaissable ? in-8°, Paris, 1895 : Lettre sur l’enseignement de la philosophie, Baveux ; Lettre sur l’enseignement de la llxéologie. Baveux, 1892 ; Notice sur l’enseignement du calécliisme dans le diocèse de Baycux, Baveux, 1890. Mgr Hugoiiin mourut à Cæn, le 2 mai 1898, et fut inlunné à la cathédrale de Bajeux.

Deux biographies intitulées : Mgr Ilugnnin, Baveux, 1898 ; Mgr Touchât, Oraison funèbre de ^fg^ Hiigonin, prononcée le 31 mai 1898, Orléans, 1898 ; Fisquet, France ecclésiastique, 1899 ; L'épiscopat français depuis le Concordai jusqu'à la Séparation ( 1802-190Ù), ia-l°, Paris, 1007, p. 108109 ; Hurter, Soincnclalor, 3e édit., Inspruck, 191 : i, t. v b, col. 1881.

E. Mangenot.

    1. HUGUES D’AMIENS##


1. HUGUES D’AMIENS.— T. Vie. II. Écrits.

1. Viii.

- llLij>aos naquit vers 1080-1085, probablement au diocèse d’Amiens. Il était de noble origine, clarus avis, dit un chanoine de Rouen son contemporain, bibliotiièque de Rouen, ms. Y 27, p. 39 ; cf. Pierre le Vénérable, De miraculis, t. II, c. iv, et apparenté, ce semble, à la maison de Boves, dont il porta les armes dans son contre-sceau. Adrien de La Morlière, Antiquités d’Amiens, Paris, 1627, p. 29 ; A. Janvier, Boves et ses seigneurs, .micns, 1877 ; Touflet, Souvenir du millénaire normand, in-fol., Rouen. 1913, pl. 1. De ses premières années, on ne connaît rien, sinon qu’il suivit les cours de l'école de Laon, alors célèbre entre toutes celles de la France. Epist. ad Matttxxum Albanensem, P. L., t. c.xcii, col. 1142. II eut pour condisciple son parent Mathieu, futur prieur de Saint-Martin-des-Champs et futur cardinal-évêque d’Albano ibid., avec lequel il entretint toujours d'étroites relations. De bonne heure, il prit l’habit religieux à Cluny, ibid., et Pierre le Vénérable put dire plus tard de lu. en lui écrivant : « Il nous souvient de ce temps où, à la lleur de votre jeunesse, vous étiez déjà remarquable entre les plus anciens de notre république. » Epist., I. VI, episl. xxxir.

Dès 1113. on le nomma prieur de Saint-Martial de Limoges. Marléne, Anrcdola, t. v, p. 894. II n’y resta que peu d’années. Le prieuré de Saint-Pancrace de Lewes en.Angleterre étant venu à vaquer, on lui confia ce poste. Ce choix témoigne de sa science et de sa piété, car une convention écrite entre l’abbé de Cluny et Guillaume de Varcnnc, fondateur de Saint-Pancrace, portait que le prlvré devait avoir pour supérieur le plus sage et le plus saint religieux do l’ordre, excepté le grand-prieur de Cluny et celui de La Charité. P. L., t. cxcii, col. 1119 ; cf. Monasticon anglieanum, Londres, 165.5, p. 615. Henri P, roi d', gleterre, connut bientôt et apprécia le mérite de Hugues ; quand il eut construit aux frais de son trésor, en 1125. l’abbaje de Rea ; iing, près du confluent de la Tamise et du Kennct, au diocèse de Salisbury, il fit appeler le prieur de SaintPancrace et lui confia le gouvernement du nouveau monastère. Cf. Lou^uct, Recuril des iiistorirns des Gaules, t. xii, p. 580.

L’activité scicntilique de Hugues se fait dès lors remarquer.. la demande de son parent Mathieu, prieur de Saint-.Martin-des-Champs. et sur diverses questions théologiques que celui-ci lui avait posées, il composa un ouvrage en six livres, sous form ? de dialogues, qu’il devait achever plus tard à Rouen. P. L., t. r.xcii, col. 1142 sf[. Des polémiques s'élevaient en même temps dans le royaume, au sujet de la fêle et du rto-m-de limmiculéc conception. Cf. Vacandard, Études de critique et d’histoire religieuse, 3' série, Paris. p. 229. Hufnips prit parti pour la croyance nouvelle et ' célébra solenncllenient la fète de la conception dans son monastère de Reading, à la di mande du roi luimême ». Lettre d’Osbcrt de Clare à. sclm ', dans Thurslon. Eadmeris Tractnlus de c mceptione. Fribourg-en-Brisgaii, 1901, p. 58.

Il était mûr pour l'épiscopat. Geoffroy, arclievèque de Rouen, étant mort le 28 novembre 1128, Orderic Vital, /I. E., t. XII, c. xxiii, les Rouennais lui donnèrent bientôt pour successeur l’abbé de Reading, qui fut sacré le dimanche 14 septembre 1130. Roberi de Torigny, Chronique, édit. Delisle, t. i, ]>. 183 ; cf. Gallia christiana, t. xi, p. 43. A l’imitation de saint Anselme, Hugues choisit pour ses chapelains, en montant sur le siège archiépiscopal de Rouen, trois de ses confrères, Héiie, Ansgaire et Victor, afin de pratiquer avec eux les observances m mastiques. Histoire de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, Preuves, n. 53, p. XL.

L'Église traversait alors une crise terrible. Le 14 février 1130, Rom3 avait élu deux papes. Innocent II et Anaclet II. Cf. Vacandard, Vie de saint Bernard, 1895, t. I, p. 276 sq. Grâce à l’intervention de l’abbé de Clairvaux, l'élection du premier fut ratifiée en France au concile d'Étamp^s ; et, à peu d’exceptions près, tout l'épiscopat de la Gaule se groupa autour d’Innocent II. Henri I'^ d’Angleterre suivit cet exemple. Peut-être Hugues fut-il, avec saint Bernard, de ceux qui l’y déterminèrent. Du moins eut-il l’honneur de recevoir à Rouen le souverain poati.'e, le : > et 10 mai 1131. Cf. Jalïé, Regesta, n. 7472, 7473, 7470 ; Vacandard, Vie de saint Bernard, t. i, p. 310. Un peu plus tard (octobre 1131), Hugues assistait au concile de Reims et renouvelait au nom de son souverain le serment de fidélité qu’Henri l'" avait déjà prêté à Innocent II. Les premières années de son épiscopat furent troublées par les soucis que lui causèrent les abbayes de son diocèse, notaninmit l’abbaye de SaintWandrille. On en peut voir les détails dans Pomm-raye, Histoire des archevêques de Rouen, p. 319 sq. ; qu’il suffîse de noter ici que les droits de l'ôpiscopat sur les abbés des monastères étaient en cause. Il y avait cinq ou six ans qu’Alain avait été élu abbé de SaintWandrille, lorsque Hugues exigea de lui professiou d’otéissance. Alain refusa. Innocent II, consulté, conseilla à Alain de céder (20 décembre 1131). Jaffé. Regesta, n. 7523. Mais celui-ci et les autres abbés du diocèse eurent l’habileté de m : 'tlre le roi d’Angleterre dans leurs intérêts. Henri l'" écrivit ai pape pour se plaindre de la conduite de rarchevêcpie à leur égard, comme d’une innovation également préjudiciable à la tranquillité de la province et aux droits de la couronne. Tel était, en effet, le point de vue sous lequel il envisageait le serm Mit que Hugues exigeait des abbés. D’un côté, les anciennes coutumes du duché ne lui présentaient rien de semblable, de l’autre, il regardait ce serment d’obéissance illimitée comme un acte qui attribuait au métropolitain non seulement la juridiction spirituelle, mais aussi le droit temporel de suzeraineté. Historiens des Gaules, t. xv, p. 377. C^tte lettre mit Innocent H dans un grand em' : >arras. Il ne trouva d’autre moyen d’en sortir qu’en priant l’archevêque de Rouen de ne point brusqucr les choses et d’attendre, pour faire valoir ses droits, qui étaient incontestables, un mim -nt plus propice. Jaffé, Regesta, n. 7586. Lu même temps il avisait Henri P' de cette solution. Jaffé, n. 7585. Hugues se crut abandonné de Rome et s’en plaignit au souverain pontife lui-même ^lettre perdue). Son ami Pierre le Vénér.ible appuya sa démarche : " Vous savez, écrit-il à Iiuiocent II, Epist.. I ni. epist. xvii, quelle vie sainte et intègre est celle de l’archevêque de Rouen, avec quel zèle il a servi votre cause. Nous supplions donc votre paternité de lui assurer la paix et la justice, pour qu’il puisse rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ; de sorte ((ue, s’il est possible, il ne déplaise point à Dieu et n’offense pas la majesté royale. » Le pape, dans une lettre datée de Pise, 20 janvier 113L Regesta, n. 7H10, rassme l’archevêque de Rouen : s’il lui rappelle qu’il f ; uit toujours agir avec