Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée
199
200
H U É - D E LA U N E — H U ET


testants, et il pu ! jlia les discours qu’il lit à ce sujet devant les consistoires' de Cæn, de Bcrnières et de Saint-Silvin, y ajoutant les réponses des ministres. Après la mort de Mgr de Nesmond, il fut un des grandsvicaires choisis par le chapitre pour administrer le diocèse, et le nouvel cvcque.le cardinal de La Trémoille, le continua ('ans toutes ses charges et dignités. Le successeur de ce dernier, Mgr François d’Armagnac de Lorraine, trompé par de faux rapports, et sous l’influence du parti janséniste, lui enleva le lit :e de vicaire général et les pouvoirs qu’il tenait de ses prédécesseurs. Le docteur Hi : é-Dclauné se retira alors près de son frère au château de Mutrecy, où il mourut à l'âge de quatre-vingt-( uatre ans. Le chapitre de Baycux réclama son corps pour l’ensevelir avec honneur dans l'égUse cathédrale.

Les principaux ouvrages de ce théologien sont : I.cs motifs de conversion d’une famille de qualité à l'Église catholique, apostolique et romaine, et la conduite des ministres de Cacn dans l'éclaircissement qu’on leur a demandé sur les matières de controverse, in-12, Cæn, 1673 ; Avertissement à M. Morin, ministre de Cæn, pour lui faire savoir ce qu’est l' Église catholique, in-12, Cæn, 1673 ; Contradictions de M. Morin, ministre de Cæn, sur l’article du symbole : Je crois la sainte Église ccUholique, qui fait voir que la sienne est fausse, et qu’il n’y en a point d’autre véritable que la communion romaine, in-12, Cæn, 1683 ; Récit de ce qui s’est passé au prêche de Cæn dans la signification qu’on y a faite de l’avertissement pastoral du clergé de France, avec des réflexions très importantes sur cet avertissement, in-4°. Cæn, 1683 ; Lettre à M. du Base, ministre de la religion P. R., sur le prêche qu’il a fait contre la présence réelle du corps et du sang de N.-S. J.-C. au saint sacrement de l’autel, à la communion sous une seule espèce (1683) ; Catéchisme ou entretien solide et familier entre un docteur et un nouveau catholique, dressé par l’ordre de Mgr l'évêque de Bayeux en faveur de ceux qui se sont réunis à l'Église dans son diocèse, in-12, Cæn, 1686 ; Lettre de M. Delaunc-Hué à MM. les nouvellement convertis à la religion catholique, apostolique et romaine. in-4> Cæn, s. d. ; Réflexions sur les deux prêches de dimanche dernier, 24 octobre, faits par MM. Morin et Guilberl, ministres de la R. P. R., où l’on fait voir la faiblesse et la nullité des preuves qu’a apportées AL Morin contre la vérité des traditions apostoliques, 10-4°, Cæn, s. d.

Moréri, Diclionnaire historique, i. via, p. 117 ; J. Laffetay, Histoire du diocèse de Bayeux. XVII' et XVIW siècles, in-S », Bayeux, 1855, t. i, p. 77 ; Lccanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches, in-8°, Coutances, 1878, t. ii. p. 34.

B. Keurtebize.

    1. HUEBER Apronien##


HUEBER Apronien, théologien alkmand, mort le 2 février 1754 a l’abbaye de Mehrarau, dans l’ancien diocèse de Constance, où il avait embrassé la règle bénédictine et dont il fut prieur. On a de lui : Anathema furidico-canonicum ac philosophico-theologicum, in-fol., Constance, 1712 ; Thellera, seu concordia libcrtatis createe cum efficacia inlrinseca gratise, in-4°. Constance, 1719 ; Instructio ultimi concilii romani in sacra basilica Lateranensi Itabiti pro parvulis prima vice ad sacramentalem confessioncm et conwmnioncm admitlendis, in-12, Kempten, 1726. ^

Ziegelbauer, Historia rei lilerariæ orditiis S. Benedicti, t. IV, p. 154 ; [dom François], Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de.Saint-Benoit, 1. 1, p. 511 ; J. Bergmann, Necrologium Aiigiæ majoris Brigantiniv. in-4, 1853, p. 11.

B. Heurtebize.

H (JET Pierre-Daniel, évêque d' Avranches, né à Cæn le 8 février 1630, mort à Paris le 26 janvier 1721. Il fit ses premières études dans sa ville natale, chez les Pèrus croisicrs, puis chez les jésuites au collège du Mont. Il voulut apprendre le grec et l’hébreu et, à peine

âgé de vingt ans, s'était déjà fait remarquer par son érudition. Venu à Paris, il se mit en relations avec les principaux savants de son temps. En 1652, il accompagna son ami Samuel Bochart, l’auteur de la Geogruphia sacra, à la cour de la reine de Suède, et, pendant son court séjour à Stockholm, l'étude d’un manuscrit des commentaires d’Origène fit naître en lui le dessein d'éditer les œuvres de cet illustre docteur. De retour à Cæn, il fut élu membre de l'-Vcadémie des lettres de cette ville et, quelques années plus tard, se liTant à des études de chimie, d’astronomie, d’anatomie, il y créa une Académie des sciences dont il fut le premier président. Il ne reculait devant aucune sorte de travail, et il lui arriva de publier quelques romans : ce qui l’amena à écrire un Essai sur l’origine des romans. En 1659, la reine Christine l’appela près d’elle et voulut même lui confier l'éducation du prince royal de Suède ; mais rien ne put le décider à quitter son pays et les illustres amitiés qu’il s'> était créées. Daniel Huet fut choisi en 1670 pour seconder Bossuet, nommé précepteur du dauphin, et à lui revint le mérite et la gloire de ces éditions classiques ad usum delphini qu’il enrichissait de notes et de commentaires. Quatre ans plus tard, il était élu membre de l’Académie française. Il n’abandonnait pas cependant ses autres travaux : il avait publié les commentaires d’Origène et il travaillait à sa Demonsiratio evangelica, où il s’efforce de tirer des preuves de la religion de toutes les traditions de l’antiquité. Ces dernières études l’amenèrent à embrasser l'état ecclésiastique, et en 1696 il reçut la prêtrise des mains de Claude Auvry. évêque de Coutances. Deux ans plus tard, le roi le nommait abbé commendataire d’Aulnay, dans le diocèse de Bayeux. Il résida souvent dans son abbaye et y composa quelques-uns de ses ouvrages. En 1685, il fut nommé à l'évêché de Beauvais ; mais en 1689 les bulles n'étaient pas encore arrivées et il permuta avec Brulard de Silleri, qui venait d'être appelé à l'évêché d’Avranches. En 1692 seulement, Daniel Huet put prendre possession de son évèché. Il s’en démit en &èi recevant alors l’abbaye de F’ontenay, où il ne trouva pas le calme et la tranquillité dont il avait joui ; i Aulnaj'. De trop nombreux procès l’en éloignèrent, et il vint à Paris, se retirant au faubourg Saint-Antoine dans la maison des jésuites et ne s’occupant que de prière et d'étude. Il y mourut à l'âge de quatre-vingt-} onze ans, leur laissant sa magnifique bibliothèque quiJ après la suppression de la Compagnie de Jésus| passa dans la bibliothèque du roi.

Les principaux ouvrages de Daniel Huet sont De Claris interpretibus et de optimo génère interpretemdi in-4°, Paris, 1661, 1680 ; Origenis commentaria in sacran Scripturam græcc-latine, cum latina interpretationeà notis et observationibus, 2 in-fol., Paris, 1668 ; RouenJ 1679, édition précédée d’une excellente introduction sus la vie, la doctrine et les écrits d’Origène ; cette intro^ duction est reproduite, P. G., t. xvii, col. 633-1284 ; l’origine des romans, in-12, Paris, 1670 ; Demonslratii evangelica, in-4°, Paris, 1679 ; souvent rééditée ; dans Migne, Cursus completus sacræ Scripturee, t. ii, coU 262-679 : trad. française dans Migne. DcmonsIratioTi évangcliqucs, Petit-Montrouge, 1843. t. v, col. 7-936J Censura philosophiæ cartesianse, in-12, Paris, 1689| édition augmentée en 1694 ; Qusesliones Alnetana de concordia rationis et fidei, in-4°, Paris, 16901 Nouveaux mémoires pour servir à l’histoire du carté^ sionisme, in-12, Paris, 1692 ; Amsterdam, 1698 ; d’abord partisan déclaré de la philosophie carte sienne, Daniel Huet en vit le danger pour la foi e^ le signale dans les ouvrages précédents ; De la situation du paradis terrestre, in-12. Paris, 1691 ; trad. latine Leipzig, 1694, reproduite dans les Critici sacri ; Statub synodaux pour le diocèse d' Avranclies, ln-8, Cæn, 16931