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HOSIUS — HOSPITALIERS


faclus essel ex Inlherano cathoUcus. Il y exposait les raisons qui devaient ramener les dévoyés à la foi catholique.

Saint Pie V l’avait, en 1566, nommé légat a laiere pour le royaume de Pologne. En 1569, Sigismondvuguste le choisissait comme ambassadeur auprès du saint-siège. Hosius, sentant qu’il abandonnait définitivement sa patrie, demanda comme coadjuteur pour l'évêché de l’Ermland son vieil ami Martin Cromer. Il s'établit définitivement à Rome, où il fit de sa demeure, au témoignage de Papyre Masson, qui le visita, l’asile des lettres et des sciences. Il passait les mois d'été à Subiaco. En 1573, le nouveau pape Grégoire XIII le nommait grand-pénitencier. Il entretenait toujours une vaste correspondance, qui du reste se rapporte tout entière à la défense de la religion. Il écrit aux nobles polonais, Radziwill, Gorka, Chodkiewicz, Firley, qui avaient fait défection, pour les ramener à la foi catholique. Par l’intermédiaire de Catherine Jagellon, femme de Jean III, roi de Suède, il essaie de ramener celui-ci à l'Église. Il fait la même tentative auprès d’Auguste de Saxe. Mais un nouveau péril menace la religion en Pologne. Sigismond-Auguste meurt, en 1573, sans laisser d’héritier. La question de la succession au trône provoque des intrigues de toutes sortes. La question religieuse n’y est pas étrangère. Les nobles protestants concluent un pacte pour exiger du candidat qui sera choisi une extension de la liberté religieuse. C’est la célèbre confédération de Sandomir. Avant même que l'élection ait lieu, Hosius cherche à rendre vaine cette manoeuvre. Puis, quand le duc d’Anjou est élu, il intervient auprès de lui pour le dissuader de souscrire au pacte de Sandomir. Il (lublie à cette occasion un Examen sive excussio articuli confœdercttionis serenissimo Henrico Polonise régi pcr hæreticos ad approbandum proposili, puis bientôt après, une Altéra excursio ejusdem confœderationis. D’un autre côté, il intervenait auprès du cardinal de Lorraine, de l'évêque d’Angers, Guillaume Ruzé, confesseur du roi. Il recevait de Papyre Masson, à cette occasion, une Epistola ad Star^islaiim Osiiim cardinalem, publiée en 1574 sous le pseudonyme de /'. Xamussio auctorc. Mais ses efforts furent vains. Henri III souscrivit l’article de Sandomir. Cette souscription n’eut du reste aucune consécjuence. Et quand le roi se fut enfui de Varsovie, et qu’Etienne Bathory eut été élu pour le remplacer, Hosius insista longuement auprès de lui pour lui faire accepter les décisions du synode catholique de Piotrkow, en 1577. C’est l’objet des demières lettres du cardinal. Il mourut à Capranica. le 5 aoilt 1570. Son secrétaire Reszka — Rescius — nous a laissé, dans une lettre adressée au neveu de Hosius, un récit pathétique de ses derniers moments.

Les sources principales de la biographie de 1 losius sont ses œuvres et surtout ses lettres. Parmi les éditions de ses Ofiera onmia, toutes inconiplèlos, il faut citer les trois suivjiiites : Paris, t.")()2 ; Venise, 1573, et surtout CoIof ; ne, 1584. La correspondance se trouve dans Stanisini Hosii… Episiolee, publi^-es par F. >tipler et V. Zakrzewski, Cracovie, 1879, t. I ; 1886, t. II. Cette pulilication va seulement jusqu’en 15.">8. l’our le » lettres postérieures, il faut consulter l'édition (1rs Opéra de Colu^ne, t. ii, p. 14ô-4.j ; J. Klle en renferme 276, qui appartiennent surtout i la dcriu6rc période de la vie de Hosius. Elle est très défectueuse, surtout pour les dates. Sa légation à Vienne a été publiée par S. Slcinhcrz, Simllafurbfrichle ans Deuttchland, II" part., i" vol., Vienne, 1R79. S » correspondance comme légat du conciJe do Trente se trowve dans J. Susta, Din rnmische Kurie und da, % Konzil « on Trient unter Piiia IV, Vienne, 1904, t. i ; 1909, t. u ; 1911, t. m ; 1914, t. iv. Sa biograpliie a été écrite par son secrétaire S. Reszka Hcscius, Œ Sfanis/ai Ilosii vHa, Rome, 1580, réimprimée parllipler et Zakrzewski dans le t. I des Epixiolæ. lille a été reprise par A. Eichtiom, Drr ermlândisebe Bischof und Cardinal Stanislas Hoslas,

Mayence, 1854. La critique de ces biographies a été faite par F. Hipler, Die Biographen des Stanislaus Hosius, Braunsberg, 1879. Sur son œuvre : B. Elsner, Dsr ermlàndische Bischof Stanislas Hosius ah Poleiniker, Kœnigsberg, 1911 ; B. Dembinski, Die Beschickimg des Tridenlinums durch Polen und die Frage von Naiionalconcil. Breslau, 1883 ; Rzym i Enropa, Cracovie, 1890 ; L. Kubala, Sfanis(au> Orzechowski, s. 1. n d. ; T. Wierzbowskl, Vincent Laureo, s. 1. n. d. ; marquis de Noailles, Henri de Valois et laPologne en 1572, Paris, 1867.

A. HUMBERT.

    1. HOSPITALIERS##


HOSPITALIERS. Les hospitaliers ont organisé dans la société chrétienne l’exercice de la charité envers les malades, les pauvres, les abandonnés et les voyageurs. Cette vertu, recommandée avec insistance par Notre-Seigneurà ses disciples, fut assignée aux évêques par saint Paul comme clroitement liée à leur ministère. L'Église s’est fait un honneur de ne point l’oublier.

Hospitaliers ecclésiastiques.

 L'évêque eut la

charge dans son Église des services charitables compris dans le mot hospitalité : il y pourvoyait avec les ressources de la communauté ecclésiastique. Les diacres y furent employés de bonne heure par lui : ils eurent pour les seconder les diaconesses. Tout se faisait sous la responsabilité épiscopale. Les membres de la communauté infirme- ; ou indigents en profitaient ainsi qne les chrétiens des Églises oisines, qui étaient en voyage munis de lettres de commu.iion. La domus ecclrsiæ ne sulTisait pas toujours aux exigences de ce service ; dans ce cas, l'évêque et le premier des diacres prenaient leurs mesures. Nous sommes très mal renseignés sur le fonctionnement de cette charité chrétienne durant les persécutions. L'édit de Milan permit de l’exercer au grand jour (313). L'Église eut le droit de posséder, d’acquérir, d’administrer ses biens et de recevoir des legs. On la vit aussitôt prendre ù sa charge les œuvres d’assistance. Comme ses moNCiis ne lui permettaient pas d’y faire face, Constantin lui fit remettre des rations de blé pour les distribuer aux pauvres. Valentinien et Marcien renouvelèrent ces générosités (454). Les évêques exhortaient les familles riches à faire part de leur fortune à ceux qui manquent de tout. Il fut possible d’assister les indigents qui afiluaient dans les villes, de recueillir les orphelins, de racheter les captifs, de soulager de nombreuses misères. Les diaconies servaient à ces distributions de secours.

Les établissements hospitaliers ne tardèrent pas à se multiplier en Orient. Du moins, la littérature ecclésiastique, qui est particulièrement abondante dans ces contrées, ne laisse pas ignorer leur existence. Ce furent les xenodochia, destinés aux voyageurs et aux étrangers sans ressource ; les nosncomin, où étaient reçus les malades ; les gcrontocomia, ou asiles de vieillards, et les orphanotrophin ou orphelinats. Ces institutions sont considérées comme biens d'église ; leurs administrateurs sont placés sous la juridiction ecclésiastique. Les empereurs ne s’en désintéressent pas cependant ; ils encouragent et ils donnent des secours ; mais il ne leur vient pas à l’esprit de dépouiller l'Église du monopole des services hospitaliers. Justinien l’a fortifié et consacré par sa législation.

La situation fut la même en Occident. La différence de condition tient à la disparition de l’empire. L'Église se trouva beaucoup plus seule en présence des malades et des indigents. Le rôle des évêques devint prépondérant. Au temps de saint Grégoire 1'"% la ii.apaufé assuma ce qyi’on pourrait nommer la direction universelle de l’assistance publicpic. Les successeurs de ce pontife ne purent remplir cette mission. (Ihaqne Église particulière poTrrvoyait elle-même aux nécessités locales, les princes barbares gagnés ; 'i la foi chrétienne les secondèrent. Le clergé reçut des donations à cette fin. On commençait à savoir que les pauvres ont un droit sir son patrimoine. Ses revenus servaient