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DICTIONNAIRE

DE

THÉOLOGIE CATHOLIQUE

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F

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FLACIUS ILLYRICUS.' — I. Vie. IL Écrits.

I. Vie.

Sa jeunesse.

Flacius Illyricus

t’appelait Francowitz (Mathias) du nom de son père. Il naquit à Albona, au sud de I’Istrie, dans l’Illyric vénitienne, en 1520, de parents pauvres. Tout jeune il manifesta les meilleures dispositions pour l’étude. II eut pour premiers maîtres son père, qu’il perdit à l’âge de douze ans, puis le Milanais Ascérius et plus tard, à Venise, le célèbre Jean Egnatius. Se sentant quelques velléités de vocation religieuse, il voulut entrer dans l’ordre fransciscain, où son oncle maternel, Baldo Lupetino, exerçait alors la charge de provincial. Mais Baldo, déjà luthérien de cœur, l’engagea a poursuivre I tudes théologiques en Allemagne, où Luther faisait revivre l’Évangile. Quoique dénué de ressources, Flacius partit pour l’Allemagne. Installé d’abord à Baie chez Cm y meus, puis à Tuhingue chez son compatriote Garbitus, il se perfectionna dans la connaissance du grec et de l’hébreu. Et après un court séjour à Ratisbonne, il se rendil à Wittenberg, le foyer principal de la lutte antiromaine.

2° A Wittenberg (1641-1549). — Flacius avait vingtct un ans ; telle était son avidité de savoir, son application à l’étude, sa trempe de caractère qu’il fut reçu ; i bras ouverts par Luther et Mélanchthon comme une précieuse recrue pour le succès de leur œuvre. Il passa d’abord par une crise de mélancolie , dont il put enfin se rendre maître, el pril ses grades de docteur. Grâce à l’appui de ses chef s, il obtint, en 1544, la chaire d’hébreu et fut ainsi a l’abri du besoin. I, ’année suivante, i 1 se maria. Réfugié

unswick pendant les l roubles de la gucn< Smalcalde, il rentra à Wittenberg en 1517, et des

lors commença pour lui une carrière d’incessante

té il de discussions continuelles, non seulement

Contre le papisme, mais ; iussi, car il était d’une

Intransigeance et d’uni’intolérance peu ordinaires, contre quiconque, parmi les protestants, semblait menacer la pure doctrine de Luther.

I.ulhei rlanl morl, II. huis prit en mains sa cause.

DICT. Dl THioL. CATROI.

Il en fut le docteur rigide et ombrageux. Par l’étendue de son savoir, par la multiplicité de ses travaux, par l’ardeur de sa parole, il s’imposa non sans faire parfois de profondes blessures à quelques-uns de ses coreligionnaires, entre autres.à son protecteur et ami Mélanchthon, ni surtout sans soulever de terribles tempêtes qui, pendant un quart de siècle, devaient troubler l’Allemagne protestante et le firent regarder comme un brandon de discorde

La discussion de l’Intérim le mit d’emblée au premier rang malgré sa jeunesse. A plusieurs reprises, en vue de calmer les esprits et d’apaiser les querelles théologiques, causes de trop de troubles, on avait essayé de faire accepter aux protestants et aux catholiques, par des concessions réciproques, un terrain d’entente provisoire, en attendant qu’un concile général eût statué sur les points en lilige. Ce fut d’abord à Ratisbonne, en 1541 et 1546 ; mais l’Intérim proposé fut loin de rallier tous les suffrages, et l’accord poursuivi parut être une pure chimère, (le fut ensuite à la diète d’Augsbourg, en 1548 ; le nouvel Intérim se heurta aux mêmes protestations et subit un semblable échec. Trop de concessions, disaient non sans raison les catholiques. Prenez garde à l’Intérim, criaient à leur tour les protestants, il cache un piège. Il I lacius prétendait qu’il n’avait été inventé que pour amener les chrétiens à trahir le Christ et à délivrer le Barabbas romain. Maurice de Saxe allégua pour si part qu’il ne pouvait l’accepter sans blesser sa oui science et sans manquer à sa parole, car il avait promis à ses sujets de n’introduire aucun changement religieux avant d’avoir consulté ses États et ses théologiens, taie nouvel c conférence se réunit donc.i Leipzig, le 22 décembre 1548. Il y avait là, entre autres, Mélanchthon et Major de Wittenberg, ci Jean Pfefllnger, surintendant de Leipzig, on décida qu’en matière disciplinaire, sur les choses indifférentes, £811fop « , ou moyennes, res médite, on s’en iicndr.ni.i l’Intérim d’Augsbourg, ce qui permettrait nue entente avec l’ancienne Église, tandis qu’en ma VI

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