Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/626

Cette page n’a pas encore été corrigée
1238
1234
GEORGES DE CHYPRE


son Ao’yoç "àvTipprjTixôç y.axà t&v toj Bexxou pXaaçïjjiiûv, n’a pas encore été publié en entier. On en trouve seulement les principaux extraits dans la réponse de Veccos, P. G., t. cxli, col. 896-926. Voir M. de Rubeis, Dissertalio hisiorica et dogmatica. t. cxlii, col. 89-94.

Du reste, ce n’est pas dans ce traité que se trouve développée directement la partie originale et vraiment caractéristique de l’œuvre du Chypriote, la théorie de l’k’/.tpavai ; à ! 810 ;. Il faut plutôt la chercher dans le Tdioç TTÎŒTsto ;, P. G., t. cxlii, col 233-246, 1’’A-oÀoyia, ibid., col. 251-270, l’Op-oXoyia, ibid., col. 247-252, ainsi que dans le ïlirA —f, ç àV.-opsûgî’oç tou’Ayioy riv£j ; j.7.T0 ;, ibid., col. 269-300.

La formule qui rend le mieux la conception des’Pères grecs sur la procession du Saint-Esprit est l’expression : St’ï’îoCi. Les schismatiques l’admettent, mais se refusent à y voir la procession ex Filio. D’une manièie générale, ils l’entendent d’une mission temporelle du Saint-Esprit. Poussé par l’impeccable logique de Veccos, Georges de Chypre fut amené à chercher une explication plus satisfaisante ; il dut convenir que le Si’l’ioO désigne autre chose qu’une mission temporelle, mais là s’arrêta l’évolution de son esprit ; il se refusa absolument à y voir la doctrine latine de la procession ex Filio. Pour s’établir dans cette position intermédiaire, il imagina entre la mission temporelle et la procession personnelle une manifestation éternelle, ? x<p<xv<ïiç àfBtoç, du Saint-Esprit par le Fils. D’après cela, le Saint-Esprit reçoit du Père seul tout ce qu’il a d’être ; il ne le reçoit du Fils que relativement à sa manifestation : Eî xaï yàp S’.à toj rioS ~apâ —laiv twv kyîcov ix ; cope<jEa6ai to Ilvjjtva to ây.ov v’yr-% :, tî]V eî ; àîo’.ov Ixtpavaiv 5] XIÇiç ÈvTaOOa, où rr ; v sîç to slva’. xaSapûç ar)[ia£v£tv [ioûXsTai.

Le passage suivant de 1’’Op-oXoyîa expose, avec toute la clarté possible, la nouvelle théorie du Chypriote : « Nous disons que le Saint-Esprit tient son existence (brcctpvgt) immédiatement du Père et par le Fils, et, quoi qu’en pensent nos contradicteurs, nous ne supprimons pas la procession par le Fils en acceptant la procession immédiate, pas plus que nous ne supprimons la procession immédiate en acceptant la procession par le Fils. En effet, nous enseignons la procession immédiate, puisque nous enseignons que l’Esprit-Saint tient son existence personnelle, tout son être, du Père lui-même et non du Fils, ni par le Fils ; sans cela, le Fils serait aussi incontestablement cause du Paraclet, ce qui n’est point pieux et n’a jamais été écrit par aucun l’ère. Par ailleurs nous affirmons que le Saint-Esprit procède par le Fils et cela sans ruiner notre foi en la procession immédiate : en effet, d’une part, il procède et soit du prie dont naît le Fils lui-même, et d’autre paît, tout en tenant du Père son être dans sa perfection, il vient à l’existence (-yriy/ =.-% :) et resplendit Çiv’/ii~v.) par le Fils. De même disons-nous de la lumière qu’elle sort du soleil par le rayon ; le soleil, source et cause de son être, est son principe naturel, et cependant elle passe, s’échappe, brille par le rayon dont elle ne tient ni l’être ni l’existence… »

La théorie de Geoi es de Chypre marquait, on le voit, un certain progrès sur les autres explications odoxi admettre par le 8t’HoO plus qu’une mission temporelle, c’était se rapprocher de la doctrine catholique. Les adversaires de l’union ne s’y trompèrent pas. Ils étaient d’accord avec Veccos pour crier a Grégoire II que sa théorie était incompréhensible, si elle ne se confondait pas avec l’explication latine du 81’riofl. Et à bon droit. Une foi’, admis qu’il désigne une (xfavotf ifôiof, il est impossible au bon sens de n’en pas conclure que cette IxfOvvif est une vraie procession personnelle, (tpdo80< r iKovcim>n

Ix ITaTpoç Si’YioO, comme le prouvait Veccos. P. G., t. cxli, col. 871. Georges le niait, mais pour se perdre en une vaine logomachie et aboutir à des absurdités. La principale est d’appliquer littéralement à la divinité la comparaison grossière de la lumière, et de faire du Verbe une sorte de canal matériel, un intermédiaire inerte, sans action propre dans la procession du Saint-Esprit. En fait, c’est là, semble-t-il. la base fondamentale de sa théorie, qui ne se conçoit pas autrement. Sans doute Georges se refusait à l’admettre, mais par des distinctions plus que subtiles, qui eurent le don d’exciter la verve de Veccos. Le Saint-Esprit, disait-il, existe, naturellement du Fils et par le Fils, mais il n’a pas l’existence du Fils et par le Fils : àXXà 8V Ttoj xal èÇ YtoO ipuaixcSç j-âp’/av, 0’jp.Evoù’v Si’Ytou y.a.1 èÇ Yîo3 tï]V GreapÇiv "-’/’-’’> ot 6Îpï|xo’t6ç ElaTÉpeç to rTvsujva k’çrjaav. Il faut avoir l’esprit bien finement aiguisé pour saisir une différence entre G-àp/siv (exister) et ûjtapÇiv èysiv (avoir l’existence). Veccos se déclarait incapable de la voir. Mais la difficulté s’aggravait encore, lorsqu’il fallait préciser la vraie nature de cette ïxçavotç i’v.o ; (ef/ulsio œterna), à la production de laquelle le Fils contribue efficacement. D’une part, Georges admettait qu’elle correspondait en Dieu à une réalité, puisqu’il prétendait ne pas supprimer, par son explication, le 81’Yîoù", et que, d’ailleurs, le Verbe n’avait pas un rôle purement passif dans la production de l’Esprit-Saint. D’autre part, elle ne pouvait évidemment pas se confondre avec l’essence divine, qui est commune aux trois personnes, ni avec les propriétés personnelles de l’Esprit-Saint, celui-ci, affirmait-on, tenant son existence personnelle du Père seul et nullement du Fils. La théorie de Georges de Chypre supposait donc en Dieu une réalité éternelle distincte de l’essence divine et des propriétés hypostatiques, et c’était en germe l’hérésie de Grégoire Palamas, qui distinguait l’action éternelle de Dieu de la nature divine elle-même. Jean Veccos attaqua avec vigueur toutes les doctrines nouvelles répandues dans les opuscules théologiques du patriarche et en particulier celle que nous venons de signaler. Aussi Combclis a-t-il fait remarquer avec raison que ce théologien avait par avance réfuté Palamas dans la personne de Grégoire II. Le Quien a de son côté noté, dans les œuvres du Chypriote, divers passages nettement favorables au palamisme. Voir, sur toute la controverse relative au Saint-Esprit, la Dissertalio hisloric<i et dogmatica de prsecipuis Gcorgii seu Gregorii Cyprii gestis. de M. de Rubeis, dans P. G., t. cxlii, col. 171 12, spécialement les c. viii, ix, ainsi que la notice abrégée de Banduri, ibid., col. 227-234.

III. Autres œuvres. — Si Grégoire de Chypre fut un assez médiocre théologien, il passe pour être un des rhéteurs les plus distingués de son époque. A ce point de vue, il faut signaler avant tout son Autobiographie, dont Krumbachcr a écrit : « C’est une œuvre charmante, remarquable par la clarté, la simplicité, le naturel et qui peut être comparée à la belle autobiographie de Korais. » Krunibæber-Sotériadès, ’Ioropîo tt, ; BuÇavT7]V7J( Xofotsyviaf, t. ii, p. 159. On la trouve P. G., t. cxlii, col. 19-30 : rpr ( yopioj tou Kunpiou 8l7)yjjff61u( XoyOî —x

y.j.’)’touTOV r.%y i "I. Par contre, les deux seuls panégyriques qui restent de Grégoire, celui de l’empereur Michel vin Paléologue, P. G., t. cxlii, col. 346386, <-i celui d’Andronic II, ibid., col. 387-418, doivent mm comptés « parmi les plus fades essais de ce genre, » d’après le même auteur. Ibid, Quant à r’EyxoS(i.tov iv BaXarosv, /’. (.. t. cxi.ii, col. 433-444, c’est un essai de rhétorique scolaire, de même que la Ibid., col. 417-422. In recueil de proverbes, ll<

/T.-i. 7/ : iv’, v, ibid.. col. 145 170,