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GENESE — GENGELL

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du Messie. Ce nom convient bien au Messie, il est vrai ; mais aucun Père de l’Église n’a eu connaissance de cette interprétation. Puisqu’il est question d’un sceptre et d’une personne à qui l’on obéira, il faut qu’entre les deux la personne qui recevra ce sceptre soit mentionnée. Toutes les anciennes versions l’ont ainsi compris, quoique diversement. Sauf saint Jérôme, qui a lu l’hébreu autrement que les autres traducteurs et qui a traduit : qui millendus est, « celui qui doit venir » (un des noms du Messie), voir E. Seydl, dans Der Katholik, 1900, t. i, p. 159-163, les anciens ont lu nîbtf et ils ont divisé ce mot en deux : le pronom relatif ut, « qui, que » et’-, « à lui » , qui peut s’écrire —-’— ou —-. Ils ont donc traduit : « Jusqu’à ce que vienne celui auquel (le sceptre appartient) » . Cf. Ezech., xxi, 32 (heb.). Le sens est par suite que le sceptre est tenu par Juda jusqu’à ce que vienne celui auquel il est destiné et qui doit dominer les peuples. Ce personnage, à qui le sceptre est réservé, est un fils de Juda, qui le prendra pour régner sur les païens ; c’est le Messie qui devait avoir un empire universel. Il n’est donc pas nécessaire de dire avec les anciens que le sceptre était sorti de Juda à la naissance du Messie, puisque celui-ci le reçoit de ses ancêtres et l’étend sur tous les peuples, dont il recevra l’obéissance. La prophétie messianique s’arrête là ; elle annonce le règne messianique de Jésus-Christ. Les versets Il et 12 conviennent à Juda et à sa tribu et célèbrent la fertilité de son territoire en vin et en lait. Ce guerrier victorieux liera sa monture de combat au cep de vigne de son domaine, et le vin y sera si commun qu’il pourra y laver ses vêtements couverts de la poussière de la bataille, en pressurant sa vendange. Le vin qu’il boira étincellera dans ses yeux ou bien troublera son regard, et ses dents seronl blanches du lait que ses troupeaux lui fourniront en abondance.

L. Hcinke, Die’Wcissagung Jacobs, Munster, 1849 ; l’.-X. Patrizi, Biblicarum quæstionum decas, Rome, 1877, p. 69-118 ; F. Vigouroux, Manuel biblique, 12" édlt., Paris, 1906, i. i, p. 733-739 ; A. Lématm, Le sceptre de ht tribu île Juda, Lyon, 1880 ; Ch. Trochon, Introduction générale aux prophètes, Paris, 188 : S, p. i.xxii-i.xxiii ;.). Corluy, Spicilegtum dogmalico-btblicum, Gond, 1884, t. i, p. 45617 t ; Th. Lamy, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique de Jaugey, Paris, 1889, col. 1624-1649 ; J.-H. Crelicr, La Genèse, Paris, 1889, p. 446-447 ; card. Melgnan, De Vfi.den à Moise, Paris, 1895, p. 435-464 ; F. do Ilummelauer, Commentarius in Genesim, Paris, 1895, p. 592-597 ; J. I.agrange, La prophétie de Jacob, dans la Revue biblique, 1898, t. vii, p. 530-532, 540 ; FI. de Moor, La bénédiction prophétique de Jacob, Bruxelles, 1902 ; G. Hoberg, DU Genesis, 2’édlt., Fribourg-en-Brisgau, 1008, p. 441-111 : M. Ilctzonauer, Commentarius in librum Genesis, Graz’l Vienne, 1910, p. 659-665.

E. Manglnot.


GENESTI Jean, théologien de l’ordre des célestins, ti’— à la Chaise-Dieu en Auvergne, mort en 1652 au monaslrre de Vcrdelais, dans le diocèse, de Bordeaux. Apres quelques années passées dans la Compagnie de JéaUS, oïi il ou ! a enseigner la philosophie et la théologie, il outra à Lyon on 1645 dans l’ordre des célestins. Prédicateur do renom, il fut prieur dos monastères de Mantes, dans l’ancien diocèse do Chartres, et de Vcrdelais. Il est auteur d’un traité intitulé : Proluêio theologica de merilo Christi pn reprobis jurlti mentem dlvl A ugustinl, in-S", Paris, lf>47.

Mn i, m. Dictionnaire historique. In-fol., 1759, t. vl, p. 131 ; [don Prançols], Bibliothèque générale du écrivains de l’ordre île., , 11Il Benoit, I. i. p.


1. GENET François, évoque do Yaison, Dl m le 18 octobre 1640, mort [e 17 octobre 170. ;. Après avoir enseigné la philosophie et la Mo s’être fait recevoir docteur en droit, il fut ordonné prêtre. Professeur de théologie morale au séminaire d’Aix, il composa, à la demande de Le Camus, évêque de Grenoble, une Théologie morale ou solution des cas de conscience selon l’Écriture sainte, les canons et les saints Pères, 8 in-12, Paris, 1670. L’auteur s’y montre casuiste sévère, trop rigide même, au jugement de plusieurs évêques de France et de la faculté de théologie de Louvain, qui le censura le 10 mars 1703. Contre cet ouvrage parut, sous le pseudonyme J. Remonde : Remarques sur un livre intitulé : Théologie morale, 2 in-12, Avignon, 1678 ; mais cet écrit fut mis à l’Index par un décret du 13 mars 1679 et l’évêque de Grenoble le censura dans un synode tenu le 19 avril 1679. L’ouvrage de Fr. Genêt eut un bon nombre d’éditions et fut traduit en latin. Cette traduction, qui parut d’abord à Venise en 1702, fut dédiée au pape Clément XL Pour se justifier contre les attaques l’auteur publia : Éclaircissements apologétiques de la morale chrétienne louchant le choix des opinions qu’on peut suivre en conscience, avec huit réflexions sur les nouvelles remarques du sieur J. Remonde, in-12, Paris, 1680. Innocent XI nomma François Genêt chanoine théologal d’Avignon, et, en 1685, évêque de Vaison. Ayant accueilli dans son diocèse les sœurs ou Filles de l’Enfance de Jésus, supprimées pour cause de jansénisme par un arrêt de 1686, il fut arrêté le 29 septembre 1688, et emprisonné au Pont-Saint-Esprit, puis à Nîmes, et enfin à l’île de Ré. Après de longs mois, rendu à son diocèse, l’évêque de Vaison s’y signala par son zèle et sa piété. Il mourut emporté par un torrent qu’il voulut traverser en revenant de faire une retraite à la chartreuse de Bonpas.

Gallia christiana, in-fol., Paris, 1716, t. i, col. 938 ; Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du XVII’siècle part. IV e, in-8°, Paris, 1719, p. 435 ; Moréri, Dictionnaire historique, 1759, t. v b, p. 131 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIII’siècle, in-8°, Paris 1853, 1. 1, p. 390 ; Ilurtcr, Xomenclalor, t. iv, col. 944-945.

B. Hkurthbize.

2. GENET Jean-François, frère du précédent, fut d’abord chanoine théologal de Notre-Dame dos Doms à Avignon et prieur de Saint-Gemme. Il devin) ensuite archidiacre de Vaison et il mourut en 171 6. Il a publié : Cas de pratique touchant les sacrements et autres matières importantes de morale et quelques autres cas de conscience semblables, in-12, 1710. Quelques bibliographes lui attribuent la version latine de la Théologie morale, de son frère, l’évêque de Vaison.

l’eller, Dictionnaire historique, Paris, ISIS. I. iv. p. 69 ; Picot, Mémoires pour servir et l’histoire ecclésiastique du Wlll— siècle, .’}— édlt., Paris, 1853, t. i, p. 30 ; Hœfer, Xouvelle biographie générale, t. xix, p. 871 ; Murtor, Xomenclalor, 1910, t. IV, col. 911, note.

H. Maxoi.mii.

GENGELL George, théologien polonais, né dans la Grande Pologne le 7 avril 1651. admis au noviciat de la Compagnie de.losus. à Calisz, le 4 septembre 1(17. :, professa la philosophie, puis la théologie à Loinbcrg ol fut recteur dos collèges de taroslaw, de Cracovic et de Calisz. Doué d’une intelligence vivo et souple et d’une remarquable puissance do travail, il consacra le meilleur de sa vie a dos travaux (le controverse religieuse qui ont rendu son nom célèbre en Pologne, en Bohême et en Autriche. Le luthéranisme, le zwinglia’nismo, le calvinisme, le Jansénisme oi l’athéisme étudiés aux sources avec une patiente méthode, sont réfutés par leurs contradictions mêmes et leurs erreurs matérielles on même temps que par la discussion vive, incisive, des principes élémentaires de la foi chrétienne un de la simple raison. Voici la liste de ses plus iinpni tantS ouvrages : " Defensio Arlstotelii et su ; r philosophai pcrlpatelicm pet enarredionem quliiquaglrua Luthcri pr<>-