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GÉNÉBRARD — GENÈSE

titre : Opuscula aliquot præsertim contra nostræ tempestatis politicos ; on peut y joindre : De sacrarum electionam jure et necessitate ad Ecclesiæ gallicanæ redintegrationem, in-12, Paris, 1593 ; Traité de la liturgie ou sainte messe selon l’usage et forme des apôtres et de S. Denis, Lyon, 1597. Une dissertation de Génébrard De sibyllis, se trouve dans l’ouvrage de Joachim Pieron : De vita sanctarum mulierum Veteris Testamenti, in-8°, Paris, 1565. A la fin des notes d’Antoine Hulsius sur les psaumes, in-12, Leyde, 1650, est imprimée une lettre de G. Génébrard, 25 novembre 1574, Ad Benedictum Arium Montanum de puritate fontis hebræi. En 1591, rédigeant son Librorum Gilberti Genebrardi catalogus qui lui avait été demandé par Jean Manuel, évêque de Valladolid, le nouvel archevêque d’Aix mentionnait en outre une vingtaine d’ouvrages manuscrits et qui n’ont pas été publiés.

Hilarion de Coste, Éloge de Gilbært Génébrard, religieux de Cluny, nommé à l’archevêché d’Aix, dans les Éloges des hommes illustres, in-fol., Paris, 1625, p. 618 ; Bucelin, Benedictus redivivus, in fol., Veldkirch, 1679 ; Dupin Histoire des auteurs eclésiastiques du XVIesiècle depuis l’an 1550, in-8°, Paris, 1703, p, 556 ; Gallia christiana in-fol., Paris, 1716, t. i, col. 334 ; J.-H. Albanès, Gallia christiana novissima, in-4°, Montbéliard, 1899, t. i, col. 129 ; Fisquet, La France pontificale, Métropole d’Aix, in-8°, Paris, p. 150 ; Nicéron, Mémoiris pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxii, p. 1 ; Ziegelbauer, Historia rei literariæ ordinis S. Benedicti, t. I, p 613 ; t. ii, p. 55, 150 ; t. iii, p. 361 ; t. iv, p. 13, 21, 30, etc. ; [dom François], Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoit, t. i, p. 367 ; dom Besse, Autobibliographie de Génébrard, dans la Revue Mabillon, 1905-1906, t. i, p. 207 ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres. Époque moderne, Paris, 1910, t. ii, p. 342-355.

B. Heurtebize.

GENER Jean-Baptiste, théologien espagnol, né à Balaguer le 24 juin 1711, admis dans la Compagnie de Jésus le 25 juin 1726, enseigna la philosophie à Gandie, la théologie à Gerona. Déporté en Italie lors de l’expulsion des jésuites d’Espagne par ordre du roi Charles III, circonvenu par son ministre d’Aranda, le P. Gener s’établit à Gènes où il publia d’importants ouvrages de critique théologique et de théologie positive et spéculative, entre autres, une défense de la méthode scolastique : Scholaslica vindicata seu Dissertatio historico-critico-apologelica pro theologia scolastica vel spéculatrice advenus obtreclatores, Gènes, 1766. Son œuvre théologique, qui dénote un vigoureux effort pour remonter aux sources et mettre à profit les documents historiques de tout ordre, comprend les ouvrages suivants : 1° Prodromus ad theologiam, Rome, 1767 ; 2° De Deo uno ac trino, ibid., 1768 ; 3° De Dea principio et fine creaturarum, pars Ia ibid., 1771 ; pars IIa ibid.. 1773 ; 1° De Deo fine virtutibus obtinendo, liber primus. ibid., 1775 ; liber secundus, ibid., 1777. Le P. Gêner mourut à Gênes en 1781, laissant d’immenses matériaux pour la suite de ses traités, notamment un précieux recueil de témoignages en faveur de la religion catholique, destinés à une apologie de l’Église et de la foi.

Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iii, col. 1310 sq. ; Zaccaria, Bibliogr. generale corrente, t. i, p. 38-41 ; Nova bibliotheca eccles. Friburg., t. iv, p. 340-302 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 222 ; t. v, col. 296.

P. Bernard.


GENESE. Sur ce premier livre du Pentateuque, nous exposerons :
1° les questions générales d’introduction ;
2° les prophéties messianiques qui y sont contenues.

I. GENÈSE. QUESTIONS GÉNÉRALES D’INTRODUCTION.

I. Nom. II. Contenu et division. III. Théorie des critiques. IV. Authenticité mosaïque. V. Doctrine. IV. Commentaires.

I. Nom.

Genèse est la transcription française du mot grec γένεσις, par lequel les Juifs hellénistes ont désigné le premier livre de la Loi ou ṭôrâh et qui a passé dans la Vulgate latine, et, par elle, dans toutes les langues chrétiennes. Philon emploie ce nom, qui convient surtout au début du livre, où il est parlé de la création. Théodore de Mopsueste, en effet, l’interprétait κτίσις, puisqu’il avait donné à son commentaire, dont Sachau a édité des fragments en 1869, le titre de Ἑρμενεία τῆς κτίσεως. Il employait, d’ailleurs, ce nom pour désigner la Genèse dans ses autres commentaires. In Amos, vi, 10, P. G., t. lxvi, col. 284 ; In Mich., x, 6, col. 380, etc. Cf. L. Pirot, L’œuvre éxégétique de Théodore de Mopsueste, Rome, 1913, p. 76. Dans le Vaticanus, le titre est : Γένεσις κόσμου ; les manuscrits plus récents ont simplement Γένεσις. Ce titre correspond à la traduction de Gen., ii, 4, dans la version des Septante : αὔτη ἡ βίβλος γενέσεως οὐραοῦ καὶ γῆς. Il ne convient donc qu’au début du livre. L. Blau croit qu’il est la traduction d’un titre hébraïque, Zur Einleitung in die Heilige Schrift, Budapest, 1894, p. 44, et G. Hoberg suppose que ce titre était : יְצִירַת הָעולָם . Die Genesis, 2° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1908, p. xiii. Dans le Talmud, on trouve bien le terme : ספר יצירה, Sanhédrin, 62 b ; Megilla, 7, dans le Talmud de Jérusalem, pour désigner une partie du livre, mais non pas un livre distinct. Le P. de Hummelauer propose d’interpréter ce litre dans le sens que le mot γένεσις, ii, 4 ; v, 1, à savoir « livres des générations » ou des ṭôledôṭ. Commentarius in Genesim, Paris, 1895, p. 1-2. Mais les anciens n’ont pas remarqué cette signification du mot ṭôledôṭ, et, suivant leur coutume, ils ont nommé le livre entier d’après son début. Les Juifs de Palestine le dénommaient, d’ailleurs, בראשית ou ספר ראשּית, d’après son premier mot, qu’Origène transcrivait Βρησίθ, Eusèbe, H. E., vi, 25, P. G., t. xx, col. 580, et saint Jérôme, Beresith. Prologus galeatus, P. L., t. xxviii, col. 552. Ce nom a passé des manuscrits hébreux aux Bibles hébraïques imprimées. Les rabbins nommaient encore l’histoire des patriarches de noms spéciaux : יצחב ויצכב, ספר האבות ס׳ הישר, ס׳ אברהם. Aboda Sara, 25 a. J. Fürst, Der Kanon des Alten Testaments nach den Ueberlieferungen in Talmud und Midrasch, Leipzig, 1868, p. 5.

II. Contenu et division.

Le livre de la Genèse raconte l’histoire générale de l’humanité entière depuis la création du monde jusqu’à la séparation des peuples, issus de Noé, puis l’histoire spéciale du peuple juif depuis la vocation d’Abraham, son premier ancêtre, jusqu’à la mort de Joseph en Egypte.

Ce livre est construit suivant un plan particulier, qui a été remarqué seulement par Kurtz, Die Einheit der Genesis, Berlin, 1846, p. lxvii-lxviii. Il se divise, en effet, en dix sections d’inégale longueur et d’inégale importance, qui débutent par une formule à peu près identique : אֵבֶה תולְדות, ii, 4 ; v, 1 ; vi, 9 ; x, 1 ; xi, 27 ; xxv, 12, 19 ; xxxvi, 1 ; xxxvii, 2. Il y a bien une variante : זֶה סֵפֶר תולְדות, v, I, et une répétition dans la notice d’Ésaü, xxxvi, 1, 9, mais la variante a le même sens que la formule ordinaire et le second emploi au sujet d’Ésaü n’est qu’une transition ; le résultat final n’est donc pas par là modifié, et tout le monde reconnaît que ce plan a été voulu et établi pour lui-même ; on discute seulement, nous le verrons, sur la personne de l’auteur, Moïse ou un rédacteur définitif, qui l’aurait emprunté au code sacerdotal.

Quelle est la signification de ce dire commun, répété en tête des dix sections ? Le contenu de celle-ci sert à la déterminer. Le mot תולְדות signifie étymologiquement générations, et il pourrait garder ce sens si toutes n’étaient suivies, comme