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GALILÉE — GALLADE


romaines devait finir par n’avoir plus de caractère obligatoire et même par être rapportée. Ce ne fut pas sans peine — manque de lumières sans doute — que Rome se décida à prendre cette mesure. Le texte même du décret de 1616 fut reproduit in extenso jusqu’en 1664, dans les éditions de l’Index faites par l’ordre et avec l’approbation des souverains pontifes. A partir de 1664, on abrégea le décret, en mettant simplement sous la rubrique de la lettre L les mots Libri omnes docentes mobililalem terne et immobilitatem solis. Alexandre VII approuva l'édition de 1664 (5 mars) dans les termes suivants : « Nous sanctionnons et confirmons cet Index par les présentes, en vertu de notre autorité apostolique, avec toute et chacune des choses qui y sont contenues ; nous ordonnons et commandons qu’il soit rigoureusement respecté par tous les corps et par tous les particuliers. » La formule générale et en quelque sorte adoucie du décret fut elle-même supprimée dans l'édition de l’Index de 1757, avec l’autorisation spéciale du pape Benoît XIV. La sentence doctrinale des Congrégations n'était pourtant pas formellement rapportée. En 1820, Anfossi, maître du sacré palais, s’en autorisait encore pour refuser au chanoine Settele, professeur à la Sapience, Y imprimatur nécessaire à la publication de ses Éléments d’optique et d’astronomie. Celui-ci eut la bonne idée d’en appeler au pape, qui donna tort à Mgr Anfossi. Enfin, le. Il septembre 1822, la S. C. de l’Inquisition décida que l’impression des livres enseignant le mouvement de la terre selon le système communément admis par les astronomes modernes, serait permise à Rome. Pie VII approuva ce décret, le 25 septembre de la même année. Les plus scrupuleux observateurs des lois de l’Index purent dès lors, en toute sécurité, se rallier à la théorie copernicienne.

Les documents originaux qui concernent la condamnation de Galilée comprennent deux séries de registres officiels, ceux des Procès et ceux des Décrets. Les registres des Procès, conservés aux archives du Saint-Office, ont subi au xixe siècle des vicissitudes étranges. En 1811, Napoléon les fit transporter à Paris. Ils ne furent rendus au pape qu’en 181.~>, et à condition que Rome les publierait. Mgr Marini en donna une édition partielle en 1850 ; Henri de l'Épinois, en 18<>7, et Berti, en 1876, en donnèrent des éditions plus étendues, mais encore incomplètes. Ce n’est qu’en 1877 que Charles von Gebler publia l'édition qui put passer pour définitive. Nous y renvoyons dans nos notes : Die. ii fin des Galileischen Processes nach der Valicanischen Handschrift herausgegeben, Stuttgart, 1877. En même temps, Henri de l'Épinois publiait : Les pièces du procès de Galilée, Rome et Paris, 1877. Cependant M. Antonio Fa varo révisa le texte et en donna une nouvelle édition : Galileo e rinquisiztone, Documenti ilcl processo Galileiano csistenli ifir Archivio del S. Uffizioe nell Archivio segreto Valicano, ri/Un prima voile intearalmente pubblicati da A. Favaro, Florence, 1907. Si l'édition de Favaro ne change à peu prés rien au texte du procès, p. 33-1 10, tel que le donne Gebler, en revanche elle procure pour la première fois une pleine satisfaction aux critiques pour le texte des Décrets, p. 1333, mal connus jusque-là. A ces pièces capitales, il faut Jouter : Le opère di Galileo Galilei, publiés par Alberi, 18 vol., y compris le Supplemento, Florence, 1842-1856 ; A. Favaro, Le opère dl Galileo Galilei, édition nationale pices de Sa Majesté le roi d’Italie, 20 vol., t loi. u.c. 1890 1908. <>n peut consulter aussi Bibllografta Galtlelana (1 >68-1895) raccolla ni illustrata d<i A. Carli i’i.1. Favaro, Rome, 1896. Cet ouvrage contient l’indln, pai ordre de dates, de 2 108 publications concernant Galilée. Il n’y a pas lieu d’indiquer ici les ouvrages antérieurs à 1H77, nécessairement Incomplets. ' dons donc simplement : Henri de l'Épinois, /." question de Galilée,

f(i et hiir conséquences, Paris, 1878 ; Bertl, /' pn originale < ! < Galileo Galilei, 2° édlt., Rome, 1878 ; Grlsar, s. i. Galllelstudten, hlstortsch theologi < lu ' ntersuchungen nbir die l 'rthelle der rômischen Congregallontn In Galilei lonne, 1882 ; Favaro, Galileo Galilei lo Studio, ii Padova, 2 voL, Florence, 1883 ; Jaugey, Le procès dllée il in théologie, Pari et I yon, 1888 ; Punk, 7, ur

Galilei-Frage, dans Kirchengeschichtliche Abhandlungen und Unlersuchungen, Paderborn, 1899, t. ii, p. 444 sq. ; Pierre Aubanel, Galilée et l'Église. L’histoire et le roman, Avignon, 1910 ; A. Mûller, t. i, Galileo Galilei und das Kopernikanische Weltsgstem ; t. ir, Der Galilei Prozess (von 11532-1633) nach Ursprung, Verlauf und Folqen, Fribourg-en-Brisgau, 1909 ; cet ouvrage a été refondu et traduit en italien : A. Millier, Galileo Galilei : Studio storico scientifico, trad. du docteur Pietro Perciballi, avec une préface du card. P. Maffi, une lettre du sénateur G. Schiaparelli, Rome, 1911 (c’est cette édition que nous avons citée) ; Léon Garzend, L’Inquisition et l’hérésie : Distinction de l’hérésie théologique et de l’hérésie inquisitoriale, à propos de l’affaire Galilée, Paris, 1913 (nous ne croyons pas que la théorie proposée par M. Garzend se justifie historiquement ; c’est pourquoi nous n’en n’avons pas tenu compte dans notre article).

E. Vacandard. GALINGANI Albert, appelé le plus souvent Albert de Regio, dominicain italien, qui vivait vers le milieu du xv° siècle.. Il est né à Reggio (province de Modène) et c’est là qu’il se fit religieux. Il est parlé de lui dans une déclaration du chapitre général tenu à Avignon en 1442 ; il est transféré du couvent de Reggio à celui de Trévise, pour lequel il reçoit une affiliation. Quelques auteurs, Rovctta, en particulier, Bibliothcca chronologica, s’appuyant sur le témoignage de Vincent Rivalius, Catalogus virorum illuslrium provincial utriusque Lombardix, font vivre Galingani dans le xiv c siècle, vers 1360 ; mais c’est une erreur. C’est à tort également qu’ils prétendent qu’il fut nommé par le sénat de Venise pour enseigner l'Écriture sainte à Padoue ; cette ville, en effet, ne vint au pouvoir des Vénitiens qu’en 1404 ; si donc, comme ils le veulent, Galingani a vécu au siècle précédent, il n’a pu être en aucune manière patroné par le sénat de la république. Contarini d’ailleurs, dans ses Nolizie sloriche circa li pubblici professori nrllo studio di Padova, Venise, 1769, ne fait pas mention de lui. Au dire de Tomasino, on conservait de son temps (1440) dans la bibliothèque du couvent de Saint-Augustin de Padoue un ouvrage de Galingani intitulé : Adapliones sacrée. Scrîptaræ lam Veleris quam Novi Testamenti F. Albcrti de Galinganis de Regio sacræ theologiæ magislri ordinis prsedîcatorum. Rovctta cite encore de lui : Scriptum in quatuor libros Sententiarum ; Quæstiones théologiens varias', mais il ignore l’ouvrage sur l’Ecriture sainte.

I hard, Ssriptores ordints iirili-aiorum. Paris 171)1721, t. I, p. 795 ; Acta capitulorum generalium ord. prœd., édit. Heichert, Home, 1900, t. iii, p. 187, 219.

R. COULON.

    1. GALLADE Pierre##


GALLADE Pierre, théologien jésuite, né à Lorch (Rhingau), entra au noviciat de la Compagnie de.lésus le 13 juillet 17 :  ! l. professa la philosophie puis le droil canonique à Heidelbergoù il fui recteur de l’université, puis, après avoir enseigné la philosophie à Ramherg (1747-1749), l'Écriture sainte à Mayence et la théologie dogmatique à Molsheim, il fut chargé pétulant quinze ans de l’enseignement du droit canon à Heidelberg (1754-1759), où il publia divers traités dont les principaux ont été insérés dans le ThesaUTUS jnris rrrles. pnrserlim Germnniii. du I'. Ant. Schmidt, I. i. sert. V : Disseriatio adeap Hadrianus îSdist. I.X 1 1 1. 1 [eidelberg, 1755 ; De sanctitate (empli rilibus catholicis consecrali, ibid., 1761 ; Disseriatio de jure canonico publico de sponsione et juramento subjectionis et obedientiæ el fidelilatis n clericis inferioribus prststart suis prælatis soltto, ibid., 1763 ; /'e erroneo conceplu Ecciesisc, quem Irnilil Pfafflus in serm. A « idem., ibid.. I7<i."> : Dedoclrina calholicorum et errortbus acatholicorum circa sponsalia dr futuro et prasenti, ibid.. 1766 ; lie usu concordatorum in rmaniæ apud calholicos et acatholicos m itnperio, ibid 1700 : /v fwamento fidelilatis n calholico clero sseculartbusdominls prsestando, ibid.. i T t > T : Disseriatio htstorteoeanontca de advocatts ecclestasticis, ibid., . 1768 ; />'