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GALANO — GALATES (ÉPITRE AUX)


approfondie des théologiens catholiques et arméniens, et mérite bien les louanges que lui décernait le procureur général des théatins, le Père Charles de Palma, dans une lettre du 17 octobre 1645 : Armeno-Tum omnem doclrinam, scri ; >turas, senkntias, errorcs errorumquc causas excussil ; libros, codiccsque innumeros evolvil ; intégra commentariorum volumina devoraveril ; quæ probarenl, quæquc rejicerent œcumenica concilia, sacrosque canones, quæ tandem errorum essct a romana Ecclesia discrepantia investigavit ; cunclaque, quippe, qui erat omni scienliarum génère excultus, mature digessil, /alsa repulit, vcra illuslravit, difjicilia explanavil, conciliainl dissonantia, Ferro, t. i, p. 422 ; 3° Epistola pro libris suis armeno-latinis apologetica ad Thomam Serslæm, clcricorum rcgularium consullorcm, Munich, 1664. L’auteur y repousse les accusations de plagiat, portées contre lui par un certain Paul Piromalli, dans deux brochures publiées à Vienne en 1656 sous ces titres : Apologia de du pi ici natura Christi contra Simoncrn Armenum, et Œconomia Salvaloris nostri ad regem Pcrsarum. D’après Piromalli, le Père Galano aurait pillé les leçons manuscrites de controverse arméno-latines, qu’il faisait circuler parmi ses élèves.

Lamberti, Sacra istoria <lci Colchi, Naples, 1656, p. 370377 ; Ferro, Istoria dette missioni dei cliierici rcgolari tcatini, Rome, 1704, t. i, p. 289-312, 418-431, 436-453, 491 ; Vezzosl, / scrittori dei cliierici regolari dctli tcatini, Rome, 1780, t. I, p. 375-383 ; Tamarati, L’Église gtorgiemic, Home, 1910, p. 527.

A. Palmieri.

    1. GALATES (ÉPITRE AUX)##


GALATES (ÉPITRE AUX). — I. Authenticité. II. Destinataires. III. Date et lieu de la composition. IV. Occasion et but. V. Analyse et doctrine.

I. Authenticité.

Aucune raison sérieuse ne

permet de douter de l’authenticité de l’Épitre aux Galates. Les témoignages nombreux d’une tradition antique, l’examen interne de l’Épitre, la situation historique qu’elle suppose en garantissent l’attribution à saint Paul, et les fragiles attaques du dernier siècle n’ont plus qu’un intérêt de curiosité. On signale déjà des rapprochements entre l’Épitre aux Corinthiens de Clément Romain, xlix, 6 ; lvi, 1, et la lettre aux Galates, i, 4 ; vi, 1. Les allusions d’Ignace il

tiochc, .1 « 7 Eph., xvi, 1, et Gal., v, 21 ; Ad Polyc., i, el’.al., vi, 2 ; Ad Rom., vii, et Gal., v, 24 ; Ad Philad., I..i. 1, du pseudo-Barnabe, XIII, et Gal., 111, de l’Épitre à Diognète, iv, 5, et Gal., iv, 10 ; viii, 10, 11, et Gal., iv, 4, 5, sans révéler un emprunt certain à l’Épitre aux Galates, sont déjà beaucoup plus vraisemblablement des citationsde cette lettre. F.n plusieurs endroits, I I pitre de Polycarpe aux Philippiens reproduit textuellement des expressions assez caractéristiques de l’Épitre aux Galates : ni, 3, ’, - ; It.’: -i j"ÎT7]p reâvTcov , et Gal., iv, 26 ; v, 1. Osoç o-j [Aux-rripiÇs-ai, et Gal., vi, 7 ; vi, 3, ; r, A’.>Ta ;. jrepî tô xaXdv, et Gal., iv, 18 ; ix, 2, oj— ;  ;  ; xevov e6pa[AOv, et Gal., Il, 2. Saint I ust i ri, dans son Dialogue, 95, cite deux passages du Deutéronome sur la malédiction prononcée par la loi contre ses transgresseurs et contre celui qui es ! pendu au bois, xxvii, 26 ; xxi, 23, de la même façon que l’Épitre aux Galates, ni, 10, 13, en s’écartant à la fois du texte hébreu et de la version îles Septante, et dans sa [’Apologie, un, 6, il fait du texte d’Isale, i.iv, i. la même application que l’Épitre aux Galates, -’7. saint Irénée, Conl. httr., iii, 7, 2 ; 16, 3 ; Clément d’Alexandrie, S/ro/n., III. 15 ; Tertullien, Ad » . Marcionem, v. i, attribuent formellement l’Epitre i sami Paul. I.e fragment de Muratori (ail Galalas gamin) la compte parmi les écrits canoniques ans hésitation ; les valentiniens et les ophites l’utilisent, Celsc lui emprunte la seule sentem Paul qu’il < it « Gal., vi, il. Mai. ion l’appelle princini’i. m ru Bu :. gai uni..

palis adversus judaismum epistola, dans Tertullien, Adv. Marcionem, iv, 3, et la place la première dans son Aposlolicon, tout en lui faisant subir des remaniements systématiques.

Si l’on excepte l’attaque isolée de Bruno Bauer, Kritik der paulinischen Brieje, 1850, il faut attendre jusqu’au dernier quart du xixe siècle, pour rencontrer des critiques qui, par réaction contre 1 école de Tubingue, rejettent complètement ou partiellement l’authenticité de l’Epitre aux Galates. Ce furent, en Hollande, Pierson, De Bergrede, 1878 ; Loman, Qwest innés paulinæ, dans Theol. Tijdschrijt, 1882 ; Pierson et Nabcr, Vcrisimilia, 1886 ; Van Manen, Bczwaren legen de echlhcid van Paulus brie/ aan de Galaliers, dans Theol. Tijdschrifl, 1886 ; en Suisse, R. Steck, Der Galalcrbrief nach seiner Echlheit untersuchl, 1888 ; en Allemagne, Vôlter, Die Komposition der paulin. Hau.pl-Brieje, i, 1890, et Friedrich, Die Unechteit des Unluterbriejes, 1891.

L’opposition de ces hypercritiques de l’école hollandaise peut se ramener aux points suivants : 1° Les difficultés qu’on éprouve à situer historiquement l’Epitre aux Galates dans la vie de saint Paul imitent à ne pas y voir un écrit authentique de l’apôtre, mais une fiction du iie siècle. 2° Les nombreuses contradictions qui ressorlent d’une comparaison attentive des Actes des apôtres et de l’Épitre aux Galates confirment cette présomption. 3° Rapprochée de l’Épitre aux Romains, la lettre aux Galates en apparaît comme le décalque abrégé. 4° L’Épitre aux Galates est d’ailleurs tributaire d’écrits du Nouveau Testament et d’apocryphes postérieurs à saint Paul, tels que le IVe livre d’Esdras et l’Assomption de Moïse. La faiblesse de ces objections saute aux yeux de quiconque a lu attentivement l’Épitre aux Galates et beaucoup d’auteurs ne s’arrêtent plus à les réfuter. Nous nous contenterons des remarques suivantes : Sans les Actes des apôtres, la chronologie de la vie de saint Paul serait bien sommaire ; nous ne pourrions situer ni dater aucune de ses Épîtres : serions-nous donc autorisés alors à les rejeter en bloc ? Les obscurités qui entourent encore les origines de l’Épitre aux Galates proviennent précisément de la difficulté de concilier cet écrit avec les Actes des apôtres, en leurs nombreux points de contact. D’autre part, ces difficultés, qu’il ne faut d’ailleurs pas exagérer et qui ne sont nullement des contradictions, naissent spontanément entre deux documents d’allures et de [joints de vue ausd différents que les Actes, œuvre d’his toire calme et méthodique, et l’apologie vive et passionnée de Paul aux Galates.

L’Épitre aux Calâtes présente les mêmes raisonnements, les mêmes citations, les mêmes formules théologiques que l’Épitre aux Romains. Elle n’en est cependant pas le résumé : le lien logique qui réuni I les différentes parties, la vivacité du style, l’intensité de l’émotion qui la traverse, nous forcent plutôt à y voir le premier jet, l’ébauche spontanée « les doctrines que

l’Épitre aux Romains, plus calme, plus régulière, développera ensuite avec précision et ampleur. On pourrait répéter, à propos de l’Épitre aux Galates, les paroles de saint Paul : De cetera nemo rnihi molestus Bit…, elle porte, en effet, au front, les stigmates de son authenticité, i Indépendamment de la puissance spirituelle qui éclate d’un bout a l’autre de cette lettre et dont n’approche aucun écrivain du n siècle, les détails personnels Inimitables sur les circonstances de

la jeunesse de l’apôtre, le tableau de l’amour que lui

avaient témoigné les Galates lois de sa première visiie. l’expression de tes émotions actuelles « le douleur, de sollicitude ou d’indignation, tout cela ne nous permet pas do révoquer en doute un seul Instant la pureté « h— loi’cet écrit el « le n’y voir qu’une

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