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FOI


assuré ou convaincu. Cf. Rom., xiv, 5 ; Col., iv, , 12.. Comment, sur l'ÉpUre aux Romains, 4e édit., Edimbourg, 1900, p. 116. Ce terme, dont 1 etymologie donne l’idée de plénitude, « a été employé par les Pères grecs, et figure dans leurs définitions de la loi, c’est l’expression qui caractérise le mieux sa parfaite solidité. » Scheeben, La dogmatique, § 46, trad franc, Paris, 1877, t. i, p. 538. Exemples : « Quel est le propre de la foi ? Une ferme conviction, KfcipofopsGr, de la vérité des paroles inspirées, opposée au doute et inébranlable aux objections de la nature ou de la fausse piété. Quel est le propre du fidèle ? Etre établi dans une telle conviction par l’influence de la parole divine. » S. Basile, Moralia, reg. lxxx, c. xxii, P. o., t xxxi col. 867. « La foi, d’après l’apôtre, est donc là vue des choses invisibles ; et de ces choses que 1 on ne voit pas, elle donne la même conviction, « Vnpoçopsav, que l’on a communément de celles que Ion voit… Si l’on n’est pas plus convaincu encore des choses invisibles que des visibles, ce ne peut pas être la foi. » S. J. Chrysostome, In Heb., homil. xxi, n. _. P. G., t. lxiii, col. 151.

b) Les Pères. — Nous venons de citer les grands docteurs de l'Église grecque ; on pourrait remonter à Clément d’Alexandrie ; parlant de cette croyance amoindrie qu’on appelle opinion ou conjecture : Elle imite la foi, dit-il, comme le flatteur imite l’ami, comme le loup imite le chien. » Strom., Il, c iv P G t viii, col. 943. Parmi les latins, saint Augustin dit que notre foi ne peut souffrir le peutêtre « Quelle figure avait Marie, la révélation s abstint d’en parler ; aussi nous pouvons dire, sans blesser la foi : Peut-être avait-elle ce visage que je me représente, peut-être ne l’avait-elle pas Mais la foi chrétienne n’est pas sauve si l’on dit : Le Christ est peut-être né d’une vierge. » De Tnnilale, 1. VIII c V P.L., t. xlii, col. 952. Enfin quand Abclard. le premier, voulut se contenter, en guise de foi chrétienne, d’une opinion, œslimalio, saint Bernard réclama energiquement. Il vit même dans cette fausse idée de la foi l’origine de toutes les erreurs théologiques d’Abélard. « Laisse cette sslimatio, s'écrie-t-il, laisse-la aux académiciens qui font profession de douter de tout et de ne rien savoir. Et citant l’apôtre, il conclut : Non est fuies œslimatw, , Tliludo. Tract, ou Epist., exc, ad Innocentmm II. , 1V P. t., t. CLXXXII, col. 1061 sq. Et ailleurs : I a foi n’a pas d’incertitude, ambiguum : ou si elle en a, ce n’est plus la foi, c’est l’opinion, i De consideratione, 1. V, c. iii, col. 790.

, I Les documents de V Église. — Dans les professions de toi firmiler credo, ftrma ftde credo sont des locutions Iles. Noir les derniers mots du symbole liturgique dit d’Athanase, récité à prime, Denzinger, n. 40(136) ; le début du symbole de saint Léon IX, usité dans les consécrations épiscopales, Denzinger, n. 343 (292) : l, t,-l, ii t du IVe concile de Latran, n. 428 I le début « le la professio fldei trideniina, a. 994 (803). 2 s „, „, , „, , d'être. il ne fan. bail pus s’imaginer ™e cette fermeté ait pour motif ou pour cause l’ho ; ,, ., „., , , , dou te en général. Si le doute est représenté ., ., , , i irs catholiques comme une maladie qui

, ui [ail des victimes, c’est qu’alors il es ! que ! lio]l du dont.' mal fondé, ou même du scepticisme. Bien qu’il soil toujours une Imperfection qui pro vient de notre ignorance ici-bas, le doute est encore ! , , , , 111, 1Il parti à prendre en bien des cas, el dans prits 1^ plus dogmatiques l’ont reconnu

Volontiers. "C’est une pallie de bien Juger, « ['" ll ""

quand il faut, dit Bo m< t, ( oniu de Dieu

, , ,, .. c, i. n. 16. Déjà au moyen âge, un « les

istiqu< qui a le plus insisté sur la fermeté de la

imlssion absolue de l’esprit à Dieu qui

parle, Guillaume d’Auvergne, évêque de Pans, savait faire aussi l'éloge du doute, qui, pour éviter l’erreur, suspend son jugement quand il ne peut arriver a la vérité, et il ajoutait : « Il suffit au sage, quand il ne peut saisir la vérité, de n'être pas le jouet de l’erreur…, de même qu’il suffit au guerrier, quand il ne peut vaincre l’ennemi, de n’en être pas vaincu, et au négociant, quand il ne peut faire un gain, d'éviter un désastre. » De fide, c. i, Opéra, Paris, 1674, t. i, p. 3. Pas d’exagération, cependant ; un esprit qui, par crainte de tomber dans quelque erreur même de peu d’importance, passerait son temps à douter, ressemblerait fort à ces gens qui se rendent malades à force de craindre toutes tes maladies. Voir Croyance, t. iii, col. 2380.

Quelle est donc la raison intime de la fermeté de la foi chrétienne ? — Une réponse très simple, c’est que cette foi s’appuie essentiellement sur la parole de Dieu comme sur son motif (voir plus loin, col. 180), et que la parole de Dieu est digne de la plus ferme croyance. « Si un homme grave et recommandais te promettait quelque chose, dit saint Cyprien, tu aurais foi à ses promesses, et tu ne croirais pas être trompé par celui dont tu saurais la droiture et la lovauté de paroles et d’action. Et maintenant Dieu te parle et manquant de foi tu cèdes aux fluctuations d’un 'esprit incrédule ? C’est tout à fait méconnaître Dieu. » De mortalitale, n. 6, P. L., t. iv, col. 586. Voila pourquoi la foi chrétienne devait être ferme. Réponse très juste en soi, et devenue très commune parmi les théologiens, mais incomplète : elle revient à dire : Le motif de l’autorité d’un Dieu qui parle, s’il est dûment appliqué à tel sujet et à telle matière, exige une foi ferme : saint Cyprien n’envisage qu’un seul cas, celui où l’on sait avec certitude que le témoin a parlé ; mais il en est un autre, celui où l’on a une probabilité que Dieu a parlé, que telle doctrine vient de lui, sans le savoir encore, (t OÙ l’on penche déjà pour ce motif vers cette doctrine. La parole de Dieu, l’autorité de Dieu, dans ce cas, faute d’application suffisante a cette doctrine, ne peut produire une adhésion ferme. El pourtant cette demi-croyance, avec son peut-être. n’est pas une insulte faite à Dieu, comme dans le cas dont parle saint Cyprien ; au contraire, de l’aveu de tous les théologiens, elle est permise pour le moment présent et n’est pas inutile comme acheminement vers la pleine lumière : elle peut avoir le même motif spécifique : i Mon Dieu, je crois cela sur votre auto rite ; pour p rendre une comparaison, ne peut-on faire un ai te d’obéissance méritoire, quand même on n’a' que la probabilité de la volonté du supérieur ? Pourquoi donc celle demi-Croyance, motivée par le respect ' de l’autorité de Dieu, ne suffirait-elle pas à la justification de l’infidèle qui a commencée croire ainsi, en sorte qu’on puisse le baptiser aussitôt.' Pourquoi les

documents de la révélation demandent-ils pour la foi salutaire plus que cette simple « opinion » , el exigentils comme condition de la justification et du baptême une foi ferme ? Pourquoi ne suffit-il pas de croire

, 1'une manier, quelconque a cause de l’autorité de

Dieu, mais taul il que ce motif soit appliqué d’une

manière certaine à telle matière'.'

II nous faut donc arriver » une autre raison de (cite

fermeté qui vaille pour tous les c :, s. Nous la trouverons dans le rôle général de la foi. Voircol. m sq. 1 a

foi. disions nous d’après la révélation (Ile même, do I

exciter les autres dispositions à la justification, et i actes des autres vertus qui. après u justification, méri

,, .„, |, de]., , le. d’espérance, de crainte, de repentir de charité, etc. et ce rôle s’explique rationnellement

., a 11 ;, |„, (. intellectuelle de la loi. qui éclaire le

Chemin et montre à chaque veiln ellective l’objet,

I, . motil propre qui lui correspond et l’excite. Ma s

si elle montrait ces objets comme entièrement don