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GAGE — GAG U IN

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en paiement et jusqu’à duc concurrence, d’après une

estimation faite par experts, ou qu’il sera vendu aux enchères ; de se faire payer les peines et débours occasionnés par l’entretien et la conservation de la chose gagée ; de se faire indemniser des dommages qu’auraient pu lui occasionner les vices occultes de cette chose.

A ces droits correspondent de nombreuses et graves obligations. Le créancier gagiste est tenu : de rendre le gage aussitôt qu’il est complètement payé ; d’en avoir un soin suffisant pendant qu’il le détient ; d’indemniser le propriétaire si, par sa faute, pendant qu’il l’a entre les mains, le gage vient à se détériorer ou à se perdre ; d’imputer, s’il détient un immeuble, les fruits qu’il perçoit en déduction des intérêts et, si ceux-ci ne les épuisent pas, en amortissement du capital de la créance ; de faire faire les réparations nécessaires cl d’assurer l’entretien de cet immeuble, mais il pourra défalquer ensuite les sommes ainsi dépensées du chiffre des revenus touchés ; de tenir compte des services rendus et des fruits produits par les animaux domestiques donnés en gage. Dans le cas de nonpaiement de la part de son débiteur, le créancier gagiste n’a pas le droit de s’approprier purement et simplement le gage, il n’a pas même le droit de l’acheter en fixant lui-même le prix. Le prix doit être fixé par expert, à moins que l’objet ne soit vendu aux enchères. Pour prévenir les pratiques usuraires et empêcher la cupidité d’exploiter la misère, le droit — l’ancien comme le nouveau — refuse de tenir pour valide le contrat dans lequel il serait stipulé que le créancier pourra s’approprier le gage ou en disposer à sa guise, s’il n’est pas remboursé à une certaine époque. La stipulation est nulle, alors même que, de fait, la valeur du gage ne dépasserait pas le chiffre de la dette. Par contre, le débiteur ne peut, à moins que le détenteur du gage n’en abuse, en réclamer la restitution qu’après avoir payé entièrement, tant en principal qu’en intérêts et frais, la dette pour la sûreté de laquelle le gage a été donné.. Il est à noter que le gage d’un meuble corporel n’est réellement constitué que si l’objet a été mis aux mains du créancier ou d’un tiers convenu entre les parties. De plus, le droit français exige que le gage soit constaté dans un écrit public ou sous seing privé, dûment enregistré, contenant la déclaration de la somme due, ainsi que l’espèce et la nature des choses remises en gage, ou un état annexé de leurs qualité, poids et mesures.

Molina, De justitia, disp. DXXIX ; De Lugo, De juslitia et jure, disp. XXXII, sect. n.

L. Garriguet.

I— GAGLIARDI Achille, théologien ascétique, né à Padoue en 1537, entra dans la Compagnie de Jésus en 1559 et acquit bientôt une immense réputation de science et de vertu. Successivement professeur de philosophie au Collège romain, de théologie dogmatique à Savone et à Milan, il devint recteur de Turin et de Milan, où il fut le directeur spirituel de saint Charles Borromée, puis de Venise et de Brescia, et mourut à Modène, le 6 juillet 1607. Il composa, à la demande de saint Charles Borromée, un exposé de la foi catholique : Calechismo délia fede calholica, in-4°, Milan, 1584. Son principal ouvrage, traduit en plusieurs langues, même en arabe, et bien souvent réimprimé, fut son abrégé de la perfection chrétienne : Brève compendio iidorno <dl<i perfezione cristiana, Brescia, 1611. On lui a souvent attribué, mais sans fondement historique, la paternité du Combat spirituel, dans ses chapitres essentiels ; mais aucun document sérieux ne permet d’établir que le P. Lorenzo Scupoli, théatin, se soit servi d’un manuscrit laissé par le P. Gagliardi. Dans la controverse De auxiliis, le P. Gagliardi intervint activement, mais dans le sens de la conciliation. Il rédigea pour le pape Clément Yill un mémoire en

forme de traité sur les plus hauts problèmes de l’économie de la grâce et prépara un formulaire d’entente, dont il posa les bases dans une lettre à Clément VIII, le 20 août 1000, sans qu’il lui fût possible de rapprocher les esprits et de faire coïncider les points de vue.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iii, col. 1005-109 !) ; Rotmarus, Aima— Ingolstadiensis Academiie, Ingolstadt, 1581, t. i, p. 161 ; Journal des savants, décembre 1782, p. 2573 ; Mémoires de Trévoux, juillet 1743, p. 1289.

P. Bernard.

    1. GAGLIARDI DE ROTA Antoine##


2. GAGLIARDI DE ROTA Antoine, religieux augustin, de la congrégation de Lombardie. Il vécut longtemps à Milan, au couvent de Saint-Marc, où il mourut vers l’an 1688. La plupart de ses ouvrages théologiques inédits se conservaient dans la bibliothèque du même couvent. On en trouve la liste complète dans Argelati, Nous mentionnons seulement ses ouvrages imprimés : Sagra Zona di Maria santissima di Consolazione, Milan, 1678 ; 7/ vero amico sine alla morle, Milan, 1680 ; La vera scuola per gli agonizanli, 1681 ; Conserve spiriluali per gli impensali bisogni dei dicitorievangelici, Milan, 1684 ; Il pittore di se slesso ed c il crisliano, clic dagli originali di alcune délie sublimi azioni di Crislo ricava in quindici lezioni le copie per adornarne se slesso, Milan, 1684 ; Il divoto di ogni di, Milan, 1685 ; La Vergine nel cuore fcrila, Milan, 1685 ; La santa Anatomia, che consiste in cinque pie lezioni, Milan, 1088 ; La Susanna divolamenle considerata, Milan, "1687 ; La céleste Pandora, ed è Maria sempre vergine, Milan, 1687 ; La virlù mascheralae senza la maschera, Milan, 1 687 ; L’uomo diDie, Milan, s. d. ; Li selle pianeli nel cielo di Maria, Milan, s. d. ; Le selle meraviglie del cielo, e sono le sette jestivila di Maria, Milan, s. d. ; Le nove gemme di Ezecchielo, e sono le nove virliù pralicale de Maria Vergine, Milan, s. d.

Argelati, Bibliotheca scriplorum mediolanensium, t. i, col. 650-652 ; Ossinger, Bibliotheca augustiniana, p. 377-379.

A. Palmieri.

GAGNA Gaspar-Joseph naquit à Cherasco (Piémont ) en 1686 et entra au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1707. Il enseigna la philosophie et la théologie à Turin, y fut recteur du collège et provincial et y mourut le 25 mars 1755. Il a écrit la Lcltcre d’Eugenio Apologista délia Dissertazioni delta Storia del probabilismoe del rigorismo ad un collega del Padre F. Daniele Concina, in-4°, Lubiana (Venise), 1745. Concina répondit et Patuzzi fit l’apologie de son confrère. Voir t. iii, col. 686-687. Mais le P. Balla défendit Gagna. Voir t. i, col. 129.

Zaccaria, Storia letteraria, t. xiv, p. 339-340 ; Sommervogel, Bibliothèque de la C le de Jésus, t. iii, col. 1100 ; t. ix, col. 389 ; Hurter, Xomenclator, 1910, t. iv, col. 1647, note 2.

E. Mangenot.

    1. GAGUIN Robert##


GAGUIN Robert, religieux de l’ordre de la Merci. On n’est pas bien renseigné sur la date de sa naissance. D’après de Vaissière, il faudrait la placer entre 1420 et 1425. Il naquit à Calonne-sur-Lys, au diocèse d’Arras, aux confins de l’Artois. Dès sa jeunesse, il entra dans l’ordre de la Merci, plus connu sous le nom d’ordre des mathurins, et fit son noviciat au couvent des Préavins, diocèse de Saint-Omer. A ce qu’il raconte lui-même, dans un de ses discours latins, ses supérieurs lui témoignèrent beaucoup de bienveillance et l’aidèrent à développer ses talents. Aux frais d’Isabelle, comtesse de Flandre et fille de Jean I er, roi de Portugal (1385-1433), il se rendit à Paris et fréquenta les cours de l’université. Son maître en belles-lettres fut Guillaume Fichet, un des humanistes les plus estimés de son temps. Il étudia aussi le droit canon, reçut le diplôme de docteur, et vers l’an 1467 ou 1468 il fut nommé doven de la faculté de droit