Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/501

Cette page n’a pas encore été corrigée
983
984
GABRIEL SÉVÈRE — GABRIEL ! (JEAN-MARIE DE)


cession a Pâtre solo tout texte qui affirme simplement la procession du Saint-Esprit a l’aire ; interpréter de la mission temporelle tout texte affirmant la procession a Valve Filioque ou a l’aire per Filium. Avec cette exégèse, il arrive à mettre de son côté tous les Pères, même saint Ambroise, même saint Augustin, même saint Épiphane et saint Cyrille d’Alexandrie.

2e divergence, xepî —.<, -. i-y/f, : tou r.i-y.. Notre théologien cherche à établir les deux thèses suivantes :

a) Pierre n’a reçu du Christ qu’une primauté d’honneur sur les autres apôtres et non une primauté d’autorité et de domination, to Ttpwesïov tt, : IÇouaîaçxai Seonotetaç ;

b) les successeurs de Pierre, les évêques de Rome, ont obtenu la primauté du rang, to —pwTEÏov T7jç tosÇecuç, dans l’ancienne Église, de la part des conciles, en considération du rang de capitale qu’avait la ville de Rome.

3e divergence, r.îpl T7Jç CXi) ; tou Èvrû[j.ou xat àÇûp.ou. Gabriel admet que Jésus-Christ a mangé la Pâque légale au jour voulu, mais il prétend qu’il a anticipé de quelques heures le moment fixé par la loi. Au soir du jeudi saint, on avait à la fois du pain fermenté et du pain azyme. Jésus-Christ institua l’eucharistie avec du pain fermenté.

4e divergence, rapt tou xaSapTTjptou mjpo’ç. Gabriel admet tout l’essentiel du dogme catholique du purgatoire, c’est-à-dire l’existence d’une peine temporelle posl morlem pour les péchés pardonnes, et le soulagement d’une certaine catégorie de défunts par les suffrages des vivants : 81à twv Gsùov fi.ocrc7)pÛDV rcâXiv zai jtpoaEuyûv xat ÈXE7]fi.OŒUV<Sv BtopEÏtat toi ; XEXotu.7]p ; E’voiç opOoociÇo’.ç yptaTtavoïç Tf, v ÈXEuOsciay xai a-^saiv twv S’.à -à ; àjiapTtaç upuopiûv xai tt]v ÈXsuOspiav Taurïjv ai àÇîat tj/uyat ; j.âXXov ty, v Xau-Sâvouoiv. Tout en rejetant le purgatoire comme lieu distinct de l’Hadès, il ne fait pas difficulté de reconnaître qu’il y a dans l’Hadès plusieurs compartiments : r.’/.r^ o toxo ; outoç è’/îi -oXXà ; /.ai iv.xço’po’jç [idvaç /.ai JioXXà si’07] xifKOptûv, y.aTa tt, v àvaXoyîav twv àjiaptltSv 8t]Xovo’ti. Au sujet de la peine du feu, il ajoute : « Elle me sourit, cette opinion de certains théologiens de l’Église occidentale qui disent que le feu éternel est celui-là même par lequel les âmes sont châtiées pour un temps. Ce feu, tel que Dieu l’a créé, est de sa nature éternel ; si on le dit temporaire, ce n’est pas en vertu de sa nature, mais à cause des âmes qui en sont délivrées ; de même, il est dit éternel et perpétuel en considération des âmes qui y sont punies éternellement, àpéaxei (xot ofiwç xai 7j yv(op.r] tivojv StSaaxaXuv ttjç 8utix7)ç èxy.Xrjaiaç, o’itiveç XÉyouatv oti to 7tup to aiwvtov elvai Èxsïvo Etç to ôroiov Krjyaivo’jatv a ! ’}uyai /.ai Tiu.topoû°VTai tcooç xatpo’v. » Une chose que Gabriel se refuse à accepter, c’est que le pape ait juridiction sur les âmes des défunts et qu’il puisse ouvrir à son gré les portes de l’Hadès. Il est vrai que le théologien grec se bat ici contre un fantôme.

5e divergence, —soi Tr, ç pia/.apiù’TrjTo ; t<ôv âyîiov. Sur ce point encore Gabriel est au fond d’accord avec la théologie catholique : « Voici, dit-il, quel est mon avis sur cette question : Les âmes des saints et des bienheureux voient, en tant qu’âmes, xaOô puyaî, la béatitude et la gloire de Dieu, suivant la parole de l’Écriture : Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et comme le grand Basile l’a dit dans le passage cité plus haut ; mais en tant que l’âme et le corps doivent recevoir un jour la parfaite jouissance de la divine béatitude, je dis que les saints n’ont pas encore une pleine félicité, qui existera seulement lorsque le Christ jugera toute la terre et rendra à chacun selon ses œuvres. »

En dehors des ouvrages que nous venons de mentionner, on possède encore du métropolite de Philadelphie un Office en l’honneur de Marc d’Éphèse, ’AxoXouÔîo îi : Meépxov rôv’Efpéffoo, Constantin Œconomos, ’ExxXqaiotOTixà i’/ ; — ; a ; j ; ia : i Athènes, 1862, t. i, p. 560, et un discours sur le sacerdoce, /.<>— o : jrepî ÎEptoauvr]ç, Nicodème, Il7)60cXiov, Athènes, 1841, p. 2. Ph. Meyer, Die theologische Lilleratur der griechischen Kirche im xvi Jahrhundert, Leipzig, 1899, p. 84, se trompe, quand il donne comme inédite la lettre suivante : Toï ; Èv tt ; ’E-ioaûpto tt ; Xaxtovtxfj ôeoae-Searâxoiç xXïjpixoïç xat toï ; Xotranç ra6ptr)X 6 u.T]Tpo--oÀ’T /, ; 4>tXa8eX « peîaç ô yj : 6f, po : eu —pst—Etv. Cette lettre n’est pas autre chose que la préface du £uvTayu.ârtov sur les sacrements, et M. Legrand la donne dans sa Bibliographie hellénique du XVIIe siècle, t. ii, p. 143144. Disons enfin que Gabriel collabora à l’édition des œuvres de saint Jean Chrysostome par Saville. Cette édition, devenue très rare, parut à Élon en 1612.

E. Legrand, Bibliographie hellénique ou description raisonnée des ouvrages publiés eu grec par des grecs aux XV et XVIe siècles, Paris, 1885, t. ii, p. xxviii sq., 142-151, 422 ; Bibliogru]>hie hellénique du VI Ie siècle, t. i, p. 38-10, 239 ; t. ii, p. 112-242 ; t. iii, p. 2-3, 181 ; Martin Crusius, Twcogrmcia, liait-, 1584, p. 206, 207, 220, 275, 522, 525, 533, 534 ; Richard Simon, Fides Ecclesiæ orientalis seii Gabrielis metropolitæ Philadelijhiensis opuscula, nunc pri—’muni de græcis conversa, cum nolis uberioribus, quibus nalionum orientalium persuasio, maxime de rébus eucharisticis ex libris præsertim manuscripiis vel nondum Latio donatis illustratur, Paris, 1671 ; Fabricius-Harles, Bibliotheca grseca, t. xi, p. 525 ; S. Gerlach, Turkisches Tagebuch, Francfort, 1674, p. 366-367 ; Jean Yeloudos, ’EXXrjvwv opÛoôdSjfov àucuxt’a èv BîvETi’a, 2e édit., Venise, 1893, p. 68-75 ; Zaviras, Néa’EÀ/.âç, Athènes, 1872, p. 216-218 ; A. P. Vietos, NcOcX/T.v.y.T) çtXoXoyîa, I re partie, Athènes, 1854, p. 186-187 ; Sathas, NeoeXXt]vixt| çtXoXoyta, Athènes, 1868, p.218-219 ; A.Demetrakopoulos, IIpo(16f, xaf/xi£ : os f j’;.<TEtç si ; TY]v VEOÉ).>.r, vtxr, v çO.oXoyt’av K(ov<rraVTtvou Eâôa, Leipzig, 1871, p. 32-33 ; J. Lami, Deliciæ eruditorum, t. xiii, Gabrielis Severi et aliorum græcorum recentiorum epistolm, Florence, 1744, p. 1-131 ; Ph. Meyer, Realencgclopàdic fur protestantische Théologie, 3e édit., t. vi, p. 327-328 ; Die theologische Lilleratur der griechischen Kirche im XVI Jahrhundert, Leipzig, 1899, p. 78-85, 132, 174 ; L. Allatius, De perpétua consensione Ecclesia’occidenlalis et orientalis, 1. III, c. vii, Cologne, 1648 ; P. Arcudius, De concordia Ecclesiie occidenlalis et orientalis in septem sacramentortim administratione, I. I, De baptismo, c. ii, Paris, 1672.

M. JUGIE.

GABRIELI (Jean-Marie de’1, cardinal, théologien, né à Citta di Castello le 12 janvier 1654, mort à Caprarola le 17 septembre 1711. Ses études terminées au collège romain, il entra dans la congrégation cistercienne réformée, connue en France sous le nom de feuillants. Il fit profession à Rome dans l’abbaye de Sainte-Pudentienne le 30 octobre 1672 et reçut le nom de Jean-Marie de Saint-Floride. Pendant douze ans, il enseigna la théologie à Turin et à Rome. Il fut membre des académies des saints canons et de l’histoire sacrée. Jean-Marie de Saint-Floride, qui avait été supérieur général de sa congrégation, était président de la Propagande, lorsque, le 14 novembre 1699, il fut élevé au cardinalat par le pape Innocent XII. On a de ce théologien les ouvrages suivants : De romano pontifice cl de Ecclesia asserla dogmatica ad menlem divi Bernardi abbatis sanche romanæ Ecclesiæ docloris mclliflui, in-fol., Rome, 1686 ; Prompluarium seleclarum assertionum hisloricarum, criticarum, dogmaticarum ex sacræ Scripturæ, historiée ecclesiasticæ, summorum ponlificum, conciliorum et sanctorum opulentissimo penu depromptarum per oclo priora religionis christiana’sœcula dislribularum, in-fol., Rome, 1687. La mort l’empêcha de publier une théologie dogmatique, positive et scholastique qu’il avait préparée contre les juifs, les hérétiques et les schismatiques. Il avait fait partie de la commission chargée par le pape d’examiner les Maximes des saints, et il avait pris la défense de Fénelon. Il s’était prononcé