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en Angleterre et en France, à Paris surtout, ses études d’économie politique ; et, de retour dans le Wurtemberg, il fut choisi, le 26 juin 1866, pour répétiteur de morale au séminaire de Tubingue. L’année suivante, il inaugurait sa collaboration studieuse et fructueuse de trente années à la Theologische Quartalschrift. En 1869, à l’âge de vingt-neuf ans, l’étendue et la sûreté précoce des connaissances, la souplesse du talent et la laboriosilé, un attachement inviolable à l’esprit de l’école catholique de Tubingue, mériteront à Funk l’honneur d’être appelé à suppléer par intérim Hefele dans sa chaire d’histoire ecclésiastique et de patrologie. L’adhésion momentanée du jeune historien, pendant le. concile du Vatican, aux idées antiinfaillibilistes de ses anciens maîtres, l’exposera, pour le reste de sa vie, aux méfiances et aux invectives des adversaires de ses opinions ; dès lors, malgré qu’il en ait, il sera sacré libéral, en attendant d’être sacré moderniste. Commer, Hermann Schcll, p. 185-186. Vainement il protestera ; les deux épithètes, accolées à son nom, ne s’en détacheront plus. Quoi qu’il en soit, Funk, le 13 septembre 1870, montera dans la chaire d’histoire ecclésiastique avec le titre de professeur adjoint, et, cinq ans plus tard, après ce nouveau stage, où son activité littéraire et sa réputation iront grandissant, il deviendra professeur titulaire, le 5 février 1875. A trois jours de là, en récompense de sis travaux et de ses services, il sera proclamé par la faculté de théologie docteur honoris causa, et, le 3 juin de la même année, il entrera, pour n’en plus sortir, dans le sénat de l’université. Héritier littéraire à la fois de Drey et d’Hefelc, ses ambitions et ses espérances étaient pleinement satisfaites. Funk ne rêvera rien de plus ni rien autre. La politique ne tiendra dans sa carrière aucune place. L’intéressait-elle ? En tout cas, elle ne l’a point séduit et n’a point empiété sur sa vie ; à côté de sa carrière scientifique, Funk n’a pas eu de carrière active.. Il ne descendra même pas, nonobstant des invitations pressantes et (laiteuses, de sa chaire de Tubingue. Les offres successives d’une chaire à Breslau en 1877, d’une chaire à’Wurzbourg en 1898, d’une chaire à Washington en 1903, resteront toutes sans écho. Jamais il ne délaissera la faculté de théologie de Tubingue, qu’il personnifiait en lui, pour ainsi dire, et sur laquelle rejaillissait sa grande renommée. Fn 1893, le sénal académique l’élira recteur de l’université. Aussi bien les honneurs civils du royaume, croix et médailles, ne lui manqueront pas. Membre de la commission wurlembergcoise d’histoire nationale. il sera décoré en 1890 el en 1903 des différents ordres du Wurtemberg. Il mourra presque subitement à Tubingue, i errasse par une affection cardiaque, le 2 ! février 1907, dans sa soixante-septième année, au moment île mettre la dernière main à l’édition des mutines que l’Académie des sciences de I confiée.

II. Œi i i, — Indépendamment de solides éludes i dans la Real-Encyclopâdie de Kraus, 1882-1886, soii dans la seconde édition du Kirchen-’ii de Wel/crct île Welle, Fri bourg-cn-Hri 1901 ; indépendamment aussi d’innombrables

articli ii diverses revues allemandes ou

diuués.urtout a la Theologische Quar ni île Tubingue, el poui la plupart ayanl trait

la di : cipl ne. a la littérature chrétienne des

I’" ni. Funk ;, publié, tanl comme auteui que

eommi éditeur, les ouvrages <. après : 1° le livre de’</’l’usure, ’/Ans und Wucher, Tub n

un uses des fruits de sa main

nouvelle de l’authenticité des letln I ubingui. 1883 :  !..

f — iiux’< tluqui I oui fini pai se rail 1 r

I ghtfoot, les Harnack, les Ramsay, i, , von dei

Goltz ; 3° un Manuel d’histoire ecclésiastique, Rot t enbourg, 1886, traduit en français, 1891, puis en italien, 1903-1904, édité cinq fois du vivant de l’auteur dans sa langue originaire, et où les critiques impartiaux n’ont guère trouvé à reprendre que l’extrême concision ; -1" trois monographies, la première sur les Constitutions apostoliques, Rottenbourg, 1896, la seconde sur le VIIIe livre des Constitutions apostoliques et les écrits du même groupe, Tubingue, 1891. la dernière sur le Testament de Notre-Seigneur et les écrits de même famille, Maycnce, 1901 : monographies judicieuses et pénétrantes, qui font autorité, de l’aveu même d’Harnack, en rétablissant l’unité d’origine, la date respective, la dépendance mutuelle des diverses productions de la littérature canonique primitive : 5° une réédition des Pères apostoliques d’Hefele, parue d’abord à Tubingue, 1878, et enrichie peu à peu de nouvelles trouvailles patristiques en même temps que d’amples prolégomènes, jusqu’à former deux volumes, Tubingue, 1901. L’édition scolaire qui en fut faite alors à l’usage des séminaires de l’Allemagne et qui, nonobstant la concurrence, du livre de Gebhardt, Harnack et Zalm, fut réimprimée dès 1906, est tenue généralement pour un modèle du genre ; 6° un excellent recueil en trois volumes, intitulé : Kirchengeschichtliche Abhandlungen und Vnlersuchungen, Padcrborn, 1897, 1899, 1907. et dans lequel l’auteur a réuni nombre de ses articles de revues, tous d’une importance capitale pour l’histoire intérieure de l’Église du premier âge. non sans les avoir retouchés et remaniés ; 7° une édition savante. avec version latine, de la Doctrine des douze apôtres, Doclrina duodecim apostolorum, canoncs aposlolorum ccclesiaslici, ac reliques doclrina ; de duabus viis exposiliones, Tubingue, 1887, une des meilleures éditions que cette découverte contemporaine ail provoquées ; 8° une édition hors de pair de la Didascalic, Didascalia cl Constiiutiones aposlolorum, 2 vol., Padcrborn, 1905, fruit de vingt années d’études ; 9° il faut mentionner encore deux opuscules de circonstance, l’un, L’université d’Elwangen et son transfert à Tubingue, ibid., 1889, qui est un hommage de la faculté de théologie catholique au roi Charles de Wurtemberg, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de son règne ; l’autre, dédié en 1901 à l’économiste Albert. Scha’llle, pour son soixante-dixième anniversaire, et qui roule sur deux épisodes intéressants de l’histoire du prêt à intérêt, l’emprunt de la ville de Vérone, en l7lo. ci le livre De l’usure du P. Rossignol,

III. Caractère. A la politesse el à la simplicité des manières, à la loyauté el à la bienveillance du caractère se joignait en Funk un esprit à la fois élevé et varié, sensé el clairvoyant, libre avec respect el mesure, infatigable au travail, et qui avait su faire ses preuves en plus d’un genre. Secoué durant quarante ans et plus par la lièvre scientifique, Funk, avec moins de sentiment et de chaleur que de raison et de

sagacité, avec un style moins entraînant et moins

coloré que net et précis, s’esl voué sui’lout a l’his loire de l’Église. Dans ces travaux, qui étaient sa

vocation naturelle, il s’est dégagé de tout autre pré

occupation que la recherche de l’exactitude de la vérité. Recherche Indépendante, sans passion du nouveau, quoique non sans hardiesse, mais sans coin I laisance pour les opinions courantes ou pour les préjugea de partis, el sans souci ni de sa réputation ni de ses Intérêts personnels, Funk aurait eu honte de lui-même, si la crainte de la polémique et les appréhensions des invectives avaient pu le déterminei a voiler ou a taire le Mai. Pc oitam impt ndere ri m. dont témoignent si s œuvres et jusqu’aux fluctuations di

e, fui l’inviolable devise de sa vie L’histoire, sous la plume de Punk, n’esi pas un plaidoyer en