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FRÈRES PRÊCHEURS (LA THÉOLOGIE DANS L’ORDRE DES)


thêque nationale, Paris, 1879, t. xxvii b, p. 362 : C. Douais, Un nouvel écrit de Bernard Gui. Le synodal de Lodève, Paris, 1894, p. vu. Le Discipulus (1418) de Jean Hérolt jouit de son temps d’un notable crédit. X. Paulus, Johann Herolt und seine Lehre. Ein Bcitrag zur Gcschichte des religiosen Vôlksunterrichts am Ausgang des Miltelalters, dans Zeitschrifl fur kalh. Théologie, t. xxvi (1907), p. 417.

Les prêcheurs mirent aussi la main à des œuvres de pédagogie. Guillaume de Tournai écrivit un petit traité De modo docendi pueros (Paris, Bibl. nat., lai. 16435), que le chapitre général de 1265 recommanda, ainsi que la prédication et la confession pour les enfants des écoles. Acta cap. gen., t. i, p. 125 ; Scriplores ord. præd., t. i, p. 349. Vincent de Beauvais a particulièrement écrit pour l’éducation des princes. Il composa d’abord (1250-1252) son De cruditione filiorum regalium, Bâle, 1481, puis le De eruditione principum, publié parmi les œuvres de saint Thomas, à qui on l’a attribué à tort, ainsi qu’à Guillaume Perrault ; enfin (vers 1260), le Tractalus de morali principis institulionc, qui est un ouvrage d’ensemble demeuré inédit. Script ord. præd., t. i, p. 239 ; R. Friedrich. Vincenlius von Beauvais als Pàdagog nach seiner Schrift De eruditione filiorum regalium, Leipzig, 1883. Aux Hères années du xv° siècle, Giovanni Dominici composa un ouvrage très estimé sur le gouvernement de la famille : Rcgola del governo di cura familiare, édit. D. Salvi, Florence, 1860. Saint Antonin de Florence est l’auteur d’une Rcgola a ben vivere, édit. Palermo, Florence, 1858.

Enfin, les prêcheurs composèrent des écrits pour le gouvernement de l’Église et des États. On connaît le traite de saint Thomas De rege et regno, destiné au roi de Chypre (achevé par Ptolémée de Lucques) et le De regimine subdilorum, rédigé sur la demande de la comtesse de Flandre. Humbert de Romans a composé sur la demande de Grégoire X un traité sur les matières qui devaient être examinées au IIe conal de Lyon (1274). Cette œuvre témoigne chez celui qui en est l’auteurd’une connaissance exceptionnelle de la situation de la chrétienté entière. Cet écrit est publié, sans aucune attribution, dans Ma omnia, Cologne, t. u (1551), p. 967, et reproduit de même dans E. Brown, Appendix ad fasciculum rcrum expectandurum, Londres, 1690, p. 185 : en gé, avec attribution, dans Martène, Amplissima tio, t. vil, p. 174. Jérôme Savonarole rédigea en sur la demande du gouvernement florentin, ses Tratlati (ira il regimentoe governo délia cilla di Firenxe, édit. Audiu de Rians, Florence, 1847, dans lesquels il témoigne d’un sens politique supérieur. If-Echard, Scriplores ordinis prædicalorum, t. i ; il. Huiler, Nonunclator, Inspruck, t. n (1906) ; lier. Répertoire des sources historiques du mogen âge, Hio-bibliographie, Paris, 1905.

11 Période moderne. — I. rssaibsâncb tbo et le xv siècle marquent, d’après

l’opinion courante, une décadence Intellectuelle en

philosophie et en théologie. L’école thomiste et l’ordre

ne purent se soustraire aux conditions

du milieu historique qu’ils traversaient. Il

ment dans la quantité et la qua roductions théologiques. Cependant, l’ordre mie vitalité do tl

moment que les prêcheurs produi omme Jean Capréolus, saint Anto nin de Florent n de Torquemada, dont les onl des plus remarquables. Des d Bn, | M le, la vie doeti inale reprend eh. —7. les prêcheurs nne ouvelle qui se manifeste dans tout son éclat continue, avec une remarquable

toten idanl les deux siècles suive

Les causes de ce renouveau sont multiples. Les unes tiennent à l’état général de la civilisation de l’Europe à cette époque et nous toucherons la plus immédiate dans le paragraphe suivant, en signalant l’action de l’humanisme sur la théologie dominicaine. D’autres causes sont plus spéciales et nous devons les signaler.

A la fin du xve siècle, les universités sont établies ou achèvent de s’établir partout en Europe. A cette époque l’ordre des prêcheurs est associé partout à la vie universitaire Ses écoles sont incorporées aux facultés de théologie et l’enseignement doit faire face aux exigences de ces milieux qui renaissent eux-mêmes à une vie nouvelle. C’est ainsi que le chapitre général de 1551 désigne vingt-sept couvents universitaires où ses étudiants peuvent prendre les grades de maîtres en théologie. Acta capil. gêner., t. iv, p. 324. L’ordre des prêcheurs possède alors, un peu partout, des maîtres distingués ; mais aucune université n’allait fournir une suite de maîtres comparable à celle de Salamanque qui atteint au xvie siècle son âge d’or. La première chaire de théologie, bien que conquise par voie de concours, fut occupée, à peu près sans interruption, par des dominicains pendant plus de deux siècles. Elle posséda, au xvie siècle, une suite de titulaires de tout premier ordre. Il suffît de nommer : François de Victoria, Melchior Cano, Dominique Soto, Barthélémy de Médina et Dominique Banez. P. Getino, Hisloria de un convento, Vergara, 1904 ; Vida y procesos del mæstro Fr. Luis de Léon, Salamanque, 1907 ; F. Ehrle, Die Valicanischen Handschrijlen der Salmanlixcnser Theologen des 16 Jahrhunderls, dans Der Kalholik, t. lxiv (1884) et t. lxv (1885). Xon contents d’occuper une place honorable dans les universités d’Europe, les prêcheurs en fondèrent eux-mêmes plusieurs dans les nouveaux pays qu’ils évangélisèrent : Saint-Domingue, en 1538, Bull, ord. præd., t. iv, p. 571 ; Santa-Fé de Bogota, en 1612, t. v, p. 690 ; Manille, en 1645, t. vi, p. 154 ; Quito, en 1681, ibid., p. 359 ; La Havane, en 1721. Ibid., p. 523.

D’autres fondations d’un autre ordre exercèrent une action profonde sur la vie doctrinale de l’ordre pendant la période moderne. Ce fut la création de grands collèges d’études pour la formation du personnel enseignant de l’ordre. Ces instituts supérieurs furent dus d’ordinaire a la munificence de religieux arrivés à de hautes dignités. Largement rentes et régis par une législation spéciale en vue de leur destination, ils possédèrent une grande stabilité et formèrent un grand nombre d’hommes de valeur qui fournirent des carrières universitaires. Les deux plus célèbres de ces établissements furent, eu Espagne, celui de Saint-Grégoire de Valladolid, établi en 1488, par Alonso de Burgos, conseiller et confesseur des rois de Castllle, Bull. nrd. præd., t. iv, p. 38 ; Arriaga, Hisloria del colegio de S. Gregorio de Valladolid. ms. Valladolid, Archivio de la Députât ion provincial, et Rome, Archives générales de l’ordre : celui de Saint-Thomas de Séville établi sur le modèle du précédent, en 1515,

par l’archevêque dominicain Diego de Déza. Hisloria di l colegio major de s/n Tomâs de Sevilla, séville, 1890. Avec ce régime d’institutions scolaires, une transformation dans la méthode d’enseignement donne

une nouvelle activité à l’école thomiste, nous voulons

dire la Substitution du texte de l ; i Somme théologique

à celui du Maître des Sentences. Cette modification s’opéra lentement et elle est due à l’ordre même des prêcheurs. Depuis 1480, les professeurs dominicains de l’université de Pavie sont nommés avec cette clause : qui légat opéra beatt Thommde Aquino. Memodocumenli per lu ttoria drir université di l’aria, Pavie, 1878, p. 189. Dans ses ordonnances du il lévrier l 183 pour le tludium généra] de Cologne, le