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FRÈRES PRÊCHEURS (LA THÉOLOGIE DANS L’ORDRE DES)

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semble-t-il, le seul prêcheur qui ait faibli dans la défense des droits pontificaux. C. Cipolla, « De Monarchia » di Danle Alighierie l’opuscolo « De potestate regia et papali » di Giovanni da Parigi, Milan, 1892. Au temps de Jean XXII, alors que se firent jour avec éclat les prétentions de l’empire avec Louis de Bavière, les prêcheurs se levèrent en nombre pour défendre la papauté. Tolémée de Lucques composa sa Determinatio compendiosa de jurisdictione imperii, édit. M. Krammer, Hanovre et Leipzig, 1909 ; M. Grabmann, Ein Selbstzeugnis Tolomeos von Lucca fur seine Autorschafl an der Detcrminatio compendiosa de jurisdictione imperii, dans Neues Archiv der Geschichle fur altère deutsche Geschichlskunde, 1912, p. 818 ; Guillaume Pierre de Godin, composa son traité, De causa immediala ecclesiasticee potestatis ; Hervé de Nédélec dirigea spécialement contre les erreurs d’un maître parisien, Jean de Pouilly, Chant, univ. paris., t. ii, p. 2 13, son De potestate papæ. Guido Vernani de Rimini écrivit un bref traité De potestate summi pontifias, et un autre dirigé spécialement contre la Monarcliia de Dante (1327) : De potestate summi pontificis et de reprobalione Monarchiie compositæ a Danle Alighieri, Bologne, 1746.

A la fin du grand schisme, Jean Dominici fut le soutien de Grégoire XII et dirigea sa politique en attendant qu’il déposât au nom de son maître, devant le concile de Constance, le souverain pontificat. Il le défendit également par la plume (Vienne, Hofbibl., lat. 5102) ; A. Rosier, Cardinal Johannes Dominici, O. Pr. Ein Reformaloren Bild aus der Zeil des grossen Schisma, Fribourg-en-Brisgau, 1893 ; P. Mandonnet, Beilràge zur Geschichle des Kardinals Giovanni Dominici, dans Historisches Jahrbuch, 1900, p. 388. Au temps du concile de Bâle, la papauté trouva les plus fermes défenseurs de ses droits dans l’action personnelle et les ouvrages de Henri Kalteisen et de Jean de Torquemada contre les idées schismatiques du concile, et contre les prétentions des grecs au concile de Ferrarc-Florence dans André de Rhodes et Jean de Montencro. Les écrits de Torquemada sur l’autorité des souverains pontifes et la constitution de l’Église dominent la littérature similaire de la fin du moyen

M. Grabmann, Die Lclire des heiligen Thomas von Aquin von der Kirche als Gotteswerk, Ratisbonne,

H. Scliolz, Die Publizistik zur Zeit Philipps des

Schônen und Bontfaz VIII, Stuttgart, 1903.

.Y. ICTIVITi TBÉOLOGIQVB or CORDRB. — La production littéraire de l’ordre des prêcheurs a été, ble, la plus étendue et la plus importante qu’aient foui nie les collectivités du moyen Elle commença avec les débuts même <le l’ordre

es prêcheurs. Un chroniqueur, contemannées,

écrit : ïtii [prssdi catora] studio et lectioni sacræ Scripturæ fugtter inites, tnntum in scribendo libros opus faciebant

  • dtltgenttseime a magislris suis audiebant, ut’arcu, ci omni armatura forttum possent

ingredi [lisez : aggredi], et stare pro defensione sanctse matn e. Monument. Germanim hist., Scriptoiii, p. 377. Dans un pamphlet, plein d’arrecomposé par Jean Peckam contre Robert de Kllwardby, aux enviions de ! 27<i. l’irascibli

lion, en parlant de

l’ord mis : mte persorm pluret in runt in magnum scienttte prtecontum,

membranaj plurimas impleverunl.

G Pocco, La qurslione délia poncrià net tecolo m. » . plusieurs lièi les de distance,

ait, de o en ju nt de l’acti il< ic « les prê< heurs ; /

i equo Trofano, prodlerunt tlrenui’vin. adeo ni rart fuerint m republtca

lilleraria alicujus nominis viri, in doclrina sacra conspicui, qui dominicanæ familiæ non essent alumni. De religione, tr. IX, 1. II, c. vi, n. 11.

Il ne peut pas être question, ici, de dresser même une simple liste des écrivains dominicains qui ont traité des sciences ecclésiastiques au moyen âge, ni même d’énumérer les seuls théologiens. On peut voir pour l’histoire des sciences scripturaires ce que nous en avons dit dans le Dictionnaire de la Bible, art. Dominicains. Nous avons déjà signalé, plus haut, les théologiens les plus remarquables qui relèvent de la direction augustinienne, les dissidents thomistes et les polémistes qui ont défendu les doctrines de l’école. Qu’il nous suffise maintenant de présenter quelques observations générales soit sur la direction prise par la littérature thomiste théologique., soit sur quelques œuvres spéciales, demeurées supérieures en leur genre, et qui ont quelquefois le caractère de véritables créations.

Travaux théologiques.

Les œuvres théologiques

occupent le premier plan dans l’activité littéraire des frères prêcheurs, par leur importance comme par leur nombre. Un grand nombre de théologiens ont composé des commentaires sur le Maître des Sentences, Pierre Lombard, c’est-à-dire sur le texte classique dans les écoles de théologie. A côté des commentaires des Sentences, d’ordinaire œuvres des bacheliers, dans les universités, prennent placeles questions disputées et les questions quodlibétiques, qui sont toujours des travaux de maîtres. Les sommes théologiques exposent la matière théologique d’après un plan plus complet et mieux ordonné que celui de Pierre Lombard, et surtout avec des principes et des solutions philosophiques fermes qui faisaient défaut dans le livre des Sentences. Des manuels de théologie, et plus spécialement des sommes du sacrement de pénitence, à l’usage des confesseurs, ont aussi été composés en grand nombre.

Les plus anciens commentaires dominicains sur les Sentences sont ceux de Roland de Crémone, de Hugues de Saint-Cher, de Robert Fitsacre, de Robert de Kilwanlliv et d’Albert le Grand. La série commence avec l’année 1230, simm plus tôt, et les derniers sonl antérieurs au milieu du xiii c siècle. Sigcr de Brabanl, I. i. p. 53. La Tabula scriplorum ordinis prædicaloruni, close en 1311, bien qu’incomplète, indique un bon nombre de ces commentaires sur les Sentences. Archiv fur Lit.- und Kirchengeschichle, t. ii, p. 226.

La Somme théologique de saint Thomas (12651273) est restée le chef-d’œuvre de la théol A. Portmann, Dos System der theologischen Summe des ht. Thomas von Aquin, Lucerne, 1885 ; J. Berthier, L’élude de ht Somme théologique de s. Thomas d’Aquin, Paris [1905]. Celle d’Albert le Grand, monumentale, niais diffuse, est demeurée inachevée. La Summa de bono d’Ulrich de Strasbourg (y 1277), un disciple d’Albert, est encore inédite, niais est du pins haut Intérêt pour l’histoire de la pensée au mit siècle. M. Grabmann, Siudien liber Ulrich von Strasburg, dans Zeitschrift fur kaJholische l heologie, t.xxix(l p. *2. La Somme de i néologie de s.iini Antonin, évêque de Florence, jouît d’un grand crédit auprès des n listes ci des économistes. C. llgner.IM Volkswirlschaflh r/ii/i Anschauungen Antonius von Florent, Paderborn, 1904.

Le Compendium llieologicse verilalis « le Hugues R lin de Strasbourg (i 1268) est le manuel le plus répandu

I le plus paifait du moyen âge. Mandonnet. Du

écrits authentiques deS. Thomas d’Aquin, p. SQ.Leprc

lllier manuel des COnfCSSeUTS est dû a l’aulde I longrie el

tut composé pou i les frères de Saint-Nicolas deBoIi

(1220). Il est édité s.ins attribution d’auteur dans la Bibiiolheca Caslncnsis, t. (1880), p. 191 ; et