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5 FRÈRES PRÊCHEURS (LA THÉOLOGIE DANS L’ORDRE DES


du progrès des hérésies cathare et vaudoise étaient au premier plan. L’Église romaine chercha à aviser par tous les moyens aux besoins de la chrétienté. C’est ainsi qu’elle encouragea les personnalités ecclésiastiques zélées qu’elle rencontrait en diverses contrées ; qu’elle utilisa pour ses fins les anciens ordres religieux, spécialement les cisterciens ; qu’elle fonda même de toutes pièces, avec des vaudois convertis, deux nouveaux ordres religieux voués à l’apostolat : les humiliés dans le nord de l’Italie (1201) et les pauvres catholiques (1208) dans le midi de la France, c’est-à-dire dans les deux régions les plus travaillées par l’hérésie. Ces tentatives furent d’ailleurs insuffisantes dans leurs résultats. L. Zanoni, Gli umiliali nei loro rapporli con l’eresia, etc., Milan, 1911 ; .J. B. Pierron, Die kalholischen Armen, Fribourg-en-Brisgau, 1911.

C’est avec saint Dominique que l’Église romaine allait réaliser intégralement son programme de réformes. Au cours d’une mission diplomatique, accomplie avec son évêque, Diègue d’Acebès, Dominique, sous-prieur du chapitre de chanoines réguliers d’Osma, fut successivement mis en contact avec l’hérésie dans le Languedoc (1203) et la curie romaine (1201). Sous la présidence de Diègue, Dominique entreprit l’évangélisation du midi de la France (1205-1206). L’évêque ayant regagné son diocèse, Dominique resta seul avec ses compagnons et Innocent III établit en sa faveur, et pour la première fois au moyen âge (17 novembre 1206), le régime des prédicateurs toliques. Il constitua ainsi, sous sa forme primitive, l’ordre des prêcheurs. Pottliast, Reg. pont, rom, n. 2912. Le 22 décembre 1216, Honorius III donnait a la nouvelle fondation sa confirmation solennelle, joutant à la vie canoniale de l’ordre la mission apostolique et doctrinale : Nos allendenles fratres ordinU lui fuluros pugiles fidei et vera mundi lamina, confirmamus ordincm tuum. Pottliast, n. 5402, 5403. I >ominiçue organise aussitôt et développe son’œiivre sur la base de la prédication et de renseignement. Dès les constitutions de l’ordre posent l’obligation de l’étude intensive comme fondamentale : Qnalitcr intenti debeanl esse in studio, ut de die, de nocte, in domo, m ilinere leganl aliquid vel meditentur, et quidquid potentat rdinere cordetenus, nilantur. P « Const. I, c. xin. Les prêcheurs devenaient ainsi le premlei ordre, au moyen âge, qui eût posé l’étude base de sa constitution. Le 17 août 1217 saint disperse ses premiers compagnons, oui prennent successivement possession de toutes les vUles de l’Europe, en particulier des deux centres universitaires Paris et Bologne où

  • ondammenf parmi les maîtres « écoles. Lafondation conventuelle

dominicaine est essentiellement une école II est dé 1 d’établir un couvent sans un docteur oui enligieux et aux clercs séculiers qui V ont insi que l’Église romaine réseut’intermédiaire des prêcheurs, le problème scoconcilesdeLatran n’a — ; 1, ,

pu solutionner C’est l’éplscopat que nous entendons ,  ! idérants que fait., — llc. (|(. 1221) pour accueillir les prêcheuXdans Cohabitatio ipsorum, non lantum laicis’clericU ii, sauts lectionibus’"""" Profutura, exemple domlnl pape domum conlulit, n muttorum arch’Porum. I, , ,, ., , „, , , „„„. neu J constitué comme un, vaste

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définir la vocation de. pr£’ docerr : et un de « M

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était ex ordine prædicatorum, ’quorum proprium ess » t docendi munus. Mandonnet, Preacliers (Order of), dans The ealholic encyclopedia, New York, 1911, t. xii p. 354-370 ; Balme-Lelaidier, Cartulaire ou’histoire diplomatique de saint Dominique, Paris, 1893 ; J. Guirai ^d, Cartulaire de Notre-Dame de Prouillc, Paris, 1907 ; du même, Saint Dominique, Paris, ’1899’; A. Mortier, Histoire des maîtres généraux de l’ordre des frères prêcheurs, Paris, 1903, t. i ; H. Denifle Die Conslitulionen des Prediger-Ordens, dans Archiv fur Lileralur— und Kirchengeschichle, 1. 1, p. 165 ; P. Mandonnet, Les chanoines prêcheurs de Bologne d’après Jacques de Vilnj, dans les Archives de la Société d’histoire du canton de Fribourg, t. viii, p. 15.

III. ORGANISATION SCOLAIRE DE L’OBDnÈ — Sans

entrer dans l’histoire des écoles dominicaines, nous devons cependant signaler leur organisation, non seulement parce que, établies les premières et les mieux ordonnées, elles ont servi, en bien des choses de modèle aux autres écoles ecclésiastiques du moyen’âge, mais surtout parce que c’est par l’étendue et la valeur de leur action que l’ordre a propagé ses doctrines et a conduit rapidement à une sorte d’hégémonie l’école doctrinale fondée par saint Thonris d’Aquin.

Dans le système scolaire des prêcheurs l’école conventuelle est à la base de l’enseignement. Tout couvent la comporte nécessairement, ainsi que nous l’avons dit déjà ; de sorte que constater l’établissement ou l’existence d’un couvent dominicain dans une ville, c’est équivalemment y constater l’existence d’une école. L’objet en est exclusivement l’étude de l’Ecriture et de la théologie. Elle est obligatoire pointons les religieux du couvent et ouverte aux clercs séculiers. Elle ne comporte d’ordinaire qu’un seul maître, mais avec quelques auxiliaires, le maître des étudiants et un ou plusieurs répétiteurs. Dans les grands couvents dont l’école prend le nom de studium solemnc, le personnel enseignant est plus développé Le maître est secondé par un ou deux bacheliers qui interprètent la Bible et les Sentences de Pierre Lombard, et le maître ajoute à ses leçons sur l’Écriture des disputes publiques. Cette école se rapproche, ou même s’identifie à lui par son organisation matérielle, du studium générale, mais elle n’en a ni le titre ni les privilèges. Le studium générale, qui se trouve dans les plus grands centres, comporte un maître cl deux bacheliers. Les maîtres de ces écoles représentent d’ordinaire l’élite intellectuelle de l’ordre ; el hs étudiants y sent envoyés, en nombre déterminé, de toutes les provinces. Le studium générale de Paris, ’au couvent de Saint-Jacques, est resté, à raison de son incorporation à l’université (1229), le plus Important et le plus célèbre de l’ordre pendant le moyen âge.. Il posséda deux écoles, à partir de 1231. Le développement de l’ordre et le besoin d’un nombreux personnel scolaire tirent ériger, en 1248, quatre nouveaux studia generalia, établis â Oxford. Cologne Montpellier et Bologne. A la fin du siècle et au commencement du suivant, la plupart des dix-huit pio-Vlnces en possédèrent un dans leur territoire.

Au début du xur siècle, ni les prêtres, ni les religieux ne pouvaient étudier et enseigner les sciences profame les arts libéraux. Seuls les sim ples clercs pouvaient prendre pari a ces études et a seignemeul. I.. prêch, , IIS. dont beaucoup

n’avale as fréquenté les études philosophiques

ne pouvaient sans elles

se livrer a l’étude el : i l’enseignement des sciences sacrées avec un véritable profit Qi rom

avec des usages qm peuvent nous paraître aujourd’hui extraordinaires, mais qui alors n’en faisaient P « w moins loi. ils o h. t dans l’ordn

VI.