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863 FRÈRES PRÊCHEURS (LA THÉOLOGIE DANS L’ORDRE DES

Wi

riazi, consacra un chapitre spécial aux écrivains tic son ordre dans VApologema, cspejo y excelencias de la serafica religion de menores capuchinos, Turin, 1673, mais plutôt Madrid. Denys do Gênes, Tassorelli, voir t. iv, col. 129, Bibliotheca scriptorum ordinU minorum S. Francisci capuccinorum, Gênes, 1080 et 1091, que republia retexta et extensa, Venise, 1747, Bernard de Bologne, Toselli. Voir t. ii, col. 787. Jean-Marie de Ratisbonne († 1871) lui donna un Appen-dix pitoyable, Rome, 1852. Apollinaire de Valence (-j— 18’J’.)), Bibliotheca frairum minorum capuccinorum provincial Neapolitanas, Rome, Naples. 1886 ; Bibliotheca fr. min. cap. provinciarum Occitaniæ et Aquitanice, Borne, Nimes, 1894. François-Xavier Molfino de S. Lorenzo délia Costa, Cappuccini Liguri scriitori cd artisli, Gênes, 1909, réédité dans les Cappuccini genovesi, Note biografielie, ibid., 1912. Enfin la Bibliotheca mariana ord. min. cap., Rome, 1910, de l’auteur de cet article. On trouve encore de nombreux renseignements bibliographiques dans les monographies consacrées aux provinces religieuses ainsi que dans les bibliographies générales que nous ne pouvons énumérer ; nous ne ferons exception que pour le Nomenclator du P. Hurter, S. J., dont la 3e édit. est terminée, Inspruck, 1903-1913. Les bibliographes de l’avenir trouveront une tâche plus facile giâce aux trois publications officielles : Acla ordinis frairum minorum. depuis 1882, pour l’Union léonienne, les Analccla ord. min. capuccinorum, depuis 1885, et les Nolitias ex curia generalitia fr. min. convenlualium, depuis 1904.

P. Edouard d’Alençon.

3. FRÈRES PRÊCHEURS <LA THÉOLOGIE

DANS L’ORDRE DES). On a exclu de cet article l’histoire générale de l’ordre, même, en grande partie, son histoire scolaire et scientifique pour se limiter à une esquisse de son histoire théologique. — I. Période médiévale. II. Période moderne.

I. Période médiévale.

i. le problème scolaire ET DOCTRINAL AU DÉBUT DU XIIIe SIÈCLE. Au

xine siècle encore, comme pendant les siècles précédents, les seuls clercs, c’est-à-dire les hommes d’Église, étudient et enseignent. Le régime scolaire relève essentiellement de l’administration ecclésiastique qui doit y pourvoir, soit par l’action des évêques, soit par celle de la papauté. Malgré les progrès réalisés par le xiie siècle et la série de maîtres et d’écrivains célèbres que nous rencontrons alors et dont la présence peut nous faire illusion sur la situation générale de l’enseignement, le fait de l’instruction insuffisante du clergé et de la rareté des maîtres constitue un très grave problème que l’Église cherche à résoudre sans y parvenir, même approximativement.

Les quelques écoles monastiques et celles de chanoines réguliers qui avaient jeté un réel éclat pendant la première moitié du xiie siècle ont disparu, ou ont limité leur préoccupation aux seuls membres de l’ordre en état d’étudier. Les écoles épiscopales, qui ont eu quelque lustre au cours du xiie siècle, surtout en France, naissent ou disparaissent selon qu’elles sont en possession d’un maître ou qu’elles le perdent. Le fait d’une succession ininterrompue, comme à Chartres, est très probablement exceptionnel. Par contre, les écoles de Paris, où prédomine l’enseignement des arts libéraux et de la théologie, et celles de Bologne, où sont concentrées les éludes de droit canonique et civil, voient affluer dans leur sein les étudiants et surtout les maîtres dont la désertion rend de plus en plus difficile le recrutement professoral des écoles épiscopales. H. Denifle, Die Enlslehung der Universilâlen des Mittelalters bis 1400, Berlin, 1885, p. 653 (passim) ; G. Robert, Les écoles et l’enseignement de la théologie pendant la première moitié du .xue siècle, Paris, 1909, p. 9 sq. ; L. Maître, Les écoles épiscopales et monastiques de l’Occident depuis Charlemagne jusqu’à Philippe-Auguste, Paris, 1866.

Le IIIe concile général de Latran (1179) chercha par un décret scolaire à améliorer la situation de l’enseignement. Malgré la modération de ses espérances, il ne put être appliqué. Le IVe concile de

même nom (1215 ;, dont l’action législative fut capitale pour la fin du moyen âge, se borna à imposer à l’épiscopat un maître de grammaire, par évêché, et un maître de théologie, par archevêché. Mansi, Concil., t. xxii, col. 227, 999. Honorius III et ses successeurs intervinrent, soil directement, soit par l’intermédiaire de leurs légats, pour urger l’application du décret de Latran, mais à peu près universellement sans succès. Le problème scolaire restait sans solution par le moyen de l’épiscopat.

Innocent III et son successeur cherchèrent une compensation en organisant solidement les écoles de Paris qui se concentraient de plus en plus en un corps universitaire, et en en prenant la haute direction. Honorius III y défendit en 1219 l’enseignement des lois civiles pour fortifier l’enseignement ecclésiastique. L’Église romaine se rendait compte, de jour en jour, qu’elle devait ne cempter que sur elle-même pour surmonter la crise scolaire et la résoudre. Denifle-Chatelain, Charlularium universilalis parisiensis, Paris, t. i (1889), p. 90 ; M. Fournier, L’Église et le droit romain au XIIIe siècle, Paris, 1890, p. 21 sq.

La situation était, en effet, dangereuse. Le mouvement d’émancipation des communes, avec la classe remuante des bourgeois, accentue le mépris du clergé et l’opposition déjà existants ; le piétisme laïque se soustrait à l’action de l’Église et procède lui-même à sa propre pastoration ; les cathares et les albigeois exercent partout, mais surtout dans le midi de la France et le nord de l’Italie, une propagande intense et ouvrent au grand jour leurs écoles sans que personne leur résiste.

Le problème doctrinal, moins urgent tout d’abord que le problème scolaire, se trouvait finalement engagé dans une impasse dangereuse. Le champ de la pensée philosophique et théologique au commencement du xiiie siècle est pareil au régime féodal contemporain. C’est le morcellement sans unité et sans force. Il y manque une philosophie solide et ordonnée, surtout une métaphysique. Aristote, dont les grands traités philosophiques entrent alors dans le monde latin accompagnés des œuvres d’Avicenne et d’Averroès, va fournir au monde intellectuel d’alors des richesses incomparables et les éléments de solution pour la constitution d’une philosophie chrétienne et la mise au point de la théologie catholique. Mais Aristote est en opposition avec le dogme chrétien sur des points essentiels, et le danger que son contact fait courir à la doctrine de l’Église est plus visible et plus immédiat que les profits éventuels qu’il peut fournir. L’autorité ecclésiastique va au plus pressé. Le concile provincial de la province de Sens, tenu à Paris, en 1210, défend d’enseigner les nouveaux traités d’Aristote dans les écoles de Paris, c’est-à-dire dans le plus grand et presque unique centre intellectuel de l’Europe. En 1215, le légat pontifical, Robert de Courçon, renouvelle, en la précisant, la prohibition du concile, en attendant que Grégoire IX envisage, en 1231, la possibilité d’une correction des œuvres du Stagirite, projet qui restera d’ailleurs sans issue. L’Orient, qui repoussait la conquête latine, venait livrer au sein même de la chrétienté des batailles intellectuelles aussi dangereuses que celles du croissant contre la croix. Mandonnet, Siger de Brabanl et l’averroïsme latin au xme siècle, Louvain, 1908-1911, t. i, p. 13 sq. : /- » crise scolaire au début du xiiie siècle et la fondation (/’l’ordre des frères prêcheurs, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, 1913.

II. LA FONDATION DES MÈRES PRÊCHEURS ET LE PROBLÊME SCOLAIRE ET DOCTRINAL. Le problème

scolaire et doctrinal n’était qu’une partie du problème général qui se posait alors pour l’Église. Les nécessites d’une pastoration nouvelle des fidèles et l’arrêt