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FRÈRES MINEURS


de réformes à introduire, comme dans d’autres familles religieuses de cette époque. Le concile de Trente y travailla et en particulier il régularisa la situation des conventuels au point de vue de la pauvreté, en décrétant la possession en commun pour tous les ordres mendiants, excepté les capucins et les observants (1563). Pie IV chargea une commission de cardinaux, parmi lesquels était saint Charles Borromée, leur protecteur.de s’occuper de la réforme des conventuels. Le premier résultat fut la promulgation des Conslitution.es pianæ, ainsi nommée de ce pape qui les approuva (17 septembre 1565). Peu d’années après, saint Pie V fut poussé à les unir aux observants, ce qui cependant n’eut pas lieu, mais eut pour effet d’amener les supérieurs à travailler plus efficacement à une réforme. Étant vicaire général, Félix Peretti, le futur pape Sixte-Quint, en donna l’exemple qu’imitèrent ses successeurs, particulièrement pour le rétablissement de la vie commune. Ces efforts aboutirent à la rédaction des Conslilutiones urbanse, approuvées par Urbain VIII et qui sont encore aujourd’hui le fondement de la législation des mineurs conventuels.

A cette même époque, fut décrétée la suppression des conventuels réformés, institués vers le milieu du siècle précédent. Ils portaient un habit presque s< mblable à celui des capucins, ce qui leur attira des difficultés de la part de ceux-ci. La réforme se faisant dans l’ordre, on jugeait plus utile à ce dessein de dissoudre cette petite congrégation et de disperser ses membres dans les couvents, où ils donneraient le bon exemple. Déjà une première tentative avait échoué, la décision d’Urbain VIII (6 février 1626) ne fut pas inivie d’effet et ces conventuels réformés disparurent m ulement en 1668, époque à laquelle les derniers s’unirent pour la plupart aux alcantarins, qui s’établissaient à Naples.

Les conventuels, avons-nous dit, avaient perdu des provinces entières passées à l’observance, le protestantisme supprima un certain nombre de leurs maisons et ils durent en quitter beaucoup en Italie à la de la bulle Instaurandas d’Innocent X (15 octobre 1652) qui fermait les petits couvents où l’on ne pouvait mener La vie régulière. Le passage des observants de France à la conventualité leur rendit une prospérité numérique que détruisit bientôt la Révolution. Ils furent victimes des autres suppressions dont nous avons parlé au sujet des observants, et plus que 1rs autres ordres franciscains, ils en souffrirent ;

n les dépouillant de leurs biens, ces révolutions leur nnrlaient un rétablissement plus difficile. En ont plus restaurés depuis la tourmente révolutionnaiie. En Italie, les conventuels sont

ardiens des tombeaux de saint François à Assise,

mit Antoine à Padoue, on les trouve aussi en icoup d’autres villes. Ils ont des couvents en

i et en Belgique, des missions en Orient et depuis quelques annéi s des résidences dans les F.tats-Unis

Amérique du Nord.

mineurs capucins. — Quand.au commen nt de l’année 1525, 1’obsi rvanl Matthieu de Bas-il furtivement du couvent de Montefalcone >me prii r le pape de lui permettre d’oblettre, en dehors cependant de la i en prêchant librement

d’un habit que des révélations priai indiqué comme l’habit véritabli

. il ne pouvait (ertes prévoir que Phislui donnerait un jour le titre de fondateur d’une ne de l’ordre franciscain. Il ne songeait qu’à

lorsque l’année suivante les deux tri et Raphaël de l o ombrom.

h la province di !.. Marche, iorUs de li ur cou vent dans les mêmes conditions, vinrent se joindre à lui, les renvoya-t-il à Rome. La lettre que la Pénitencerie donnait à Louis de Fossombrone pour eux trois, en mai 1526, leur permettait uniquement de mener la vie érémitique, sous la dépendance de l’évêque de Camerino, sans leur conférer aucun pouvoir de recevoir des novices, ni d’admettre qui que ce fût en leur société. Il n’était donc point question de fonder une nouvelle famille. Matthieu de Bascio ne voulait point de ce souci et son rôle se borna à procurer à Louis la protection de la duchesse de Camerino, nièce de Clément VII, quand celui-ci, sollicité par des cornières de les accepter en leur compagnie, obtint la bulle Religionis zelus, du 3 juillet 1528, qui érigeait canoniquement la nouvelle congrégation des frères mineurs de la vie érémitique, bientôt appelés capucins, de la forme de leur habit.

Des difficultés sans nombre avaient entouré leur principe, d’autres attendaient leur développement ; elles vinrent du dehors, car les supérieurs de l’observance firent tous leurs efforts pour les anéantir et les empêcher de se recruter, en faisant défendre à leurs sujets de passer chez eux : eiles vinrent du dedans par suite des menées ambitieuses de Louis de Fossombrone, le véritable organisateur de la famille, qui voulait se maintenir à sa tête (1536), mais qui, ne sachant obéir après avoir commandé, finit misérablement hors de l’ordre ; elles vinrent aussi, non moins terribles, de la défection du tristement célèbre Bernardin Ochin, vicaire général, qui apostasiait en 1543. Toutefois la providence avait ses desseins et la jeune famille, si fortement éprouvée, demeura debout, prospéra et se propagea rapidement en Italie, ses adversaires lui ayant fait interdire de sortir de ce pays. La vie érémitique des premières aimées avait fait place à une vie de pénitence et de prière dans de pauvres couvents situés dans la solitude, dont ils ne sortaient que pour aller prêcher, mendier leur nourriture frugale et assister les malades pendant les épidémies.

Révoquant la défense de ses prédécesseurs (6 mai 1574), Grégoire XIII permit aux capucins de s’établir au delà des monts, où ils étaient vivement appelés ; ils se répandirent d’abord en France, puis en Belgique, en Espagne, en Suisse, en Autriche, en Allemagne et dans les autres pays. Paul V, en 1610, les avait entièrement exemptés de la haute juridiction des conventuels, qui se bornaient à confirmer le général élu par le chapitre’, et il accordait à celui-ci de prendre le titre de ministre au lieu de celui de vicaire, qu’il avait porté jusque-là. Leurs constitutions, revisées et améliorées en divers chapitres, furent définitivement approuvées par Urbain VIII en 1643. Elles renfermaient toujours, jusqu’à leur dernière adaptation aux nécessités des temps présents et aux décisions des Congrégations romaines (1909), la défense, touillée en désuétude, d’entendre les confessions des séculiers, qui faisait l’objet de continuelles demandes de dispense de la pari des

particuliers, des communautés et des souverains, surtout depuis leur établissement hors de l’Italie.

la fin du i r i’et au cours du i'e siècle, les capucins passèrent par les mêmes épreuves que nous avons dites. Ils avaient été les premiers de la famille franciscaine à se rétablir en France après la Révolution

(i cette restauration, commencée en 1821 par des survivants de la grande tourmente, fut consolidée par dis religieux de la province de Gênes. En Espagne,

la séparai ion introduite par la bulle Inlrr gravions prit tin en 1886, tandis que pour L’ancienne famille de L’observance i Ile n’esl pas encore entièrement effa Conclusion. I.’année loiio ramenait Le septième

centenaire de la fondai ion de l’ordre des frères mineurs dont nous venons d’exposer sommairement l’histoire