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FRATIGELLES


monte al tempo del gran scisma, dans les Studie documenti di storiae dirilto, Rome, 1897, t. xviii, p. 391402, a publié le procès d’un fraticelle du Piémont (brûlé à Chieri, le 10 mars 1395), qui met en présence d’un vrai syncrétisme hérétique, mais d’un syncrétisme exagéré jusqu'à l’incohérence par le manque de culture, naturel au simple artisan dont il s’agit. Cf. C. Molinier, Revue historique, Paris, 1904, t. lxxxv, p. 141. Des cas analogues durent être fréquents dans le milieu populaire où les béguins hétérodoxes se recrutaient.

C’est vraisemblablement par des infiltrations des sectes contemporaines que s’expliquent les doctrines immorales de certains fraticelles. Dans un procès de 1334, un fraticelle affirma avoir entendu dire plusieurs fois et en plusieurs lieux quod fornicari cum mulieribus vel aclus ipse fornicationis non est peccatum. Archio, t. iv, p. 14 : cf. p. 79. La déposition d’un béguin retrace de véritables scènes de débauche, qui auraient été provoquées sous couleur d'épreuves à faire subir à la chair. Cf. le Liber sententiarum de Bernard Gui (.i la suite de VHisloria inquisitionis de P. de Limborch), Amsterdam, 1692, p. 382-383. Saint Bernardin de Sienne, Prediche volgari, édit. L. Banchi, Sienne ; 1884, t. ii, p. 356, parle d’orgies nocturnes qu’on mettait sur leur compte. Un procès de 1466 contre les fraticelles d’Ascoli révéla l’existence d’assemblées de nuit dans lesquelles, toutes lumières éteintes, on se livrait à la débauche ; on composait également une poudre imentelle avec les cendres d’un enfant que l’on tuait. Cf. Arehiv, t. iv, p. 117-130. Jusqu'à quel point méritent créance tous ces aveux qu’avait précédés l’emploi de la torture ? Il serait difficile de les accueillir en toute sécurité. Si de pareils excès se commirent, les fraticelles n’y glissèrent pas en vertu de leurs doctrines, mais sous l’influence des frères du libre esprit ou des apostoliques. Cf. L. Tanon, Histoire des tribunaux de l’inquisition en France, Paris, 1893, p. 87,

Reste à Indiquer le contre-coup du fraticellisme sur la doctrine du droit de propriété. Primitivement il n'était question que de la pauvreté religieuse et de l’excellence d’une vie où l’on ne possédait rien en propre. Dans la lutte, les fraticelles en arrivèrent à dénoncer les richesses de l'Église. L’un d’eux disait que « l’on devrait brûler les ossements de saint Silvestre et de Constantin qui enrichirent L'Église. Arehiv, t. iv, p. 13. De là à conclure que cette Église fastueuse était déchue et que Ifl véritable L’glise était constituée par le* pauvres fraticelles il y avait une distance qui fui vite franchie. On ne s’attaqua pas seulement aux biens de l'Église, Le droit de propriété lui-même fut ébranlé dans ses fondements. Quelques-unes des réponses à t. consultation de Jean au sujet de la pauvreté du Christ présentent la propriété comme le fruit du pi chi ultat de la corruption humaine. Le car dinal Bertrand de la tour, par exemple, écrivait : potest quis dicere hoc est meum, hoc est tuum, quia de /me gentium et hum, tau comueludlne, lait naturali contraria. Même langage sous la plume trdinal Vital du Four. Cf. F. Tocco, La quisllone delta poverlù nel tecolo xiv, Naples, 1910, p. 73, 82. . Rodolico, /.'/ democrazia florentlna nel suc mont ne. 1905, p. 73 7 1, pense que

rent leur répercussion sur les tentatives de la révolution sociale au mo en a F. Tocco, Studil i. p, 106 109, i" à < ' tte Influence.

il dans l’ordre des faits, logiquement

toutes les protestations contre l’injuste partage d(

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i plus importantes.

Écrits des fraticelles.

Sur ceux d’Olivi, voir F. Ehrle,

l’clrus Johannis Olivi, sein Leben and seine Schriften. dans V Archio fur Literatur and Kirchengeschichte des Mitlelalters, Berlin, 1886-1887, t. ii, p. 363-374 ; t. III, p. 409-352 ; I. Jeiler, Ein unerditer Brief des P. Olioi, dans l’Historisches Jahrbuch, Munster, 1882. p. 648-659 ; L. Oliger, Descriptio codicis Capistran. aliquot opuscula fr. Pelri Joh. Olivi continentis, dans VArchioum franciscanum historicum, 1908, t. i, p. 617-622. Un document capital est VHisloria septem tribulationum ordinis minorum d’Ange de Clareno, publiée partiellement par I. von Dôllinger, Èeitràge zar Sektengeschichle des Mittelalters, Munich, 1890, t. ii, p. 417-526, et en majeure partie par F. Ehrle, Archiu, 1886, t. ii, p. 106-164, 249-336 ; la l re et la 2° tribulations, omises par Ehrle, ont été publiées par F. Tocco, Rcndiconti délia reale accademia dei I.incei, 5e série, Rome, 1908, t. xvii, p. 1-32. Des lettres de Clareno ont clé publiées par F. Ehrle, Arehiv, 1885, t. i, p. 508-569 ; des fragments de son Breoiloquium par F. Tocco, Studii francescani, Naples, 1909, p. 294-296 : le P. Van Ortroy doit publier son Expositio régulas. Cf. A. Ficrens, Revue d’Idsioire ecclésiastique, Louvain, 1907, t. viii, p. 62-63, note. Sur les écrits d’Hubertinde Casale, cf. F. Callæy, Étude sur Ubertin de Casale, Louvain, 1911, p. 257-272 : à citer principalement ï'Arbor vilæ cruciflxsB Jesu, Venise, 1485, et les écrits que nous allons retrouver à propos du concile de Vienne et de la consultation de Jean XXII. Les défenses des spiriluels du midi de la France ont été publiées par F. Ehrle, Archiu, 1886, t. ii, p. 159 sq. ; 1888, t. iv, p. 52 sq. Voir encore la Lettera dei fraticelli a D. Giovanni dalle Celle, dans II paradiso degli Alberti, appendice, doc.xii, édit. Wesselofwski, Bologne, 1867, t. i a ; la Lettera dei fraticelli a tutti i cristiani nella quale rendono ragione del loro scisma, publiée par G. Vanzolini, dans la Scella di curiosità letterarie, 53e livraison, Bologne, 1845 (n’est pas de 1336, comme l’a cru Vanzolini, mais est postérieure d’un siècle environ) ; des fragments de polémique des fraticelles publiés par F. Tocco, Sladii francescani, p. 502-523. Au mouvement des spirituels et des fraticelles se rattachent les .Ictus beatt Francisci et sociorum ejus, compilés entre 1322 et 1328, édit. P. Sabatier, Paris, 1902 ; les incomparables Fiorclti qui en procèdent ; le Spéculum perfectionis, édit. P. Sabatier. Paris, 1898 ; le Liber conformitatum vitie beali Francisci ad vilam Domini nostri Jesu Christi de Barthélémy de Pise. Sur un écrit inédit d’Arnaud de Villeneuve, Informaiio beguinorum vel leclio Narbonæ, cf. F. Tocco, Studii francescani, p. 225-226.

Actes des papes et des conciles.

Voir, dans le Corpus

juris canonici, les Clémentines. 1. V, lit. XI, c. 1, et les Extravagantes de Jean XXII. lit. vii, c. unie ; lit. xiv, c. 1-1 Pour les constitutions Extii qui séminal de Nicolas III et Exivi de paradiso de Clément V, cf. Scraphicir législation ! s texius originales, Quaracchi, 1.897, p. 177-263. Denombreu ses bulles des papes ont élé publiées par Ba naldi (Kinaldil. Annal, eccl, an. 1291. n. 26 ; 1297, n. 55 : 1317. n. 55, 61 ; 1318, n. 15-52 ; 1321. n 18 ; 1322, n. 51. 69 ; 1323, n (il ; 1325, n. 20, 26-27 ; 1326. n 23 ; 1331. n 1-5 ; 1332. il 29 ; 1331, n 18 ; 1335, n 63 ; 1336. n. 63-61 : 1310. n 64-65 ;

1341, n. 84 ; 1344, n. 8 ; 1346, n. 70 ; 1354, n. 31 ; 1357. n. 12 ; 1368, n. 16 ; 1370, n 16 ; 1372. n 36 ; 137 1. n. 14 ; 1418, n. 11 ; 1421, n. 1 ; 1 121, n. 7 ; 1 126, n. 18 ; 1 128. n 7-8 ; I 132, n. 24 ; 1441, n 7 ; F. Ehrle, Arehiv, i n p. 16-20, 65-78 ; C. Eubel, Bullarium franciscanum, Home, 1898-1903, t v-vn. F. Ehrle, Zur VorgeschichU des Concils oon Vienne, dans V Archio, t n. p 353-116 ; t. iii, p. 1-195, a publié divers écrits qui furent présentés au concile de Vienne, par Hubertin de Casale pour les traticelles, el contre eus par les deux avocats des conventuels Raymond de Fronsae et Bonagrazla de Bergame. Sur la conciliation entre la décrétale Exltl qui séminal de Nicolas Ml et les constitutions de Jean xxil. voir des fragments d’un manuscrit de la Vaticane publiés pat Raynaldl.an 1324, n. 31-35, et les indications de L l’astor, Geschlchte der Pàpste seit dem Ausgang îles Mittelalters, 2 édit. Ftibourg-en-Brlsgau, t. a, p ant de

définir la question de la pauvreté, Jean lt prll l’avis des hommes compéti nts, cardinaux, évoques, théologiens ; leurs consultations ont été publiées en partie par Raynaldi, Annal eccl an 1322 n 56-68 ; an. 1323. n 38-60, et plus complètement par F, Tocco, La quisllone délia prorata nel tecolo m seconda nuool documentt, Naples, 1910, p 5117 ; "i Joindre la consultation d’HuberUn de Casale, publiée par Baluze, Rfurceltanea tacra, édit Mansl, Lucques, 1 7<-i t n p 279-280, et celle de Robert d’Anjou rot de Naples, publiée par G B Siragusa, L’tngegno II tapent gP InttadU