Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/391

Cette page n’a pas encore été corrigée
763
764
FRANÇOIS-MARIE DE RRUXELLES — FRANCOL1M


P. François-Marie préparait une nouvelle édition de sa théologie quand il mourut ; elle parut à Gand, 1715-1718, par les soin, du P. Archange de Termonde, voir 1. 1, col. 1759, et de nouveau à Bruxelles, 1744. Bien que l’auteur ne s’attache pas exclusivement à la doctrine de saint Bonaventure, les derniers éditeurs des œuvres du docteur séraphique le citent avec éloge parmi ses disciples, et ils appellent son ouvrage opus succosum et accommodalissimum.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriplorum ordinis min. capiiccinorum, Venise, 1747 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. IV, col. 651 ; Prosper de Martigné, La scolaslique et les traditions franciscaines, Paris, 1888 ; S. Bonaventuræ opéra omnia, Quaracchi, 1882, t. i, p. lxxii. P. Edouard d’Alençon.

14. FRANÇOIS PITIGIANI D’AREZZO, frère mineur de l’observance, ministre do sa province de Toscane, définiteur général de son ordre, fut aussi théologien des ducs de Mantoue, en particulier de Ferdinand de Gonzague, qui abandonna la pourpre pour ceindre la couronne ducale. Le P. Pitigiani mourut à Mantoue en 1616 à l’âge de 63 ans. Étant provincial, il avait fait rééditer l’Exposition de la règle des mineurs, publiée un demi-siècle auparavant par le P. Barthélémy de Brendula, in-8°, Florence, 1594. Il donna de son propre fonds la Praclica criminalis canonica, in-8°, Pérouse, 1609, longtemps en usage dans sa famille religieuse et rééditée après sa mort par le P. Hilarion Sacchetti, son élève, Venise, 1617, 1621 ; Commentaria scholaslica in Genesim, in quibus ultra explicationem literalem ex Patribus conlexlam, quingense et nonaginla sex quæstiones explicantur et resolvuntur, in-4°, Venise, 1615 ; ces commentaires embrassent seulement les trois premiers chapitres de la Genèse ; Summa theologiæ speculalivse et moralis, neenon commentaria in III u <" librum Sententiarum docloris sublilis Joannis Dans Scoti… in quibus Scoli sententia dcclaratur, contra thomislas et cseleros contradictores defenditur, 2 in-fol., Venise, 1613-1616. Après sa mort, le même P. Sacchetti publia la Summa in IV librum, in-fol., Venise, 1619, avec le portrait de l’auteur. Il avait publié auparavant ses Adnolationcs in VIII libros Phgsicorum Joannis Duns Scoli, Venise, 1617, rééditées dans les Opéra omnia de Scot, Lyon, 1639, t. il. On attribue encore au P. François d’Arezzo une Expositio I et II libri Posleriorum, et une autre In Formalitales Anlonii Syrrecli, Venise, 1606.

Wadding et Sbaralea, Scriptorcs ordinis minorum, Rome, 1906-1908 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1907, t. iii, col. 574.

P. Edouard d’Alençon.

    1. FRANCOLINI Baithazar##


1. FRANCOLINI Baithazar, jésuite italien, né à Fermo le 20 novembre 1650, entré dans la Compagnie de Jésus le 1 er novembre 1666, enseigna avec la plus grande distinction la philosophie et la théologie au Collège romain, où il mourut le 10 février 1709, après une longue série de polémiques retentissantes engagées contre les théologiens rigoristes de la faculté de Louvain. Son premier ouvrage, publié sous le pseudonyme de Daniel del Pico, Raccolta d’alcune decisioni ed islruzioni colla quale si demostra quai sia slala la pralica délia Chiesa nel propagare la fede ira gl’injedeli, s. 1., 1702, est un essai pour dirimer les ardentes controverses suscitées par la question des rites chinois, et qui parut faire suite à la consultation du tribunal des rits adressée par Tcheou-fou à l’empereur K’ang-hi, en 1701. On a mis en doute jusqu’à ces derniers temps l’authenticité de cet important ouvrage. Cf. de Backer, Bibliothèque de la C’° de Jésus, t. i, col. 1941. Mais la question n’est plus douteuse. Le manuscrit original a été retrouvé en 1885 dans la bibliothèque du château de Cheltenham, en Angleterre : il porte la signature Baldassar Francolini en regard

du pseudonyme. L’attention du P. Francolini s’était portée de bonne heure sur les questions pénitentielles alors vivement débattues. Il publia successivement : De clavium potestate præsertim in remillendis peccalis et infligendis censwis dissertationes ac thèses, Rome, 1703 : Ecelesiasticus ex regulis Patrum ferialus, seu quæ per Patres et canones liceat ccclesiaslico viro animi relaxatio, ibid., 1703 ; Vcleris Ecclesiæ rigor in adminislrando sacramento pœnilentiæ a rigidiorum quo| rumdam scriplorum calumniis vindicatus, ibid., 1704 ; Clcricus romanus contra nimium rigorcm munilus duplici libro, quorum uno veleris Ecclesiæ severilatem, altero præsenlis Ecclesiæ benignitatem a rigidiorum quorumdam scriplorum calumniis vindicatus, ibid., 1705. Cet ouvrage suscita aussitôt le plus violent émoi parmi les professeurs de la faculté de théologie de Louvain et une partie du clergé des Pays-Bas. L’attaque était directe ; les réponses furent violentes. J. Opstræte écrivit aussitôt son Clericus Belga Clericum romanum muniens…, Liège, 1706, qui trouva grand crédit en France. Cf. Journal des savants, 1706, p. 452 sq. Le P. Ant. Bardon, dominicain, publia en Allemagne son Francolinus, Cleri romani pœdagogus…, Cologne, 1706, où Francolin était accusé de laxisme ; cet ouvrage fut condamné par le Saint-Office, le 10 novembre 1706. En Italie, l’avocat Biaise Maioli de Avitabile faisait paraître ses Lettre apologeliche theologico-morali, Naples, 1708, pamphlets virulents qui furent mis à l’index le 15 janvier 1714. Enfin Pierre le Drou, de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, doyen honoraire de la faculté de théologie de Louvain, mettait "au jour son grand ouvrage, destiné à préciser et à défendre la doctrine augustinienne : De contrilione et attritione dissertationes quatuor, Louvain, 1707, où la nécessité d’un acte de charité tout au moins imparfait, mais s’attachant à Dieu pour lui-même et par-dessus toutes choses, était revendiquée comme un enseignement indubitable et constant de l’Église catholique. Francolin soutint vigoureusement la lutte et maintint solidement ses positions. Il répondit d’abord à Opstræte par son Ballhassar Francolinus S. J. theologus Clerici romani inslitulor ab anonymi scriploris accusalionibus vindicatus, Rome, 1706. S’appuyant sur les négociations engagées à Rome par la faculté de théologie de Louvain en 1679 et 1698, Opstræte affirmait que, « dans l’ordre ordinaire, le pécheur ne peut se préparer que peu à peu et par degrés et qu’on ne doit l’absoudre que lorsqu’on s’aperçoit qu’il est enfin parvenu au point qu’il faut, c’est-à-dire s’il fuit les occasions du péché, s’il résiste aux tentations, s’il s’applique à la prière et aux autres exercices de piété, s’il contrarie j son penchant par la pratique des vertus opposées. » ! Cf. Journal des savants, 1708, p. 454. Francolin de ; mande tout d’abord a ses adversaires d’avoir le courage de leurs opinions et de soutenir ouvertement leurs doctrines au lieu de dissimuler leurs erreurs J sous le voile de l’anonyme, et il précise, en les discu| tant longuement, tous les points de la controverse

doctrinale et historique dans deux importants

ouvrages : Præsenlis Ecclesiæ benignilas in adminislrando sacramento pœnilenliæ a rigidiorum quorumdam I doctorum calumniis vindicata, Munich, 1707, et De ! dolore ad sacramentum pœnitenliæ rite suscipiendum necessario libri duo, Rome, 1706. Ce magnifique traité, où se déroulent tout l’historique de la controverse et la discussion de la théorie augustinienne sur l’insuffisance de l’attrition pure et simple jointe à l’absolution pour la rémission des péchés, reste le chef-d’œuvre de Francolin. C’était le coup le plus rude porté aux doctrines rigoristes. Cf. Mémoires de Trévoux, 1707, p. 2098-2111. Francolin publiait en même temps un excellent manuel de théologie où la partie positive recevait une ampleur surprenante