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FRANÇOIS DE SALES SAINr


versité, François reçut le bonnet de docteur en droit civil des mains de Pancirole, en 1592.

Reçu avocat au sénat de Chambéry, il allait être promu sénateur. Son père lui avait choisi pour épouse une des plus nobles héritières de Savoie. Mais François déclara son intention arrêtée d’embrasser la carrière ecclésiastique. La lutte fut vive. M. de Boisy ne pouvait accepter de voir ainsi renversées toutes les espérances qu’il plaçait sur la tête de son fds aîné. Alors l’évêque de Genève, Claude de Granier, obtint pour François, et à son insu, la charge de prévôt du chapitre de Genève, dont la collation appartenait au pape : c’était la première dignité du diocèse. M. de Boisy céda, et François reçut les saints ordres (1593).

Depuis la Réforme, le siège de l’évêché de Genève était, en fait, transféré à Annecy. C’est là qu’avec un zèle tout apostolique, le prévôt se livra sans relâche à la prédication, à la confession, à toutes les œuvres du saint ministère, sans négliger l’étude ; même étant évêque, et malgré les travaux accablants de la charge, il consacrait chaque jour deux heures à l’étude de la théologie, unissant la science à l’expérience des âmes, et développant incessamment l’une par l’autre. Il dit lui-même dans la préface de son Traité de l’amour de Dieu, le résumé et le couronnement des travaux spirituels et intellectuels de toute sa vie : « J’ay touché quantité de poins de théologie, mais sans esprit de contention, proposant simplement, non tant ce que j’ay jadis appris es disputes, comme ce que l’attention au service des âmes et l’employte de vingt-quattre années en la sainte prædication, m’ont fait penser estre plus convenable à la gloire de l’Evangile et de l’Eglise. »

L’année suivante (1591), François s’offrit pour aller évangéliser le Chablais, où les Genevois avaient imposé la réforme de Calvin, et qui venait de faire retour au (huhé de Savoie. Il s’établit d’abord, avec son cousin Louis de Sales, dans la forteresse des Allinges. Au péril de sa vie, au prix de fatigues inouïes, par des courses et des prédications incessantes, à force de zèle, de s. ii née, de bonté, de sainteté, il arrive à se faire écouter de ces populations sectaires.. Il fixe alors sa demeure a Thonon, la ville principale du Chablais. Il confond les ministres que Genève lui envoie ; il convertit le syndic et plusieurs des principaux calvinistes. Sur la demande du pape Clément VIII, il se rend à Genève pour conférer avec Théodore de Bôze, qu’on appelait le patriarche de lu lliforme. Celui-ci l’accueille, l’écoute, v mlde même un moment ébranlé ; mais il n’a pas le courage d’aller jusqu’au boni. Le Chablais se convertit en masse (1597 et 1598). Claude de Granier choisit alors François pour coadjuteur, malgré ses refus, et l’envoie a Romi I 1599).

Clément VIII ratifia le choix de l’évêque de Genève < t voulut examiner lui-même le candidat, en présence de tout le Sacré-Collège. Cet examen improvisé fut un triomphe. « Aucun de ceux que nous avons examinés jusqu’à ce jour, dit le pape en se tournant vers les cardinaux, ne nous a satisfait d’une manière aussi complète. — Descendant de son trône, il s’approcha de

is qui était encore a genoux, et l’embrassa en

lui disant a haute voix les paroles des Proverbes, v, 15, fili mi, aquam de cisierna tua, et fluenta pulei lui : deriuentur fontes lui foins, d in plateis aquas tuas La prophétie ic réalisa.

tour de Rome, François dut aller à Paris li n glement des affain es du pa ;

qui dépi ndail de l i l ran< i Là le coadjuteur de lia d’amitié avec M. de Bérulle, plus tard Vntninc Dcshayes.seï rétaired’l ienri l.

nri IV lui-même qui voulut être de tiers dans

I mh eût voulu lix. ;

i" en I rance : il lui fil prê< her li carême à la

DICT. DE THÉOL. CATI10I.

Claude de Granier mort, François de Sales fut sacré évêque de Genève (1602). Il commença par établir dans son diocèse des catéchismes pour les enfants et les fidèles ; il traça pour son clergé de sages règlements ; il visita soigneusement les paroisses éparses dans les âpres montagnes de son vaste diocèse ; il réforma les communautés religieuses. Sa bonté, sa patience, sa douceur sont restées proverbiales. Il avait un grand amour des pauvres, surtout des pauvres honteux. Frugal dans la nourriture, simple dans le vêtement et l’ameublement, il se retranchait sévèrement toute superfluité, et vivait dans la plus stricte économie personnelle, afin de pourvoir plus abondamment à la misère des pauvres. Il confessait, conseillait et prêchait sans cesse. Il a écrit d’innombrables lettres, la plupart de direction ; et entre temps il trouva moyen de mettre au jour les livres que nous dirons.

Il fonda, avec sainte Jeanne de Chantai (1610) l’institut de la Visitation Sainte-Marie, pour les tilles et les veuves qui, se sentant appelées à la vie religieuse, n’ont point la force ou l’attrait des austérités corporelles pratiquées dans les grands ordres.

Son zèle apostolique ne resta pas confiné dans son diocèse de Genève. Il alla prêcher au dehors des avents ou des carêmes demeurés célèbres : à Dijon (1604), où il rencontra la baronne de Chantai, à Chambéry (1606), à Grenoble (1616, 1617, 1618), où il convertit le maréchal de Lesdiguières. Dans un dernier séjour à Paris (novembre 1618-septembre 1619), il dut monter presque chaque jour en chaire pour satisfaire la pieuse avidité de la foule. De nombreuses conversions en furent le fruit. Il fut en rapport à Paris avec toutes les notabilités religieuses de l’époque, et en particulier avec saint Vincent de Paul. On lui proposa, pour le décider à demeurer en France, la riche abbaye de Sainte-Geneviève, puis la coadjutorerie de Paris : il refusa tout pour revenir à Annecy.

En l’automne de 1622, saint François de Sales dut suivre la cour de Savoie en France, à Avignon, puis de là à Lyon. Dans cette ville, le 27 décembre, il fut frappé d’une attaque d’apoplexie, et mourut saintement le lendemain, jour des Saints-Innocents. Il était dans sa 55e année. Il se fit un grand concours autour de sa dépouille mortelle, que le peuple lyonnais voulait conserver à tout prix. A grand’peine on la ramena à Annecy, laissant son cœur à la Visitation de Lyon. Un nombre considérable de miracles et de grâces signalées ont été obtenus à son tombeau qui est vénéré au couvent de la Visitation d’Annecy. Son cœur, à la Révolution, fut emporté par les visitandines de Lyon à Venise, où il est en grande vénération. François de Sales fut béatifié (1661), et canonisé (1665) par Alexandre VII ; il fut proclamé docteur de l’Église universelle par Pie IX (1877).

II. CEuvhbs.

Pour la nomenclature des œuvres du saint docteur, nous suivrons l’ordre de la nous elle édition publiée par les soins « le la Visitation d’Annecy : commencée en is !)2. elle en « s ; en 1913 au wm volume, viii 1 des Lettres Le bénédictin anglais dom Mackey a prêté son concours aux religieuses de la Visitation, et les 12 premiers volumes uni été publiés sous sa direction. Ilafaii précéder chaque ouvrage du saint docteur de longues el érudites prr(iù il a traité a tond grandjiombre de points concernant les œuvre » du saint Ces préfaces ont été noire guide

le plus assuré dans h— présent travail l.e I’. Navatel, de la

Compagnie de Jésus, a surveillé l’édition des trois volumes suivants. Les deux derniers volumes parus, i xvi, xvii, ne s mi pas signes : ils témoignent d’une grande sagacité et probité de ir.r. ail C’est eei le édition que nous eiiemus ordinairement La 1’édition complète des œuvres de saint François de Sales est de Toulouse. 1637 DJne semble pas que sainie Chantai l’ail connue i’édition qu’elle prépara, de concert avec le Commandeur de siiiery parut a Parts, en 1641. Cinq autres éditions, m folio comme les doua premier ! — et deux éditions en s ln-12 se succédèrent, a Paris,

VI.