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IT, ANCFORT (CONCILE DE

FRANCK

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Nouveau Testament, prétendent-ils, si l’incarnation n’est pas établie sur la base fournie par cette explication.

Non seulement la doctrine du concile de Francfort ne peut se concilier avec cette affirmation, mais par ailleurs, cette double filiation a été formellement réprouvée par l’Église. Elle fut rejetée par la faculté de théologie de Paris, comme nouveauté contraire à la doctrine traditionnelle des Pères et des conciles, opposée à l’enseignement des docteurs catholiques, dont elle voulait se prévaloir à faux, et aux symboles en honneur parmi le peuple chrétien. Le pape Clément XIII disait, dans la condamnation dont il frappa les deux écrivains, qu’ils parlaient plutôt pour égarer que pour éclairer l’esprit public : in populi seductionem, potins quam inslruciionem… ab utroque, sacrarum litlerarum exposilionis oblenlu, parantur incaulis offendicula et veritali catholicæ aul prsejudicium inferiur, aul aufertur præsidium quo potissimum roboratur.

Servitude du Christ.

Comme on le voit par

le texte du concile de Francfort que nous avons cité, ce n’est pas seulement la question du titre de Fils consubstantiel du Père, que l’assemblée eut à définir contre les tendances hérétiques de certaines propositions. Le problème de la servitude du Christ y fut expliqué. Les deux enseignements sont connexes en eux-mêmes aussi bien que dans le décret conciliaire. Si ergo Deus verus est, qui de Virgine natus est, quomodo tune potest adoptivus esse vel servus ? Dans la lettre écrite au nom du concile aux évêques espagnols, on lisait également, à propos des novateurs : Intelligite in hac professione veslra duplices diabolicæ fraudis latuisse dolos…, dum et Dominum nostrum Jesum Christum quem Deum colimus et adoramus, servum prœdicatis et adoptivum. Il s’agissait donc de déterminer le sens dans lequel on pouvait qualifier le Christ, serf de Dieu, serviteur soumis aux ordres de son Père.

Les auteurs distinguent une triple servitude, naturelle, légale et morale. La première se trouve dans la personne qui par droit de naissance est sous la dépendance de ses auteurs. Ainsi, le fils doit être soumis à son père comme toute créature à son créateur : tout cela constitue l’ordre naturel. La servitude légale a sa source dans les conventions humaines ; de ce fait, se trouvent sous la juridiction d’autrui les prisonniers de guerre, ceux qui sont exposés sur les marchés d’esclave : a quo quis superatus est, hujus et servus est. II Pet., ii, 19. La servitude morale vient du péché : qui facil peccalum, servus est peccali. Joa., vrn, 34.

Il ne"saurait être question, à propos du Christ, de servitude légale ou morale : sa dignité et sa sainteté répugnent essentiellement à cet ordre d’idées. La seule dépendance dont il puisse s’agir, à propos de Jésus-Christ, est la dépendance naturelle qui n’exclut pas le fils des honneurs et de l’héritage du père.

Les auteurs interprètent les texles scripturaires qui représentent Jésus-Christ comme soumis à son Père dans ce sens que, quoique l’humanité du Sauveur ait été exaltée et glorifiée par l’union hypostatique, elle reste néanmoins à l’absolue discrétion de Dieu, complètement soumise à sa volonté. Ecce servus meus, suscipiam eum. Is., xlii, 1. Pater major me est. Joa., xiv, 28. Ascendo ad Palrem meum et Patrem veslrum, Deum meum et Deum vestrum. Joa., xx, 17. Aussi, le concile de Francfort proteste contre toute autre signification, précisant la portée de ces termes scripturaires, dans la déclaration suivante : Deum enim nequaquam audelis confiteri servum vel adoptivum : et si eum prophela servum nominassel, non tamen ex conditione servitulis, sed ex humili (alis obedientia, qua factus est obediens usque ad morlem.

S. Thomas, Sum. theol, III, q. xxiii, a. 4 ; Suarcz. dis.). XLIX, sest. ii-iv, Opéra, Paris, 1860, t. xviii, p.483sq. ; Salmanticenses, tr. XXI, De incarnations disp. XXXIII Paris, 1881, t. xvi, p. 406 ; Legrand, Tractatus de incarnatione, c. iv, v, édit. Migne, t. ix, p. 792 ; Billuart, De il nalione, <liss. XXI. a. 2, Paris, t. v ; Petau, Theologica dogmata, I. VII, Bar-le-Duc, 1869, t. vi, ». 310 ; L. Turrianus, De sensu concilii Francoliirdiensis, dans Opuscula theologica, 1625, p. 593— 053 ; J. Schwane, Histoire des dogmes, trad. Dagert, Paris, 1903, t. iv, p. 375-377 : Ilefcle, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris. 1910. t. iii, p. 1045-1056 ; Franzelin, Tractatus de Yerb : > incarnato, th. xxxviii, 3e édit.. Rome, 1881, p. 349-374. Voir Adoptianiswe, t. i, col. 408413.

B. DOLHAGARAY.

    1. FRANCHINI Jean de Modène##


FRANCHINI Jean de Modène, des mineurs conventuels, publia, étant procureur général de son ordre, un Status religionis franciscanse minorum convenlualium, in-4°, Rome, 1682, et une apologie De aniiquiorilate franciseana eonvenlualibus adjudicata, in-4°, Roncilione, 1682. Rentré dans sa province monastique, le P. Franchini continua ses travaux historiques et publia la Bibliosofiae memorie letlerarie di scritlori francescani conventuali ch’hanno scrillo dopo l’anno 1585, in-4°, Modène, 1693. Il consacre quelques lignes à ses publications, annonçant qu’il tient en réserve beaucoup d’autres travaux sur l’histoire de sa famille religieuse, sans promettre toutefois de les publier, car, disait-il, il approchait de la soixantaine et ne pouvait se promettre une longue carrière. Il mourut, dit un auteur, en 1695. Sbaralea, qui le cite dans son Supplementum aux Scriptores de Wadding, ne lui a cependant consacré aucune notice.

Sigismond de Venise, Biografia serafica. Venise, 1846 ; Hurler, Xomenclalor, Inspruck, 1910, t. iv. col. 574. P. Edouard d’Alençon.

    1. FRANCHIS Loreto##


FRANCHIS Loreto, prélat italien, né dans les Abruzzes, mort à Naples le 25 novembre 1638. Après avoir été vicaire général du légat d’Avignon, il fut en 1636 évêque de Capri, d’où, deux ans plus tard, il fut transféré à Minori. On a de lui un traité Dr controversiis inter episcopos et regulares, in-4°, Avignon, 1632, ouvrage qui fut de nouveau édité avec des notes et observations par Zacc. Pasqualigo, in-fol., Rome, 1656. Loreto de Franchis est également l’auteur d’un ouvrage De sacrificio novellæ legis, 2 in-fol., Rome, 1662.

Ughelli, Italia sacra, in-fol., Venise, 1721, t. vii, col 268, 317 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 877-878.

B. Heurtebize.

    1. FRANCISCAINS##


FRANCISCAINS. Voir Frères mixeurs., col. 809.

    1. FRANCK Gaspard##


1. FRANCK Gaspard, né à Ortrand (Misnie) le2 novembre 1543, fut élevé par son père, instituteur luthérien, dans l’étude des ouvrages de Luther, de Mélanchthon et de Major, qu’il enseigna et prêcha à son tour, au point d’en savoir une partie de mémoire. Le comte Ladislas de Haag (Haute-Bavière, à l’ouest de Munich), qui avait banni le catholicisme de ses terres, appela le jeune Franck pour aider sa propagande ; mais la mort du comte fit retourner ces terres à la maison de Bavière, dont la fidélité assurait dans ces régions le triomphe du catholicisme. Dans ce dessein, le duc Albert employait alors le converti Martin Eisengrein. Les relations avec ce dernier et la lecture des Pères firent tomber les préjugés de Gaspard Franck. Il se retira à Ingolstadt en 1566, passa dix-huit mois à étudier auprès d’Eisengrein, et abjura le 25 janvier 1568. Après une solennelle profession de foi, il fut confirmé et. montant en chaire, expliqua les motifs de sa conversion. On a conservé une édition latine et une traduction aile-