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659 FRANCE. PUBLICATIONS CATHOLIQUES SUR LES SCIENCES SACRÉES

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Sociétés d’évangélisation.

En outre, l’unité

morale de tous les protestants se manifeste par des Sociétés d’évangélisation, d’instruction primaire, de mission chez les peuples païens et par des Sociétés bibliques, dont les succès attestent la vitalité. Je ne puis, dans les limites de cet article, mentionner que le premier et le dernier de ces groupes. La Société centrale d’évangélisation, la Mission intérieure luthérienne et la Mission populaire, fondée par le Révérend Mac-Ail, s’efforcent de donner des secours religieux aux protestants disséminés, de réveiller le zèle des indifférents et d’instruire le peuple des vérités de l’Évangile. La Société centrale entretient 194 stations ; la Mission luthérienne, 6 stations et la Mission Mac-Ail, 34 salles de conférences, sans compter deux « Semeuses » ou salles ambulantes, et deux bateaux missionnaires qui remontent la Marne, la Seine, en faisant escale dans les principaux villages.

Sociétés bibliques.

Le grand instrument de

ces missionnaires à l’intérieur, c’est la Bible traduite en français moderne et commentée d’une façon édifiante. Trois sociétés ont pour objet d’améliorer sans cesse les versions des saintes Écritures et de les répandre : la Société biblique de Paris, la Société biblique de France et la Société biblique britannique et étrangère. Il y a, en outre, des comités auxiliaires de la Société de Paris à Bordeaux, à Montauban et à Toulouse. Il est d’usage d’offrir un exemplaire du Nouveau Testament à chaque catéchumène, lors de sa première communion, et une Bible à tout couple de jeunes mariés, avec des pages blanches, afin d’y inscrire les événements de la famille.

Instruction et patronage moral de la jeunesse.


En effet, le protestantisme attache la plus grande importance à l’instruction chrétienne des enfants, au patronage moral de la jeunesse, à l’action sociale sur le peuple.

De là, la Société pour l’encouragement de l’instruction primaire, parmi les protestants de France, fondée en 1829, qui entretient environ 90 écoles libres, plus 300 écoles du jeudi, où l’on fait le catéchisme ; de là les écoles du dimanche, annexées à chaque église et qui servent de préparation biblique au catéchisme. La première communion ne se fait pas avant quatorze ans, d’ordinaire à quinze, et elle est précédée d’une confirmation personnelle des vœux du baptême.

De là, les Unions chrétiennes de jeunes gens et de jeunes filles, qui s’efforcent de leur procurer des salles de lecture et de récréation honnête et des conférences édifiantes. Le quartier général de ces Unions se trouve à Paris, n. 14, rue de Trévise ; des chrétiens de toute confession y sont les bienvenus ; on y a invité plusieurs fois à parler des orateurs catholiques. Il y a en tout 500 unions de jeunes gens (200 pour hommes, 300 pour jeunes filles).

De là, enfin, les Sociétés d’activité chrétienne, au nombre de 90, les Solidarités et les Fraternités, au nombre de 20, et les Sociétés de tempérance et d’action sociale, au nombre de 12. En tout : 130 sociétés.

Ces institutions sont communes aux divers groupes protestants ; elles ne sont confessionnelles que par leur direction, mais sont toujours ouvertes à la jeunesse sans distinction de culte. Il en est de même de l’Armée du Salut qui poursuit une œuvre de relèvement moral par l’Évangile de Jésus-Christ, sans faire de prosélytisme.

Institutions de bienfaisance et de mutualité.


Mais, par ce qui précède, nous n’avons pas épuisé la iste des organes et des manifestations du protestantisme en France.

11 nous reste à parler des institutions de bienfaisance et de mutualité ; on peut les diviser en six classes. Voir

pour de plus amples détails les Œuvres du protestantisme français, par Frank Puaux, Paris, 1893.

1. Œuvres et institutions générales : 12, parmi lesquelles il faut mentionner, au premier rang, les Asiles John Prost, à Lafosse (Dordogne), cpji recueillent les enfants épileptiques et anormaux, les malades incurables, les vieillards gâteux ; à Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard), la maison des diaconesses ou gardesmalades religieuses ; les colonies de vacances, etc.

2. Œuvres et institutions particulières : 123, parmi lesquelles nous signalerons les dispensaires, l’œuvre de la visite des malades dans les hôpitaux ; l’œuvre du travail qui, comme le nom l’indique, assistent les indigents en leur donnant à faire un travail rémunéré.

3. Diaconats : 55. Ce sont des comités masculins de secours aux indigents, en général annexés aux églises.

4. Sociétés de secours mutuel : 34.

5. Orphelinats de filles (30) et de garçons (16), en tout : 46.

6. Asiles de vieillards, 72.

En tout, 338 œuvres ou institutions d’évangélisation ou d’assistance.

En somme, le protestantisme, après avoir, pendant les premières années qui ont suivi la séparation, souffert de la crise des vocations ecclésiastiques, l’a surmontée ; il s’accommode bien du régime de la liberté. La privation du budget de l’État qui, dans les campagnes pauvres, a entraîné la réduction d’une centaine d’églises à l’état d’annexés d’églises plus importantes, n’a fait que stimuler le zèle des laïques pieux. Ceux-ci sont associés, sans crainte, par les pasteurs aux œuvres d’église ; les femmes mêmes ont, dans la plupart des associations cultuelles, obtenu le droit de suffrage et l’exercent au profit de l’avancement du règne de Dieu.

G. Bonet-Matjry.

II. FRANCE. PUBLICATIONS CATHOLIQUES SUR LES

SCIENCES SACRÉES. — I. Durant la période patristique. II. Au moyen âge. III. Au xvie siècle. IV. Au xviie siècle. V. Au xviiie siècle. VI. Au xix e et au xxe siècle.

I. Durant la période PATnisTiQtE.

Deux évéques des Églises des Gaules ont écrit contre les hérésies de leur temps : au iie siècle, saint Irénée de Lyon contre les gnostiques, et au iv c, saint Hilaire de Poitiers contre les ariens. Des commentaires scripturaires de celui-ci, il ne nous reste qu’une partie de son explication des Psaumes et son commentaire sur l’Évangile de saint Matthieu. Saint Phébade, évêque d’Agen, réfuta aussi les ariens, en 358. Victrice, évêque de Rouen, composa un traité De laude sanctorum. Au v c siècle, Sulpice-Sévère écrivit une chronique, intitulée : Historia sacru, qui va du commencement du monde à son temps, et une Vie de saint Martin de Tours. Les écoles de la Gaule méridionale étaient plus ou moins infectées de semi-pélagianismc. Fauste de Riez exposa cette erreur dans ses deux livres De gratia Dci et libero arbilrio ; il composa aussi un traité De Spirilu Sanclo et il réfuta les ariens et les macédoniens. Vincent de Lérins écrivit ses deux Commoniloria contre les hérésies. Jean Cassien publia à Marseille douze livres De instilulis csenobiorum, ses célèbres Collalioncs et sept livres De incarnalionc Domini. Saint Prosper d’Aquitaine, fidèle disciple de saint Augustin, fut l’adversaire résolu du semi-pélagianisme, spécialement dans son poème De ingratis et dans son De gratia et libero arbilrio contra collatcrcm (Jean Cassien). 11 composa aussi une Chronique. Salvien de Marseille écrivit quatre livres Adversus avariliam et huit De gubernatione Dci. Saint Eucher de Lyon adressa à Valérien, son parent, une lettre De contempla mundi et secularis pbilosophiæ, un petit traité De laude eremi,