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FRANCE. ETAT RELIGIEUX ACTUEL


Paul, fondée en 1851, s’occupe des jeunes filles aveugles.

A Nancy et à Jarville, il y a pour les aveugles la Maison Saint-Paul, fondée par l’abbé Gridel, et pour les sourds-muets, l’œuvre de M. Piroux continuée par les sœurs de Saint— Charles.

Soin des malades.

Le dévouement des congrégations

entretient à Paris les hôpitaux Saint-Joseph, Notre-Dame de Bon-Secours, du Perpétuel-Secours, Saint— Jacques, Hahnemann, Saint-François, Saint-Michel. Dans de nombreux départements, des religieuses sont encore chargées du service des aliénés. Un certain nombre d’établissements a’idiotes, d’incurables, sont tenus par tics religieuses.

L’Œuvre des dames du Calvaire, fondée à Lyon par M me Garnier en 1842 et établie a Paris en 1874, réunit les dames veuves pour le soin des cancéreuses et reçoit dans ses hospices les femmes incurables qu’aucun hôpital n’admet ; elle existe à Lyon, Marseille, Saint-Étienne, Rouen.

Les Petites sœurs de l’Assomption, gardes-malades des pauvres, s’installent, jour et nuit, sans rétribution, au chevet des malades pauvres ; de même, les Sœurs de Notre-Dame de la rue Cassini, au chevet des pauvres femmes en couches.

L’Œuvre des petites sœurs des pauvres, fondée en 1834 par Jeanne Jugan à Saint-Scrvan, a assisté, jusqu’en 1900, 170115 pauvres vieillards. En 1912, 5793 sœurs, 258 novices et 237 postulantes se dévouaient, dans. Il maisons en France et en Alsace et dans 195 maisons à l’étranger, à 46 913 vieillards.

L’Œuvre de la visite des malades dans les hôpitaux, antérieure à saint Vincent de Paul et reconstituée par lui, a répondu, depuis vingt-cinq ans, par suite de la laïcisation des hôpitaux officiels, à un besoin de plus en plus urgent.

Les frères de Saint— Jean de Dieu, qui entretiennent en France plusieurs hospices et maisons de santé, ont la réputation d’un ordre hospitalier remarquable. . 4° Œuvres de patronage intéressant eerlaines catégories de jeunes filles. — Les sœurs servantes de Marie, les saurs de la Croix s’occupent du placement de domestiques. Les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul pos-il, sous le nom de Patronages internes, des œuvres abritant les jeunes filles orphelines ou éloignées de leurs familles, et qui travaillent pour vivre.

L’Œuvre des petites préservées et le Vestiaire des petits prisonniers, fondés en 1892 par la comtesse de Blron, assurent la préservation des fillettes sorties de prison.

L’Œuvre catholique internationale pour la protection de la jeune fille, créée à Fribourg en 1897, postérieurement à l’Union internationale des Amis de la jeune fille (d’initiative protestante), a constitué en France un lecrétariat central et de nombreux comités régionaux : elle est en rapport avec de nombreux homes et maisons d’accueil qu’ont fondés et ! beaucoup d’endroits des femmes catholiques : par exemple, les maisons pour jeunes filles isolées, fondées par M m( " de Bull). la maison de famille des r< ligieuses de Maric-Auxiliatrice, les homes de Lyon, Saint-Étienne, Mar-Grenoblc, Nice, fondés par les comités locaux de l’Œuvre de protection. D 1905, l’Œuvre

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fort qui est fait pour l’assister et le relever. Les œuvres de charité le plus en faveur parmi les catholiques sont désormais ce que j’appellerais les œuvres préventives. Prévenir la misère par une éducation hygiénique, familiale, professionnelle, telle est la préoccupation des fondatrices des œuvres actuelles d’assistance. Elles ne visent pas seulement à la lutte contre les conséquences de la misère, mais à la lutte contre la production de la misère. Il y a sans doute un terrain que la charité catholique n’abandonne pas : c’est le soin des vieillards, des infirmes, des incurables, de tous ceux qui ne peuvent rendre aucun service social ; les catholiques estiment que, tandis que les philosophies issues de la lutte pour la vie aboutiraient peut-être à la suppression de ces « bouches inutiles » , leur religion de fraternité leur fait un devoir de ne les pas abandonner. Mais il ne suffit pas à la charité féminine catholique de se consacrer à ceux qui vont mourir ou qui sont morts à demi ; elle veut aider, dans la famille, dans la profession, à l’épanouissement de la vie. Sans négliger l’aumône individuelle, elle s’attache surtout à faire œuvre d’assistance sociale ; elle aime mieux précéder la misère pour l’arrêter que de la suivre pour la soulager ; elle aime mieux relever les familles que de les secourir ; elle aime mieux les assister au moment où elles fléchiraient que d’avoir ensuite à les relever ; elle aime mieux, enfin, les aider activement à améliorer les conditions de travail que de subvenir passivement à des détresses résultant de ces mauvaises conditions. Tout l’enseignement donné dans les œuvres de jeunesse catholique et dans les patronages catholiques est imprégné de cet esprit apparemment nouveau, qui n’est d’ailleurs, à y regarder de près, qu’un retour à la solidarité chrétienne du moyen âge. XIII. L’action sociale de l’Église par les

    1. GROUPEMENTS OUVRIERS ET SYNDICAUX##


GROUPEMENTS OUVRIERS ET SYNDICAUX. — Il existait à Paris, dès 1867, une œuvre des maçons et des tailleurs de pierre, ayant pour but l’instruction de ses adhérents, originaires surtout du Limousin, et l’amélioration de leur sort. La plus ancienne œuvre catholique sociale fut l’œuvre des Cercles catholiques d’ouvriers, fondée en 1871 par le comte Albert de Mun et le marquis de la Tour du Pin la Charce ; elle doit son importance moins encore aux 400 cercles d’ouvriers disséminés en France (dont 8 à Paris) qu’au mouvement d’études économiques et sociales qu’elle a provoqué. C’est aux études entreprises par les commissions de l’œuvre des cercles qu’ont été dus les projets de lois sociales présentés au parlement par certains députés catholiques avant l’époque où l’État songeait à élaborer une législation sociale.

L’Union catholique du personnel des chemins de fer, fondée en 1898 pour « conserver chrétiens tous ses membres » et » améliorer leur sort en favorisant les institutions charitables, économiques et sociales, » était à l’origine, au moment où dans la basilique de Montmartre eurent lieu ses premières nuits d’adoration, uniquement composée de quelques centaines de cheminots parisiens ; à la suite d’un pèlerinage à Lourdes en 1899, elle s’étendit peu à peu à la France entière. Elle comprenait, en 1012, lis groupes, avec 50 000 membres environ. Les sœurs de la Présentation de Tours diligent l’Association et société de secours mutuel pour 1rs demoiselles de commerce.

Les catholiques de Paris ont pris part au mouvement syndical, par plusieurs créations Importantes. Il faut citer, avant tout, l’initiative de 17 anciens élèves des Frères, qui aboutit en 1887 a la création du Syndical des employés <ie commerce et de l’industrie j ce syndicat comptait, a la Du de 1912.7 132 membres ; il a fait élire ses deux candidats, en 1904, renouvellement du conseil supérieur du travail, et son taire général, M. Viennet, est devenu, en 1911,