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FRANCE. ÉTAT RELIGIEUX ACTUEL


fondée en 1827 par Mgr de Bervanger et le comte Victor de N T oailles, et dirigée par un comité de catholiques laïques, donne dans quatre maisons (Paris. Issy, Igny, Bezenval) une instruction professionnelle à des enfants qu’elle adopte dès l’âge de huit ans. La Société des amis de l’enfance, catholique également, fondée en 1828, l’Œuvre des orphelins apprentis d’Auteuil, fondée par l’abbé Roussel, l’Œuvre du Berceau de saint Vincent de Paul, établie près de Dax, s’occupent de l’éducation et de l’apprentissage de leurs jeunes pupilles. L’École commerciale des Francs-Bourgeois, créée à Paris en 1843 par les frères des écoles chrétiennes, prépare ses élèves pour les professions commerciales, industrielles et administratives. La Société des orphelinats agricoles, établie à Paris par des initiatives catholiques, a ouvert en province un certain nombre d’orphelinats spécialement destinés à préparer leurs pupilles à la vie rurale. Les fondations récentes de l’atelier des apprentis serruriers et mécaniciens à Notre-Dame-du-Rosaire, de l’atelier dirigé par l’abbé Rudinsky à la Chapelle, de l’atelier d’apprentissage de menuiserie-ébénisterie du Kremlin-Bicêtre, de l’atelier de mécanique de Saint-Hippolyte, des ateliers de menuiserie, d’ébénisterie et de sculpture, fondés par l’abbé de Miramon dans le XIe arrondissement, et de l’atelier de préapprentissage de Javel, fondé par l’abbé Blain des Cormiers, témoignent que le clergé de Paris s’occupe de la crise de l’apprentissage et a souci d’y remédier ; c’est en vertu de cette préoccupation qu’au congrès diocésain de 1912 l’abbé Chaptal proposait que dans les œuvres catholiques un cours de travaux manuels fût institué pour les écoliers de onze à treize ans, et que des ateliers d’apprentisfussent fondés le plus nombreux possible auprès dis patronages catholiques.

L’œuvre des écoles professionnelles de jeunes filles, fondée dès 1871, sous la direction du futur cardinal Langénieux, subventionne actuellement quinze écoles professionnelles de jeunes filles, dont quatorze sont dirigées par les saurs de Saint-Vincent-de-Paul.

Dans un autre domaine, les initiatives catholiques, a l’instigation de M"" de Diesbach, ont, depuis 1902, devancé l’État, en ce qui regarde l’enseignement ménager. L’école ménagère normale, fondée à Paris en 19(12 par les sœurs de Saint-Yinccnt-dc-Paul, de la rue de l’Abbaye, a formé, de 1902 à 1912, 143 centres d’éducation ménagère dont 36 à Paris et dans la banlieue ; un cours normal d’enseignement catholique ménager, destiné i former des maîtresses d’enseignement ménager pour écoles el œuvres catholiques, fonctionne depuis 1910 sous les auspices de l’archevêché.

VIL 1)1 IX FORMES NOUVELLES D’APOSTOLAT : L’APOBTOLAT ni : s PROFESSIONS, l’apostolat des

[MHIORÉs. Les catéchismes paroissiaux, renseignement libre : tels sont les cadres normaux où s’in si

illque. Dans ces cadres ou hors de ces circonstances et les besoins du temps ont Milieu.’l’Église française contemporaine à créer des formes nouvelles d’apostolat.

Soriélé des missions diocésaines, fondée en

dans le diocèse’le Paris par le cardinal Richard,

entretien ! de 18 à 20 missionnaires, qui, d’après le

rapport i diocésain de 1908, rame

nèrei n moins d’un quart de siècle, pins

de 10.unes. La Société des amis des pau

membres à domicile pour l’éducation rell adult( i. La Société deSaint I Régis,

fondée en 1826 par M.’… m.., ., . i, i, disposition

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civil des pauvres du diocèse <i la

légitimation de leurs enfants natu l’i a

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volonté le soin d’aller catéchiser, en une vingtaine de séances, dans quelque chapelle, dansTquelque salle ou dans leur logis, des adultes qui veulent être baptisés.

Sans parler de l’œuvre de la première communion des ramoneurs et fumistes de Paris, qui existe depuis plus de deux siècles, des services religieux spéciaux, dans les dernières années, ont été organisés, à Paris, pour certaines classes de professions. Par exemple, depuis 1899, 1e cercle des marmitons, ouvert à tous les jeunes employés de l’alimentation, s’occupe des premières communions et des confirmations tardives, et leur ménage, à Pâques et aux grandes fêtes, la possibilité d’assister à une messe de minuit, dite pour eux. Depuis 1908, l’apostolat des midinettes s’est développé : il consiste en de courtes instructions données cinq jours de suite, entre midi un quart et midi cinquante, dans l’une des paroisses où sont leurs ateliers. Mgr Odelin signalait au congrès diocésain de 1910 que plus de 5000 midinettes avaient, à la suite de ces retraites, rempli leur devoir religieux, que plusieurs avaient reçu le baptême, que d’autres avaient fait leur première communion, et que l’œuvre se parachevait par la création, dans trois paroisses, de restaurants spéciaux ou de réchauds. L’apostolat des employés de l’alimentation est l’objet d’une semblable organisation. L’Œuvre des forains, fondée à Rouen, en 1888. par l’abbé Bazire, existe aujourd’hui dans 62 villes de France : elle a, dans la chapelle foraine qu’elle installe à côté des foires, catéchisé, de 1888 à 1911, 510 forains. L’Association des écoles foraines, organisée par Mlle Bonnefois, s’occupe aussi de l’éducation et de l’instruction religieuse des petits forains. L’Œuvre des mariniers vise l’évangélisation méthodique des bateliers qui circulent sur le réseau fluvial français : à l’Ile-Sain t-Denis, qui est le principal centre, défilent par an 2000 péniches à peu près. que parcourent au fur et a mesure les religieuses de Saint-Joseph de Cluny pour instruire les enfants. Enfin les Œuvres de mer, fondées en décembre 1894 chez les Pères assomptionnistes, arment des navires hôpitaux qui, portant un médecin et un aumônier, vont porter des secours matériels, médicaux, moraux, religieux, aux marins se livrant à la grande pêche.

Le phénomène social de l’émigration, qui enlève un très grand nombre de Français au cadre de leur paroisse primitive, a suscité les études de l’apostolat catholique. M. l’abbé Couget a constaté que, sur les vingl arrondissements de Paris, il n’y en a qu’un seul, le vingtième, où les Parisiens authentiques, effectivement nés à Paris, forment la majorité ; dans tous les autres arrondissements, les provinciaux d’origine sont dans la proportion de 69 à 53 pour 100. Ce déracinement d’innombrables provinciaux a pour conséquence, chez le plus grand nombre d’entre eux, un complet oubli des habitudes religieuses. Pour lutter contre ce mal, on a fondé depuis vingt ans. el spécialement au cours des toutes dernières années. 21 associalions provinciales catholiques qui ne donnent pas seulement des secours matériels, mais qui, groupant chacune une élite morale de provinciaux, exercent, grâce à eux, sur

la niasse des provinciaux Immigrés, une Influence morale et religieuse. L’action d’apostolal catholique

exercée par ces associations provinciales est île natuie a ressusciter peu : ï peu l’esprit paroissial dans un celtain nombre d’âmes qui, une fois éloignées du clocher local, avaient oublié le chemin de t oui i— église.

III. I.l. s INITIATIV1 s ii i Cl nii s POUR i i D&V1 lui’-PBMENT Dl i PIETE. I.’(l’.uvrc des pàlrrinagrs. fondée en 1H72. et le Comité national des pèlerinages,

fonde en 1 899, s’occupent de développer, par des pèll

s a Jérusalem, lourdes. Home. Para) le-Monlal, <ies mouvements collectifs de piété.

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