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FRANCE. ÉTAT RELIGIEUX ACTUEL


nant examen, obtenir le certificat élémentaire d’instruction religieuse ; puis, l’année suivante, après douze mois d’études nouvelles dont un jury apprécie le résultat, on peut aspirer au certificat supérieur. Ce sont là les deux premiers degrés d’épreuves. En 1912, la première fut subie par 1 613 garçons ; 1 121 sortirent vainqueurs. Il y eut, pour la seconde, 596 candidats parmi lesquels 414 furent admis. A la même session, 1 126 fillettes obtinrent le certificat élémentaire, et 493 le certificat supérieur. Les exigences des juges vont croissant : le zèle des candidats, la bonne volonté des familles, permettent en effet d’élever le niveau de l’examen. Tandis qu’en 191 lia moyenne des postulants admis était de 80 pour 100, elle n’était plus, en 1912, que de 67 pour 100.

Les titulaires des deux certificats peuvent ensuite gravir un troisième échelon, qui s’appelle le « concours élémentaire » d’instruction religieuse. On en peut mesurer la difficulté, déjà sérieuse, en constatant qu’en 1912, entre autres questions écrites posées aux jeunes filles, il y eut des questions liturgiques sur les cérémonies du jeudi saint et du vendredi saint, et des questions historiques sur saint François de Sales, saint Vincent de Paul, saint Jean-Baptiste de la Salle. Le « concours supérieur » d’instruction religieuse, qui succède, ouvrit aux jeunes candidates, en 1912, des horizons plus vastes encore ; elles eurent à expliquer, dans leurs compositions, comment Jésus a prouvé qu’il est le Fils de Dieu et comment les sacrements sanctifient, puis ce qu’est un miracle, ce qu’est une prophétie : des notions historiques leur furent demandées au sujet des patriarches, au sujet des prophètes, au sujet des prédictions par lesquelles le Christ fut annoncé ; elles eurent à développer la série des actes et des gestes que fait le prêtre au moment de la consécration, et puis à détailler tout ce que fait l’Église pour les défunts, d’abord à la maison mortuaire, ’ensuite devant l’autel, ensuite au cimetière. On les convia, même, à la solution d’un petit cas de conscience pour met Ire à l’épreuve leur dextérité de moralistes ; et c’était lancer à leur subtilité de jeunes théologiennes une façon de défi, que de les interroger sur les cas où un sacrement des vivants peut devenir sacrement des morts, et un sacrement des morts sacrement des vivants. Mais, fort congrûment, elles surent relever le défi.

Pour le « concours d’honneur », les sujets de composition proposés aux jeunes filles furent plus intimidants encore. Elles furent mises en présence de l’hypothese que voici : « Un Juif, frappé par les prophéties

eieii Testament, veut devenir chrétien, mais il lire catholique, ou protestant,

bismatique orthodoxe. Il vous prie de l’éclairer. OUS, pour le convaincre, non seulement de lis aussi de l’Ancien Testament. » Les lauréates du concours d’honneur doivent, on le voit, mvila. aussi, a répondre

les prophéties bibliques relatives à la sur les diverses paroles que le Christ puis a expliquer en quoi consi rte i< du dogme ; à préciser, aussi, les droits J iaii. m d( lastiques ;

eus liturgique des ornements qui

a l’autel.

Il faut, pour aborder un tel examen, nu attache ment profond au, ieuses. En 1912, 32

Ules l’affrontèrent el 31 furent admises. Le Ire eut 2°

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diocèse : en juin dernier, ils n’étaient pas moins de 250 pour briguer ce brevet, qui n’atteste pas seulement qu’on maîtrise bien les difficultés du catéchisme, mais aussi, et surtout, qu’on peut devenir un bon maître.

Des « mentions d’éloge » , des « mentions très honorables » , distinguent ceux et celles qui ont subi les épreuves avec le plus d’éclat : et sous les voûtes de Notre-Dame leurs noms retentissent, et chacun vient recevoir un prix des mains du cardinal. Ainsi se rouvre, dans le Paris actuel, une ère d’enseignement religieux qui semble devoir être plus brillante encore que celle qu’avait inaugurée, il y a quatre-vingts ans, l’abbé Dupanloup. L’assiduité aux catéchismes de persévérance était jadis attestée par la remise d’une « analyse » qui reproduisait, soit en la résumant, soit en l’estropiant, l’instruction donnée par le prêtre : les mères, les institutrices, avaient souvent dans la confection de ces devoirs autant et plus de part que les enfants. Aujourd’hui l’instruction religieuse apparaît aux jeunes gens et aux jeunes filles de Paris comme une science qui comporte des initiations successives, de plus en plus ardues, et qui réclame un effort intellectuel personnel, vérifié par un jury. En laïcisant l’école, on avait espéré sevrer les intelligences de la foi : à quoi bon ces notions, sur lesquelles l’État enseignant avait cessé d’interroger ? Mais l’Église a fait surgir des salles d’examen, et créé des examens, et les candidats y viennent, y reviennent même sitout d’abord ils échouent, et de cette semence de jeunes lauréats, une moisson d’apôtres sortira.

Des programmes d’instruction religieuse du même genre ont été élaborés et ont été mis en pratique, en 1913, dans d’autres diocèses, notamment en celui de Nancy. Examens d’instruction religieuse. Programmes cl règlements, Nancy, 1913.

V. Les organisations enseignantes de l’Église de France, ses initiatives pédagogiques. — L’Église, en même temps, profitant des articles encore subsistants de la fameuse loi Falloux, entretient, dans la mesure où le permettent les lois et où le permettent ses ressources, des organisations d’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Elle avait, au début du xx c siècle, dans ses écoles primaires, 1600000 enfants ; dans ses écoles secondaires, elle donnait l’éducation à 91140 élèves, tandis que les établissements de l’État n’en comptaient que 81742. La loi du 7 juillet 1901, qui défend aux membres des congrégations religieuses toute besogne d’enseignement, a singulièrement gêné, sur ce terrain, l’activité de l’Église. Sur 16901 écoles primaires congréganistes qui existaient en 1901, 14404 furent immédiatement fermées ; on ne put pas les rouvrir toutes immédiatement, avec un personnel nouveau, et l’enseignement primaire libre, en 10(17, avait 600000 élèves de moins qu’en 1900. En ce qui regarde renseignement secondaire, les collèges dirigés par des congréganistes durent tout de suite ou disparaître, ou être conliés à un autre personnel : il y eut, en 1906, 104 collèges libres de moins qu’il n’y en avait en 1898, el la clientèle de renseiiuicnient libre avait, cnli deux dates, diminué de 2222 :  ! élèves. Mais tant bien que mal, l’Église lutte et maintient ses positions. Elle’ie et souvent elle trouve, pour remplacer ses frères et ses sœurs, des congréganistes sécularisés, ou bien des bonnes volontés laïques, El ces lions vouloirs S’équipent, s’organisent, se syndiquent, de manière a assurer, sous la forme nouvelle quc la loi tolère et que

i., circonstances imposent, une prospérité nouvelle de l’enseignement libre.

Ce fut u> coup tus dm quc la dispersion des coulions. Dans ces merveilleux organismes, 6dlivec prévoyance pai le vieil espril de charité i

tienne, chacun peut compter sur Ions et lous sur cha cuil. L’assistance mutuelle eu cas d’ao ideiils, en cas