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FOSSARIENS — FOUILLOU


t. xvii, p. 203-204, sur le témoignage des Annales ecclésiastiques et de la Chronique de Spanheim, de l’abbé Trithémius, signale leur existence en 1501. Il dit qu’ils se répandirent comme une peste, particulièrement en Bohême, où l’on en compta jusqu'à 19 000. C'étaient des gens sans feu ni lieu, sans foi ni loi, en marge de la société religieuse et civile, constituant un scandale d’immoralité et un danger public. Contempteurs de l'Église et de ses ministres, ils méprisaient les sacrements ; mais très superstitieux, ils faisaient croire à leurs adeptes qu’ils recevaient l’esprit divin, c’est-à-dire les erreurs de la secte, en avalant une grosse mouche. Ce trait suffit pour marquer le peu de portée de leur intelligence et le milieu dans lequel ils se recrutaient. On chercha à les ramener au bon sens et à la foi catholique ; mais ce fut peine perdue. Ne manquant point de subtilité pour défendre leurs erreurs, ils s’y entêtaient avec l’obstination d’esprits bornés, que rien ne pouvait réduire, ni les discussions, ni les menaces, ni les supplices. Ils disparurent pourtant, sans qu’on nous dise comment. Aucun personnage de marque n’est signalé parmi eux et ils n’ont laissé dans l’histoire que la trace passagère d’un mouvement religieux, où l’immoralité l’emporte sur l’hérésie.

Noël Alexandre, Hisloria ecclesiaslica, Paris, 1745, t. xvii, p. 203-204.

G. Bareille. FOUCHER Simon, philosophe, né à Dijon le 1 er mars 1644, mort à Paris le 27 avril 1696. Il embrassa l'état ecclésiastique et devint chanoine de la Sainte-Chapelle de Dijon. Au bout de deux ou trois ans, il se démit de cette dignité pour venir à Paris où il se fit recevoir bachelier de la faculté de théologie. Il s’appliqua surtout à l'étude de la philosophie des académiciens qu’il considérait comme la plus conforme à la raison, et la plus utile à la religion. Ses principaux écrits sont : Dissertation sur la Recherche de la vérité (de Malebranche), ou sur la philosophie des académiciens, où Von réfute les préjugés des dogmalisles tant anciens que nouveaux, avec un examen particulier des sentiments de M. D, >scarles, in-12, Paris [1673] ; Critique de la Recherche de la vérité, où l’on examine en même temps une partie des principes de M. Descartes. Lettre par un académicien anonyme, in-12, Paris, 1675 ; pour répondre à dom Desgabets qui ne partageait pas les opinions soutenues dans ce dernier écrit, Simon Foucher publia : Réponse pour la Critique à la préface du second volume de la Recherche de la vérité, in-12, Paris, 1676 ; Nouvelle dissertation sur la Recherche de la vérité contenant la Réponse à la Critique de la Critique de la Recherche de la vérité, Paris, 1679 ; De la sagesse des anciens, où l’on fait voir que les principales maximes de leur morale ne sont pas contraires au christianisme, in-12, Paris, 1682 ; Réponse à la Critique de la Critique de la Recherche de la vérité sur la philosophie des académiciens, in-12, Paris, 1686 ; Dissertation sur la Recherche de la vérité, contenant l’apologie des académiciens, où l’on fait voir que leur manière de philosopher est plus utile pour la religion et plus conforme au bon sens ; pour servir de réponse à la Critique de la Critique, avec plusieurs remarques sur les erreurs du sens, et sur l’origine de la philosophie de Descaries, in-12, Paris, 1687 ; Lettre sur la morale deConfucius, philosophe de la Chine, in-8°, Paris, 1688 ; Dissertation sur la Recherche de la vérité, ou sur la philosophie des académiciens : livre I, contenant l’histoire de ces philosophes, in-12, Paris, 1690 ; Lettre à ilI. Lanlicr, conseiller au parlement de Bourgogne, sur la question : Si Carnéade a élé contemporain d' Épicurc, dans le Journal des savants, 6 août 1691 ; Dissertations sur la philosophie des académiciens, livre III, in-12, Paris, 1692 ; Dissertation sur la Recherche de la vérité,

contenant l’histoire et les principes de la philosophie des académiciens, avec plusieurs réflexions sur les sentiments de Descartes, in-12, Paris, 1693 ; Extrait d’une lettre pour répondre à M. de Leibnilz sur quelques axiomes de philosophie, dans le Journal des savants, 16 mars 1693 : ce même recueil publia une réponse de Leibnitz le 3 août 1693 ; Réponse de M. S. F. à M. de L. B. Z., sur son nouveau système de la communication des substances, dans le Journal des savants, 12 septembre 1695 ; Dialogue entre Empiriaslrc et Philalèlhe, in-12, s. 1. n. d., ouvrage demeuré incomplet. Simon Foucher avait en outre publié quelques traités sur les hygromètres.

Papillon, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, in-fol., 1742, t. i, p. 223 ; Moréri, Dictionnaire historique. 1769, t. v, p. 26 j ; F. B millier, Histoire de la philosophie cartésienne, Paris, 1854, tii, p. 352-385 ; F. Ribbe, L’abbé SimonFoucher, Paris, 18'>7 ; P. Lemairc, Dom Rob2rtDesgab3ls, Paris, 1902, p. 131-142.

B. Heurtebize.

    1. FOUILLOU Jacques##


FOUILLOU Jacques, théologien janséniste, né à La Rochelle en 1670, mort à Paris le 21 septembre 1736. Ses humanités terminées au collège des jésuites de sa ville natale, il vint à Paris au collège de SainteBarbe, et y fit ses études de philosophie et de théologie. Il refusa la charge de théologal que lui fit offrir son évêque, se retira à Saint-Magloire, et se contenta du prieuré de Saint-Martin de Prunières, au diocèse de Mende. Il prit rang parmi les plus ardents jansénistes et, après avoir vécu caché à Paris, passa en Hollande en 1705. Sa mauvaise santé l’obligea vers 1730 de revenir en France : à peine était-il de retour qu’un ordre lui vint de se retirer à Mâcon où il resta quelques années, après lesquelles il obtint de pouvoir habiter Paris. Tous les écrits de ce théologien, qui voulut demeurer diacre, se rapportent aux affaires du jansénisme : Considérations sur la censure faite par M. l'évêque d’Api d’un imprimé contenant la décision d’un cas de conscience signé par 40 docteurs de Sorbonne, in-12, 1703 ; Difficultés sur l’ordonnance et instruction pastorale de M. l’archevêque, duc de Cambrai, touchant le fameux cas de conscience, proposées prélat, en plusieurs lettres par M. Yerax, bachelier en théologie, Nancy, 1704 ; Réflexions d’un docteur en théologie sur l’ordonnance et instruction pastorale de M. l’archevêque, duc de Cambrai, touchant le cas de conscience, 1705 ; Défense des théologiens, et en particulier du disciple de saint Augustin, contre l’ordonnance de M. l'évêque de Chartres portant condamnation du cas de conscience, in-12, 1704 ; 2e édit. augmentée, avec une Réponse aux remarques du même prélat sur les déclarations de M. Couël, in-12. 1706 ; Histoire du cas de conscience signée par 40 docleurs de Sorbonne, contenant les brefs du pape, les ordonnances épiscopales, censures, lettres et autres pièces pour et contre ce cas ; avec des réflexions sur plusieurs des ordonnances, in-12, Nancy (Amsterdam), 1705-1712, en collaboration avec Jean Louail. Françoise-Marguerite de Joncoux, Petit-Pied, et le P. Quesnel ; Chimère du jansénisme, ou dissertation sur le sens dans lequel les cinq propositions attribuées à M. Jansénius, évêque d’Ypres, ont élé condamnées, pour servir de réponse à un écrit qui a pour litre : Deuxième défense de la bulle Vincam Domini Sabaolh. in-12, 1708 ; Justification du silence respectueux, ou réponse aux instructions pastorales et autres écrits de M. l’archevêque de Cambrai, 3 in-12, 1707, en collaboration avec Petit-Pied ; Lettre à son altesse électorale M. l'électeur de Cologne, évêque et prince de Liège, au sujet de la lettre de M. l’archevêque de Cambrai à son altesse électorale de Cologne, contre une protestation d’un théologien de Liège, 15 octobre 1708 ; Lettre à un chanoine pour répondre à la lettre de M. l’archevêque