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FORMELLEMENT — FORMOSE


le souverain bien et sa bonté est formellement (comme cause exemplaire), effectivement et finalement le principe de tout bien créé. S. Thomas, Sum. theol., I a, q. vi, a. 4. Dans cet exemple, formellement se rapporte à la cause formelle extrinsèque, voir Forme, col. 512 ; mais il pourrait tout aussi bien, en opposition avec finalement, se rapporter à la cause formelle intrinsèque : la grâce habituelle appartient à l’humanité de Xolrc-Seigneur, formellement, et a sa raison finale d’être dans l’union hypostatique. S. Thomas, Sum. theol., III", q. vii, a. 7 sq.

De la substance elle-même.

Les substances corporelles

sont composées de matière et de forme. La forme s’oppose à la substance, comme la partie au tout ; de la même façon, s’opposera formellement à substantiellement : formai ilcr-substanlialiter. Cette terminologie s’emploie à propos de l’eucharistie. Une conversion substantielle peut être simplement selon la forme, et c’est alors une transformation substantielle ; s’il y a changement de toute une substance préexistante en une nouvelle substance, il faut alors employer le mot « substantiel. transsubstantiation.

II. Formellement par rapport a la cause formelle envisagée en elle-même. — 1° Ce terme peut être employé tout d’abord d’une manière absolue, c’est-à-dire pour indiquer la manière d’être résultant de la cause formelle, abstraction faite de toute opposition avec d’autres manières d’être résultant des autres causes. On trouve maintes applications de cette formule dans les traités de l’incarnation, de la grâce, des sacrements et, en particulier, de l’eucharistie. Voir Forme, col. 545. — 2° Formellement, se rapportant exclusivement à la cause formelle, peut être cependant employé en opposition avec l’adverbe répondant à privation : formaliler-privalive : Malum corrumpit bonum sibi opposilum form aliter et privative. S. Thomas, Sum. theol., I*, q. xi.viii, a. 1, ad 4° "’. La privation n’est, en effet, que l’absence de forme. —

l’ans l’ordre logique, formellement indique l’as sous lequel est exclusivement envisagé un objet

de connaissance ; de là le tenue (Vobjet formel, auquel

correspondent ceux de concept formel ou de définition

formelle. Les sciences se spécifient et se distinguent

leurs objets formels, bien que, a

parle rri. leurs objets puissent s’identifier dans la

même réalité. On ne saurait admettre avec Scot, voir

r, t. iv, col. 1875, qu’aux concepts formels

distinct, correspond une distinction formelle a parle

rei, et surtout que cette distinction puisse être trans en Dieu lui-même.

III. Formellement en req ird de manières d’être

t. i, col. 11 -’On i oppoe alors : l » à éminemment ; 2° à métaphorique ment ; 3 g virtuellement ; fondamentalement. Dans tous ces cas, formellclifle toujours une manière d’être ou d’agir dorme au concept que l’on en a. I / rmaliter eminenter. Ces deux adverbes s’op-il surtout lorsqu’on applique à Dieu les qualités sont en Dieu éminemment, c’est-à-dire mit ux, les qualités dont le corn

n i ositive mêlée d’imperfec I en Dieu formellement celles qui, dans leur

comportent aucune imperfection. D’ail ), quelles qu’elles soient, se

1 en Dii l’infiniment plus. Voir

, t. I, col. 2227 ; ÉMIN1

thodi >.’). t iv, col. 2423,

maliUr-melaphortce. - - Ces termes s’emploie, , ! lorsqu’on oppose deux manières d’être ou d’attribution dont l’un, , nd complètement

en faisons, <t l’autre » i qu’en parti.., , -, concept, selon une ana logie lointaine, qui ne pcrmet’même pas de conserver d’élément positif inclus dans la manière d’être « formelle » . C’est en cela que se distingue cette opposition de l’opposition : formalilereminenter. Ainsi les passions humaines ne peuvent être transportées en Dieu, même éminemment, parce qu’elles ne comportent, envisagées formellement, aucun concept positif applicable à Dieu. On ne peut donc les attribuer à Dieu que par anthropomorphisme, c’est-à-dire métaphoriquement. Cf. S. Thomas, Sum. theol., I » , q. xix, a. 11.

Formaliler-reduclive.

Inversement, s’agit-il de

faire rentrer dans les classifications naturelles les entités de l’ordre surnaturel, on ne peut le faire que suivant une certaine analogie. Formellement donc, les entités naturelles appartiennent aux dix prédicaments ; les entités surnaturelles n’y rentrent que « réductivement » . Cf. S. Thomas, Sum. theol., I « II » ’, q. ex, a. 3, ad 3° m ; De verilate, q. xxvii, a. 2, ad 7um ; In IV Senl., l. IV, dist. XXVI, q. i, a. 4, ad 1°"’, etc.

Formaliler-virlualiier.

Si l’on veut exprimer la

nature de l’opération divine par rapport à son effet, l’opération ad extra est dite formellement immanente, virtuellement transitive, c’est-à-dire en tant qu’opération (operatio), acte se confondant avec l’essence divine, mais en tant que terme de l’opération (operalum), clfet distinct réellement de Drcu. Cf. S. Thomas, Conlra génies, 1. II, c. xin. S’agit-il d’opposer l’unité d’un principe d’action à la multiplicité des puissances et des opérations, on appliquera formellement à l’unité essentielle, et virtuellement à la pluralité des « vertus » inhérentes à la forme unique ; l’âme, formellement une dans son essence, est virtuellement multiple dans ses opérations. Cf. S. Thomas, Sum. theol., L, q. lxxvi, pnssim. On fera l’application des mêmes termes, par une manière de parler dont l’analogie avec la précédente n’échappera à personne, au contenu de la révélation et à ce qu’on en peut déduire. Les vérités expressément ou équivalement révélées par Dieu le sont formellement ; les déductions théologiques qu’on en peut tirer ne sont révélées quc virtuellement. Voir Explicite, t. v, col. 1869. Noir aussi, loc. cit., l’opposition formellementgénéralement.

5° Formaliler-fundamentaliter ; on trouve aussi : radicaliter. — Les possibles, considérés en Dieu, dépendent de l’essence divine fondamentalement ou radicalement, et formellement de l’intelligence divine. Cf. S. Thomas, Sum. theol., I » , q. xv, a. 4 ; voir Essence, t. v, col. 833. Voir aussi gloire formelle, gloire fondamentale, à l’art. Gloire,

Schu /.. Thomaslexicon, Paderborn, 1895, art Formaliler ; s. Thomas, Opéra omnla, l’arme, isv : i, t. w. Index, art. Formate.

A. Michel.

    1. FORMOSE##


FORMOSE, pape (891-896). — I. Actes. 1 1. Appréciation.

I. Actes.

Formose naquit vers 816, probablement à Rome. Il fut nommé évêque de Porto, en 864 ou 865, par Nicolas I". et envoyé, en 866, chez les Bulgari s pour répondre à l’appel du roi Boris ou Bogoris, qui avait résolu la conversion de son peuple au Catholicisme. Formose réussit pleinement dans sa mission, et cela avec une rapidité quc Photius lui-même compare a celle de la foudre, Eplst., xui, /’. a.,

t. (.n, col. 721 ; en moins de deux ans il avait établi i> : n tout la foi ( hrétienne. il inaugurait en même temps sa lutte contre le parti photien, bannissant tout ce qui

était bj Zantin, personnes et coutumes, rejetant le madl I I"’lies, substituant le rite latin au rit’demanda, avec Insistance, a Nicolas [ « d’abord’t. pins tard, a Adrien II, d’en faire le chef suprême

de la hiérarchii tique en Bulgarie ; ces papes