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FORMÉES (LETTRES) — FORMELLEMENT


On la trouve très souvent reproduite dans les conciles, jusqu’à celui de Trente, qui l’a renouvelée en ces termes : Nulliis prælcrea clcricus peregrinus, sine commendaliiiis sui ordinarii litleris ab ullo episcopo ad divina celebranda et sacramenta administranda admitlatur. Sess. xxiii, De reform., c. xvii. C’est l’origine du celebrel, pièce officielle dont tout prêtre en voyage doit encore se munir de nos jours.

J. B. Ferrari, De antiquo ecclesiasticarum episiolarum génère, libri très, in-S", Milan, 1612, ouvrage plein d’érudition et de recherches très curieuses ; Philippe le Prieur, en latin Priorius, De literis canonicis disserlalio cum appendice de tracloriis et synodicis, in-fol., Paris, 1675 ; Fagnan, Commentaria in quinque libros Decretalium, 1. I, tit. xxiii, De officio arebidiaconi, c. 8, Significasti, n. 2, 3 in-fol., Venise, 1697, t. i, p. 513 ; Reiffenstuel, Jus canonicum universum juxta tilulos quinque librorum Dccrelalium, 1. I, tit. xi, § 5, n. 112 sq. ; tit. xxii, n. 3 sq., 6 in fol., Venise, 1730-1735, t. i, p. 265, 303 sq. ; Emmanuel Gonzalez, Commentaria in quinque libros Decretalium, 1. I, tit. XXV, De clericis peregrinis, c. iii, 5 in-fol., Venise, 1737, 1. 1, p. 414418 ; Kiesling, De stabili primitives Ecclesiæ, ope lilerarum communicat., connubio, in-8°, Leipzig, 1745 ; Pichler, Jus canonicum secundum quinque Decretalium tilulos, 1. I, tit. xxir, 2 in-fol., Venise, 1750, t. i, p. 85 ; Van Espen, Commentarius in canones et décréta juris veleris, in-fol., Cologne, 1755, p. 243 sq. ; Duguet, Conférences ecclésiastiques, ou dissertations sur les auteurs, les conciles et la discipline des premiers siècles de l’Église, 2 in-4°, Cologne, 1742, t. I, p. 286-291, 420-431 ; Rheinwald, Kirchlichevrchàologie, % 40, in-8°, Berlin, 1830 ; Schmalzgrueber, Jus ecclesiasticum universum, in quinque libros Decretalium, 1. I, tit. xxii, 12 in-4°, Rome, 1844-1845, t. i, p. 130 sq. ; Brinckmeir, Glossariumdiplomaticurn, 2 in-fol., Gotha, 1855-1856, t. i, p. 456, 836 ; t. ii, p. 406 ; Diefenbach, Glossarium lalino germanicum médise et infimæ selatis, in-4°, Francfort-surle-Mein, 1857 ; Moroni, Dizionario di erudizione ecclesiastica, 1091n-8°, Venise, 1846-1882, au mot Formatée, t. xxv, p. 320323 ; t. xxxviii, p. 132-137 ; t. xlix, p. 308 ; t. ciii, p. 486 ; Realencyklopàlie fur prolestantische Théologie und Kirche, 22 in-8°, Leipzig, 1896-1909, t. xi, p. 536-538 ; Kirchenle.rikon, 3e édit., t. viii, col. lsq. ; Monumenta Germanise, loc.ci !., p. 70, 102, 162, 218, 383, 387, 408 sq., 519, 556-568 ; Borlal, Glossarium médite et infimse latinilalis regni Hungariæ, infol, Leipzig et Budapest, 1907, p. 147, 279, 384, 463 ; dom Cabrol, Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. 1, col. 873, 877, 1259 sq. ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1907, t. i, p. 234 sq., 253 sq., 287, 716, 1020 ; 1908, t. ii, p. 798, 801, 885 ; 1910, t. iii, p. 1058 ; 1911, t. iv, p. 120 sq., 123.

T. Ortolan.

    1. FORMELLEMENT##


FORMELLEMENT, formaliler, adverbe très souvent employé dans le langage théologique. Jl désigne un mode d’être se rattachant à la cause formelle. Les principales acceptions se rapportent donc toutes à la cause formelle, qu’on peut envisager : 1° en opposition avec les autres causalités ; 2° en elle-même ; 3° en regard d’une causalité analogue.

I. Formellement, par opposition avec des

    1. MANIÈRES D’ÊTRE RÉSULTANT DES DIVERSES CAUSES##


MANIÈRES D’ÊTRE RÉSULTANT DES DIVERSES CAUSES.

— 1° De la cause matérielle. — 1. Formellement s’oppose à matériellement, dans un sens propre, s’il s’agit réellement d’une manière d’être appartenant à une véritable cause formelle, opposée à une véritable cause matérielle. Exemples : l’âme cause formellement l’immortalité du composé humain dans l’état d’innocence ou dans l’état de gloire, S. Thomas, De malo, q. v, a. 5, ad 16um ; la grâce agit formellement dans l’âme, Sum. theol., la II*, q. ex, a. 2, ad 1° » ; l’infini peut être considéré formellement ou matériellement. Ibid., I » , q. vii, a. 1. — 2. Formellement s’oppose à matériellement, dans un sens analogique, là où forme et matière sont prises en ce sens. Exemples : les sacrements, l’objet des vertus, le péché peuvent être envisagés matériellement ou formellement. En ce sens, formellement signifie la manière d’être qui apporte ici la spécification, la perfection, la particularité dernières, — 3. L’ordre logique que le raisonnement nous

oblige à mettre dans nos concepts oppose formellement à matériellement selon le mode de convenance de l’attribut au sujet. Dans certaines propositions, le prédicat est contenu dans la définition du sujet ; on dit alors qu’il lui convient formellement. Exemple : l’homme est un animal raisonnable. Si le prédicat, bien qu’identifié en réalité avec le sujet, était cependant hors de la définition, il ne lui conviendrait que matériellement. Exemple : l’humanité est l’individualité de Pierre ; sans doute, la nature humaine possédée par Pierre est la même ré ; lité que l’individualité de Pierre ; mais cette individualité, propre à Pierre, n’est cependant pas incluse dans la définition de la nature humaine. La théologie présente de nombreux exemples de cette opposition du prédicat convenant formellement et matériellement au sujet. En Dieu, tout est identiqueà l’essence divine ; le Père est Dieu, le Fils est Dieu, etc., et ce ne sont cependant là que des propositions dans lesquelles le prédicat convient matériellement au sujet ; de leur concept, les relations divines, qui proprement constituent la paternité, la filiation, etc., n’impliquent pas l’essence divine et sont toutes constituées par l’esse ad, qui seul entre dans la définition de la relation en tant que telle. Ces applications sont d’une extrême importance pour la solution de l’objection tirée du principe d’identité comparée. Voir Essence, t. v, col. 848. — 4. Cette convenance dans l’ordre logique, transportée dans l’ordre moral et intentionnel, amène une quatrième opposition des adverbes formellement et matériellement, ou des adjectifs formel et matériel. C’est ainsi que l’on parle de mensonge formel, de consentement formel, de péché formel. Dans tous ces actes, l’intention correspond exactement à la nature de l’acte accompli ; c’est bien pour déguiser la vérité, pour s’engager dans la mesure où il le faut, pour se détourner de Dieu, que l’on agit en mentant formellement, en consentant formellement, en péchant formellement. A l’opposé, lorsque cette intention fait défaut, on ment, on consent, on pèche, matériellement, et alors ce ne sont plus, à proprement parler, envisagés selon leur raison spécifique, ni un mensonge, ni un consentement, ni un péché ; il n’y a plus que la « matière » .

De la cause efficiente.

1. Formaliler s’oppose ici

à efficienter ou effective, lequel signifie le mode d’action propre à la cause efficiente. On trouve aussi, comme synonyme d’effective, l’adverbe causaliler. Exemples : les vertus et la grâce sanctifient l’âme formellement, les sacrements, d’une manière efficiente. S. Thomas, Sum. theol., IP II S, q. cv, a. 2, ad l um. — 2. La cause efficiente étant principale ou instrumentale, on trouve opposés à formellement les termes principaliter effective, insti —umentaliler cf fective ou simplement instrumentaliler. La cause efficiente, tant instrumentale que principale, pouvant être perfectiveou simplement dispositive, on rencontre l’opposition formellemenl-dis positivement. Voici un exemple où ces différentes acceptions sont réunies : Dclere peccatum formaliter convenit gra tiæ, EFFECTIVE PRINCIPALITER SOU DcO, DISPOSITIVE l/î sufficienter puro homini, sufficienter Clirislo, instrumentaliter sacramentis. Cf. S. Thomas, Sum. theol., IIP, q. xvi, a. 11, ad 2um. — 3. La cause méritoire pouvant être regardée comme une cause efficiente dispositive, cf. Billot, De sacramentis, Rome, 1906, t. i, p. 54, 55, note, l’opposition formaliler-merilorie n’est pas non plus inusitée. Plus exactement, on peut distinguer le mérite considéré formellement, c’est-à-dire en tant que perfection dernière de l’acte méritoire, ou le principe même du mérite, qui est la cause efficiente méritoire. Cf. S. Thomas, Sum. theol., P II", q. lv, a. 1, ad 3° nl.

De la cause finale.

Formellement s’oppose ici

à finalement : formaliter-finaliter. Exemple : Dieu est