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FORME DU CORPS HUMAIN


tion des corps, de l’eucharistie. Quelle est, dans les détails, la condition du corps glorieux de Notre-Seigneur et en particulier des corps ressuscites ? Dans quel rapport le sang du Christ, uni hypostatiquement à sa divinité, présent réellement sous l’espèce du viii, se trouve-t-il vis-à-vis de l’âme, forme du corps. Ces questions et d’autres semblables ont soulevé, chez les docteurs scolastiques, des problèmes qui, au premier abord, peuvent paraître puérils, mais qui, somme toute, ne sont pas sans présenter une relation assez étroite avec la doctrine révélée.

1. Le premier point controversé concerne le sang : l’âme informe-t-elle le sang ? Si oui, comment expliquer l’union substantielle du sang et du reste du corps humain ? Si non, comment expliquer l’union hypostatique et la présence naturellement concomitante du corps dans l’eucharistie sous l’espèce du vin ? Cette question sera examinée à l’art. Transsubstantiation. Notons simplement ici les deux courants d’opinion. Pour l’affirmative, la plupart des thomistes à la suite de Cajétan, In /// » " Sum. Iheol., q. liv, a. 2, quelques théologiens jésuites, Tolet, De anima, 1. I, q. iv, après la concl. 3° (et encore avec des nuances ; l’âme ne donnerait au sang que la nature de < corps mixte > et non de « corps vivant ; » ) ; Grégoire de Valence, In / » Sum.theoL, disp. VI, q. ii, p. m ; Hurtado, De anima, disp. I, sect. vi ; Arriaga, De anima, disp. I, sect. ix, § 2 ; Oviedo, De anima, contr. I, p. i ; les théologiens carmes d’Alcala (Comphitenses), De anima, disp. VI, q. i, § 2, lesquels distinguent entre sanguinem nulrimentalem et sanguinem naturalem ; le dernier seul est informe par l’âme. Pour la négative, S. Bonaventure, In IV Suit., 1. IV, dist. XI. IV, part. I, a. 1, q. ii, ad 2 : Scot, In IV Sent., 1. IV, dist. X, q. iv, n. 2 ; dist. XLIV, q. i ; Alexandre de Halès, Richard de Mlddletown, Durand de Saint-Pourçain, Pierre de la Palu, cités par Suarez ; les thomistes Capréolus, In IV Sent., 1. IV, dist. X, q. ii, a. 3, ad 4° ™j D. Soto, In IV Sent.. 1. IV, dist. XI. IV, ad 3° m ; les scotistes Mastrius, De anima, disp. I, q. ix, a. 2, n. 109 ; Poncius, De anima, disp. VII, q. x, concl. 2 ; Dupasquier, De anima, disp. VIII, <[. viii, concl. 2 ; les jésuites Fonseca, Metaph., 1. VII, c. xii, q. i, sect. m ; Suarez, De incarnation, disp. XV, sect. vi ; De anima, 1. II, c. v ; Vasquez, In U ! « >< Sum. theol., dis]). XXXVI, c. v ; de

ucharistia, disp. VIII, q. xv, n. 105 ; Lessius, I

De tncarnatione, q. v, a. 2, dub.i ; Sylvestre Maurus,

Qusest. philos., 1. IV, q. xxviii ; etc. L’autorité de saint

Thomas est invoquée par les deux partis ; voici, sur

la question, les références aux œuvres du docteur

lique : Sum. theol., I-, q. cxrx, a. 1 ; IIP, q. xxxi,

id I ; q. i.iv, a. 2 ; Quodl., V, a. 5 ; In IV Sent.,

1. II. dist. X, q. ii, a. 1, ad 6° » ; I. IV, dist. XLIV, ’! ’2, sol.’!. Cf. Urrâburu, op. cit., a. 2, § 3, p.

q.

barbe, les cheveux, les ongles sont-ils Informés par lame ? Lu d’autres termes, font-ils partie obstantielle du corps humain et doivent-ils uver dans lis corps ressuscites ? Il y a partage d’opinion, moin en ce qui concerne les os. que presque naissent informés par l’âme, qu’en ce qui lu corps humain.

Tour l’afflrmativi. mu cite saint Thomas, In IV Sent., i. IV, dist. XL IV, q.i, a. 2, q. ii, ad 3°, et la plupart qui oui hait, ’ce point. Voir Complûtes (ma, disp. VI, q. ii, n. 28 sq. Peur la négative, anima, I. ii, q. iv, concl. 3 ; Sylvestre Mauloc. m., et d’autres. Beaucoup

mé la question par rapporl au « ’ « point. Voir plus haut »

(tire, In IV Sent., I. IV, « lis ! M |.

1, q. ii, et Durand de Salnt-Pourçaln !

In IV S, ni., I. IV, dl » t. XI. IV, q., , ont une opinion

intermédiaire : ces différentes parties seraient informées par une âme végétative ; ce seraient des sortes de parasites ; en somme, ils adoptent l’opinion négative. 3. La discussion relative aux humeurs etjiquides du corps est encore moins intéressante ; elle n’en a pas moins partagé les théologiens en deux camps. Ce sont à peu près les mêmes références que pour le sang. Aujourd’hui, à part la question du sang, les deux autres points controversés laissent les théologiens dans l’indifférence absolue. Sur tous ces points, voir Urrâburu, op. cil., a. 2. La conclusion qui semble devoir être acceptée, c’est qu’il faut rapporter_à l’âme, forme du corps, toute manifestation de la vie de l’individu, quel qu’en soit le degré.

I. La définition du concile de Vienne.

Hefele, Histoire des conciles, trad. D^larc, Paris, 1873, t. ix, p. 422 sq. ; Wadding. Annales minorum, Rome, 1730, t. v, p. 385 ; t. vi, p. 197 ; Bironius, Annales, Bar-le-Duc, 1871, t. xxiii, an. 1297, n. 56 ; 1312, n. 18-20 ; Mansi, Concil, t. xxv, col. 367 ; Hirdouin, Concil, t. vii, col. 1358 ; Duplessis d’Argentré, Colleclio judiciorum de novis erroribus, Paris, 1755. t. i, p. 226-234 ; Ehrle, Zur Vorgeschichle des Concils von Vienne ; Olivi’s Leben und Schriften, dans Archiu fur Litleratur und Kircliengeschichle des Mittelalters, t. ii, p. 369 ; t. iii, p. 409 ; Callæy, O. M. G, Élude sur Ubcrtin de Casale, Paris, 1911, c. v, vi ; B. Jansen, S. J., Die Définition des Conzils von Vienne, dans Zeitschrift fur kaiholische Théologie, 1908, t. xxxii, p. 289307, 471-188 ; Michel Debiévre, La définition du concile de Vienne sur l’âme, dans les Reclierches de science religieuse, 1912, t. iii, p. 321-341 ; Prosper de Martigné, La scolastiqne et les traditions franciscaines, Paris, 1888 ; Fr. René de Nantes, Quelques pages d’histoire franciscaine, x, dans Études franciscaines, 1906, t. ii, p. 472 ; Zigliara, O. P., De mente concilii Vicnnensis in definiendo dogmale unionis animie humana ; cum corpore deque unitate formée subslantialis in hominc, Rome, 1878 ; Palmieri, De Deo créante et élevante, Rome, 1878, thés, xxvi et appendice ; cet ouvrage n’ayant pas été réédité sous ce titre, on pourra consulter du même auteur, Tractaliis de crcationc, 1910, thés, xxix ; Animadvcrsioncs in recens opus de mente concilii Viennensis, Rome, 1878 ; I.ihcralore, Du composé humain, trad. franc., Lyon, 1865, c. vii, a. 6 ; Portalié, S. J., art. Au-GVSTiysisnn (Développement historique de V), 1. 1, col. 25052506 ; Pesch, Prælecliones dogmaticæ, Fribourg-en-Brisgau, 1908, n. 123-121.

II. LA TRADITION ET L’UNITÉ SUHSTANTIELLE DU COM-POSÉ humain. — Bardenhewer, Palrologie, trad. franc., Paris, 1899 ; Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1909-1911. Parmi les manuels les plus complets au point de vue patristique, citons Hiinrich, Dogmatische Théologie, Mayence, 1887, t. vi, g 295 ; Katschlhalcr, Theologia dogmalica. Ratisb aine, part. II, sect. ii, c. m ; Schwelz, Theologia dogmalica eatholiea, Vienne, 1809, t. ii, sect. I, §5 ; Palmieri, De Deo ereunte et élevante. Home, 1878, Uns. XXVI ; Pesch, Privlecliones Iheologicte, De Deo créante, Fribourgen-Brisgau, 1908, t. iii, n. 109-118. Voir encore A. Væanl, art. Aine, dans le Dictionnaire île la llible de M. YigouroUX, t.I, Col 145 sq ; J liainvcl. art Ami :, t.i.col. 969 sq., 977-1006 ; Petau, De Oieologtcts dogmatibus, ir. De Incarna.

fionc, 1. III, c : l’iau/rlm. De Verbo inctirnuto. Rome, 1874, sect. iii, c. i, (lies x, x i

Les documents officiels îles conciles et des papes, dans les collections <le Mansi on I lardouin : Colleclio læensis, t. v, vi ; dans Hefele, Histoire des conciles, trad Delarcou Leclercq ; dans Denzinger, Enchirtdion, a M), i 18, 2l<">, 255, 283, 284, 290, 295, 344, 396, 122. 429, 180, 481, 1655, 1911, 1912, 191 I La lciire de Pie i a l’archevêque de Cologne, dans CivWà caltollca, m série, i. viii. p 105 ; ou encore, avec sa traduction française, dans les Annales de philosophie religieuse, i.x. « )7. i ii, p 23’» > ; la lettre de Pie l à l’évêque de Breslau, dans Analecta furls pontlflelt, 10* livraison, p 244,

OU dans I.ibcralorc, op ni, p 171, noie : la lettre de Mgr

Czackl à M « r Hautcœur, ainsi que le bref de pie i au D* TravagUni, dans Zigliara, op. ett., p 190, 191.

III. i-’.i’nsr. doomatiqui Scheeben, Dogmatique, trad. franc, Pans. 1881, i iii, n 392-419 ; Vacant, 1 ludes Ihéologiques sur le* constitutions du concile du Vatican, Parts, 1895, 1 i, a 18, 49 ; H QuiUiet, La foi et Tanl/tropo ii. Considérations spictales ; U composé humain,