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FORME DU CORPS HUMAIN

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II. Ad systemata ista

alia scholarum catholicarum

improbanda mcrito pro ferri nequaquam posse lil leras a sumnio pontifice

datas ad cminenlissimum

card. archiepiscopuni Colo niensem, vel ad reverendis simum episcopum Vrali slavienscm, aliave Eceleshe

décréta et definitiones ; ea

namque documenla per tinent tantummodo ad do cendain unilulem substan tiàlem hwnan.se natures, quæ

duabus constat substantiis

partialibus corpore nempe

et anima rationali, adeoque

hæc eadem documenta spe ctant ad doctrinam theo logicam ; dum ea ; controver sia ; … doctrinas mère phi losophicas respiciunt, super

quibus catholicæ schohv

diversas sententias sequun tur et sequi possunt.

II. Pour désapprouver

ces autres systèmes des

écoles catholiques, on ne

saurait légitimement invo quer les lettres écrites par

le souverain ponlife à son

Ém. le cardinal archevêque

de Cologne ou à Mgr l’é vêque de Breslau : non plus

que d’autres décrets ou dé finitions de l’Église ; car ces

documents ont seulement

pour but d’enseigner l’unité

substantielle de la nature

humaine, qui est composée

de deux substances partielles,

le corps et l’âme raisonna ble ; ces documents con cernent donc un enseigne ment théologique ; tandis

que ces controverses… re gardent des doctrines pure ment philosophiques, au

sujet desquelles les écoles

catholiques suivent ou peu vent suivre des sentiments

différents.

Les définitions de l’Église, les décrets pontificaux, les lettres apostoliques traitant doctrinalement des rapports de l’âme et du corps n’ont donc pour but que d’affirmer authentiquement l’unité substantielle de la nature humaine, dans laquelle l’âmejouelerôledu principe spécifique, perfectif ou formel. Voilà ce que déclare, au nom de Pie IX, la lettre de Mgr Czacki ; par elle se trouvent précises, d’une manière qui n’admet aucune discussion ultérieure, le sens et la portée de la définition même du concile de Vienne.

III. Fondements de cette définition dans la révélation et la tradition. — On jugera plus facilement, après cette mise au point, par quelles profondes racines le dogme promulgué à Vienne tenait à l’enseignement traditionnel. Il nous suffira, pour l’intelligence de cette continuité dans la doctrine ecclésiastique, de rappeler comment l’unité de la nature humaine dans la dualité des principes, âme et corps, qui l’intègrent, a été professée explicitement : 1° dans la sainte Écriture ; 2° par les Pères ; 3° par les conciles antérieurs au xive siècle.

i. dans la sainte ÉCRITURE. — Que l’homme soit formé d’âme et de corps, c’est une vérité qui se retrouve à toutes les pages des Livres saints ; par exemple, dans Matth., x, 28 ; I Cor., vii, 34. Sur la distinction de l’âme et du corps, voir Ame, t. i, col. 969, et dans le Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux, l’art. Ame, t. i, col. 455. Quant à l’unité de nature, résultant de l’union de l’âme et du corps, elle est : 1° supposée indirectement chaque fois que le texte sacré attribue au même sujet l’âme et le corps, par exemple, Job, xiv, 22 ; Is., x, 18 ; Eccle., ii, 3, ou encore les opérations de l’âme et celles du corps. Voir, entre mille exemples, Gen., xviii, 2 ; xix, 1 ; xxvii, 7 ; II Reg., i, 2 ; III Reg., xxi, 7 ; II Par., xxv, 14 ; Esth., iii, 2, et spécialement les récits de plusieurs guérisons miraculeuses. Matth., viii, 2 ; ix, 1-8 ; 20-23 ; cf. les textes parallèles dans Marc et Luc ; Joa., ix, 7, 38 ; Luc, xiii, 12, 13 ; xvii, 14-15, 16, 19 ; xviii, 42, 43, etc. Dans ces textes, on rapporte au même individu des actes corporels, manger, marcher, courir, voir, entendre, et des actes de l’âme, adorer, croire, rendre grâces, etc. 2° Elle est enseignée directement lorsqu’il s’agit de la nature humaine, décrite dans sa création par Dieu, dans sa destruction par la mort, dans sa reconstitution par la résurrection. — 1. Dieu, après avoir formé le corps humain du limon de la terre, lui souffla sur le visage un souffle de vie, et l’homme fut fait âme vivante, c’est-à-dire être complet dans son espèce. Gen., ii, 7.

Pour le développement de cet argument, voir Palmieri, De Deo créante et élevante, Rome, 1875, th. xxvi ; Pignataro, De Deo creatorc, Rome, 1905, th. xxxii. Cf. I Cor., xv, 44, où l’homme, dépouillé des dons surnaturels, est appelé <jij>i>.% il/u-/txdv, corpus animale, corps vivifié par l’âme. — 2. L’union intime de l’âme et du corps dans la même nature est affirmée dans les descriptions de la mort. Les Livres saints enseignent que la mort est la séparation de ces deux principes. Gen., xxxv, 19 ; Ps. ciii, 29 ; Matth., xxvii, 50 ; cf. Jac, ii, 26 ; comparez l’expression mise à nu appliquée à l’âme dépouillée de son corps, Is., lui, 12 ; Job, iv, 19 ; II Cor., v, 3. Donc ils supposent l’union antécédente à la mort. — 3. La résurrection, le retour à la vie, la reconstitution de la nature humaine s’effectue par la réunion de l’âme au corps. Ezech., xxxvii, 3-10 ; III Reg., xvii, 21, 22 ; Luc, viii, 55. On trouvera un bon développement des preuves scripturaires dans Heinrich, Dogmalische Théologie, Mavence, 1887, t. vi, §295.

Les Livres saints toutefois présentent quelques passages imprécis au sujet de l’unité de l’âme humaine, passages dont les partisans de la trichotomie ont voulu abuser. Voir sur ce point Ame, t. i, col. 970, et dans le Dictionnaire de la Bible, l’art. Ame, t. i, col. 458. Au sujet de la difficulté tirée de I Cor., xv, 44, et de l’opposition formulée par saint Paul entre crioii.x ùiyiY.6v et <7Ùma 7rveuu.aTtxôv, « il ne faut pas abuser de la comparaison du germe pour soutenir un changement individuel qui équivaudrait à la production d’un autre individu. » F. Prat, La théologie de saint Paul, Paris, 1908, t. i, p. 192. Cf. Mangenot, La résurrection de Jésus, Paris, 1910, p. 152, note.

II. l’Mi les pères. — 1° Dans la lutte contre l’apollinarisme. — Il n’entre pas dans notre cadre de retracer ici la lutte contre l’apollinarisme ; ce point sera traité à l’art. Jésus-Christ. Mais, au cours de cette lutte, les Pères ont été amenés à professer explicitement la doctrine de l’Église sur l’unité substantielle de la nature humaine, composée de l’âme et du corps. Ce sont les plus importants de leurs témoignages qu’il faut maintenant recueillir. L’erreur d’Apollinaire, voir t. i, col. 1506, s’appuyant sur la trichotomie platonicienne, consistait à dénier au Sauveur l’âme raisonnable, voOç ou uvEjjj.a, et à lui laisser simplement le corps et l’âme sensible, ^-j-r/.r, ou Çcotixt). Cf. Théodoret, Hærel. fabulas, 1. IV, c. viii, P. G., t. lxxxiii, col. 425-428. S. Épiphane, Hær., lxxvii, P. G., t. xx.il, col. 641 sq. ; S. Augustin, De hæresibus, n. 55, P. L., t. xlii, col. 40 ; Marius Mercator, Neslorii blasphemiarum capitula, appendix ad contradictionem, xii, n. 3, P. L., t. xlviii, col. 924. Voir G. Voisin, L’apollinarisme, Louvain, Paris, 1901, p. 272 sq.

Palmieri, op. cit., th. xxvi, analyse la doctrine des Pères et la résume en six points :

1. Les Pères enseignent que le Verbe a pris la nature humaine parfaite, afin de sauver tout ce qui avait péri ; et ils en concluent qu’17 a dû prendre aussi l’âme raisonnable. Donc, l’âme raisonnable fait partie de la nature humaine. Voir l’Épître synodale adressée au pape Damase, après le I er concile de Constantinople, dans Théodoret, H. E., 1. V, c. ix, P. G., t. lxxxii, col. 1217 : Koù tÔv Tr, ç èvayÛpioTr^TetD ; ok tov Kupt’ou Xdyov aSiâtrTpo^ov (7(oïojj.sv où’ts açu^ov, oute avo^v, r ix-ù/r, xr^j Tïjç crapxcj ; oixovo(i.tav 7tapa8Ey_6[iEvoi. Et saint Damase, toujours d’après Théodoret, /oc. cit., col. 1220, d’approuver cette déclaration, en basant son approbation sur le motif du salut total et complet de l’homme : ’O yàp ^piat’oç… tû> —, ’Évei t<5v àv’Jpwniov S : à t’/j iSioxi —iOo’j ; T.yr^iaxà’r^ ànéScoxE rr|V <nor ? ip(av, îva SXov tbv av0p(O7 ; ov txî ; ànaprfac ; eve/ojxevov 7ti<jï] ; àjj.ao-Ti’a ; Ê> Ev8ep(ô<jï|. Toûtov Et’uç àv’jpu>TrÔTiqTo ; r^ Oio-r-o ; È’/.aTTûv E(jy_r)y.Évac eitîoi, nvE’JjiaTo : 51a66).ou 7TErr).y).pio[xÉ-