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FLORENCE (CONCILE DE)


fut solennellement adoptée le 8 juin en séance publique présidée par le pape : Consentimus vobis et quod addilum sacro symbolo recilatis, e sanctis desumplum est : et approbamus illud et vobiscum unimur ; dicimusque Spirilum Sanclum ex Paire et Filio procedere, tamquam ab uno principio et causa. Labbe, col. 487.

Par cet acte un grand pas venait d’être fait vers l’union. Néanmoins, toutes les questions en litige n’étaient point résolues. Comme le temps pressait, on décida de se remettre au travail dès le lendemain et d’examiner immédiatement les trois points : du pain azyme et des paroles de la consécration, du purgatoire et du primat de l’Église romaine. Pour hâter la discussion, Eugène IV fit remettre aux grecs des projets de déclarations (ccdulœ), sortes de « schémas » où le pape indiquait ce qui devait être adopté.

Les négociations qui allaient être ainsi reprises furent un instant arrêtées de nouveau par la mort du patriarche, le 10 juin 1439. Cette mort aurait pu avoir de graves conséquences pour la fin du concile et facilement les Marc d’Éphèse et autres opposants auraient pu trouver motifs à attaquer en nullité tout ce qui s’allait décider si. heureusement, Joseph n’eût laissé un écrit exprimant sa foi et ses dernières volontés et daté du jour de sa mort. Voir, pour la discussion concernant la date et l’authenticité de cet écrit appelé Exlrema sententia, Hefcle, Histoire des conciles, trad. Delarc, t. xi, p. 445 sq. Par cet acte solennel, le patriarche reconnaissait et enseignait tout ce que reconnaît et enseigne l’Église catholique et apostolique et y adhérait. « Je reconnais également le saint Père des Pères, le plus grand pontife et représentant de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le pape de l’ancienne Home. Je reconnais aussi le purgatoire. » Si ce testament est véritablement authentique, il est sûr qu’il dut beaucoup gêner les antiunionistes, car, quoique vague sur la question du purgatoire, quoique toute la question du Saint-Esprit fût implicitement tranchée par le fait que Joseph adhérait sans restriction à l’enseignement catholique, il y avait néanmoins dans cette déclaration un passage essentiel, c’était la naissance du souverain pontife. Il est vrai que le patriarche ne disait pas si cette reconnaissance était celle d’une prééminence d’honneur ou d’un pouvoir de juridiction. Il mourut, en tout cas, assez tôt pour ne pas assister aux discussions qui s’élevèrent sur la primauté du pape et ce fut sans doute pour sa mémoire un grand bien, car il fut enterré à Santa Maria Xovella avec tous les honneurs dus à son rang et sa pensée inspira plus dune fois les négociations de l’union jusqu’à l’acte final.

I i première question qui fut résolue après la mort du patriarche fut celle du purgatoire. Elle le fut assez rapidement. Ces latins présentèrent un mémoire pour prouver que les âmes des fidèles qui quittent le monde avec des fautes légères doivent subir avant leur entrée au ciel une purification par l’épreuve du feu. Les théologiens appuyaient leurs affirmations sur

patrirtiqui et SOT les trois textes bien

connu I techabées, de saint Marc et de saint

Paul. Les mers, eux, soutenaient que jusqu’au jugement dernier les âmes des défunts restent dans une nés et châtiments ne seront

bués qu’à la fin des temps. Au fond, c’était la’ion du purgatoire. Néanmoins les grecs cédèrent. Il fut entendu, selon les mois de la bulle d’union, que les âmes qui n’ont pas entièrement satisfait terre sont purifiées après la mort pai des pi

qu’on ne spécifia pas Dans la cédule

définitivement adoptée, on av. ut divisé les morts en

ils qui vont Immédiatement Jouir

d( la vision béatiflque ; les pécheurs qui vont en en i ils SOUflrent d « s peines diverses ; les p., |,

pardonnes qui vont au purgatoire. Or déjà, au début de la discussion, avant même toute officielle réunion, le pape avait dit à ce sujet : …médias (animas) auiem esse in loco lormenlorum : sed sive ignis sil, sive caligo ac lurbo, sive quid aliud, non conlendimus. Labbe, col. 491. C’était là le résultat des discussions de Ferrare. On n’y revint donc pas, et sur ce point l’union fut conclue. Voir Feu du purgatoire, t. v, col. 2246 sq. La seconde question à résoudre fut, elle aussi, assez vite vidée. C’était la question du pain azyme et des paroles de la consécration. Les 15 et 20 juin, Torquemada ou Traversari (les deux seules sources que nous ayons, André de la Santa Croce et les Acta, donnent l’un le nom de Torquemada, l’autre celui de Traversari ) prononça à ce sujet un discours où il défendit les usages des latins. Il fut convenu presque tout de suite que le pain pourrait être azyme ou levé. Quant aux paroles de la consécration, le débat portait sur la prière qui suit les paroles de la consécration et qu’on appelle épiclèse. Voir t. v, col. 17-199. Pour satisfaire les grecs, il fut décidé qu’on ne dirait rien de ce dissentiment dans la bulle d’union, mais que Bessarion ferait, à ce sujet, au nom des grecs, une déclaration publique avant la lecture de la bulle. C’est ce qu’il fit le 5 juillet 1439. Voir t. v, col. 198. Il reconnaissait que la consécration est achevée par les paroles sacramentelles et que par les paroles de Jésus-Christ le pain et le vin sont transsubstantiés en son corps et en son sang. La doctrine de l’Église latine fut, par contre, expressément enseignée par Eugène IV dans sa Lettre aux Arméniens.

Restait la question autrement brûlante de la primauté du pape. Là allaient se retrouver aux prises les adversaires acharnés de l’union et les théologiens romains. Il faudra toute la souplesse de Bessarion et d’Isidore de Kiev pour arriver à sceller l’entente. La dispute commença aux environs du 16 juin, par un discours de Jean de Raguse dans lequel il s’clTorçait de montrer que les données théologiques inscrites en la cédule sur la primauté pontificale étaient fondées sur l’antiquité, à savoir que le souverain pontife était chef de toute l’Église et de l’ordre des patriarches. Cette prétention était naturellement contraire à la tradition grecque qui ne voulait reconnaître au pape qu’une primauté d’honneur. Bessarion lui-même inclinait du côté de l’empereur. Jean, le 20 juin, dut reprendre par le détail les preuves de la primauté de juridiction et donner à Bessarion les explications qu’il réclamait. Les preuves de Jean étaient les suivantes : honneur avec lequel des conciles ont reçu les lettres des papes, entre autres, le concile de Chalcédoine, voir Chalcédoine (Concile de), t. ii, col. 2193 sq., ces lettres ont souvent servi de base aux discussions dis conciles. Elles ont donc plus de valeur et d’autorité que les canons conciliaires, et cum essent epislolse synodicæ eranl majoris auctorilatis quani canoncs qui ficbanl in synodis, quia Spiritus SanctUB operatur in Ecclesia romana ut in aliis conciliis. Quant a l’expression Romanus pontifex dicitur successor Pétri et vicarius Christi et paler et doctoT et mugister christianoriim. elle affirme véritablement une primauté de juridiction et non seulement d’honneur, hac præcminentia non solum dénotai revereniiam, sed potutatem quamdam cujusdam obedientite, et elle est prouvée par l’Écriture sainte et par les textes grecs eux-mêmes. Ces textes sont évidemment ceux qui sont toujours cités a n sujet : Pasce oves mca.%, libi dabo claucs, etc. Mais une question plus importante pour les grecs était celle des limites de cette juridiction, car ils ne voulaient ni sacrifier les prérogatives de leur patriarche,

m placer l’empan UT dans l’absolue puissance du pape Cependant Jean île RagUSe n’hésite pas ll.rc pOleëtOS

qutt il m l’iini et in tucouiortbiu, vocaiuT polettas